John Berry (1917-1999)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Jeremy Fox
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Re: John Berry (1917-1999)

Message par Jeremy Fox »

Alexandre Angel a écrit :
Jeremy Fox a écrit :
Bien fait :twisted: :mrgreen:
que de sadisme..


Tu rejoins mon avis sinon ?
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Alexandre Angel
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Re: John Berry (1917-1999)

Message par Alexandre Angel »

Jeremy Fox a écrit :
Alexandre Angel a écrit :
que de sadisme..


Tu rejoins mon avis sinon ?
Pas tout à fait, je ne l'ai pas encore visionné mais je tremble..
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Alexandre Angel
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Re: John Berry (1917-1999)

Message par Alexandre Angel »

Jeremy Fox a écrit :Tu rejoins mon avis sinon ?
Eh bien...non, en fait, au sens où je ne trouve pas que ce soit un navet.
C'est pas très bien écrit, bizarrement produit, certes..mais on sent qu'il y a un cinéaste derrière, un ton narratif agréable, un oeil sûr.
La photo est belle, tu l'as dis, mais au service d'une mise en place dynamique et par moment inspirée quand les animaux s'en mêlent.
Certaines séquences sont remarquablement découpées (le garçon poursuivi par le guépard, l'attaque des tigres à la fin..)
C'est mineur mais l'amateur de John Berry aurait tort de passer son chemin,.... à mon avis.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Père Jules
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Re: John Berry (1917-1999)

Message par Père Jules »

J'ai revu He Ran All the Way avec plaisir.
Garfield est formidable en petit prolo dépassé par ce qui lui arrive, la photo de James Wong Howe est magnifique. Belle fragilité aussi chez la jeune Shelley Winters. La carrière de Berry promettait vraiment, dommage.
Je me suis aussi passé l'interview de Rissient et de ses fils présente sur le dvd Wild Side: on y apprend beaucoup de choses, notamment sa proximité avec Welles.
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Kevin95
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Re: John Berry (1917-1999)

Message par Kevin95 »

JE SUIS UN SENTIMENTAL - John Berry (1955) découverte

Non seulement on comprend dès les premiers plans que Je suis un sentimental détonne dans la constantinesploitation par un le soin apporté à la mise en scène mais à mesure que le film avance, on se rend vite compte que le film est un film noir passionnant, passant de la décontraction au vénéneux en un clin d’œil et si Eddie le bourre pif fait encore le mariole, il est étonnamment convainquant en journaliste cynique qui va perdre de sa superbe face à la corruption de sa hiérarchie voir de son meilleur ami. John Berry insuffle de la vitalité, du tragique et une image contrastée (à l'opposé du gris palot des autres films d'Eddie Constantine) à ce projet à priori calibré. Il faut voir la valse dans l’hôpital ou l'incroyable évasion qui vire au burlesque pour se convaincre que le réalisateur tire sa star et son film vers le haut. Une petite merveille en somme.
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Re: John Berry (1917-1999)

Message par Jack Carter »

Kevin95 a écrit :JE SUIS UN SENTIMENTAL - John Berry (1955) découverte

Non seulement on comprend dès les premiers plans que Je suis un sentimental détonne dans la constantinesploitation par un le soin apporté à la mise en scène mais à mesure que le film avance, on se rend vite compte que le film est un film noir passionnant, passant de la décontraction au vénéneux en un clin d’œil et si Eddie le bourre pif fait encore le mariole, il est étonnamment convainquant en journaliste cynique qui va perdre de sa superbe face à la corruption de sa hiérarchie voir de son meilleur ami. John Berry insuffle de la vitalité, du tragique et une image contrastée (à l'opposé du gris palot des autres films d'Eddie Constantine) à ce projet à priori calibré. Il faut voir la valse dans l’hôpital ou l'incroyable évasion qui vire au burlesque pour se convaincre que le réalisateur tire sa star et son film vers le haut. Une petite merveille en somme.
Decouvert le mois drnier au Festival Lumiere, d'accord en tous points avec ton avis 8)
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Kevin95
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Re: John Berry (1917-1999)

Message par Kevin95 »

ÇA VA BARDER (John Berry, 1955) découverte

Défendu un peu partout par Bertrand Tavernier, Ça va barder est effectivement l'un des meilleurs opus de la Eddie Constantine-sploitation. John Berry, qui n'est pas le dernier des réalisateurs, donne du muscle dans la série B de papa, un peu de sueur et pas mal d'ironie. Le réalisateur sait que son scénario ne vaut pas un clou et décide de mettre ses jetons sur un visuel ultra stylisé et sur une nonchalance assez jouissive. Les seconds rôles sont tous à l'aise balaise, de Jean Carmet moustachu et grimé comme un Pedro sud-américain à Jacques Marin en flic ricanant sans oublier LA perle du film, c'est à dire Roger Saget dans un numéro entre Orson Welles dans Touch of Evil, Sydney Greenstreet dans The Maltese Falcon et l'intelligence limitée d'un Obélix. Classe, à la fraîche et se marrant en douce, le film roule tranquille sur le terrain de la série B peinard. Constantine et Berry feront toutefois bien mieux avec leur deuxième collaboration en cette même année 1955 avec l'excellent Je suis un sentimental.
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Re: John Berry (1917-1999)

