Roberto Rossellini (1906-1977)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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P'tit gars
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Roberto Rossellini (1906-1977)

Message par P'tit gars »

EDIT DE LA MODERATION:

N'hésitez pas à consulter les différents topics consacrés à Roberto Rossellini

Voyage en Italie (1954)

Une encyclopédie historique de Roberto Rossellini

le projet didactique de Rossellini

la Chronique Classik de La prise de pouvoir de Louis XIV (1966)






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Allemagne année zéro de Roberto Rossellini

On suit la lente tentative de reconstruction d’un pays en ruine, au yeux du petit Edmund, qui essaye en vain d’échapper à la misére et faire face à toutes problèmes (famine, conditions de vie précaires) qui régissent son quotidien auquel il ne peut malheureusement échappé.
Rossellnini nous offre une vision totalement objectif de ce pan de l’histoire, sans aucun parti pris, s’exercant juste à redecrire les faits tels qui ont été. Une approche documentaire en quelque sorte narré au travers des yeux d’un enfant qui lutte comme tout en pays en proie à un destin tragique.
Le final, qui fait froid dans le dos, sonne le glas d’une reconstruction qui s’avérera sans doute plus longue et complexe que prévu dans un pays à la recherche d’une nouvelle identité.

8/10
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Max Schreck
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Message par Max Schreck »

Roma città apperta (Rome, ville ouverte), Rossellini - 1945

Un film admirable qui me laisse complétement interloqué par le destin tragique de ses personnages, la subtilité et la richesse du scénario (co-signé par Fellini) et l'inspiration de la mise en scène. Situant son film dans la réalité et le présent le plus immédiat, Rossellini a su trouver le ton juste. Inquiet et léger au début (on y relévera même quelques notations comiques liés notamment à la figure du prêtre), le ton du récit va devenir de plus en plus sombre jusqu'à culminer dans l'horreur. Cette progression amène à une dernière demi-heure qui laisse le spectateur vraiment bouleversé. Il faut voir comment Rossellini nous fait éprouver la violence des tortures en recourrant à d'atroces ellipses.

Inoubliable dernier plan qui nous montre les enfants redescendre, soudés, vers l'horizon de la ville, symboles de l'avenir d'un pays à reconstruire.
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Message par Max Schreck »

Germania anno zero (Allemagne année zéro), R.R. - 1948

Film impressionnant où Rossellini dresse avec une acuité sidérante le portrait d'une enfance, d'une époque, d'un peuple, mélangeant le drame (la trame narrative du film, extrêmement concise) et le réalisme documentaire (le tournage au mileu des ruines de Berlin). De grands moments, lorsque le jeune Edmund, au milieu de l'horreur et du desespoir qui l'entoure, retrouve des gestes et des jeux d'enfants, ressentant alors avec douleur qu'il ne s'y sent pas plus à sa place.

Un film digne, intelligent et bouleversant (peut-on être plus en prise avec l'actualité, percevoir à ce point passé, présent et futur ?).
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Message par Best »

Max Schreck a écrit :Germania anno zero (Allemagne année zéro), R.R. - 1948

...

Un film digne, intelligent et bouleversant (peut-on être plus en prise avec l'actualité, percevoir à ce point passé, présent et futur ?).
Pareil.

Malgré que je l'ai découvert dans une qualité minable (celui là est particulièrement gratiné dans la collection ciné club à 2 euros chez cdiscount :lol: ).
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Message par Max Schreck »

Best a écrit :Malgré que je l'ai découvert dans une qualité minable (celui là est particulièrement gratiné dans la collection ciné club à 2 euros chez cdiscount :lol: ).
Mon enregristrement sur VHS est vraiment pas terrible : ma K7 couine, et la copie est vraiment très abimée. Vues les conditions de tournage des premiers Rossellini (c'est pareil sur Rome ville ouverte), je crains que le matériel n'ai jamais été de très bonne qualité à la base (récupération de péloche, etc.). Ça fait presque partie de l'esthétique néo-réaliste.
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Message par phylute »

