Carlo Lizzani (1922-2013)

[jg56]

Jje recherche " fontamara" de carlo lizzani

[Jeremy Fox]

Aujourd'hui, Franck Viale nous parle de Il Svitato, film qui sort dès demain chez Tamasa en DVD.

[Jeremy Fox]

Le Dingo (Il Svitato) - 1956

L'homme à tout faire d'un grand journal italien rêve de devenir journaliste... Pas vraiment doté d'une intrigue rigoureuse, le film de Lizzani est plutôt constitué d'une suite de saynètes humoristiques qui reposent avant tout sur son interprète principal, le comique Dario Fo, sorte de mélange entre Pee Wee, Jacques Tati et Mister Bean. Mais, hormis la séquence initiale qui promettait beaucoup et deux ou trois gags qui font sourire (le meeting d'athlétisme), la comédie de Lizzani est sacrément laborieuse et au final ces 83 minutes m'ont semblé durer le triple. Mais la réception de certaines formes d'humour est tellement subjective que je ne me permettrais pas de le déconseiller même si pour moi ce fut une sacré purge.

[ed]

la comédie de Lizzani est aussi laborieuse que l'humour de Dario Fo

Je n'ai pas vu le film, mais ça, c'est un peu hâtif : Fo, avant de faire (très rarement) le comédien de cinéma, est avant tout un très important dramaturge (peut-être le plus important homme de théâtre italien du 20ème siècle), et son sens de la satire comme de la fantaisie absurde sont généralement reconnus parmi ses armes les plus remarquables !

[Jeremy Fox]

la comédie de Lizzani est aussi laborieuse que l'humour de Dario Fo

Je n'ai pas vu le film, mais ça, c'est un peu hâtif : Fo, avant de faire (très rarement) le comédien de cinéma, est avant tout un très important dramaturge (peut-être le plus important homme de théâtre italien du 20ème siècle), et son sens de la satire comme de la fantaisie absurde sont généralement reconnus parmi ses armes les plus remarquables !

Je parlais bien évidemment dans ce film-ci car je ne le connaissais pas et ne l'ai jamais vu ailleurs. Et je rajoutais bien "Mais la réception de certaines formes d'humour est tellement subjective"...

[ed]

Je parlais de ce film-ci car je ne l'ai jamais vu avant.

Dans ce cas, ta phrase est un peu pléonasmique ("cette comédie est aussi laborieuse que l'humour qui est dedans" ?)
Ce que je voulais surtout dire, c'est que ça m'étonnerait que cette comédie méconnue soit représentative de l'humour développé par Dario Fo dans ses propres créations scéniques.

[Jeremy Fox]

Je parlais de ce film-ci car je ne l'ai jamais vu avant.

Dans ce cas, ta phrase est un peu pléonasmique ("cette comédie est aussi laborieuse que l'humour qui est dedans" ?)
Ce que je voulais surtout dire, c'est que ça m'étonnerait que cette comédie méconnue soit représentative de l'humour développé par Dario Fo dans ses propres créations scéniques.

Oui tu as entièrement raison ; je m'étais mal exprimé

[Jeremy Fox]

En gros, les gags les plus réussis du film sont quasiment copiés/collés de ceux de Tati dans Jour de fête, sans la poésie et la fantaisie de ce dernier. Le reste, ça passe ou ça casse ; moi, j'ai trouvé le temps très long et l'acteur a eu vraiment du mal à me faire venir un sourire.

[aelita]

la comédie de Lizzani est aussi laborieuse que l'humour de Dario Fo

Je n'ai pas vu le film, mais ça, c'est un peu hâtif : Fo, avant de faire (très rarement) le comédien de cinéma, est avant tout un très important dramaturge (peut-être le plus important homme de théâtre italien du 20ème siècle), et son sens de la satire comme de la fantaisie absurde sont généralement reconnus parmi ses armes les plus remarquables !

Je ne connais pas le film (peut-être effectivement pas terrible) mais moi aussi ça m'étonnerait que ça vienne de l'humour de Dario Fo, auteur assez important pour avoir reçu le prix Nobel de littérature (sans doute un rare exemple d'acteur-auteur-metteur en scène à avoir reçu ce prix). Je penserais plutôt qu'il était sous (ou mal) utilisé dans ce film, même s'il a participé à l'écriture du scenario (mais parmi une demi-douzaine de personnes).

[Jeremy Fox]

Oui oui j'ai corrigé. Je viens juste d'apprendre l'existence ce cet artiste en relisant la chronique de Franck.

[manuma]

CRAZY JOE - Carlo Lizzani (1974)



Intéressante escapade américaine pour Lizzani (entreprise plus ou moins à la même époque que celles de Scola, Monicelli et Nanni Loy) que ce biopic criminel retraçant l’ascension et la chute du gangster new yorkais Joseph « Crazy Joe » Gallo, de 1960 jusqu’à son assassinat en 1972. Comme souvent chez le cinéaste, on navigue entre le pur produit d’exploitation, ici chapeauté par un chef étoilé en la matière, Dino De Laurentiis, et quelque chose de beaucoup plus ambitieux, évoquant fortement le cinéma de Rosi.

