Les films d'horreur

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Johnny Doe
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Re: Topic films d'horreur

Message par Johnny Doe »

Pas envie de réfléchir hier, je me suis farcis Cabin Fever 2, parce que j'aime bien ce que j'ai vu de Ti West jusqu'ici et que j'avais envie d'un truc craspec divertissant.
Bon, c'est vraiment un gros ratage. Pour avoir lu quelques trucs sur la production, surtout le point de vue de West en fait, on comprends un peu que ce machin soit aussi bordélique, incapable de faire monter la sauce, avec une narration poussive et une fin proprement honteuse. Entre les passages totalement gratuits (le côté Evil Dead du coupage de bras) qui auraient pu être fun mais qui ne le sont pas, l'ultra violence qui aurait parfois pu annoncer quelque chose de plus dérangeant (le coup de l'extincteur, la "maladie vénérienne"), on ne sait jamais vraiment si c'est du lard ou du cochon.

Du coup comme en plus on a bien du mal à s'attacher à ses personnages un peu con et que, de toute manière, tout le monde semble s'en foutre au final (et puis les passages en animation, façon Macromedia Flash de 1999, c'est juste pas possible) j'ai vraiment perdu 1h26 de ma vie. Il y a des trucs crades, mais finalement assez peu pour un machin aussi décousu dont c'était un peu le seul intérêt. En même temps, c'est à peine moins bon que l'original de Roth, que j'avais aussi trouvé assez naze (à part la blague finale).
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Rockatansky
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Re: Topic films d'horreur

Message par Rockatansky »

Ti West a renié ce film je crois bien
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Re: Topic films d'horreur

Message par Johnny Doe »

Rockatansky a écrit :Ti West a renié ce film je crois bien
Oui il voulait le signer en tant que "Alan Smithee", mais le studio a refusé. Pour lui ce n'est absolument pas son film. En tout cas par rapport à House Of The Devil et The Innkeepers, les 2 seuls que j'ai vu, c'est clairement en dessous.
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Re: Topic films d'horreur

Message par hellrick »

Le 3 est pire.

Je passe pour le remake qui vient d'arriver chez Tonton :fiou:
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Re: Topic films d'horreur

Message par nobody smith »

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Petit double programme hier soir avec les suites d’Urban Legend. J’avais revu la semaine dernière le film initial signé par Jamie Blanks. Loin être très innovant ou sans défaut (je ne me souvenais pas du cabotinage total du tueur lors des explications finales), celui-ci restait probablement un des représentants les plus potables de la veine horrifique post-Scream. Ce qui n’est pas le cas d’Urban Legends : Final Cut qui à l’inverse conforte sa place dans cette période de sinistre mémoire. J’accordais pourtant le préjudice du doute à la production en raison de la présence de John Ottman à la réalisation (il s’agira de l’unique long-métrage du compositeur/monteur). Je dois d’ailleurs admettre qu’il fait tout pour se démener, se montrant capable de quelques moments efficaces et de petites touches visuelles. Néanmoins, il n’arrive pas à contrebalancer la direction générale d’un projet faisandé. Bon je ne m’offusquerais guère de l’opportunisme de la suite, le lien avec le premier film tenant à un cliffhanger très crétin et la présence de la vigile du premier film donnant l’idée à l’héroïne de tourner un slasher à base de légendes urbaines. Ce genre de manipulation est aussi commun que prévisible et il n’y a pas à s’en formaliser. La problématique tient vraiment aux ambitions déplacées du scénario (cosigné par Scott Derrickson soit dit en passant). En prenant pour contexte une école de cinéma, le film cherche ouvertement à étaler son savoir en matière de 7ème art. Il fait le malin en étalant ses références à Godard, Truffaut ou Hitchcock. Cette prétention devient rapidement gonflante tant l’œuvre n’est au bout du compte qu’un slasher banal alignant ses meurtres de manière métronomique (le premier meurtre sans lien avec l’intrigue aura d’ailleurs été rajouté en post-prod uniquement pour engraisser le bodycount). C’est du réchauffé sans intérêt ou talent (le look du tueur avec son masque d’escrime fait un peu pitié, les explications finales n’ont ni queue ni tête) qui se croit intelligent grâce à une poignée de mépris (qui peut être dupe de la scène d’ouverture ?) et de maladresse (la projection du snuff-movie est une vraie bonne idée malheureusement mal exploitée). A noter dans le registre "faut bien commencer quelque part" la présence d’une Eva Mendes qui se fait mettre la corde au cou.

