Le Western américain : Parcours chronologique I 1930-1949

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Re: Le Western américain : Parcours chronologique I 1930-

Message par ithaque »

les dvd des films la caravane héroïque et les conquérants ont la couverture. Comment les différencier ?
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Jeremy Fox
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique I 1930-

Message par Jeremy Fox »

ithaque a écrit :les dvd des films la caravane héroïque et les conquérants ont la couverture. Comment les différencier ?
:?:
ithaque
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique I 1930-

Message par ithaque »

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Jeremy Fox
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique I 1930-

Message par Jeremy Fox »

En fait ils viennent tous deux du même coffret à l'époque venu à un prix dérisoire

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Supfiction
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Re: Panhandle

Message par Supfiction »

Jeremy Fox a écrit :
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Le Justicier de la Sierra (Panhandle, 1948) de Lesley Selander
ALLIED ARTISTS
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Avec Rory Calhoun, Cathy Downs, Reed Hadley, Anne Gwynne, Blake Edwards
Scénario : Blake Edwards & John C. Champion
Musique : Rex Dunn
Photographie : Harry Neumann (noir et blanc)
Un film produit par Blake Edwards & John C. Champion pour la Allied Artists


Sortie USA : 22 février 1948

Lesley Selander avait déjà plus d'une vingtaine de westerns de série à son actif quant il tourna Le Justicier de la Sierra, un de ceux (à priori à juste titre) les plus appréciés du cinéaste par les aficionados du genre. Habitué à filmer à toute vitesse des bandes avec les héros de ‘Serials’ qu’étaient Hopalong Cassidy, Lone Ranger ou Kit Carson, Selander (encore prénommé Leslie en 1948) s'est parfois permis à côté de ça de réaliser des films un peu plus ambitieux. Quelques jolies réussites en résulteront comme ce Panhandle, terme géographique qui évoque la partie Nord du Texas au sein de laquelle évoluent les personnages de ce western tout à fait plaisant qui pourrait s'apparenter à une version réussie de L'Amazone aux yeux verts (Tall in the Saddle) de Edwin L. Marin avec John Wayne et Ella Raines. Comme pour ce dernier, nous nous trouvons face à une intrigue de film noir sous couvert de western avec ‘enquête policière’ et femmes fortes sur le devant de la scène. Un film tourné en ‘Glorious Sepiatone’ mais que nous ne verrons qu’en noir et blanc en France, la copie US existante avec ces tons sépias étant parait-il dans un état déplorable, néanmoins disponible en DVD chez VCI.

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Dans une petite ville sur la frontière américano-mexicaine, John Sands (Rod Cameron) tient un petit commerce. C’est un ancien ‘gunfighter’ reconverti, célèbre entre autre pour s’être un jour confronté à Billy the Kid. Le jour où il apprend de la bouche de la jolie Jean ‘Dusty’ Stewart (Cathy Downs), une vendeuse de selles, l’assassinat de son frère, il reprend les armes et se rend aux USA dans la ville de Sentinel où a eu lieu le drame, tout en sachant pertinemment qu’il risque de se faire appréhender par les hommes de loi qui ont toujours un mandat d’arrêt à son encontre. John sait que son journaliste de frère avait, peu de temps avant sa mort, dénoncé au travers de son organe de presse les agissements crapuleux de Matt Garson (Reed Hadley), le patron du saloon mais également l’homme qui tient la ville et ses environs sous sa coupe. 'Le Justicier de la Sierra' entreprend de trouver des preuves contre lui, persuadé de sa culpabilité. Il sera secondé dans son enquête par June O’Carroll (Anne Gwynne), la secrétaire de Garson qui est tombé sous son charme, ainsi que par ‘Dusty’ dont le père avait été tué peu de temps auparavant dans la même ville et dont il apprend qu’elle a été fiancée à son défunt frère. Garson, un peu inquiet, envoie ses trois tueurs, commandés par l’inquiétant Floyd (Bkale Edwards), empêcher John de s’immiscer dans ses affaires louches destinées à le faire devenir le ‘Boss’ de tout le Texas Panhandle…

