L'Invasion des Profanateurs (Philip Kaufman - 1978)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Demi-Lune
Bronco Boulet
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Re: L'Invasion des Profanateurs (Philip Kaufman - 1978)

Message par Demi-Lune »

Le film avait été une très belle découverte il y a deux/trois ans, mais là la révision fait un peu l'effet d'une douche froide. Ça reste un film plein de qualités et qui, dans le panorama du film fantastique US des années 1970, mérite toujours qu'on s'y attarde, mais connaissant déjà l'intrigue et son déroulement j'ai été gêné par un certain nombre de points.

La capacité de Kaufman a créer une atmosphère de paranoïa aiguë avec trois fois rien reste toujours aussi impressionnante, mais cette fois-ci j'ai surtout vu toutes les faiblesses que cet art avait camouflées lors de la découverte. Il y a des moments vraiment inspirés et d'autres que je trouve quand même un peu cheap, avec des effets pas très soignés et une facture esthétique pauvre (un peu comme pour le Fury de De Palma, la même année). On reconnaît la patte vériste du chef op' Michael Chapman, c'est sûrement un choix artistique très logique et bien de son époque, mais par moments on est plus proche d'un Columbo que d'un Taxi Driver. En outre, la première heure, que je trouvais remarquable et supérieure à la seconde, est quand même régulièrement parasitée par l'intrusion d'éléments dispensables au récit : les personnages de Goldblum, Cartwright et Nimoy (le pauvre, son rôle dans Star Trek le rend presque inapproprié dans un univers tangible) ne servent finalement pas à grand-chose, la tension autour du passif entre Goldblum et Nimoy n'apporte rien, et je ne trouve d'ailleurs pas forcément les acteurs très convaincants. Dès qu'on se recentre sur le duo de collègues Sutherland/Adams, le film fonctionne tout de suite bien mieux, grâce à la discrète complicité entre les acteurs, mais aussi parce que ce sont les moteurs de l'intrigue. Le couple Goldblum/Cartwright fait vraiment pièce rapportée et en voulant élargir son noyau de protagonistes, Kaufman affaiblit finalement toute l'oppression qu'il parvient à instaurer quand il filme les scènes à deux, entre Sutherland et Adams, où on a l'impression qu'ils sont déjà les deux derniers survivants de l'espèce humaine. Les moments où Sutherland constate l'étrangeté et Adams s'inquiète restent les meilleurs du film, grâce au travail de réalisation qui rend prégnant le malaise (le design sonore et l'attention accordée aux détails bizarres restent de premier ordre). A mon sens il aurait fallu raccourcir, conserver l'unité de point de vue sur ces deux personnages, les plus intéressants de toute façon. Il aurait peut-être fallu le sens de l'économie d'un Carpenter, là, pour le coup.

Puis intervient la séquence d'éclosion qui marque symboliquement la fin du suggéré. Les trucages accusent un petit coup de vieux même si ça reste pas mal. Sans doute parce qu'on parle beaucoup d'Alien en ce moment, je n'ai pas pu m'empêcher de songer que ça restait très propre, très soft, pour voir que les cosses préfigurent les œufs et que ces mêmes cosses semblent avoir été conçues comme des trucs horrifiques. Sans vouloir déprécier le travail de Kaufman, c'est quand même une démonstration éclatante de ce qu'un an plus tard, Scott allait apporter, avec l'aide de Giger, quelque chose de véritablement visionnaire dans le cinéma fantastique. La suggestion ayant fait long feu, c'est vers une course-poursuite un peu bêta que le film s'oriente, avec toujours ce sentiment de boulet concernant les personnages de Goldblum et Cartwright. Le malaise n'est plus que lointain et le récit devient très lâche, compilant une série d'évasions et de rattrapages mécanique et sans passion. Le film s'essouffle. Si Kaufman est très bon pour ce qui est de créer des décalages avec des éléments du quotidien, il ne l'est plus pour filmer l'action. La fuite en avant des deux héros finit par ne plus vraiment intéresser, et la scène du port (avec Amazing Grace qui sort d'on ne sait où) échoue à partager l'abattement des personnages (je me souviens avoir été très réceptif la première fois, mais là, j'avais décroché). Je ne suis pas loin de trouver la scène du hangar ratée. Par contre, la toute fin reste toujours aussi redoutable.