Urban Legends : Bloody Mary lui s’écarte du discours post-moderne mais pas des banalités. En bon DTV des familles, cette suite assume totalement son absence de lien avec les deux autres films. Il ne conserve que l’idée des meurtres inspirés de légendes urbaines et y injecte pour l’occasion une dimension fantastique. Mais le film n’y gagne pas pour autant en créativité (on a même droit à un plagiat du meurtre dans la cabine UV de Destination Finale 2). C’est donc une histoire de fantôme avec vengeance d’outre-tombe comme on en a vu des milliers (celui qui n’a pas deviné la révélation finale au bout de 20 minutes est prié d’aller au coin). Ça aurait pu encore passer si la réalisation de Mary Simetierre Lambert n’était pas si catastrophique. Elle donne au moins un côté amusant au film avec sa manie de compenser le look morne et fauché de son film en insérant au pur hasard des effets clip censés faire peur. Et toujours dans le registre "faut bien commencer quelque part", on trouve dans le rôle principal la petite Kate Mara (y a même sa sœur Rooney qui passe dix secondes pour faire coucou).
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Re: Topic films d'horreur

Message par gnome »

- Evil Dead (Fede Alvarez) 6.5-7/10 VO
Semi déception ici pour un film qui avait tout pour me plaire : retour à une horreur sans concession. De bonne idées, c'est indéniable, mais aussi malheureusement de moins bonnes... Montrer l'entité, la personnifié sous forme de silhouette... Bof par exemple. Le sevrage, un drame familial, la folie de la mère ? Oui, mais bof une fois de plus. Puis il manque une ambiance à ce film. Ca aurait pu être poisseux, malsain et... non. Ce ne sont pas quelques obscénités qui feront l'affaire. Dommage parce que les dernières quarante minutes valent leur pesant de cacahuètes, mais l'intro, la présentation des personnages est ratée et on a peu d'empathie finalement, le personnage le plus "attachant" étant celui par lequel le malheur arrive. Restent malgré tout quelques bons moments de terreur, du gore généreux et une certaine brutalité qui fait mouche. Pas un ratage, mais on passe à côté de quelque chose qui avait plus de potentiel. A revoir néanmoins.
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Re: Topic films d'horreur

Message par hellrick »