Max Schreck a écrit :Germania anno zero (Allemagne année zéro), R.R. - 1948

Film impressionnant où Rossellini dresse avec une acuité sidérante le portrait d'une enfance, d'une époque, d'un peuple, mélangeant le drame (la trame narrative du film, extrêmement concise) et le réalisme documentaire (le tournage au mileu des ruines de Berlin). De grands moments, lorsque le jeune Edmund, au milieu de l'horreur et du desespoir qui l'entoure, retrouve des gestes et des jeux d'enfants, ressentant alors avec douleur qu'il ne s'y sent pas plus à sa place.

Un film digne, intelligent et bouleversant (peut-on être plus en prise avec l'actualité, percevoir à ce point passé, présent et futur ?).
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Message par Fatalitas »

phylute a écrit :
Max Schreck a écrit :Germania anno zero (Allemagne année zéro), R.R. - 1948

Film impressionnant où Rossellini dresse avec une acuité sidérante le portrait d'une enfance, d'une époque, d'un peuple, mélangeant le drame (la trame narrative du film, extrêmement concise) et le réalisme documentaire (le tournage au mileu des ruines de Berlin). De grands moments, lorsque le jeune Edmund, au milieu de l'horreur et du desespoir qui l'entoure, retrouve des gestes et des jeux d'enfants, ressentant alors avec douleur qu'il ne s'y sent pas plus à sa place.

Un film digne, intelligent et bouleversant (peut-on être plus en prise avec l'actualité, percevoir à ce point passé, présent et futur ?).
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Message par Best »

Max Schreck a écrit :
Best a écrit :Malgré que je l'ai découvert dans une qualité minable (celui là est particulièrement gratiné dans la collection ciné club à 2 euros chez cdiscount :lol: ).
Mon enregristrement sur VHS est vraiment pas terrible : ma K7 couine, et la copie est vraiment très abimée. Vues les conditions de tournage des premiers Rossellini (c'est pareil sur Rome ville ouverte), je crains que le matériel n'ai jamais été de très bonne qualité à la base (récupération de péloche, etc.). Ça fait presque partie de l'esthétique néo-réaliste.
Oki merci de l'info, pas la peine que je m'esquinte à trouver une copie de très bonne qualité alors.
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Message par Max Schreck »

Paisa', R.R. (1946)

Le constat implacable et juste d'un espace et d'un temps précis, l'Italie au temps de la Libération. Des marécages du Pô à la Sicile, de Naples à Rome, en passant par Florence, Rossellini filme autant de situations qui se lient à cette période particulière dans une guerre, tant du côté de la population que des armées, ennemis ou alliés. Comme dans Rome ville ouverte et Allemagne année zéro on reste estomaqué par cette impression de vérité, de captation de faits quasiment dans leur actualité la plus brûlante, et par l'authentique richesse cinématographique de l'ensemble, des personnages, des situations et de leur mise en forme. Une oeuvre admirable construit en 6 épisodes, mais qui, contrairement à la majorité des films à sketches, ne m'a jamais semblé souffrir d'un déséquilibre. Chaque sketche est aussi différent que pleinement complémentaire.

On notera la collaboration d'un débutant au scénario et à la mise en scène, un certain Federico Fellini.
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Flol
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Message par Flol »

Max Schreck a écrit :On notera la collaboration d'un débutant au scénario et à la mise en scène, un certain Federico Fellini.
Jamais entendu parler.
Nestor Almendros
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Message par Nestor Almendros »

ALLEMAGNE ANNEE ZERO de Roberto Rossellini
Hasard des programmations tv, je vois ce Rossellini juste après JUGEMENT A NUREMBERG...
Je n'ai pas été transporté par l'émotion, peut-être à cause du master exécrable, et malgré l'impact photogénique indéniable de Berlin en ruines.
Malgré tout l'histoire reste sans concession, d'un réalisme et parfois d'une audace incroyables (je pense notamment à cet ancien professeur qui en revoyant le jeune garçon a une attitude très ambigue, les mains assez balladeuses... est-ce moi qui voit le mal partout ou bien???).
Peut-être le Rossellini que j'ai préféré, pourtant je n'en ai pas vu énormémént, et je ne suis pas spécialement fan.