Enfin, je ne suis plus trop convaincu par le traitement du sujet... qui, je ne l'oublie pas, appartient à la série B des années 1950. C'était génial de la part du scénariste de penser l'invasion extraterrestre en termes de bactéries, de cellules, d'invisible. Belle originalité que de confier aux plantes les soins de la fin du monde. Seulement je pense qu'on aurait pu se passer du générique frontal qui ne laisse guère de mystère. En outre la duplication amène une fois encore à ramener l'altérité à des termes anthropomorphiques. Et Leonard Nimoy en pull à col roulé, rouflaquettes et veste à coudes cuir, c'est pas forcément ma conception de l'E.T. qui fout les jetons... :mrgreen: Ça date quand même le film, pour moi. Voir tout le monde transporter des courges géantes à la chaîne, ça ne me convainc plus réellement. Peut-être que le Siegel ou le Ferrera sont moins explicites.
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Miss Nobody
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Re: L'Invasion des Profanateurs (Philip Kaufman - 1978)

Message par Miss Nobody »

Attention, Demi-Lune, énumérer ainsi les défauts d'un film qu'on avait apprécié peu d'années auparavant, c'est un peu le début de la fin. Tu es en train de devenir difficile ! :o :uhuh:
Demi Lune a écrit :En outre la duplication amène une fois encore à ramener l'altérité à des termes anthropomorphiques. Et Leonard Nimoy en pull à col roulé, rouflaquettes et veste à coudes cuir, c'est pas forcément ma conception de l'E.T. qui fout les jetons...
Je suis la première à tiquer sur l'anthropomorphisme des aliens, habituellement, mais là tu y vas un peu fort.
C'est quand même extrêmement intelligent, cette histoire d'aliens qui vivent à l'état cellulaire et qui engagent leur conquête de la planète par un tel processus de métamorphose. Le fait qu'ils prennent si exactement la forme humaine, au point où il est difficile de voir la différence, est au contraire vachement flippant, même si c'est moins spectaculaire qu'un alien monstrueux ou tentaculaire. Ce qui est le plus angoissant (et le plus difficile à combattre), c'est ce qui ne se voit pas. Une altérité qui nous ressemble trait pour trait, qui prend possession de ceux que l'on croit connaître ou que l'on aime, même en col roulé :mrgreen: , moi ça me fait réellement frémir.
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Demi-Lune
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Re: L'Invasion des Profanateurs (Philip Kaufman - 1978)

Message par Demi-Lune »

Je suis bien d'accord avec toi, Miss, l'idée de départ est très intéressante, quoique je persiste à penser que le générique était superflu : le film aurait très bien pu débuter par les tombées de pluie et ainsi rester plus évasif. On aurait quand même compris que les saloperies venaient d'ailleurs. En outre qu'on se fasse "snatcher" sans résistance possible est un concept qui fait froid dans le dos.
Ce que je tentais simplement d'indiquer, c'est que la connotation très 70's du film de Kaufman me rend maintenant plus perplexe qu'apeuré (et pourtant, j'avais frémi lors de la découverte). Beaucoup grincent des dents face au look très prononcé des 80's, ben pour moi c'est un peu la même chose pour ce film, son look joue en sa défaveur dans la mesure où de cette banalité, à l'époque (coiffures, fringues) doit surgir l'angoisse de voir ce qu'on connaît quotidiennement ne plus être tout à fait pareil. Or j'ai maintenant, en effet, du mal à frissonner lorsque le scénario orchestre l'ambiguïté, puis la nocivité, d'un Leonard Nimoy en veste tweed coiffé d'un casque à la Playmobil.
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Prends peur, mon jeune ami.
OK, ce n'est qu'un personnage parmi d'autres dans l'invasion mais il représente plutôt bien ce qui me fait coincer aujourd'hui. Par exemple, je préfère largement la "banalité" intemporelle des enfants impassibles du Village des damnés. Ils sont vraiment quelconques, on pourrait les transposer dans n'importe quelle époque qu'ils flanqueraient toujours autant les chocottes. Or, le film de Kaufman est très ancré dans son époque ; mais à la différence des films fantastiques des 80's, eux aussi très reconnaissables esthétiquement, je trouve personnellement que le fantastique 70's US de studio ne franchit pas toujours bien le cap des ans, à part deux ou trois cas notables (et j'aurais pu y faire rentrer le Kaufman qui sur certains points reste remarquable). Ou alors il faut une vraie personnalité artistique novatrice derrière (Polanski, Friedkin, Scott...). C'est vraiment dans le sang neuf et indépendant qu'on trouve le meilleur de cette époque (Carpenter, Cronenberg, Hooper, le Spielberg de Duel, etc). Sang neuf qui sera aux premières loges dans les 80's, avec toute une éclosion de nouveaux talents.

