Premake/Remake

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Ann Harding
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Re: Premake/Remake

Message par Ann Harding »

Voici encore un autre remake passant du muet au parlant.

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Stella Dallas (1925, Henry King) avec Belle Bennett, Ronald Colman, Lois Moran et Jean Hersholt
et Stella Dallas (1937, King Vidor) avec Barbara Stanwyck, John Boles, Anne Shirley et Alan Hale

J'ai revu hier soir le remake de 1937. Etant très familière de l'original muet, je vais pouvoir discuter des différences et des qualités des deux films. Tout d'abord, les deux films ont été produits par Samuel Goldwyn, en tant que producteur indépendant. Ils furent tous deux de gros succès au box-office et on peut comprendre qu'il ait voulu produire un remake parlant. Le film original réalisé par Henry King est une petite merveille de délicatesse et d'émotion vraie. Il faut d'abord souligner le travail du metteur en scène sur ce film avec sa scénariste Frances Marion qui ont créé un mélo lacrymal de très grande tenue. King s'implique complètement dans le tournage de ce film dans le choix des acteurs et dans le scénario. Certes, Goldwyn est toujours derrière lui pour contrôler ce qu'il fait, mais, il le laisse néanmoins oeuvrer. Du point de vue de la distribution des rôles, le film muet est un sans faute. Dans le rôle titre, Belle Bennett -qui n'était pas une grande star- trouve un emploi où elle excelle. Elle n'a pas la beauté physique de Stanwyck et elle s'est même enlaidie à dessein en prenant du poids.
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Lois Moran, qui joue le rôle de Laurel sa fille, est également une trouvaille extraordinaire. Cette jeune danseuse de formation âgée de 16 ans avait été remarquée par Goldwyn lors d'un voyage en Europe. Elle avait tourné peu avant dans un chef d'oeuvre de Marcel L'herbier, Feu Mathias Pascal (1924). Sa destinée est d'ailleurs fascinante ; elle sera l'amie et la muse de F. Scott Fitzgerald et inspirera Rosemary dans Tendre est la nuit. Ici, elle est parfaitement crédible en enfant de 12 ans, grâce à l'habilité de King qui la filme à distance portant un costume d'enfant. Elle est dénuée de mièvrerie et joue sans rôle avec un naturel parfait (comme dans le film de L'Herbier d'ailleurs).
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Ronald Colman, en Stephen Dallas, n'a qu'un rôle de complément qu'il remplit avec intelligence. Et Jean Hersholt est un Ed Munn alcoolique et sans éducation avec son talent coutumier, assez proche de son personnage dans Greed (1924, E. von Stroheim). Si King filme avec un grand classicisme -on pourrait même le taxer d'académisme- il dirige ses acteurs avec un talent peu commun. Il arrive à suggérer de nombreuses choses (sans l'aide des intertitres) qui seront énoncées en toutes lettres dans le remake parlant. On voit par exemple Stephen effacer le rouge à lèvres de Stella en essayant vainement de lui faire comprendre qu'il est trop voyant. Le film de 1925 est ancré dans son époque et la région qu'il décrit: La Nouvelle-Angleterre guindée. Stephen Dallas est issu d'une famille riche, mais son père s'est suicidé, accusé d'escroquerie. Il part dans une petite ville ouvrière où il est anonyme et inconnu. Devenu employé, il rencontre Stella Martin qui est elle issue d'une famille ouvrière. Le décor montré par King est nettement plus sordide que celui du remake. Stella est la mère de substitution de ses jeunes frères, des garnements sales, dépenaillés et turbulents face à un père alcoolique et fainéant. Elle réussit à attirer l'attention de Stephen en décorant son porche avec des volubilis. Ces deux-là ne se seraient jamais rencontrés dans des circonstances ordinaires. Ils sont dès le début dépareillés.
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Dans le remake de King vidor, j'ai été frappée à quel point la mise en scène suit visuellement pas à pas l'original. Vidor a néanmoins supprimé le prologue original sur Stephen Dallas. Il faut dire que John Boles est un interprète guindé et qui n'inspire pas beaucoup de sympathie. Le film est re-centré sur Stella/Stanwyck. Contrairement à Belle Bennett, ses circonstances familiales ne sont pas sordides. Son père et son frère travaillent et sa mère s'occupe de la maison. On sent une arriviste qui veut sortir de son milieu. Elle fait de son mieux pour attirer Stephen Dallas en s'habillant avec goût (un goût qu'elle oublie totalement par la suite). Stanwyck est une interprète extraordinaire et c'est elle qui porte le film. Elle-même issue d'une famille pauvre de Brooklyn, elle comprenait bien ce que voulait dire la différence de classe. Mais, en 1937, la société américaine a évolué. Et le milieu de Stephen Dallas paraît maintenant essentiellement guindé, prétentieux et snob. Le public ne peut qu'être derrière Stella, qui malgré sa vulgarité et son manque de manière, est un personnage sincère et aimant. Quant à Laurel, Anne Shirley -âgée de 19 ans- n'est guère convaincante en gamine de 12-13 ans. Pour Ed Munn, Alan Hale fait son numéro habituel de cabot. Il est un peu moins crasseux que Jean Hersholt. Ce qui frappe de prime abord, c'est l'embourgeoisement du film. Stella a maintenant une bonne (noire) et les décors et costumes sont nettement plus 'riches' que ceux de la version muette qui font dans la sobriété. Evidemment, la garde-robe ridicule de Stella est conservée (et d'ailleurs pas mal copiée sur les costumes de 1925). Mais, on ressent un léger malaise en voyant Stanwyck attifée comme une poule. Un peu plus de sobriété aurait été de mise. Stanwyck paraît trop fine et intelligente pour s'habiller de la sorte alors que Bennett nous présentait une descente aux enfers tout à fait crédible, étant même poussée au suicide par haine de soi (une séquence non reprise dans le remake). Une des scènes principales est reprise à l'identique dans le film de Vidor : Stella va trouver la nouvelle femme de Stephen, Helen Morrison. Elle lui demande prendre sa fille avec elle et de lui permettre ainsi de rejoindre la bonne société.
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Le final avec sa fenêtre illuminée montrant le mariage de Laurel avec un fils de bonne société a une tonalité différente dans les deux films. Stanwyck s'éloigne sous la pluie avec un sourire triomphant aux lèvres: si elle n'a pas réussi à monter dans la société, sa fille, elle, l'a fait. Chez King, il n'y a même pas cet optimisme. Stella s'éloigne et disparaît dans l'obscurité.
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Pour conclure, ces deux productions reflètent leur époque. En 1925, le film comporte des extérieurs et une partie en studio alors qu'en 1937, tout le film est réalisé en studio. Le premier film est plus naturaliste et une oeuvre de cinéaste. Le second est une production de prestige -très policée- pour faire briller Stanwyck où Vidor n'intervient que fort peu en tant que réalisateur. Il serait bien que MGM nous offre un jour une édition double de ces deux films. On peut toujours rêver! mais en attendant, Stella Dallas (1925) est disponible en DVD-R chez Sunrise Silents.
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Re: Premake/Remake

