L'Invasion des Profanateurs (Philip Kaufman - 1978)

[Major Tom]

Voilà, en zone 1. Et le zone 2 n'est qu'en VF.

Merci au modo qui a déplacé mon message, je n'avais pas trouvé ce topic (j'avais pourtant fait une recherche en essayant plusieurs fois avec tous les titres, je ne sais pas comment je l'ai raté)...

[julien]

Les bonus du Z1 ont l'air d'être intéressants d'ailleurs. Il y a un reportage sur le sound design du film et en particulier sur ce son hallucinant crée par Ben Burtt que l'on entend au moment où les cosses font éclosion mais je doute que les extras soient sous-titrés en français.

[Major Tom]

Je viens de commander un Zone 1, mais je pense m'être gouré: ça ne doit pas être une version avec les bonus dont vous parlez.

[Demi-Lune]

Les bonus du Z1 ont l'air d'être intéressants d'ailleurs. Il y a un reportage sur le sound design du film et en particulier sur ce son hallucinant crée par Ben Burtt que l'on entend au moment où les cosses font éclosion mais je doute que les extras soient sous-titrés en français.

Les bonus des éditions spéciales MGM ne sont malheureusement jamais sous-titrés, et je doute que celui-ci fasse exception... Cela dit, en général, les intervenants parlent de façon suffisamment distinctes pour que l'on puisse comprendre, à peu près, quels sont leurs commentaires.

[Miss Nobody]

L'invasion des profanateurs

A mi chemin entre la science-fiction pure et le genre fantastique, « L'invasion des profanateurs » (seconde adaptation officielle du roman « Invasion of the body snatchers » de Jack Finney) est un film intelligent et très attachant, basé sur un concept excellent. En effet, ici, les extra-terrestres ne sont pas ces êtres verts ou gluants qui peuplent l'univers de la SF, mais simplement des organismes uni-(ou pluri-?)cellulaires, qui voyagent de planètes en planètes et s'adaptent à l'environnement de chacune d'elles. Aussi, pour survivre sur notre bonne vieille terre, ces cellules extraterrestres se font Hommes, par un processus de duplication diablement efficace. Profitant de la vulnérabilité de l'Homme endormi, des plantes géantes et peu ragoûtantes accouchent la nuit de copies conformes d'êtres humains, sans que personne ne se rende vraiment compte de ce qui se passe. Pourtant, ces clones n'ont d'humain que l'apparence: outre leur cri de ralliement strident et effrayant, ils sont aussi totalement dénués d'émotions, de conscience, et de tous ces sentiments qui nous singularisent et nous humanisent (et qui mènent également, peut-être, au désordre de nos sociétés).
Les acteurs principaux, de l'excellent Donald Sutherland au très jeune Jeff Goldblum en passant par la trop rare Brooke Adams ou le célèbre Leonard Nimoy (alias Spoke de Star Trek), livrent tous de très bonnes interprétations. Physiques ordinaires et vies banales, tout est mis en oeuvre pour renforcer le réalisme de la situation et, le climat de paranoïa qui pèse progressivement sur la ville, particulièrement bien rendu à l'image, n'en est que plus saisissant.
L'ensemble du film à des allures de cauchemar interminable, peuplé de scènes nocturnes angoissantes et de plans bancals assez déroutants. C'est une longue fuite désespérée vers l'avant, un combat qui se révèle perdu d'avance au fil des minutes, et qui s'achève en apothéose par un final sombre, percutant mais attendu. « L'invasion des profanateurs » est un film délibérément pessimiste, qui traite de manière sous-textuelle de thèmes passionnants: l'uniformisation de la société, l'incommunicabilité entre les hommes, la perte d'identité, ou des dérives du conformisme. Toujours sobre et très prenant, le film fait honneur à la science-fiction et me réconcilie définitivement avec les histoires extra-terrestres.

8,5/10

[Demi-Lune]

Très bon texte.
J'insisterai personnellement sur deux points : d'abord, la mise en scène inspirée de Kaufman, qui parvient à instiller une ambiance complètement paranoïaque dès les premières secondes - travellings vifs, presque documentaires, quand par exemple Sutherland erre dans la rue et va de cabine téléphonique en cabine téléphonique - souvent à partir de menus détails, comme par exemple une étrange attention accordé à des légumes en train de frire dans une poëlle, à un visage fixe derrière une vitre montré au détour d'un travelling circulaire, ou à un fil de téléphone qui se rétracte lentement : des plans en apparence anodins, mais qui sous l'oeil de Kaufman, deviennent proprement terrifiants. La terreur sourde qui émane du film doit également beaucoup, et c'est mon second point, au travail sonore qui a été effectué : un exemple très efficace d'utilisation du son pourrait être cette scène où Brooke Adams et son compagnon se couchent, et où la caméra, dans le noir, se rapproche du verre qui contient la fleur extraterrestre. La musique, d'abord lointaine et lancinante, grandit et devient de plus en plus inquiétante à mesure que le plan se rapproche du verre, jusqu'à ce qu'il y ait coupure brutale au montage, accompagné par la sonnerie stridente du réveil. J'ai également pas mal sursauté avec la sonnerie soudaine de la pendule, qui vient briser net le tic-tac régulier et inquiétant qui accompagnait ce lent zoom sur le compagnon body-snatché de Brooke Adams en train de se débarrasser, fixement, des restes poussiéreux de l'homme dont il a pris l'apparence.
Dommage cependant que le film, par moments, souffre d'une logique répétitive d'"attrape-moi si tu peux". Ceci, plus le personnage de Leonard Nimoy que je n'ai finalement pas trouvé très convaincant, m'empêchent de lui décerner la note maximale.

