Pierre Tchernia

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Alligator
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Pierre Tchernia

Message par Alligator »

Je me permets d'ouvrir ce topic avec un film de Tchernia, Les gaspards que je viens de revoir avec un très grand plaisir, celui de voir un vieux film, qui parle d'un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître, un de ces plaisirs qui sont le signe que je vieillis et que j'aime ça. Un grand film populaire. D'aspect ordinaire par conséquent, mais regorgeant de petits trésors de poésie goscinnienne, de son optimisme forcené, matiné d'une profonde angoisse de vie, celle qui nous prend aux tripes dès qu'on affronte l'absurdité de la vie. Si, si! Goscinny c'est vraiment cette comédie italienne française, noire et colorée à la fois.

Les Gaspards (Pierre Tchernia, 1974) :

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Ode à la liberté, à l'amitié, à l'esprit, la solidarité et un peu aussi à l'anarchisme. Ce film raconte l'histoire d'un groupe de personnes qui fatigué par le tumulte de la vie parisienne, usé par la pollution sonore et atmosphérique, décide de s'expatrier... dans les sous-sols de la capitale, creusant des tunnels, des galeries, réintégrant les catacombes et les carrières pré-existantes. Ce groupe un peu chapardeur et heureux d'être isolé, que l'on qualifierait rapidement aujourd'hui de terroristes organise donc une société parallèle, marginale qui se trouve très vite assaillie par les "autres", ceux d'en haut. L'isolement complet, l'indépendance de l'esprit et du corps sont bien difficiles à acquérir et à protéger. Un film qui ressemble à son auteur, Pierre Tchernia mais plus encore à son scénariste René Goscinny.
Un film qui chante une époque pas si lointaine, un vieux Paris, qui s'en va. Un film sur la nostalgie et ses serres emprisonnantes. Mais tout se termine sur un boeuf musical, comme chez Astérix finalement. Du Goscinny tout craché j'vous dis!
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Kevin95
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Re: Notez les films naphtas de décembre 2008

Message par Kevin95 »

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Le Viager (Pierre Tchernia)

Chef d'œuvre ni plus ni moins, Le Viager ne cesse de m'étonner même après de multiples visionnages par son fourmillement d'idées symbolique du génie de René Goscinny.
On se dit que personne d'autre que lui peu avoir ce style, ce gout pour le burlesque associé à un soin du langage comme du visuel et qu'il est dommage qu'il n'ait pas plus participé à des films. Tchernia (qu'il ne faut pas oublier) met en scène avec la gaité qui le caractérise cette histoire (sur le papier) glauque aidé de comédiens tous (mais alors tous) géniaux.
Une merveille.


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La Gueule de l'autre (Pierre Tchernia)

Projet ambitieux pour Pierre Tchernia, adapter une pièce de Jean Poiret, avec l'auteur en vedette et en duo avec Michel Serrault pour se moquer du milieu politique.
Sans être un contestataire (faut pas déconner) Tchernia s'en sort à merveille, réussi à tenir son couple d'acteur tout en y allant sans retenue dans la satire politique. Le casting aide c'est certain, mais le réalisateur a un ton, un style suffisamment discret, suffisamment élégant que j'amais nous avons l'impression d'une critique gratuite (toujours justifié par le scénario). Et puis quelle classe de la part de Poiret, il écrit une pièce puis un scenario avec un rôle de jumeaux (donc occupant deux fois plus l'écran) pour son partenaire Serrault, lui, se gardant le rôle du conseillé plus secondaire. La grande classe non ?
Excellente comédie (la scène du play back est à mourir de rires) !
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Re: Notez les films naphtas de décembre 2008

Message par Lord Henry »

Kevin95 a écrit : La Gueule de l'autre (Pierre Tchernia)
Projet ambitieux pour Pierre Tchernia, adapter une pièce de Jean Poiret
Une pièce, tu es sûr?
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Kevin95
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Re: Notez les films naphtas de décembre 2008

Message par Kevin95 »

Lord Henry a écrit :
Kevin95 a écrit : La Gueule de l'autre (Pierre Tchernia)
Projet ambitieux pour Pierre Tchernia, adapter une pièce de Jean Poiret
Une pièce, tu es sûr?
Je crois, vous me faites douter d'un coup mon Lord !
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Re: Notez les films naphtas de décembre 2008

Message par Tancrède »

tu fais plais Kevin à réhabiliter le très sous-estimé Pierre Tchernia.
il faut voir aussi Les gaspards, également scénarisé par Goscinny.
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Kevin95
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Re: Notez les films naphtas de décembre 2008

Message par Kevin95 »

Tancrède a écrit :tu fais plais Kevin à réhabiliter le très sous-estimé Pierre Tchernia.
Pour moi c'est l'egal d'un Yves Robert ou d'un Francis Veber. :wink:
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Re: Notez les films Naphtas- Janvier 2009