Message par francesco »

J'ai revu il n'y a pas trés longtemps la version Vidor (je parle un peu plus en détails de l'interprétation de Stanwyck ici : http://levidamedechartres.over-blog.com ... 24460.html) et je rejoins sur à peu près tout : oui Stanwyck est toujours bonne, quel que soit le rôle, ou du moins jamais mauvaise, oui aussi j'ai un peu de mal à croire à son atirail de poule. Je ne connais pas la version 25 en revanche.
A noter que Stella Dallas est à la base un roman de Olivia Higgins Proutty, l'auteure de Now voyagers et la première protectrice de la poétesse Sylvia Plath. Il y aurait dû avoir un remake Universal dans les années 60 comme la firme avait pris l'habitude de le faire avec les célèbres soaps des années 20 et 30 (avec Susan Hayward qui avait joué dans la troisième version de Back Street) mais la production n'est pas allé à son terme (peut-être parce que justement le vent tournait et que la télévision prenait une place de plus en plus importante dans la vie des ménagères de moins de cinquante ans, première cible de ce type de film).
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Ann Harding
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Re: Premake/Remake

Message par Ann Harding »

Francesco, je te conseille de voir la version de 1925. Elle a beaucoup plus de fraicheur et d'innocence. En revoyant la version de 1937, je me suis rendue compte à quel point il est quasiment impossible de reconnaître le style de Vidor dans ce film. On sent qu'il a fait un film de commande, alors qu'Henry King faisait une oeuvre personnelle en 1925.
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Cathy
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Re: Premake/Remake

Message par Cathy »

Little Women, Les quatre filles du Dr March (1933 et 1949) - George Cukor et Mervyn LeRoy

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Les aventures de quatre soeurs à l'époque de la guerre de sécession, Meg l'ainée, Jo le garçon manqué, la douce et fragile Beth et Amy la plus jeune et aussi sans doute la plus égoïste (A noter que dans la seconde version, c'est Beth la plus jeune vu que c'est Margaret O'Brien qui incarne le personnage)..