Par ailleurs, le fait de ne plus reconnaître celui qu'on a en face de soi, douter qu'il soit bien humain, c'est quelque chose que Carpenter a magistralement traité avec The Thing. Là encore, film bien plus visionnaire, certes sorti 4 ans plus tard, mais qui semble vraiment appartenir à une autre ère. Ce que je reproche finalement au concept de Body Snatchers (je n'ai vu que le Kaufman), c'est de ramener l'invisibilité de l'origine extraterrestre, son abstraction en somme, a quelque chose d'entendable. Ils prennent forme humaine et nous effacent, point. Mais ça reste des bonhommes, à l'intérieur comme à l'extérieur. Dans The Thing, les "body snatchés" ne sont que des façades d'humains, et lorsque cette façade se brise, on entrevoit toute la monstruosité d'une altérité inconcevable à notre entendement, ne ressemblant à rien de connu. Personnellement, je trouve ça beaucoup plus fascinant et stimulant pour l'imagination du spectateur. Peut-être que si Kaufman avait été moins explicite sur l'origine de la contamination, ça serait mieux passé. Par qu'en l'état, il a un postulat très neuf et plein de promesses, et je trouve qu'il l'écorne en revenant à quelque chose de très bateau.
Est-ce que le Siegel ou le Ferrara ne restent pas plus allusifs de ce côté-là ?
Dernière modification par Demi-Lune le 10 juin 12, 12:00, modifié 2 fois.
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Re: L'Invasion des Profanateurs (Philip Kaufman - 1978)

Message par AtCloseRange »

Il faut que tu voies le Siegel (le plus grand film de SF des années 50 avec Planète Interdite).
Par contre, tu peux vraiment faire l'impasse sur le Ferrara...
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Re: L'Invasion des Profanateurs (Philip Kaufman - 1978)

Message par daniel gregg »

AtCloseRange a écrit :Il faut que tu voies le Siegel (le plus grand film de SF des années 50 avec Planète Interdite).
Par contre, tu peux vraiment faire l'impasse sur le Ferrara...
+1 et je rajoute le flegmatique et fauché, mais néanmoins fascinant, The man from Planet X d'Edgar G.Ulmer.
julien
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Re: L'Invasion des Profanateurs (Philip Kaufman - 1978)

Message par julien »

Miss Nobody a écrit :Attention, Demi-Lune, énumérer ainsi les défauts d'un film qu'on avait apprécié peu d'années auparavant, c'est un peu le début de la fin. Tu es en train de devenir difficile ! :o :uhuh:
N'oublie pas qu'il vient de voir Prometheus récemment. Il faut laissé le temps à son cerveau de se restituer normalement.
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Major Tom
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Re: L'Invasion des Profanateurs (Philip Kaufman - 1978)

Message par Major Tom »

Laissons-lui encore deux petites années avant qu'il n'en vienne à critiquer ses anciens grands films intouchables des années 80. :P
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Demi-Lune
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Re: L'Invasion des Profanateurs (Philip Kaufman - 1978)

Message par Demi-Lune »

Major Tom a écrit :Laissons-lui encore deux petites années avant qu'il n'en vienne à critiquer ses anciens grands films intouchables des années 80. :P
Aucun risque. C'est ce qui nous différencie. :D :mrgreen:
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Re: Notez les films Naphtas- Février 2009

Message par Lord Henry »

Lord Henry a écrit :Personnellement, chaque fois que l'occasion se présente, je le classe parmi les grands films du cinéma américain des années soixante-dix.
I approve this message.
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julien
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Re: Notez les films Naphtas- Février 2009

Message par julien »

Tiens, ce recours à l'auto-citation, ça pourrait faire un bon slogan publicitaire pour le forum : Lord Henry, critique sur DvdClassik : "C'est son avis et il le Partage".
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Re: Notez les films naphtalinés de Novembre 2008

Message par mannhunter »

Profondo Rosso a écrit :L'invasion des profanateurs de Philip Kaufman (1978)

Tombées de l'espace intersidéral sur San Francisco, d'étranges graines donnent naissance à des plantes mystérieuses qui peu à peu gagnent le corps de ceux qui les ont approchés, les transformant en êtres froids, deshumanisés, privés d'émotions, soumis à une volonté venue d'ailleurs. Elisabeth, fonctionnaire au ministère de la santé, et son ami et supérieur Matthew vont devoir affronter ces terribles plantes menaçantes.

