Anthony Asquith (1902-1968)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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ex-beldvd man
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Message par ex-beldvd man »

Au contraire, j'avais été "soufflé" par ce film, devant tant de subtilité (je précise: subtilité dans les dialogues)... C'est clair que même sans savoir auprélable qu'il s'agit d'une adaptation d'une pièce, on le devine assez vite...

J'ai vraiment bien aimé... plus que le commissaire en tout cas...
frédéric
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Message par frédéric »

ex-beldvd man a écrit :Au contraire, j'avais été "soufflé" par ce film, devant tant de subtilité (je précise: subtilité dans les dialogues)... C'est clair que même sans savoir auprélable qu'il s'agit d'une adaptation d'une pièce, on le devine assez vite...

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+1, vu chez Brion, un film très agréable qui a connu un remake récent.
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joe-ernst
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Message par joe-ernst »

frédéric a écrit :
ex-beldvd man a écrit :Au contraire, j'avais été "soufflé" par ce film, devant tant de subtilité (je précise: subtilité dans les dialogues)... C'est clair que même sans savoir auprélable qu'il s'agit d'une adaptation d'une pièce, on le devine assez vite...

J'ai vraiment bien aimé... plus que le commissaire en tout cas...
+1, vu chez Brion, un film très agréable qui a connu un remake récent.
Idem pour moi, mais le remake ne vaut pas l'original, et Dame Judi Dench, malgré toute l'admiration que je lui porte, n'arrive pas à la cheville de Dame Edith Evans (ce "handbag"... :lol: )
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Commissaire Juve
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Message par Commissaire Juve »

Mais... mais... que vois-je ? Des réponses ! :o - - - - - - - :cry: :cry: :cry: (c'est l'émotion :mrgreen: )



Perso, j'ai eu du mal à accrocher. J'ai commencé à trouver ça intéressant quand la vieille lady est venue tirer les vers du nez de Jack Worthing.

Mais quand même : Joan Greenwood et Dorothy Tutin en font vraiment des tonnes dans le "guindage" (même si leur duel par petits carnets interposés est rigolo... que dis-je ? c'est peut-être la meilleure scène du film). Et Edith Evans... wouuuf ! vraiment pénible. C'est voulu, certes, mais... trop, c'est trop.

Côté scénar, ça reste quand même léger... et la blague "carambar" de la fin... hum ! :mrgreen: (cela dit : Courteline a bien écrit des blagues de Toto, alors...)
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Profondo Rosso
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Re: Notez les films naphtalinés - août 2009

Message par Profondo Rosso »

Millionnaire de Anthony Asquith (1960)

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Sophia Loren jeune milliardaire insupportable tombe amoureuse d'un médecin indien humaniste joué par Peter Sellers. Avant de se marier ils se soumettent chacun à une épreuve exigée par leur parents, lui devrait faire fortune en 3 mois avec 500 livres et elle vivre de la pauvreté durant le même temps avec 35 shillings. Pitch amusant et contre tout attente le couple improbable Sophia Loren/Peter Sellers (de nouveaux en hindous après "The Party" pour un résultat moins mémorable) fonctionne vraiment bien et est assez touchant. Par contre le scénario pêche vraiment, entre les moments en roue libre parfois amusant mais qui se traînent et surtout le concept de départ pas respecté puisque Loren triche un peu pour parvenir à ses fin (à aucun moment elle ne vit réellement l'existence d'une pauvre) et que Sellers ne fait carrément rien pour réussir ! Du coup on est tout de même content qu'ils finissent ensemble mais la petite leçon qu'il y avait à en tirer tombe à l'eau tant le tout a été traité par dessus la jambe. Sympathique néanmoins surtout que Sophia Loren est déchaînée en fille riche tyrannique avec son entourage, et on a même Vittorio De Sica dans un petit rôle de fabricant de pâtes. 3/6
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Cathy
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The Browning Version (Anthony Asquith - 1951)

Message par Cathy »

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Un professeur de latin-grec dans un collège anglais quitte son établissement. Cet homme sévère n'est pas apprécié par ses élèves. Le film évoque les deux derniers jours qu'il passe dans son école. Le cadeau d'un élève de la version Browing d'une traduction grecque lui fait ouvrir les yeux.