Tout le monde connaît les aventures mélodramatiques à souhait, larmoyantes, lacrymales, drôles et toujours de bon goût des quatre filles du Dr March. Tout le monde connaît ces quatre soeurs horripilantes finalement par leur gentillesse, leur générosité, leur bonté mais finalement si attachantes car ayant tout de même des défauts. Il y a Jo (Joséphine), garçon manqué qui ne supporte pas de voir sa famille évoluer, Meg, la coquette amoureuse,Beth la petite chétive, fragile et Amy la chipie qui caricature son maître d'école

Il est intéressant de voir la manière dont les deux réalisateurs à 16 ans d'intervalle dépeignent la même histoire mais de manière différente, tout en gardant les mêmes scènes clés, et même un acteur identique à savoir le professeur caricaturé. Il y a aussi la musique de Max Steiner identique dans les deux versions. La grosse différence vient finalement du fait que l'un est en NB et l'autre dans un technicolor flamboyant. Si la première version offre un décor assez réduit, la seconde laisse place à de superbes toiles peintes, des vues de neige, d'arbres qui semblent tout droit sortis des gravures illustrées de Noel, de ces cartes de voeux un peu "vieillotte" mais au charme ineffable !

Curieusement si le générique semble similaire avec un fond de tapisserie pour la version LeRoy et une carte de voeux avec de la neige pour la version Cukor, le début est totalement différent, dans la version de 1933, on met l'accent sur l'époque, le lieu, avec les soldats qui partent à la guerre de sécession et la mère qui donne des vêtements aux nécessiteux, montrant immédiatement l'ambiance de charité qui baigne la famille March. Dans le remake de 1949, l'accent est tout de suite mis sur Jo qui arrive en courant et saute par dessus la barrière en chutant. Tout le long du film, l'accent sera plus mis sur les filles que sur les adultes. Dans la seconde version tout semble venir des filles alors que dans la première version, c'est souvent la mère ou le grand père Laurence qui influe les gestes de bonté de ses filles ou de son petit fils, comme le fameux petit déjeuner de Noel donné à une famille que Dickens n'aurait pas renié dans son Christmas Carol.

Le cadre est aussi tout de suite planté et montré dans le Cukor avec Joséphine dame de compagnie de Tante March, et Meg gouvernante de jeunes enfants, alors que cela n'est que dit au détour d'une phrase dans la version LeRoy. La scène du théâtre est aussi beaucoup plus développée dans la première version, avec la représentation de la pièce écrite par Jo alors qu'on a le droit qu'aux répétitions dans la seconde version tout en gardant les fameux "Roderigo, Roderigo, save me" et l'évanouissement d'Amy.

Le jeune Laurie est représenté aussi de manière différente, dans la première, il semble beaucoup plus turbulent et moins lisse même si moins séduisant que dans la seconde version. On garde naturellement le vieux Laurence et son piano, le traitement est d'ailleurs identique dans ce cas-là, les maisons sont semblables. Certaines scènes sont semblables dans les dialogues strictement identiques, mais nous ne sommes pas non plus dans le remake servile, même si on a naturellement le droit à la fameuse scène de la lettre où toutes les filles sont réunies autour de leur mère assise dans un fauteuil près de la cheminée, au bal avec la robe brulée.