[Miss Nobody]

instiller

Je viens d'apprendre un mot!
Merci Demi-Lune!

à partir de menus détails, comme par exemple une étrange attention accordé à des légumes en train de frire dans une poëlle, à un visage fixe derrière une vitre montré au détour d'un travelling circulaire, ou à un fil de téléphone qui se rétracte lentement : des plans en apparence anodins, mais qui sous l'oeil de Kaufman, deviennent proprement terrifiants.

Justement, maintenant que tu en parles, je me souviens avoir été un peu déroutée par certains plans -en fait, je ne me souviens précisemment que de celui du fil du téléphone qui se rétracte- qui m'ont semblé un peu vains, en dehors du fait qu'ils collaient bien avec l'atmosphère lente et énigmatique de l'ensemble.
Sinon, je suis d'accord pour soulever les qualités indiscutables de la bande sonore.

[Demi-Lune]

instiller

Je viens d'apprendre un mot!
Merci Demi-Lune!

L'espace d'un instant, j'ai cru que j'avais fait un néologisme... mais non !

[Miss Nobody]

L'espace d'un instant, j'ai cru que j'avais fait un néologisme... mais non !

C'est ce que j'ai cru aussi... et j'aurais aimé te reprendre... mais non!

[Anorya]

Toujours sobre et très prenant, le film fait honneur à la science-fiction et me réconcilie définitivement avec les histoires extra-terrestres.

"Tu sors !".

Sinon, il y a pourtant (pas mal) de grands films de Science-fiction, quel que soit le sujet ou le thème abordé.
Quel(s) film(s) ont pu te décourager à ce point ?


edit : une question pour le major tiens. Ce serait pas cette version en zone 1 ? :

[Demi-Lune]

Toujours sobre et très prenant, le film fait honneur à la science-fiction et me réconcilie définitivement avec les histoires extra-terrestres.

"Tu sors !".

Très bon, ça.

[Anorya]

Très bon, ça.

C'est le genre de plans qui me donne envie de voir le film (bon, associé a vos 3 chroniques hein).
J'ai d'ailleurs cherché le film à la fnac aujourd'hui (en plus de l'Argent de Bresson... épuisé ) et on m'a répondu qu'il n'y avait plus de bacs d'import de dvd zone 1 et 2, sauf à la fnac des champs-élysées, sous prétexte qu'avec internet, tout le monde trouvait tout maintenant. Mouais.

[Demi-Lune]

Très bon, ça.

C'est le genre de plans qui me donne envie de voir le film (bon, associé a vos 3 chroniques hein).
J'ai d'ailleurs cherché le film à la fnac aujourd'hui (en plus de l'Argent de Bresson... épuisé ) et on m'a répondu qu'il n'y avait plus de bacs d'import de dvd zone 1 et 2, sauf à la fnac des champs-élysées, sous prétexte qu'avec internet, tout le monde trouvait tout maintenant. Mouais.

Prends-toi le collector MGM, si tu peux. Un bon investissement.

[Major Tom]

Spoiler (cliquez pour afficher)

C'est le genre de plans qui me donne envie de voir le film

Pu*ain, il ne l'a pas vu pourtant il connaît déjà cette image-spoiler. C'est l'anarchie ici!

Celle-là elle doit être très bien mais ne doit pas avoir de ST FR, je crois. Moi j'ai ça:

(avec le titre anglais)

Avec ST mais l'image est granuleuse, de mauvaise qualité: le DivX que j'avais téléchargé pour mes captures d'images en avait une meilleure, c'est dire...

[Miss Nobody]

Sinon, il y a pourtant (pas mal) de grands films de Science-fiction, quel que soit le sujet ou le thème abordé.
Quel(s) film(s) ont pu te décourager à ce point ?

Ce qui me dérange le plus dans les films de sciences-fiction, c'est:

- d'une part la représentation des extra-terrestres qui ne sont souvent pas plus que des êtres terrestres déformés (mais qui fonctionnent comme nous, qui ont yeux, oreilles, bouches, membres, et système de circulation "sanguine" similaire aux être humains ou aux animaux). Je ne sais pas pourquoi, mais ça heurte mon esprit scientifique autant que mon imagination débordante.
C'est aussi pour ça que j'aime les représentations jusqu'au-boutiste du "jour où la terre s'arrêta" (où les extra-terrestres sont en tout point similaires aux hommes) ou de "L'invasion des profanateurs" (où les extraterrestres sont des "cellules" polymorphiques), et que j'accroche moins aux extra-terrestres spielbergiens ou même à l'Alien ovipare de Ridley Scott.

- d'autre part les messages un peu bateaux et souvent apocalyptiques qu'on nous sert à la louche ...

Au final j'accroche plus aux films qui gardent une belle part de fantastique (c'est à dire qui partent d'une situation tout ce qu'il y a de plus réaliste avec des "vrais gens" si j'ose dire), et qui ne sont pas non plus des films "catastrophe"...

Globalement:

Les films de scifi que j'aime:

Le Jour où la Terre s'arrêta (Wise)
La mouche (Cronenberg)
La planète des singes (Schnaffer)
Soleil Vert (Fleisher)
The thing (Carpenter)

Les films de scifi qui m'ont déçu
(ça veut pas dire que je les trouve nuls, attention! parce que je sens déjà que je vais me faire haïr)

La guerre des mondes (Spielberg)
Terminator
Predator
Signes (Shyamalan)
Alien
Blade Runner
Star Wars
bon, et j'en passe... (parce que certains, comme "le jour d'après" ne mérite même pas d'être cités, qu'il y a beaucoup d'autres films dont je ne me souviens pas assez pour emettre un jugement objectif, et que c'est sans compter sur tous ceux que je n'ai pas encore vus)