KRAMPUS

Précédé d’une piètre réputation (mais ayant récolté un joli succès public), KRAMPUS se révèle au final plus décevant que réellement mauvais. Seconde réalisation de Michael Dougherty après l’excellente anthologie horrifique TRICK R TREAT consacrée à Halloween, ce KRAMPUS prend pour thème une autre fête, celle de Noël.
La Nativité approche et le couple composé de Tom et Sarah Engel s’apprête à la célébrer sans conviction, seul le jeune Max étant réellement intéressé par les festivités. Le garçon n’a plus d’illusions sur le Père Noël mais lui a cependant rédigé une lettre. Or, peu après, débarquent pour les fêtes la sœur de Sarah accompagnée de son époux fanatique des armes, ses deux filles élevées comme des garçons et son fils quelque peu attardé. Pire encore, la détestée Tante Dorothy s’invite au repas. Humilié par tous, Max déchire sa lettre et exprime sa haine de Noël. Le lendemain un épais blizzard recouvre la région, hanté par d’horribles créatures…
Halloween et Noël sont, sans conteste, les célébrations les plus prisées des cinéastes horrifiques : BLACK CHRISTMAS (et son remake), DOUCE NUIT SANGLANTE NUIT (et ses quatre séquelles auxquelles s’ajoutent le récent reboot SILENT NIGHT), TERREUR DANS LA NUIT, CHRISTMAS EVIL, SANTA’s SLAY, etc. ont déjà pris pour thème la Nativité. Plus récemment, divers long-métrages se consacrèrent à la légende nordique du Krampus, sorte de variante maléfique de Saint Nicholas (et de son Père Fouettard) destiné à punir les enfants désobéissants. Si RARE EXPORTS s’inspirait déjà de ce mythe, on vit ensuite de petites productions comme KRAMPUS : THE CHRISTMAS EVIL, NIGHT OF THE KRAMPUS et KRAMPUS : THE RECKONING paver la voie à la sympathique anthologie A CHRISTMAS HORROR STORY où la créature cornue apparait de manière très convaincante dans ce qui reste sans doute le meilleur segment du film. Etant également présent dans les séries Grimm et Lost Girls, le Krampus semble en passe de devenir un monstre incontournable du bestiaire horrifique. Malheureusement, en dépit d’un budget plus conséquent que ses prédécesseurs (15 millions), ce KRAMPUS ne fonctionne que par intermittence.
Le premier acte joue la carte de l’humour grinçant : après une première séquence voyant les clients d’un supermarché se battre pour acquérir leurs décorations de Noël, KRAMPUS présente la famille classiquement dysfonctionnelle (le papa incapable de décrocher du boulot, la maman dépassée, l’ado rebelle scotchée à son portable attendant d’aller fumer la ganja avec son mec) dont l’intimité se voit envahie par une seconde famille encore plus problématique. Ces trente premières minutes s’inspirent du fameux LE SAPIN A LES BOULES, classique de la comédie ricaine made in National Lampoon (certains passages en paraissent directement décalqués), revisité par la causticité de GREMLINS. Le second acte s’oriente, lui, vers le mystère et développe une atmosphère angoissante qui rappelle vaguement THE MIST, notamment lorsque l’adolescente se risque à l’extérieur pour retrouver son petit ami. Tout cela semble cependant bien longuet : pas assez effrayant pour un véritable récit d’épouvante, pas assez drôle pour une comédie, pas assez mordant pour une satire.
Heureusement, le film décolle enfin dans son derniers tiers qui verse cette fois dans l’horreur « gentillette » à la manière des productions Charles Band des 80’s proche des contes de fées macabres (on pense beaucoup à DOLLS et aux PUPPET MASTERS), sans oublier quelques clins d’œil aux EVIL DEAD ou à X TRO avec de bonnes séquences voyant la famille attaquée par des bonhommes de pain d’épices, des nains malfaisants, des ours en peluche sanguinaires et d’autres jouets dangereux. Le tout agrémenté de punchline attendues à la « Merry Christmas motherfucker ».
La fin, assez étrange, use pour sa part d’un twist éculé dont la prévisibilité est toutefois atténuée par des dernières images empreintes d’une certaine poésie noire de bon alois (quoique l’idée ait déjà été exploitée dans DELLAMORTE DELLAMORE).
En conclusion, KRAMPUS se suit sans déplaisir mais sans passion, les trente dernières minutes très sympathiques ne rachetant pas totalement une première heure assez pataude qui peine à trouver sa voie.
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Re: Topic films d'horreur

Message par Flol »

hellrick a écrit :Précédé d’une piètre réputation (mais ayant récolté un joli succès public)
Ah bon ? Il me semblait pourtant que c'était l'inverse : une majorité d'avis positifs, mais un succès public pas fantastique.
En tout cas, je fais confiance à mes potos de chez Red Letter Media qui aiment beaucoup :

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Message par Kevin95 »

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THE EVIL (Gus Trikonis, 1978) découverte

Un an avant avant le carton du bien con The Amityville Horror de Stuart Rosenberg, cette petite série B réalisée par un ancien acteur/danseur de West Side Story (niveau improbabilité +1) a bien senti que cette mode démoniaque amorcée par The Exorcist et repris par le plus cul-bénit The Omen allait forcement faire ressurgir la maison hantée du tréfonds du genre horrifique. Ici on reprend la ligne des films des années 30 comme si rien ne s'était passé entre, même pas le chef d’œuvre du genre (The Haunting de Robert Wise) : naïveté dégoulinante, fantôme au drap blanc, persos stéréotypés (le cartésien barbu, le beau gosse au pull sur les épaules, la pouf craintive, la black ex-junkie) et la même série d'événements surnaturels qui font aujourd’hui partis de la maison hantée de chez Disney (buste qui bouge, bruits inquiétants etc.) Bon enfant, le film s'en tire pas trop mal avec les passages obligés du genre, galère un peu plus avec le discours prêchi-prêcha (heureusement relayé à la fin du film) et se paume carrément dans le dernier quart d'heure où le Colonel Trautman (pardon Richard Crenna) rencontre un diable de pacotille dans le décor de l’Architecte de The Matrix Reloaded. Sympa mais pas méchant. Une séquence est en revanche devenue culte auprès des amateurs, le quasi viol de l'ex-junkie par le fantôme affamé.
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Message par Kevin95 »

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CASSANDRA (Colin Eggleston, 1987) découverte