Dans la première version Laurie ne vient se déclarer auprès de Jo qu'après le mariage de Meg alors que durant la seconde il vient se déclarer pendant, donnant au personnage de Laurie, une dimension encore plus amoureuse finalement. La maladie de Beth est amenée de manière moins mélodramatique dans la version Cukor, là aussi, c'est la mère qui dit à ses filles de s'occuper de la famille du bébé, alors que dans la seconde version, on a l'impression que ces jeunes filles ne vivent que pour la charité, même si elles sont toutes montrées avec leurs défauts. La mort de Beth est traitée de manière beaucoup plus mélodramatique dans le Cukor que ce soit dans la confession de Beth à Jo qui a lieu dans son lit ou dans la vision de sa mort. Dans le second, la confession a lieu au grenier, et on apprend que sa soeur est morte par la dédicace que Jo fait sur le livre qu'elle va envoyer. Il y a aussi la scène où Jo va couper ses cheveux, si dans la première version, la scène entre la tante et la nièce est suggerée, dans la seconde, la scène est montrée et différente. Ainsi la tante vient-elle elle-même apporter de l'argent, donnant au sacrifice de la chevelure de Jo, un sens différent que dans celui de la première version. Il y a aussi le qu'en dira-t'on qui est montré dans la seconde version avec ces invitées qui pensent que Mrs March ne pense qu'à marier une de ses filles au jeune Laurence, alors que dans la première version seule la tante le suggère dans la scène des "fiançailles" entre Meg et le précepteur de Laurie (identique pour le coup).

Le traitement du professeur Bhaer est par contre totalement identique, y compris dans la fameuse scène de la mélodie allemande traduite. La seule différence est dans l'ordre des scènes, ainsi la scène où Jo va à l'Opéra et celle où sa soeur et sa tante viennent lui rendre visite sont inversées. Ce qui n'est d'ailleurs pas sans conséquence pour le personnage d'Amy. Dans le premier opus, elle ignore la gravité de l'état de sa soeur, même si elle sait qu'elle ne se remet pas, alors que dans le second, elle annonce à Jo, que sa soeur ne va pas bien. Elle va donc en Europe en connaissance de cause, ce qui n'est pas le cas dans la première version, est-ce aussi du aux interprètes (Joan Bennett dans la première version, Elisabeth Taylor dans la seconde). Et c'est sans doute dans l'interprétation que certains détails changent, ainsi Margaret O Brien joue dans un registre beaucoup plus tragique que Jean Parker qui semble toujours lumineuse. Janet Leigh reprendra le rôle de Frances Dee à savoir Meg, là par contre la première semble beaucoup plus coquette et "futile" que la seconde, un peu trop effacée devant ses deux tornades de soeur que sont Amy jouée par Joan Bennett et Jo interprétée par Katharine Hepburn. La première est chipie ce qu'il faut dans le rôle, il sera repris par Elisabeth Taylor dans le second qui apparaîtra encore plus peste, mais les deux sont vraiment idéales dans le rôle tout comme il est difficile de départager Katharine Hepburn et June Allyson. La première aura tendance à user d'un peu trop de théâtralité dans les passages les plus dramatiques, tandis que la seconde sera sans doute un peu trop garçon manqué même si le personnage l'est, il lui manque cette petite faille que Cukor sait si bien montrer dans le premier opus, notamment quand Jo pleure le sacrifice de ses cheveux et non le départ de sa mère au chevet de son père.
Dans les rôles secondaires, il est difficile de comprendre comment Jo peut succomber au charme de Paul Lukas même s'il est un professeur Bhaer excellent, Rossano Brazzi malgré son "italianité" est quand même plus séduisant. Peter Lawford même s'il est très séduisant manque sans doute de la fraicheur qu'apporte Douglass Montgomery au rôle. Spring Byington et Mary Astor sont toutes les deux exemplaires en Mrs March, Henry Stephenson et C. Aubrey Smith sont également intéressants en vieux Laurence, même si le second fait naturellement plus vieux grand père un peu ronchon !

Les deux versions sont de très bonnes adaptations de l'oeuvre de Luisa May Allcott, on pourra préférer le technicolor flamboyant du second au NB élégant du premier. Il est vrai que les décors du second sont particulièrement réussis, ils remportèrent d'ailleurs l'Oscar, mais il y a un côté finalement plus humain que Cukor dépeint dans ses Little women, des jeunes filles qui sont des petites femmes de par les expériences douloureuses qu'elles traversent et sous l'influence de leurs parents et particulièrement de leur mère, alors que dans le LeRoy, on a l'impression que ces jeunes filles qui sont pourtant par moment insouciantes sont adultes trop tôt ! Au spectateur finalement de trancher entre ces deux versions si semblables et si différentes finalement.
Dernière modification par Cathy le 1 janv. 11, 10:24, modifié 3 fois.
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Re: Premake/Remake