Chef d'oeuvre, que dire de plus. Si j'ouvre un topic sur ce film, c'est qu'il mérite bien plus que n'être qu'un film peu connu voire inconnu.

Nous sommes dans le domaine très prisé des réalisateurs, les relations professeurs-élèves dans leurs écoles. Anthony Asquith adapte la pièce de Terence Rattigan à l'écran. Bien que nous soyons dans l'adaptation d'une pièce, cela ne se sent pas plus que cela. Les changements de lieux sont astucieusement évoqués, et le film évoque surtout la psychologie humaine. Michael Redgrave porte le film sur ses épaules, de quasiment tous les plans, il campe un professeur Crcocker Harris magnifique, émouvant, absolument bouleversant lorsqu'il fait preuve de faiblesse face au jeune Taplow, seul élève à lui témoigner de la sympathie.
Sur le blog de Francesco, j'ai lu que le personnage était l'anti Chips, c'est vrai, là où Chips est adoré de ses élèves, Crocker Harris ne suscite que mépris même s'il est respecté, et les deux films sont assez complémentaires. On s'aperçoit à quel point Sam Wood a respecté l'esthétique anglaise de ces collèges, de ces professeurs. Dans Goodbye Mr Chips, on a un professeur qui pourrait devenir un Crocker Harris s'il ne rencontrait sa femme. Ici on se demande, si au contraire ce n'est pas la rencontre avec sa femme qui a transformé Crocker Harris en professeur malade, qui aime sa matière, mais ne sait faire partager sa passion, sauf pour un jeune élève ce qui finit par lui paraître suspect.
Le film montre bien les sentiments d'un professeur qui se rend compte de l'échec de sa carrière, de sa vie familiale, avec une femme détestable, là encore admirablement interprétée par Jean Kent. Le film dure 1h26, et pourrait encore durer, tant ce personnage malgré ses défauts est terriblement attachant. Nigel Patrick complète le casting en ami du professeur et amant de sa femme qui permet aussi au professeur de se révéler.
Anthony Asquith réalise une oeuvre magnifique de sobriété et Michael Redgrave est absolument époustouflant en homme blessé. Ce qui est admirable dans ce film, c'est qu'à tout moment, on se dit que l'on va partir dans un flash back qui va montrer comment ce professeur enseignait, comment il a rencontré sa femme qui est si différente de lui, pourquoi les élèves ne l'apprécient pas, etc. mais tout n'est évoqué que par les dialogues entre le seul élève qui l'apprécie, (Brian Smith est lumineux d'ailleurs dans ce rôle), sa confrontation avec son successeur qui montre le trac d'un jeune professeur et on imagine très bien ce qu'a été la vie de ce professeur sans doute odieux dans son éducation, mais diantrement attachant dans le portrait dressé ici. La scène où Crocker Harris reçoit la version Browning et où tout ce qu'il exprime n'est montré que dans un long plan filmé de dos est vraiment admirable.

Un grand, énorme coup de coeur pour ce film intelligent, sensible, à l'esthétique "so british" mais absolument incontournable.

A noter que la copie proposée par Carlotta est superbe, magnifique noir et blanc.

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Dernière modification par Cathy le 11 juin 10, 10:56, modifié 1 fois.
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Ann Harding
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Re: The Browning Version (Anthony Asquith - 1951)

Message par Ann Harding »

Merci Cathy de nous parler de ce film méconnu en France qui m'a aussi bouleversée quand je l'ai vu. :D
La pièce de Terrence Rattigan restitue d'une façon remarquable l'univers des 'colleges' britanniques. Michael Redgrave est absolument formidable, une de meilleures interprétations que j'ai jamais vu chez un acteur.
Il faut courir découvrir également le Pygmalion (1938) d'Asquith avec Leslie Howard et Wendy Hiller. J'ai trouvé le film infiniment supérieur au My Fair Lady de Cukor. Howard est tout en nuances et Hiller est une marchande cockney bien plus convaincante qu'Audrey Hepburn. D'autre part, il y a un film muet d'Asquith qui est absolument formidable et disponible en DVD: A Cottage on Dartmoor (1929) qui est pré-Hitchockien en diable, plein d'atmosphère et superbement filmé Le BFI est en train de restaurer Underground (1928). Espérons qu'il sera diffusé en DVD. Asquith était un remarquable metteur en scène.
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Cathy
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Re: The Browning Version (Anthony Asquith - 1951)