Bande horrifique s'inspirant après tout le monde d'Halloween et de Patrick par le réalisateur de Long Weekend alors que le vent de la ozploitation commence à tourner. Après une introduction prenante jouant admirablement sur le découpage et une mise en scène étrange, le film narre en trainant les pieds l'histoire d'une mystérieuse jeune fille aux pouvoirs surnaturels (Carrie ? Non non Cassandra, c'est écrit sur l'affiche) qui enquête sur son mystérieux passé pendant qu'un mystérieux tueur en série sévit. Particulièrement mollasson, le métrage prend son temps avant le premier meurtre tandis que le réalisateur n'a pas l'air de savoir ce qu'il veut. Chiadant la photo, il laisse pourtant passer des micros dans le champ, évitant les clichés du slasher il n’hésite pas paradoxalement à en employer par pack de 12 lors des attaques du tueur. Intriguant mais terne, c'est au moment où la patience commence à définitivement foutre le camp que le film se bouge un peu et diffuse une atmosphère lourde et bizarre. Un final chelou et s’installe un dilemme : le dernier acte rachète-t-il l'ensemble ou ne fait-il que brasser du vent pour rien ? Les sceptiques peuvent passer leur chemin (les producteurs en font partie et l'ont expédié en VHS), les spectateurs cléments peuvent déjà préparer leurs excuses : la faute à la vf ? le recadrage ? le jeu des comédiens ?
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Blood Freak

Message par gnome »

Blood freak (Steve Hawkes & Brad F. Grinter) 5/10 TV VO

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La drogue, c'est mal, la bible c'est mieux ! Hershell, ancien du Vietnam devenu accro aux morphiniques après avoir été soigné pour de graves brûlures, on l'apprendra, rencontre sur la route Angel la bien nommée, jeune femme relativement prosélyte qui le ramène chez elle. Il débarque ainsi en plein milieu d'un happening où de nombreuses drogues circulent et fait la connaissance de Anna, la soeur de notre chrétienne prosélyte, nettement plus délurée que cette dernière. Elles lui décrochent un poste dans l'élevage de dindes de leur père où deux savants fous font des expérimentation sur la viande chimique. Après avoir été détourné du droit chemin par Anna qui lui a fait fumer un joint amélioré au LSD et avoir servi de cobaye aux deux savants fous en goûtant leur viande de dinde chimique, le pauvre Hershell se transforme en homme dinde et commence à décimer les femmes de passage pour boire leur sang saturé de drogues. C'est assez ahurissant et pour tout dire consternant et assez mauvais d'autant que le film est entrecoupé d'intervention d'un narrateur qui déblatère une discours pseudo-philosophique en grillant cigarettes sur cigarettes, . On a l'impression que le monteur son appuie à répétition sur la touche play pour répéter à l'envie le même cri d'horreur. Le gore se limite à des effusions de sang et une amputation de jambe à vif et le "monstre... comment dire... :mrgreen: Il faut le voir pour le croire. Mais pour le côté nanar, ça se laisse regarder...
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Pour ceux qui voudraient connaître la fin sans avoir à supporter les 1h17 de ce film (qui n'est évidemment pas à mettre sous les yeux d'un allergique du nanar) :
Spoiler (cliquez pour afficher)
On apprend à la fin que tout ça n'était qu'une hallucination et que notre bon Hershell ne s'est jamais transformé en dinde. Comme quoi, la drogue c'est mal.
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Message par Kevin95 »

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PEOPLETOYS (Sean MacGregor, 1974) découverte