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A la lecture du sujet, on se doute bien que le squelette de l’intrigue est tout à fait conventionnel ; mais ce sont les détails qui sont originaux et font toute la différence avec le tout venant du western de série routinier. Même si l’ensemble est loin d’être inoubliable, le scénario regorge d’assez de séquences insolites, cocasses ou inédites pour nous tenir en éveil tout du long. Le ton du film s’avère lui aussi assez inhabituel déjà par le fait de son arrière fond musical signé par Rex Dunn, compositeur qui nous donne ici son unique musique pour un long métrage de fiction. Très éloignée des canons coutumiers du genre, sa partition n’en est pas moins très réussie, tour à tour légère ou mélodramatique, non dénuée de romantisme, faisant même à quelques reprises penser à celles écrites pour les films de Yasujiro Ozu à la même époque ! C’est dire le sentiment d’anachronisme et ‘d’exotisme’ qu’elle apporte à ce western ; pour le meilleur, car malgré le fait qu'elle puisse paraître incongrue, elle s'avère finalement tout à fait bien adaptée au ton et aux images ! Selander et son scénariste Blake Edwards prennent leur temps et semblent avoir voulu donner une douce et nonchalante patine à leur premier travail en commun ; le deuxième scénario du futur réalisateur de La Panthère rose et de The Party sera à nouveau destiné à un western de Lesley Selander, celui qu’il a fourni ici pour Panhandle ayant été son premier travail d’écriture pour le cinéma. Non content d’avoir scénarisé le film, Blake Edwards le coproduira et tiendra un des rôles principaux en la personne de l’inquiétant bras droit du ‘chef des méchants’. Et il faut se rendre à l’évidence : Edwards a aussi bien réussi son scénario (en collaboration avec John C. Champion) que son interprétation et il gardera tout le temps une belle estime pour ce Justicier de la Sierra.

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Parmi les multiples idées ou situations réjouissantes ou peu banales que l'on rencontre tout au long du film (toutes dues probablement en grande partie à Blake Edwards) : la façon qu’à Rod Cameron de manger au comptoir du saloon, celle qu’il a de chantonner alors qu’il est à cheval, son dialogue presque surréaliste avec Reed Hadley lors de leur première rencontre, la façon ‘folklorique’ de se vêtir des 'Bad Guy' et notamment Blake Edwards, ses bottes fantaisistes et ses gants noirs… Pas mal de ruptures de ton (la longue scène au cours de laquelle Rod Cameron raconte à Blake Edwards sa rencontre avec Billy le Kid ; histoire dont la chute est tout aussi inénarrable que la réaction du personnage de Blake Edwards), une certaine sensibilité (les relations amicales entre John et le shérif qu’il est néanmoins obligé de blesser afin de pouvoir s’enfuir) et quelques séquences qui semblent être passées comme une lettre à la poste sous le nez de la censure : il n’était effectivement pas très courant à l’époque de voir un couple se jeter à terre pour se prendre dans les bras et s’embrasser. On trouve également un gunfight nocturne superbement bien éclairé, un splendide final sous la pluie avec l’évanouissement fantomatique du personnage principal en fond de plan à la dernière seconde, un combat à poings nus très bien rythmé d’une longueur et d’une sauvagerie assez étonnante sans oublier une efficace course-poursuite à cheval au milieu des rochers de Lone Pine. Bref, il y en a pour tous les goûts, aussi bien pour les amateurs d’action que de bons dialogues.

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Le casting s’avère de bonne tenue lui aussi ; outre Blake Edwards qui nous surprend agréablement , Rod Cameron, dans la même lignée de jeu que Randolph Scott, s’en sort pas mal du tout, très bien entouré qu’il est par deux charmantes actrices, Anne Gwynne et surtout la splendide Clementine de John Ford dans La poursuite infernale (My Darling Clementine), Cathy Downs ainsi que par un Reed Hadley vicieux à souhait. Un polar-western sans prétention mais très plaisant, filmé dans des extérieurs bien choisis, mélange assez homogène d’action, de romance et d’humour. John C. Champion et Blake Edwards avaient eu l’intention de produire ce western en 16 mm ; mais après avoir soumis leur projet à deux studios, ils se rendirent compte que leur histoire avait plus de potentiel qu'ils avaient imaginé. Un deal fut donc arrangé avec la Monogram qui aida au financement et aida les producteurs à se faire distribuer. En 1966, Lesley Selander réalisera un remake de son propre film : The Texican avec Audie Murphy et Broderick Crawford. L'original est en tout cas bien sympathique !

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Film sorti tout récemment chez Sidonis avec VF et VOST. Correct.
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Vu hier soir tard. Je n'ai pas été totalement accroché mais j'ai beaucoup aimé l'ambiance western urbain (à la Rio Bravo). Effectivement, le film est rempli de situations originales qui donne une saveur au film en dépit d'un scénario peu intéressant dans ses grandes lignes. Autre atout du film, le casting féminin très réussi avec la brune Cathy Downs (vu dans The Dark Corner, My darling clementine bien entendu et probablement dans The Dolly Sisters) et la blonde Anne Gwynne qui ressemble un peu à Lana Turner jeune, ce qui n'est pas pour me déplaire.
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Alexandre Angel
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique I 1930-1949

Message par Alexandre Angel »

Panhandle est une des plus surprenantes bonnes surprises de la collection Sidonis. Scénario de Blake Edwards, qui joue dans le film un rôle de petite frappe :D .
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Jeremy Fox
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique I 1930-1949

Message par Jeremy Fox »

Alexandre Angel a écrit :Panhandle est une des plus surprenantes bonnes surprises de lacollection Sidonis. Scénario de Blake Edwards, qui joue dans le film un rôle de petite frappe :D .
C'est lui que l'on voit dans la dernière capture de mon post remonté par supfiction il me semble.
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Alexandre Angel
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Re: Panhandle

Message par Alexandre Angel »

Jeremy Fox a écrit :C'est lui que l'on voit dans la dernière capture de mon post remonté par supfiction il me semble.
Tout à fait : voilà le papa de la Panthère rose.
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Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Jeremy Fox
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique I 1930-1949

Message par Jeremy Fox »

Nevada venant de sortir chez Sidonis, retour en 1944 pour le premier rôle de Mitchum en tête d'affiche.