Message par Randolph Carter »

Je te trouve très en forme,Cathy... :D
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Jeremy Fox
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Re: Premake/Remake

Message par Jeremy Fox »

En tant que fan de la seconde version (technicolor, June Allyson et Liz Taylor oblige ; un de mes films de Noël justement aussi), je n'ai jamais osé voir la version de Cukor mais regarder les deux à la suite comme tu l'as fait doit être assez amusant. J'aime aussi beaucoup la dernière version de Gilliam Armstrong avec Kirsten Dunst entre autres.
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Re: Premake/Remake

Message par Cathy »

J'adorais la seconde version que je regardais toujours dissociée (d'ailleurs c'est par elle que j'ai commencé), ayant un souvenir du Cukor assez froid, avec une Beth qui semblait trop âgée pour le rôle, mais finalement la première version est excellente. J'avais vu la version avec Winona Ryder, mais elle ne m'avait pas emballée à l'époque ! Par contre il y avait eu un téléfilm avec William Shatner en Professeur Bhaer qui m'avait bien plu ! En tout cas, tu peux regarder la version Cukor qui est vraiment très bien et offre un regard différent sur les filles !
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Re: Premake/Remake

Message par Happy Charly »

Rooh, le joli topic qui sent bon la naphtaline et nage dans le formol mais sur lequel je reviendrai après avoir visionné quelques-uns de mes vieux dividis en noir et blanc ( mais qui ne font pas forcément des scriiitch et des scraaatchs ) et leurs remakes actuels ( ou d'il y a quelques années ).

Un topic que je note de ce post pour le retrouver plus vite :uhuh:
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Cathy
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Re: Premake/Remake

Message par Cathy »

Histoire d'un amour, Back Street (1961) - David Miller

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Un soldat revenu de la guerre tombe amoureux d'une jeune couturière, mais suite à un quiproquo ne peut l'épouser. Il se marie mais la jeune femme resurgit dans sa vie et il mène une double vie entre son épouse et sa maîtresse.

Ce film est le deuxième remake de Back Street de John Stahl basé sur le roman de Fanny Hurst, il y a aussi une version de Robert Stevenson avec Margaret Sullavan. Si dans la première version du film et dans le roman la jeune femme subit une déchéance suite à la mort de son amant. Ici nous sommes au 20ème siècle contemporain, dans un univers que n'aurait pas renié Douglas Sirk, le sujet, l'acteur principal à savoir John Gavin font penser aux grands mélos du maître. Le film ne s'intéresse qu'à la première partie du roman, à savoir la liaison passionnée entre cette femme et cet homme que tout oppose finalement et surtout semble perdre le côté emprise malsaine de l'homme sur cette femme, les deux ont un niveau social élevé, la jeune femme réussit et la mort de son amant ne semblera pas entraver sa carrière, vu qu'elle voit aussi l'optimisme lié à la réconciliation avec les enfants de son amant. Sans doute l'époque ne permettait-elle pas la même liberté que la première version tournée en 1932, et visiblement totalement dans cette atmosphère précode ! Dommage que la copie du film ait été médiocre et n'ait pas pu permettre d'apprécier le technicolor de l'époque. Susan Hayward est très touchante dans le rôle de Rae, cette jeune couturière qui se fait un nom, et John Gavin tout à fait séduisant dans le rôle de cet homme fou amoureux. Sans doute les rapports entre les deux amants ont été lissés pour cette version, mais cela n'en reste pas moins un très beau mélodrame basé uniquement sur une histoire d'amour contrariée.
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Re: Premake/Remake

Message par francesco »