Message par Kevin95 »

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Les Gaspards (Pierre Tchernia)

Dur de passer après le génial Viager, mais Tchernia et Goscinny remettent le couver avec Les Gaspards et c'est tout aussi délicieux.
Il faut préciser pour les novices, que le cinéma de Pierre Tchernia qui compte très peu de films (mais dont rien est à jeter), est à l'image du monsieur à savoir joyeux, inventif, respirant la joie de vivre (communicatif) et atteint d'une folie créatrice (discrète mais présente). Alors quand il s'associe avec le génie René Goscinny, autant vous dire que c'est du lourd.
Mais revenons aux Gaspards, avec cette histoire de sous terrain et de délire organisé. Comme souvent, les auteurs via leur trouvaille scénaristique, égratignent la connerie mais aussi les gens de pouvoir, qu’ils soient commissaire abusant de sa position de force (le grand Michel Galabru) ou ministre un tantinet simplet se prenant pour Bonaparte (le tout aussi grand Charles Denner). Ce n'est bien sur pas un film politique, mais il est pertinent de préciser que Tchernia n'est pas (que) un homme populaire, il peut aussi avoir une opinion...
Coté casting, se sont les amis du cinéaste qui prennent un malin plaisir à participer à ce grand remue méninge, accompagné de quelques comédiens de renon comme Philippe Noiret ou Charles Denner, qui s'amusent eux aussi.
Bref Les Gaspards, c'est du cinéma qui fait du bien.

"Valjean !" "Le soldat inconnu !" :mrgreen:
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Message par Alligator »

Revoyure des Gaspards! Miam! Malgré le goût de crotte dû à l'affreuse copie de Studio Canal.

Les Gaspards (Pierre Tchernia, 1974) :

Moult captures bien entendu avec un énorme trombi!

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Film bande-dessinée où l'imaginaire et la géniale poésie de Goscinny rejoignent la malice et le bonheur fûté de Pierre Tchernia, les Gaspards demeura pour longtemps personnellement un film d'enfance, qui fit rêver le môme que j'estois il y a cela des siècles quand le portable et l'internet n'existaient point, du temps où Le Luron et Coluche trustaient la scène comique en association avec Giscard et Mitterrand. Une époque où la télévision fermait le rideau à minuit. La société de consommation battait son plein, la crise ne pointait pas pleinement le bout de son nez mais ça n'allait pas tarder. C'était surtout la période où Paris se remodelait, La Défense sortait de terre et d'aucuns y voyaient matière à s'interroger sur le temps qui passe. Cette France qui n'en finit pas de disparaitre chargeait son lot de passions apeurées. Mais Goscinny et Tchernia loin d'être de vieux cons réactionnaires et agrippés au "temps jadis qui s'en va qué malheur!" carburent bien plutôt à la nostalgie souriante, heureuse, construisant leur univers à eux, en dépit du mordant goût de l'innovation à tout crin qui déborde largement parfois sur le mauvais (incarné ici par le ministre Charles Denner). Quand le souvenir émerveillé du passé ne se nourrit pas d'aigreur mais au contraire fourbit les armes d'un humour guilleret, chafouin, un poil anar, le spectateur se met les doigts de pied en éventail.
Au coeur d'un Paris sans âge, mouvant comme un sable, flou comme une brume marine, le film prend des allures de film de plage, de vacances, de fêtes et pourtant cette nostalgie laisse un petit goût de mélancolie, sans doute cette inquiétude de Serrault à la recherche de sa fille perdue, sans doute le regard triste de Noiret à l'heure d'abandonner son petit royaume troglodyte. Un film cotillon de fin de bal en quelque sorte.

Mais ce qui prédomine, c'est l'essence de vie. Le plaisir règne en maître absolu. La bonne bouffe, le bon vin, la belle oeuvre des hommes, le raffinement des arts, l'esprit communautaire aussi et tous les autres miroirs du vivre bien sont toujours présents. Le clochard et sa petite boite à musique, les oeuvres d'art que Noiret fauche au Louvre, les petits bruits de bouche de Carmet où sa langue et ses papilles se mettent à danser quand il goutte un bon pinard avec Serrault et Depardieu, ses commentaires ravis du joli moment qu'ils partagent, le concert improvisé du ténor joué par Roger Carel, les petits boeufs que se font après diner la joyeuse bande de Gaspards, la sollicitude jamais démentie du facteur Depardieu à l'égard de "M'sieur Rondin", tous ces petits instants festifs, de bonheur tout simple, sont les virgules du film et donnent le ton, le rythme d'un récit volontiers enfantin, espiègle et jovial. Le générique jouant sur les panneaux de signalisation avait donné le "la". L'irrévérence un peu cachée n'est jamais loin de se révéler mordante. Charles Denner en ministre aussi ambitieux qu'extravagant se prend pour Napoléon. Les gesticulations d'un Sarkozy plus vrai que nature finissent un peu par lasser car on a hâte de retourner sous terre, avec les Gaspards, retrouver la part de mystère que la première partie du film avait su instiller avec bonheur. Sans aller jusqu'à dire qu'elle constitue le meilleur moment du film, la quête de Serrault a quelque chose de très attirant, de l'ordre du fantasme sans doute. Plongeant en soldat de 14, dans les couloirs et les excavations silencieuses du sous-sol parisien, on le suit avec attention, subjugué par cet inconnu sans horizon, dans son odyssée à la recherche d'explications. En parallèle, la nostalgie du vieux Paris, la marque du temps qui est passé sont très bien décrites avec les petites vignettes iconographiques et ce client dont la voix roucoulante, modulée par la douceur des regrets fait écho à celle de Noiret plus tard.