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Re: Le Western américain : Parcours chronologique I 1930-1949

Message par kiemavel »

Jamais vu. Ce petit western semble avoir tout pour me plaire, à commencer par l'humour bien saupoudré dans une trame qui "respecte" le genre (pas grand amateur de westerns vraiment parodiques) et par la présence de Bob dans son premier rôle en tant que tête d'affiche. En revanche, tu dis qu'il n'avait fait jusque là que des figurations mais il avait tenu un rôle important dans au moins un film avant celui là, c'est Étrange mariage de William Castle. Il doit être n°3 au générique mais en réalité pour sa présence à l'écran et l'importance de son rôle, il était co star du film (un bon film noir dans lequel on voit déjà la future star et je pense que William Castle l'a senti aussi en cours de tournage). Je crois que ce film a du repasser sur le sat français il n'y a pas si longtemps. Par contre, en ce qui concerne Nevada, vu la qualité du DVD, j'attendrais probablement une "opération"
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Jeremy Fox
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique I 1930-1949

Message par Jeremy Fox »

kiemavel a écrit :Jamais vu. Ce petit western semble avoir tout pour me plaire

C'est simple à savoir ; les recettes étant exactement les mêmes, ça dépend de ton avis sur A l'Ouest du Pecos sorti voici quelques années déjà chez Sidonis. Peu de chances de ne pas aimer si tu avais apprécié ce dernier...et inversement.
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique I 1930-1949

Message par kiemavel »

Jeremy Fox a écrit :
kiemavel a écrit :Jamais vu. Ce petit western semble avoir tout pour me plaire
C'est simple à savoir ; les recettes étant exactement les mêmes, ça dépend de ton avis sur A l'Ouest du Pecos sorti voici quelques années déjà chez Sidonis. Peu de chances de ne pas aimer si tu avais apprécié ce dernier...et inversement.
Pas vu non plus … J'ai fait pas mal d'impasses ces temps ci ; en partie en raison de la qualité de certaines copies. Ce n'est pas que je sois devenu subitement maniaque mais c'est que - pour le prix - on serait en droit d'attendre une meilleure qualité (mais c'est un débat déjà tenu ailleurs). 2ème raison, toujours en rapport avec ce prix de vente assez élevé, les prix très bas auxquels sont vendus ces films parfois pas si longtemps après la sortie, ce qui n'incite pas à les acheter plein pot surtout lorsqu'on possède déjà des copies de ces films (en l'occurrence, ce n'était donc pas le cas pour les deux Bob). Et puis surtout, j'attends le coffret Sidonis : les premières années de Robert Mitchum avec aussi La vallée de la peur :wink:
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Jeremy Fox
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique I 1930-1949

Message par Jeremy Fox »

Entièrement d'accord.
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique I 1930-1949

Message par Jeremy Fox »

Jeremy Fox a écrit :
Voilà, je ne sais pas si j'aurais assez de volonté pour aller jusqu'au bout de mon idée mais je vais tout du moins essayer. A raison d'environ un film par semaine, ça nous emmènera peut-être jusqu'en 2016 :mrgreen:

:o Si j'avais su !

Désolé pour cette remontée ; je viens juste par hasard de tomber sur cette introduction et voulais vous faire partager ce up assez savoureux :mrgreen:
villag
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique I 1930-1949

Message par villag »

kiemavel a écrit :Jamais vu. Ce petit western semble avoir tout pour me plaire, à commencer par l'humour bien saupoudré dans une trame qui "respecte" le genre (pas grand amateur de westerns vraiment parodiques) et par la présence de Bob dans son premier rôle en tant que tête d'affiche. En revanche, tu dis qu'il n'avait fait jusque là que des figurations mais il avait tenu un rôle important dans au moins un film avant celui là, c'est Étrange mariage de William Castle. Il doit être n°3 au générique mais en réalité pour sa présence à l'écran et l'importance de son rôle, il était co star du film (un bon film noir dans lequel on voit déjà la future star et je pense que William Castle l'a senti aussi en cours de tournage). Je crois que ce film a du repasser sur le sat français il n'y a pas si longtemps. Par contre, en ce qui concerne Nevada, vu la qualité du DVD, j'attendrais probablement une "opération"

Je vois que ce western est tiré d'un roman de Zane Grey, auteur qui comme louis l'Amour , a fait le bonheur d'une collection westerns parue dans les années 60 - 70; j'avais , à l’époque acheté quasiment tous ces bouquins, et, dans l'ensemble en étais très satisfait...
F d F ( Fan de Ford )
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