Premier et meilleur des remakes de l'intouchable film de Don Siegel même si on en approche très fort qualitativement. Kaufman fait tout les bons choix et réussi à assurer la continuité avec l'original tout en y apposant sa propre patte. Conscient que le thème est désormais bien connu, le film abandonne toute l'aura de mystère qui entourait les premiers instants du film de Siegel avec présentation dès l'ouverture du long voyage stellaire des cellules extraterrestres vers la terre et leurs mutations au sein de la faune et flore humaine. Le ton de thriller paranoïaque typique des 70's adopté se marie à merveille au sujet lorsque la menace s'insinue lentement au début à l'insu de tous et l'ambiance devient carrément irrespirable dans la deuxième partie avec un ton particulièrement noir et desespéré, c'est d'ailleurs le seul remake à oser une conclusion totalement pessimiste (même le Siegel entretenait un maigre lueur d'espoir). Déplacer l'histoire dans une grande ville va également dans ce sens avec un sentiment de folie urbaine insidieuse où l'uniformité glaciale des étrangers gagne peu à peu toute la population pour aboutir à la stressante traque finale. Kaufman use des acquis du film de Siegel en jouant sur le côté monolithique des doubles, créant le doute à travers leurs échanges de regards entendus mais crée aussi de terrifiantes séquences de son cru comme ce moment où en filmant simplement les pas saccadés du couple de héros mêlés à ceux robotique des extraterrestre (et appuyant sur leurs télépathie surnaturelle évoquant des insectes tout comme le cri autre ajout du remake) amenant une course poursuite surprenante. Les effets gores bien sentis suscitent de beaux moment de terreur aussi comme cette fameuse scène où Sutherland cédant au sommeille manque de peu d'être dupliqué ou Elizabeth qui fond littéralement dans les bras de Matthew, sans parler de pures images de cauchemar comme une fusion homme chien suite à une duplication manquée. Tout comme dans les remake qui suivront, l'invasion s'amorce au niveau mondial (dont une ipressionnante scène de culture de cosse à grande échelle) et sans la toile de fond anticommuniste du Siegel, la menace s'avère d'autant plus inconnue et effrayante. Hormis un Leonard Nimoy qui semble bien trop louche dès sa première apparition, un cast assez parfait dominé par l'excellent Donald Sutherland et où on trouve le tout jeune Jeff Goldblum dans un de se premiers rôles marquant. Sinon dommage que des années de fréquentation du net m'aient spoilé depuis bel lurette la dernière scène :mrgreen: 5,5/6
idem! réalisation, bande-son, casting...superbe réussite. :D
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Jeremy Fox
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Re: L'Invasion des Profanateurs (Philip Kaufman - 1978)

Message par Jeremy Fox »

La chronique classikienne signée Christophe Buchet à l'occasion de la sortie du Bluray chez Rimini.
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Re: L'Invasion des Profanateurs (Philip Kaufman - 1978)

Message par la_vie_en_blueray »

J'ai longtemps hésité entre cette version et celle de Arrow.

J'ai fini par prendre la UK.
StateOfGrace
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Re: L'Invasion des Profanateurs (Philip Kaufman - 1978)

Message par StateOfGrace »

Quel film !

L'invasion des profanateurs distille un malaise diffus dès ses premières images, avec ces étranges particules extra-terrestres qui s'apprêtent à contaminer la terre. Le reste du film suinte une paranoïa contagieuse, comme un doute insidieux, impalpable. J'ai trouvé la réalisation admirable, usant de cadrages étranges, saisissant la peur à son meilleur.

Donald Sutherland fait des merveilles en inspecteur de l'hygiène au sourire sardonique dont l'assurance se fissure au fur et à mesure que l'impensable se produit. La séquence horrifique où il s'endort dans le jardin est anthologique. Brooke Adams
est ravissante, le rythme va crescendo jusqu'à la fin qui laisse sans voix (si j'ose dire !).

L'un des meilleurs films fantastiques que j'ai pu voir (je n'ai pas vu l'original de Don Siegel de 1956, ni la troisième version, réalisée par Abel Ferrara en 1993).
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shubby
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Re: L'Invasion des Profanateurs (Philip Kaufman - 1978)

Message par shubby »

StateOfGrace a écrit :Quel film !

L'invasion des profanateurs distille un malaise diffus dès ses premières images, avec ces étranges particules extra-terrestres qui s'apprêtent à contaminer la terre. Le reste du film suinte une paranoïa contagieuse, comme un doute insidieux, impalpable. J'ai trouvé la réalisation admirable, usant de cadrages étranges, saisissant la peur à son meilleur.

Donald Sutherland fait des merveilles en inspecteur de l'hygiène au sourire sardonique dont l'assurance se fissure au fur et à mesure que l'impensable se produit. La séquence horrifique où il s'endort dans le jardin est anthologique. Brooke Adams
est ravissante, le rythme va crescendo jusqu'à la fin qui laisse sans voix (si j'ose dire !).

L'un des meilleurs films fantastiques que j'ai pu voir (je n'ai pas vu l'original de Don Siegel de 1956, ni la troisième version, réalisée par Abel Ferrara en 1993).
:)
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