Un cocktail hybride pour un résultat détonant, à la fois excentrique, excessif, à l’image du jeu un poil cabotin de Peter Boyle, tout en demeurant finalement assez pointu, semi-documentaire même, dans son approche du genre, avec notamment un background socio-historique très soigné. Traitement par ailleurs conforme de ce qu’avait pu nous offrir Lizzani sur ses précédents films de gangsters.

[Rick Blaine]

Svegliati e uccidi (Lutring... réveille-toi et meurs - 1966)

Lizzani filme l'histoire de Luciano Lutring, braqueur italien du début des années 60, de ses premiers crimes à son arrestation à Paris en 1965.
Un film quelques peu atypique dans l'imagerie du cinéma de gangster traditionnel, puisqu'il ne propose pas un schéma classique ascension/chute, Lutring restant toujours un "petit", vivotant dans des conditions médiocres, sans aucun pouvoir et aucune relation forte, isolé et donc destiner à tomber. Une originalité qui donne un ton rafraichissant au film, ne donnant pas l'impression de nous montrer pour la énième fois la même histoire et qui confère une jolie épaisseur au personnage de Lutring, qui semble constamment sur un fil, obligé de poursuivre sa carrière criminelle pour ne pas tomber. Lizzani livre un film au rythme soutenu, passant par quelques moments assez brillants parmi lesquels la scène d'ouverture qui le voit rencontrer Yvonne, celle qui deviendra sa femme, et en tomber amoureux ce qui déclenche chez lui la nécessité de devenir un criminel, basculement remarquablement illustré par le montage et les plans choisis par Lizzani, qui s'épargne de longs discours. Nous allons ensuite voyager avec Lutring, en Italie, en France, en Suisse et au Pays-Bas dans ce qui constitue un film d'action particulièrement efficace, au suspense toujours présent. Nous ne sommes pas encore dans le polizioteschi, le film n'ayant pas de propos politique, mais le genre semble s'annoncer avec le personnage de l'inspecteur Moroni, interprété par le grand Gian Maria Volonte, dont l'ambiguïté n'est pas sans rappeler les personnages de flics que nous montrera le cinéma italien quelques années plus tard. Certainement le fait du scénariste Ugo Pirro, qui écrira Enquête sur un citoyen au dessus de tout soupçon, et qui livre ici un scénario remarquable. On regrette tout juste que le film ne soit pas encore un peu plus long - malgré ses 2h -, pour nous permettre de nous attacher un peu plus aux personnages car en l'état il me semble que le film reste un peu sec, et aurait pu nous offrir une implication émotionnelle plus marquée. Ceci étant mieux vaut faire trop court que trop long, et on ne s'ennuie pas une minute devant ce film passionnant, accompagné par une excellente partition de Morricone.

L'image du BR Arrow m'a semblé très bonne, avec un beau grain. Maintenant s'ils pouvaient nous permettre de découvrir Bandits à Milan dans les même conditions, je serais ravi.

[Jeremy Fox]

Le film "policier" italien est un genre qui m'est totalement inconnu (excepté l'excellent Meurtre à l'italienne de Germi et d'un très vieux mais bon souvenir de Un juge en danger de Damiani) mais qui me semble être sacrément intéressant à vous lire, toi, Julien et quelques autres. Il ne semble pas en exister beaucoup dans la collection SNC.

[Rick Blaine]

Le film "policier" italien est un genre qui m'est totalement inconnu (excepté l'excellent Meurtre à l'italienne de Germi) mais qui me semble être sacrément intéressant à vous lire, toi, Julien et quelques autres. Il ne semble pas en exister beaucoup dans la collection SNC.

Il n'en existe même pas du tout chez SNC je crois. Même le Germi est un peu à part dans son ton (mais toutefois excellent, je te rejoins), il ne ressemble pas vraiment à la majorité des polars italiens des années 60/70.
C'est un genre qui comporte aussi son lot de choses totalement négligeables et médiocres, mais également de films franchement passionnants qui son malheureusement totalement sous le radar de la cinéphilie française.
Esthétiquement il y a des choses qui pourraient te plaire là dedans, par contre le ton pessimiste que prend la majorité de ces films pourraient aussi te rebuter.

[Jeremy Fox]

malheureusement totalement sous le radar de la cinéphilie française.

J'en ai vu deux ou trois en prime time sur A2 début des années 80 dont Un Juge en danger de Damiano Damiani ainsi qu'un autre dont j'ai totalement occulté le titre (il devait être question d'une arme à feu dans le titre) ; seul souvenir est qu'ils m'avaient vraiment plu.