Message par Chip »

Je viens de voir " Cet homme est dangereux" de Jean Sacha, eh bien ! c'est une bonne surprise, un des meilleurs Constantine avec les deux Berry cités ....
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Alexandre Angel
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Re: John Berry (1917-1999)

Message par Alexandre Angel »

Quelqu'un a un avis sur son dernier film : Boesman & Lena, avec Danny Glover et Angela Bassett ?
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Boubakar
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Re: John Berry (1917-1999)

Message par Boubakar »

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Claudine (1974)

Un éboueur s'éprend d'une mère célibataire, qui a six enfants. Si leur relation à eux deux se passe très bien, les responsabilités d'être un nouveau père vont être pesantes pour cet homme.

Quand on me demande quelle est ma décennie préférée dans le cinéma, je réponds sans hésiter l'Amérique des années 1970, car sous les films dits évidents, on trouve toujours des pépites méconnues. C'est à la fois génial et terrifiant en même temps, car c'est un puit qui semble sans fin. A l'image de Claudine, dont je n'en avais jamais entendu parler jusqu'à ce que l'annonce de sa sortie chez l'éditeur américain Criterion fin 2020 ne lui donne un coup de projecteur. A l'image de l'affiche, c'est un film où 99 % des gens à l'écran sont noirs, dans le quartier de Harlem, et pourtant, c'est écrit et réalisé par des gens de couleur blanche, à savoir le couple Pine et John Berry. Et pourtant, on croirait voir un film du type Blaxploitation comme il y en avait à l'époque, revendicateur, et pas du tout, le film présente une relation entre deux êtres de couleur, mais le en couleur est de trop tant les personnages sont intégrés, si on excepte le fils ainé de Claudine qui lui est dans le droit des noirs.

Mais c'est en fin de compte une excellente histoire sur un type qui a peur de s'engager, point. Formidablement interprété par James Earl Jones (dont on reconnait tout de suite la voix si singulière), dans un de ses seuls premiers rôles, il dégage une grande sympathie, parfois balourd dans la drague, mais il est clairement fou amoureux de Claudine. Une femme de 36 ans, qui a six enfants, qui doit travailler au noir (sans jeu de mot) comme femme de ménage, mais qui subit les visites hebdomadaires d'une assistante sociale où elle doit cacher le moindre objet de valeur ou la moindre relation qu'elle peut avoir si elle ne veut pas se faire sucrer ses aides. Interprétée avec talent par Diahann Carroll (qui sera nominée aux Oscars pour le rôle), c'est une femme qui semble se multiplier devant les bêtises de ses enfants, dont l'une d'entre elles pourrait tomber enceinte alors qu'elle ne doit avoir que quinze ans à peine, mais qui ne trouve le bonheur que dans ces brefs instants où elle est dans les bras de Roop. On le comprend dans une très belle scène où il l'invite pour la première fois chez lui, elle prend un bain, ce qui semble être un luxe pour elle, et elle pique un somme dans la baignoire. Roop semble être pour elle l'ancrage dont elle a tant besoin, mais le sens des responsabilités n'est pas si facile à acquérir chez un homme, qui est plus quand sa future femme a déjà six enfants turbulents !
D'ailleurs, le film garde pendant une bonne partie du temps cette légèreté, mais le dernier acte a quelque chose de plus sombre dont je ne me suis pas douté, avec les revendications du fils ainé, et la situation ubuesque des services sociaux qui ferait que si Claudine et Roop se marient, celle-ci perdrait toute aide, et le seul salaire de cet éboueur serait insuffisant pour nourrir huit personnes en tout.

A l'écran, il est impossible de savoir que c'est John Berry qui a réalisé ce film ; en vulgarisant un peu, Claudine fait penser à un mélange entre Spike Lee et Ken Loach. Et c'est d'autant plus fou qu'il reste méconnu, y compris l'excellente musique de Curtis Mayfield. Mais je ne peux que recommander fortement Claudine ; on rit et on est ému, que demander de plus ?
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Jeremy Fox
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Re: John Berry (1917-1999)

Message par Jeremy Fox »

Claudine de John Berry chroniqué par un certain Remy Foppolo :wink:
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