La première version de When ladies meet est passé sur TCM dans le cadre du cycle Myrna Loy, j'ai donc pu comparer le film de Beaumont (1933) avec celui Robert Z.Leonard de 1941. La version de Leonard fait partie de ces remakes "serviles", c'est à dire que les producteurs profitent d'avoir les droits d'une pièce pour refaire simplement un film au goût du jour (pour les stars et les costumes) sans craindre la comparaison avec le premier film invisible depuis 10 ans. C'est donc la même histoire, les mêmes dialogues exactement, le même cadre et pratiquement la même réalisation. Au demeurant ça fonctionne très bien : c'est l'adaptation d'une pièce de théâtre très réussie dans son genre et qu'on devine quelque peu autobiographique (ce qui conduit d'ailleurs à une mise en abyme assez amusante puisque le scénario repose déjà sur une romancière qui transforme sa propre histoire en livre). Il suffit donc aux deux réalisateurs de se reposer sur le synopsis, les décors (ravissants, en particulier dans la deuxième version) et les interprètes. Quelques détails changent cependant : le personnage de l'épouse trompée apparait un peu plus tard (ce qui me semble d'ailleurs plus intéressant parce que, si on n'a pas vu le remake en premier on peut être surpris par son intervention) et sa première rencontre avec l'amoureux transi de la maîtresse est simplement évoqué par ce dernier. Ils feront ensuite du golf ensemble, plus tard ce sera du voilier (sans réel justification d'ailleurs). Et le ton, à la fin de la première version, m'a semblé plus noir, parce que le mari infidèle est joué plus séchement par Frank Morgan que par Herbert Marshall, toujours suave et doux. Les autres interprétations sont plus similaires en revanche et je me demande si les acteurs de la version 41 n'ont pas vu celle de 33. Même les choix sont significatifs : j'avais été étonné de voir Marshall en séducteur mais finalement Morgan est tout aussi surprenant. Garson et Harding (la femme trompée) dégagent quelque chose de très proche. Montgomery et Taylor (l'amoureux transi) ont une silhouette assez semblable et Crawford est plus brune que rousse, sur le modèle de Loy (la romancière amoureuse de son éditeur.) Pour ne rien dire d'Alice Brady et de Spring Byington souvent associées aux mêmes rôles.

Tout dépendera de son goût pour la mode et le look d'un film (années 30 ou années 40) et de ses affinités avec les acteurs. Je n'arrive pas, pour ma part, à départager Garson et Harding, même si je suis un peu plus sensible à la séduction physique de la première, toutes les deux idéales (l'intelligence et l'élégance personnifiées). Taylor me semble moins brillant, moins léger que Montgomery (beaucoup moins insistant dans sa scène d'ivresse) mais est extrêmement sympathique ce qui convient parfaitement au rôle. Je préfère aussi Byington que je trouve naturellement vaporeuse à Brady (leur rôle est essentiel à l'action) aussi maniérée mais "jouant" davantage la tête de linotte. Je n'aime pas beaucoup Loy, mais je n'ai rien à lui reprocher à part ce côté un peu mou dans la voix et dans les gestes qui m'empêchent toujours de croire à ces personnages. Crawford est, à l'opposé, très convaincue parce qu'elle joue et quand elle dit qu'elle est amoureuse on perçoit sa ferveur. Petit détail adorable qui ne figure pas dans la première version : pour faire intellectuelle et impressionner l'homme dont elle est amoureuse elle porte des lunettes dont elle n'a absolument pas besoin.

Deux films qu'on pourra voir avec beaucoup de plaisir donc, à défaut d'être des chefs d'oeuvre, à condition d'aimer ce cinéma là.
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Re: Premake/Remake

Message par Cathy »

Myrna Loy n'a pas un côté mou dans la voix :fiou: :wink: ! Franchement c'est un grand mystère pour moi que tu n'arrives pas à accrocher à Myrna Loy, je suis sans doute habituée à son jeu, ce charme indéfinissable, ce petit côté autodérision et cette distanciation! Regarde donc la série de l'introuvable, peut-être les films arriveront-ils à te faire changer ta vision de l'actrice !

Sinon Herbert Marshall a un charme indéniable :) !
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Re: Premake/Remake

Message par francesco »

Je te jure que je trouve vraiment qu'elle manque d'énergie dans le phrasé, les accents et même les gestes en fait ! Cela dit j'ai la même impression (au niveau de la voix) pour d'autres grandes actrices (Gene Tierney par exemple). Mais pour le coup c'est vraiment du ressenti personnel et ça ne change rien à son talent, à son rayonnement et à sa popularité. Peut-être que justement je ne suis pas sensible aux actrices qui jouent avec une certain détachement, cette distance dont tu parles, et c'est peut-être ça qui me donne cette impression de manque de conviction. Finalement nos perceptions de l'actrice ne sont pas éloignées que ça, c'est plutôt la manière que nous n'avons de ressentir son jeu qui est différente.
Il parait que Constance Bennett jouait un peu comme ça aussi, mais finalement je ne la connais pas assez.
Bref ... on ne peut pas les aimer toutes (et j'en aime déjà trop pour les aimer toutes bien :mrgreen: )

Sinon pour Marshall je le trouve très sympathique et je comprends qu'on soit sensible à son charme mais il fait un peu trop "papy" pour moi. Sauf que finalement Frank Morgan jouait exactement dans le même registre donc le choix de Marshall est très cohérent. Ce n'est pas comme si dans la première version c'était John Barrymore ou Leslie Howard ou quelqu'un de très "flamboyant" ...