Message par Cathy »

Je me sens moins seule d'avoir aimé ce film même si j'ai lu des avis plus que positifs d'Angel with Dirty Face
Je suis en train de visionner le Pygmalion d'Asquith, mais je suis bien trop habituée à My Fair Lady pour apprécier totalement Wendy Hiller en Eliza Doolittle, et j'aime le surjeu d'Audrey Hepburn (mais bon je connais cette version depuis que je suis petite)
En tous les cas, j'ai été bouleversée en voyant the Browning version, j'ai eu les larmes aux yeux quand Crocker Harris se rend compte qu'un élève l'aime !

Edit : Je viens de m'apercevoir que Nestor (je suppose) a regroupé toutes les critiques concernant ce film dont je ne connaissais pas le titre français que je n'aime pas d'ailleurs.
Dernière modification par Cathy le 12 déc. 09, 15:57, modifié 1 fois.
Nestor Almendros
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Re: The Browning Version (Anthony Asquith - 1951)

Message par Nestor Almendros »

Il existait un topic du film avec son titre français L'OMBRE D'UN HOMME. J'ai fusionné tout ça (bien vu Cathy :mrgreen: )

Concernant ce film que j'aimerais bien revoir, je l'ai découvert chez Brion (visiblement autour de 2003 si je me fie au début de ce topic) mais n'en ai plus aucun souvenir. Il fut aussi l'objet d'un remake (peu réussi dans mon souvenir) réalisé par Mike Figgis Les leçons de la vie 1994) avec Albert Finney.
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Cathy
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Re: The Browning Version (Anthony Asquith - 1951)

Message par Cathy »

Nos messages se sont croisés, j'étais en train d'éditer mon message pour dire que tu avais du fusionner deux topics sur ce film :) !
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Ann Harding
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Re: The Browning Version (Anthony Asquith - 1951)

Message par Ann Harding »

Cathy a écrit :Je suis en train de visionner le Pygmalion d'Asquith, mais je suis bien trop habituée à My Fair Lady pour apprécier totalement Wendy Hiller en Eliza Doolittle, et j'aime le surjeu d'Audrey Hepburn (mais bon je connais cette version depuis que je suis petite).
Il est certes difficile de comparer Audrey jouant le rôle sous forme de comédie musicale à une interprétation simplement dramatique. Mais, je suis génée par Audrey : elle est trop aristocratique pour paraître vraiment 'Cockney'. Wendy Hiller a moins de problèmes pour entrer dans le personnage. Elle est plus crédible -à mon avis- en petite marchande de fleurs. :wink: Et j'ai été fascinée par la manière dont Leslie Howard interprète Higgins. Je suis une grande fan de Rex Harrison, mais, j'ai réalisé que le personnage d'Higgins avait peut-être plus de profondeur que je ne le pensais en voyant la subtilité dont fait preuve Howard.
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Cathy
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Re: The Browning Version (Anthony Asquith - 1951)

Message par Cathy »

Nestor changera le titre :fiou: , mais je n'avais pas envie de créer un topic pour parler de Pygmalion d'Asquith, surtout que si j'ai eu un véritable coup de coeur pour the Browning version, ce n'est pas le cas pour Pygmalion.

Pygmalion (1938)

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Le professeur Higgins brillant dialecticien décide de transformer une jeune fleuriste en femme du monde.