Le monde des Gaspards apparait peu à peu, un monde presque surnaturel, facile, lié au plaisir, à la paix, à la solidarité, un univers interlope qui flirte plus ou moins consciemment avec les interdits, l'anarchisme, la rébellion, l'indiscipline. D'ailleurs ne sont-ils pas catalogués comme des terroristes par ce minisitre éperdu de pouvoir? Le pouvoir politique est bien plus imposant que le pouvoir de l'individu. Celui que s'est acquis Noiret -il n'est pas loin d'être despote en son pays, tout tourne autour de sa personne et son bon plaisir- est bien faiblard face à celui du ministre. Le film ne ment pas. Réaliste quand il veut, il est clair et net : le pouvoir politique de la cité l'emporte sur l'utopie des rêveurs et des chenapans. Les rouleaux compresseurs détruisent le monde de Noiret en quelques minutes. La soldatesque armée de tracto-pelles et de pioches défile avec la fierté des vainqueurs dans l'univers des Gaspards. Alors, face à la destruction, la petite bande se retire et adapte ses ambitions à la conjoncture et aux données du moment. Toute la noblesse des rats.

Echappant à un immoralisme mauvais teint, Tchernia et Goscinny érigent un monde accueillant, leur film s'adresse au "tout public", mais avec intelligence, réflexion et humour plus ou moins potache. Un joyeux petit film qui avec l'âge prend des saveurs de plus en plus nostalgiques et goûteuses : il prend de la bouteille, devient grand.

Vivement qu'un éditeur nous sorte un dvd digne de ce nom. Celui de Studio Canal a été fait à la truelle. C'est une immonde cochonnerie!
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Re: Le Viager (Pierre Tchernia)

Message par Alligator »

La gueule de l'autre (Pierre Tchernia, 1979) :

pléthorotrognoscope

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Pendant très longtemps, je n'ai pas aimé ce film. Je trouvais cette histoire de sosies et de redistribution des rôles entre le comédien ringard et l'homme politique hautain un arrière-goût de théâtre boulevardier poussif. Surtout la route libre que semble prendre avec jubilation l'ami Serrault me fatiguait. Finalement, j'étais triste. J'aimais Tchernia, j'aimais Poiret, Serrault, mais pas le film.
Et je l'ai revu il y a quelques jours. Alors attention, je ne saute pas sur la table, ni n'agite le drapeau de l'enthousiasme délirant mais j'ai pris un peu de plaisir. Déjà, Serrault m'a beaucoup moins éreinté. Peut-être que depuis la dernière fois, je l'ai vu bien plus cabotin ailleurs? A part quelques scories ici et là, son jeu m'a paru plus acceptable, voire bon.

L'histoire cependant est toujours aussi tarte. Ces continuels échanges d'identités apparaissent grossièrement décrits. Mais surtout, je ne vois toujours pas ce qu'apporte le film, très fade. Un passe-temps sans poésie, à l'humour peu relevé, fait de grimaces plus que de situations ou de bons mots, ce qui ne me touche que rarement.

Là où j'ai pu prendre beaucoup de plaisir, c'est dans la revoyure dans de nombreux petits roles (secondaires, tertiaires, quaternaires, jurassiques jusqu'aux simples apparitions) de comédiens plus ou moins oubliés. Un festival de gueules du cinéma français des années 70/80. A croire que j'avais besoin de ça. Un drôle de plaisir nostalgique.
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Re: Pierre Tchernia

Message par Alligator »

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http://alligatographe.blogspot.fr/2012/ ... iager.html

Le Viager (Pierre Tchernia, 1972)

J'ai déjà dit tout le bien que je pensais de l'univers que René Goscinny et Pierre Tchernia ont su aménager pour mon plus grand bonheur sur "Les Gaspards", film magnifique de poésie douce et heureuse, imprégnée de cette nostalgie hédoniste, conséquence d'un Paris modernisant et industrialisant son apparence jusqu'à transformer les rapports entre les individus, mais toujours avec cette adorable précaution de vouloir en rire. Ce "viager" ne se distingue pas véritablement dans le fond comme dans la forme de ces préoccupations créatrices.