En fait ce qui ne ressort pas assez peut-être dans les deux versions ce sont les différences d'âge entre les deux femmes, en principe je pense qu'on devrait sentir que l'épouse légitime a dix ans de plus que la jeune romancière ou quelque chose comme ça. Du coup ça rendrait encore plus logique l'âge de l'éditeur et sa séduction "mature". Là on a vraiment l'impression de trois jeunes personnes (les deux femmes et l'amoureux transi) et d'un homme plus âgé au milieu.
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Re: Premake/Remake

Message par Cathy »

Mais une femme troubla la fête, When Ladies meet (1933) - Henry Beaumont

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Une écrivain s'éprend de son éditeur. Elle rencontre son épouse par hasard et sans le savoir lui confie l'amour qu'elle a pour son mari.

Nous sommes ici en 1933 et donc dans une atmosphère encore pré-code, ainsi nous sommes dans un monde où des femmes semblent vivre librement leur amour, l'écrivain s'éprend de son éditeur. Elle écrit un roman où sans le savoir, elle va se placer dans la même situation, dans ce roman, la maîtresse va voir la femme pour lui dire d'abandonner le mari. Il y a aussi Bridget l'amie fofolle qui semble vivre ouvertement avec un gigolo et naturellement l'épouse bafouée et très digne. Il est difficile en voyant la première version de faire abstraction de la seconde tournée huit ans plus tard et qui effectivement est un remake quasi servile du premier. Seules différences, la première réception est moins "digne" se déroule sur un bateau et quelque part il semble y avoir une atmosphère très festive et limite "orgiaque" avec l'arrivée du héros qui vient de traverser la baie à la nage, l'épouse et le héros ne partagent pas une partie de voile mais une partie de golf avec un caddie allergique et éternueur. Les décors de la maison de l'héroïne et ceux de la maison de campagne sont des copiés-collés par contre, avec ce jardin et cette vue sur le fleuve, ce balcon, cette ferme transformée en maison de campagne. Côté différence, la scène d'ivresse est plus longue dans la seconde version et permet à Robert Taylor de réaliser un plus grand numéro.

Autre grosse différence, pas sur l'histoire mais sur le traitement est la fameuse scène de confrontation entre les deux femmes. Si dans la première version la vedette était Ann Harding, et que la caméra s'attardait sur elle, ce n'est plus les cas dans la seconde version où c'est Joan Crawford l'écrivain qui est mise en valeur. Toutes les deux sont quasiment toujours filmées en plein champ, alors que Greer Garson apparaît de dos et Myrna Loy de profil. Le sentiment est aussi différent entre la manière dont les femmes sont abordées, Myrna Loy semble une jeune écrivain prometteuse pleine d'espoir dans la vie, alors que Joan Crawford semble déjà parvenue et pas une jeune auteur. Ann Harding semble aussi femme plus mure, plus âgée et on a une confrontation entre deux générations, ce qui ne semble pas le cas dans la deuxième version où les deux femmes semblent être sur le même plan d'égalité. Robert Montgomery ou Robert Taylor tout comme Frank Morgan ou Herbert Marshall semblent par contre traités de la même manière, même s'il me semble qu'Herbert Marshall est moins sévère avec Joan Crawford que Morgan avec Loy. Sans doute l'éditeur d'Herbert Marshall avait quelque sentiment pour son auteur, ce qui ne semble pas être du tout le cas pour Frank Morgan qui la traite on ne se peut plus goujatement. Les relations entre l'écrivain et son meilleur ami sont plus équivoques, en effet, on a l'impression que dans la première version, Myrna Loy refuse comme dans la deuxième version la demande en mariage de Robert Montgomery, mais on a le sentiment qu'elle ne le considère que comme un ami, alors que dans la seconde version, on a plus l'impression que Crawford et Taylor ont été amants mais qu'elle n'a pas envie de l'épouser.