Si the Browning version était un chef d'oeuvre de subtilité et de finesse, Pygmalion est plutôt ennuyeux. Ce n'est pas la faute à la pièce, ni à Leslie Howard, mais certainement à Wendy Hiller qui ne possède aucun charme et aucune fraicheur dans le rôle d'Eliza Doolittle. Elle est certes plus convaincante en fleuriste qu'en femme du monde, mais il manque quelque chose pour la rendre attachante et s'intéresser totalement à son Eliza. Elle parvient toutefois à être crédible à la toute fin, après le bal quand elle est l'Eliza totalement transformée Heureusement que Leslie Howard est là pour révéler un Higgins plus sensible que celui de Rex Harrison profondément mysogine, on le voit apprendre à valser à Eliza. Est-ce le fait que l'acteur ait cosigné la réalisation, mais Higgins est bien plus intéressant qu'Eliza. Anthony Asquith réussit pourtant quelques jolies scènes notamment toutes celles en acceléré qui montre le lent et dur apprentissager d'Eliza. Le personnage de Pickering est aussi traité de manière plus "humaine", on sent moins le flatteur mondain que dans My Fair Lady, ici il semble plus partager l'émotion d'Eliza. La musique d'Honegger est charmante, dommage qu'on ne l'entende que si peu. Bref si The Browning version était enthousiasmant, Pygmalion l'est moins, même si le temps passe vite.
A noter que la copie proposée par Carlotta mélange parties superbement restaurées et images beaucoup plus hasardeuses.
Nestor Almendros
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Re: The Browning Version (Anthony Asquith - 1951)

Message par Nestor Almendros »

Cathy a écrit :Nestor changera le titre :fiou:
Nous sommes désormais dans le topic dédié à Anthony Asquith... :wink:
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Cathy
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Re: Anthony Asquith (1902-1968)

Message par Cathy »

Merci Nestor :) !
bruce randylan
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Re: Anthony Asquith (1902-1968)

Message par bruce randylan »

Au fait, pour ceux qui ont le cable, y-a le très bon Ordres de tuer qui repasse sur cinéclassics en ce moment :D

Du coup je met mon avis :)

Ordres de tuer ( 1957 )

Un excellent film qui conforte l'idée que Asquith doit être l'un des figures majeurs du cinéma britannique.

C'est inspiré d'une histoire vraie où un soldat qui larguait des bombes sur l'Allemagne durant la seconde guerre mondiale est envoyé en France pour assassiner un résistant qui est en fait un double-agent aux services des nazis. Bien-sûr larguer une bombe sur des cibles invisible et tuer un homme à main nue sont deux choses différentes surtout quand la victime n'a pas l'air si complice que ça des nazis.

Sous donc sa facture de thriller / film de guerre, on tombe sur un étonnant et très réussi drame sur la culpabilité, le doute et les faux-semblant.
C'est très bien écrit, dialogué et la Asquith parvient à filmer toute l'ambiguïté des personnages et des situations. De l'entraineur aux combats rapprochés qui tentent de rendre la chose burlesque pour déshumaniser ses commandos, aux officiers qui doivent faire "excécuter" des ordres absurdes à première vue en passant par les agents de liaison qui essayent de pas réfléchir à leur actions, le film offre un contenu moral passionnant.
C'est évidement encore plus prenant pour les dilemmes qu'affrontent Paul Massie. Le film n'est bien-sûr prévisible dans ses faits mais ce qui fait la tragédie du récit, c'est justement que le film tend vers sa finalité pour mieux s'ouvrir sur une sérénité durement acquise.
Les dernières séquences parviennent à rendre palpable et crédible l'évolution du personnages sans tomber dans le mélo facile et le ridicule.

La mise en scène de Asquith joue parfaitement avec l'enfermement, le huit-clos, une obscurité parfois totale et un mélange innocence/violence qui rend difficilement oubliable la comptine qu'utilise le héros comme pense-bête.

Order to kill est un belle rareté qui prouve l'originalité des anglais dans le traitement des films de guerres toujours plus soucieux de s'attarder sur des histoires humaines que des morceaux de bravoures explosifs patriotiques et/ou belliqueuses.

Encore donc une pépite existant en DVD anglais mais qui ne doit pas avoir de sous-titres
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