Le couple Goscinny / Tchernia produit là un autre petit bijou de tendresse, instillant cependant un aspect noir qui se révèle plutôt savoureux. L'humour y est plus sombre car il nous fait côtoyer des personnages cyniques et tristes. Heureusement, le regard se veut également moqueur et la morale reste sauve : les mécréants, tels dix petits nègres christiens, s'en vont un à un pendant que l'immuable monsieur Martinet (Michel Serrault) continue de croquer la vie à pleine dent. Tout est dit : du Goscinny tout craché.

On retrouve "Les Gaspards" jouisseurs, cette fois sous le soleil de plomb de Provence. Le rire vient surtout de cette implacable mécanique que met en place le scénario, la façon où année après année la famille Galipeau voit ses efforts pour éliminer le gêneur réduits systématiquement à néant.

Outre une image colorée et cependant très veloutée, dans une sorte de pastel comme les premières bandes dessinées colorisées, le charme de ce petit conte moral provient sans doute des comédiens au premier rang desquels je mettrai Michel Galabru qui trouve là un de ses plus grands rôles comiques, à mon humble avis. Il joue l'imbécile imbu de son savoir avec une délectation visible.

Dans un rôle de benêt que sa tête d'ahuri perpétuel lui permet d'arborer avec une belle efficacité, Jean-Pierre Darras est un de ces comédiens formidablement sympathiques qui n'ont pas eu une carrière aussi fournie qu'on aurait pu l'espérer. J'aime bien cet acteur et dans ce rôle particulièrement.

Il faut saluer celle qui l'accompagne à merveille, Rosy Varte, une comédienne qui restera, malheureusement je le crains, plus connue pour son rôle de Maguy à la télévision que pour ses seconds rôles au cinéma qu'elle a souvent tenus avec un certain brio. Je l'ai revue récemment dans "Peur sur la ville" où elle campe une des victimes d'un tueur en série avec une justesse toute simple mais indéniablement convaincante. Dans ce viager, elle incarne une femme sceptique devant l'évidente médiocrité de jugement de son beau-frère (Michel Galabru) et la passivité lâche de son époux (Jean-Pierre Darras), mais dont la vénalité est tout aussi dévastatrice.

Dans les plus petits rôles, on observe rapidement la portion congrue dévolue à Noël Roquevert, immense gueule du cinéma français, ou les participations très rapides du jeune Gérard Depardieu, du vieux Jean Richard, de l'endormi Jean Carmet (toujours excellent) et enfin d'un Claude Brasseur en pleine forme, tout jeune et fringant voyou de pacotille cerné par la malédiction familiale.

Toute une galerie de personnages vient donc étoffer la distribution de manière plus ou moins importante. Tout comme pour "Les Gaspards", Pierre Tchernia convoque beaucoup de comédiens et peuple son film d'une multitude à même de donner une teinte foisonnante, joyeuse, emplie de sourires et de gueules aimables. Un autre trombinoscope fourni en perspective!

Je finirai bien entendu par Michel Serrault. Pourtant, il s'agit là pour lui de tenir un rôle un peu en retrait, paradoxalement. Tout tourne autour de sa modeste personne, mais l'action se déroule dans son dos. De plus en plus grimé, son personnage vieillit, le comédien n'ayant aucune peine à donner de plus en plus de fantaisie à monsieur Martinet. Au delà de cette gageure, j'insiste vraiment sur le fait que sa participation est finalement presque secondaire par rapport à l'omniprésente engeance de vautours qui lui tourne autour.

Le viager est un film d'été, allègrement posé parmi qui ont bercé mon enfance et construit mon imaginaire cinéphile.
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Re: Pierre Tchernia

Message par Federico »

Le viager, c'est tout simplement du grand cinoche populaire, sans mépris pour son public tout en distillant une gentille satire du Français moyen. Un scénario, des situations et des dialogues marrants sans jamais être vulgos ou appuyés, ce que réussirent (à mon goût) rarement les comédies italiennes de la même période, souvent lourdingues. Je pourrais me passer en boucle les "Faites-moi confiance !" de Galabru. :D
The difference between life and the movies is that a script has to make sense, and life doesn't.
Joseph L. Mankiewicz
Federico
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Re: Pierre Tchernia

Message par Federico »

L'arroseur arrosé, une série de sketches réalisés par Tchernia pour la télévision en 1965 à l'occasion des 70 ans de la première représentation (officielle) du Cinématographe. L'hommage à ce gag ancestral fut comme toujours conçu avec la complicité de René Goscinny. Occasion aussi de revoir la regrettée Micheline Dax.
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