Petite remarque personnelle: je me demande comment nous réagirons quand ce film (et d'autres du néo réalisme..) ressortiront avec une image restaurée. Car ici, la qualité déplorable de l'image renforce l'effet réaliste, comme une image d'actualité.
Frank Jessup
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Message par Frank Jessup »

Nestor Almendros a écrit :ALLEMAGNE ANNEE ZERO de Roberto Rossellini
...

Petite remarque personnelle: je me demande comment nous réagirons quand ce film (et d'autres du néo réalisme..) ressortiront avec une image restaurée. Car ici, la qualité déplorable de l'image renforce l'effet réaliste, comme une image d'actualité.
Une image restaurée de ce film ne voudrait pas dire qu'il ressemblerait à du Sven nykvist. Il gardera toujours son style épuré "documentaire", car c'est ce que Rosselini cherchait avant tout ( :arrow: néo-realisme :mrgreen: )
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Message par Toum's »

Nestor Almendros a écrit :ALLEMAGNE ANNEE ZERO de Roberto Rossellini
Hasard des programmations tv, je vois ce Rossellini juste après JUGEMENT A NUREMBERG...
Je n'ai pas été transporté par l'émotion, peut-être à cause du master exécrable, et malgré l'impact photogénique indéniable de Berlin en ruines.
Malgré tout l'histoire reste sans concession, d'un réalisme et parfois d'une audace incroyables (je pense notamment à cet ancien professeur qui en revoyant le jeune garçon a une attitude très ambigue, les mains assez balladeuses... est-ce moi qui voit le mal partout ou bien???).
Peut-être le Rossellini que j'ai préféré, pourtant je n'en ai pas vu énormémént, et je ne suis pas spécialement fan.

Petite remarque personnelle: je me demande comment nous réagirons quand ce film (et d'autres du néo réalisme..) ressortiront avec une image restaurée. Car ici, la qualité déplorable de l'image renforce l'effet réaliste, comme une image d'actualité.
Je suis pas sûr qu'une image restauré soit favorable à cette oeuvre, comme le dit Franck, c'est ce côté épuré "documentaire" qui fait son charme. Cependant, j'ai trouvé le film assez long, preuve que je n'ai pas été suffisament transporté par les émotions comme toi à part pour la fin que je trouves tout simplement magnifique (enfin je sais pas si le mot convient parfaitement mais j'ai beaucoup aimé). Berlin en ruine me faisait parfois pensé à un univers apocalyptique de science fiction alors que le paysage était bien réél et la façon dont Rosselini filme la ville est grandiose. Ce film est avant tout un incroyable témoin de son temps, j'ai hâte de voir Rome, ville ouverte du même réalisateur.
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Message par Frank Jessup »

Toum's a écrit :Je suis pas sûr qu'une image restauré soit favorable à cette oeuvre, comme le dit Franck, c'est ce côté épuré "documentaire" qui fait son charme.
Ce que je voulais dire, c'est surtout que meme une image restaurée ne ferait pas perdre la photo "documentaire" de ce film puisqu'il a été filmé comme tel...parce que je ne serais pas contre une restauration. :wink:
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Message par Toum's »

Frank Jessup a écrit :
Toum's a écrit :Je suis pas sûr qu'une image restauré soit favorable à cette oeuvre, comme le dit Franck, c'est ce côté épuré "documentaire" qui fait son charme.
Ce que je voulais dire, c'est surtout que meme une image restaurée ne ferait pas perdre la photo "documentaire" de ce film puisqu'il a été filmé comme tel...parce que je ne serais pas contre une restauration. :wink:
Une vieille image en noir et blanc avec des tâches noirs qui apparaîssent de temps en temps, çà a ausi son charme :wink: .
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