Côté interprétation, Myrna Loy n'a absolument pas une diction molle, il faut dire qu'elle est opposée à quelqu'un dont la diction est très théâtrale et sonne assez faux à savoir Ann Harding. Robert Montgomery et Frank Morgan sont excellents tous les deux, Alice Brady en meilleure amie est moins fofolle que Spring Byington qui reprendra son rôle dans la version de 41.
Si la première version avait l'originalité de l'histoire et de la thématique, la seconde brille par le glamour de son cast et une opposition moins forte entre les deux vedettes, notamment au niveau du jeu, la modernité du jeu de Loy s'oppose au côté daté d'Harding, ce qui n'est pas du tout le cas entre Garson et Crawford qui semblent plus rivaliser d'esprit !

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Je rapatrie ma critique sur Duel de Femmes que j'avais vu en décembre 2009

Duel de femmes, When Ladies meet (1941) - Robert Z. Leonard

Image

Une auteur (Joan Crawford) tombe amoureuse de son éditeur (Herbert Marshall), un homme marié, refusant la proposition de mariage d'un ami de longue de date, (Robert Taylor). Celui-ci décide de confronter les deux femmes sans qu'elles le sachent.

Nous sommes ici dans ces comédies une fois encore typiques du cinéma américain de l'époque, avec ces cadres idylliques, appartement somptueux, maison de campagne spacieuse, garde robe magnifique, et naturellement élément essentiel le piano dont toute femme de qualité sait jouer à l'époque. Ce n'est pas une screwball, mais une délicieuse comédie tournant autour du quatuor femme, mari, amant, maîtresse. Le spectateur contrairement aux protagonistes sait ce qui se trame et qui est qui. Les duos entre Garson et Crawford sont superbes, notamment cette scène au piano, et cette longue confrontation entre les deux femmes, filmées tour à tour en champ, contrechamp, mais comme par hasard, Joan Crawford apparaît toujours entière même de dos, alors qu'on ne voit qu'un bout de la coiffure de Greer Garson cachée par le dossier du fauteuil où elle est assise. Si Joan Crawford est dans un de ses emplois habituels, celle de la femme qui n'a peur de rien, il est plus inhabituel de voir Greer Garson dans ce style de personnage un peu loufoque (peut-être Mrs Miniver appartient-il à ce registre, mais n'ayant pas vu le film, à ma grande honte), on la retrouve plus en femme bafouée. La plus belle scène est sans doute la confrontation centrale entre les deux femmes qui ne savent pas qui elles sont l'une par rapport à l'autre et se révèlent leurs atouts de "séduction". Robert Taylor, bien que dans son rôle d'amoureux transi, est quand même le deus ex machina de l'entreprise, et se révèle une fois encore très bon acteur, loin de l'image un peu figée de ses héros médievaux qui marquent la plupart des esprits. Quant à Herbert Marshall, il est parfait en mari trompeur. Joan Crawford et Greer Garson sont particulièrement belles et bien filmés, la première est particulièrement superbe dans la première scène avec sa robe "capuche". A noter aussi Spring Byington tout aussi parfaite en amie-entremetteuse que dans son rôle de provinciale de Theodora goes wild.
Duel de Femmes est un film tout à fait charmant qui vaut notamment pour cette confrontation entre deux grandes actrices de l'époque, dont Greer Garson un peu oubliée aujourd'hui !

Copie TCM
Dernière modification par Cathy le 23 janv. 11, 23:33, modifié 2 fois.
feb
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Re: Premake/Remake

Message par feb »

Quel dommage que TCM n'ait pas eu l'idée de proposer le remake ce mois-ci, en complément de l'original avec Myrna Loy, pour permettre la comparaison. J'aurais été curieux de voir la confrontation Crawford/Garson avec les levés de sourcil de Robert Taylor...merci Cathy pour cette double critique :wink:
villag
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Re: Premake/Remake

Message par villag »

THE SHOP AROUND THE CORNER de Lubitch, et son remake par Nora Ephron: YOU' VE GOT MAIL; bon, je préfère evidemment le Lubitch ( comment oublier Stewart et Sullavan), mais le Ephron est lui aussi tres drôle et la transposition à notre époque plutôt astucieuse...!
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