Deux ans avant le Quién puede matar a un niño ? de Narciso Ibáñez Serrador, le cinéma d'exploitation yankee se penchait déjà sur la question de l'enfance à flinguer. Film typiquement grindhouse, mal foutu, tourné à l'économie, monté à la serpe (la première heure en chie pour tisser un lien entre ne serait-ce que deux pièces communes), joué par des cabots à moustache ou gros seins et pourvu d'une musique d'ascenseur. Mais il suffit d'une seule idée pour faire décoller une série B voir la rendre inoubliable et Peopletoys trouve le moyen d'en avoir une, ses gamins psychopathes. L'idée ne date pas de ce film (il y avait, quinze ans plus tôt, les blondinets du Village of the Damned) mais prend ici une forme décalée, trash et ultra ironique. Car en plus de foutre en l'air leurs prochains, les gamins mis en scène sont caractérisés par une image iconique, les rendant instantanément mythique : le jeune soldat, la starlette, la pyromane, la bonne sœur etc. Dès que ce petit groupe trouve le chalet où réside une compilation d'adulte à baffer (vous emmerdez pas, les mômes s'en chargent), le film s'envole et enchaine les séquences barrées ou flippantes. La dimension sexuelle n'est même pas évacuée, elle est sous-entendue dans certains échanges comme entre le gros bébé demeuré et l'ado bonne sœur ou (encore plus dérangeant) entre le jeune playboy et le vieux frustré. Tous ces costard-cravate vont en prendre plein la tronche, même celui qui se veut le sympa du groupe. Vu le budget et son public, le métrage ne se fait pas suer pour pondre une fin satisfaisante et termine le récit par un dernier plan aussi zinzin que glaçant. En complément idéal avec le génial (mais bien mieux fignolé) Attention, les enfants regardent de Serge Leroy.
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TOURIST TRAP (David Schmoeller, 1979) découverte

Production Charles Band donc pas de beurre dans les épinards et slasher pris entre deux feux, celui de l'origine (le carton d'Halloween de Carpenter en 78) et celui de l'industrialisation du genre (Friday the 13th de Sean S. Cunningham en 80). Le film de Schmoeller ne regarde ni vers l'un ni vers l'autre mais du coté du redneck movie et en premier lieu The Texas Chainsaw Massacre. Tourist Trap emprunte un certain nombre d'éléments au film de Hooper, de l'arrière boutique aux citadins demeurés en passant par le masque de Leatherface quasiment reproduit via un masque de cire. Si le film gagne du coté de son ambiance poussiéreuse et décadente, il le perd en nervosité. Schmoeller n'est pas homme à regarder sa montre et traine un peu les pieds dans l'installation de son intrigue et dans les agissements de son psychopathe. Le budget minime se fait ressentir quand l'affreux personnage du tueur se met au boulot, le jeu des comédiens et le découpage manquent de force. De l'acné de série B, malheureux et plombant l'efficacité de la bestiole mais les crocs sont incisés et le portrait de l'Amérique rural bien craspec à souhait. L'idée de génie est d'avoir planté l'action chez un collectionneur de statues de cire type Musée Grévin. Outre leur aspect flippant, le réalisateur s'amuse entre deux plans de coupe à intervertir les êtres de cire et de véritables figurants, accentuant le malaise de l'héroïne et du spectateur. L'idée des mannequins donnera d'ailleurs au producteur et au réalisateur l'idée des Puppet Masters et ses 47 suites. Pour en revenir à nos cul-terreux fétichistes, notons un nombre incalculables de clins d'œil à Hitchcock (devinez quel film) aussi jouissifs que dommages (car spoile le twist du film au bout de dix minutes). Quand la cinéphilie est un caillou dans un chaussure. Pas hardcore ni stressant, Tourist Trap n'en demeure pas moins une curiosité intéressante. Une série B typée 70's, aussi fauchée que sale en dessous des bras, comme une vision rurale de Crawspace du même réalisateur où Klaus Kinski jouait un dingo dans un appart de New-York.
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The incredible melting man (1977)

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The incredible melting man (1977)
William Sachs
Le monstre qui vient de l'espace
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De retour d'une mission sur Saturne, Steve West est hospitalisé dans une centre de l'armée. Il semble atteint d'une maladie qui fait littéralement fondre ses chairs et le rend cannibale. Echappé du centre il va errer dans la région en quête de chair fraiche semblant devenir plus fort à mesure que sa décomposition avance. Le Dr Ted Nelson et le Général Perry partent à sa recherche afin de limiter les dégâts et comprendre ce qui se passe dans son organisme.

Production relativement typique de l'époque et de AIP, Le monstre qui vient de l'espace ne brille pas par l'originalité de son scénario qui par certains points rappelle Frankenstein (Steve n'est-il pas fort opportunément appelé Frankenstein par une petite fille lors d'une scène du film ?), mais se laisse suivre sans trop d'ennui. L'interprétation solide notamment de Burr DeBenning (figure bien connue des séries des seventies eighties - les cinéphiles de ma génération le reconnaitront) et les effets spéciaux de Rick Baker font beaucoup dans la relative réussite du film. L'évolution finale de Steve étant à mon sens particulièrement réussie. Dommage que le film hésite par moments dans le ton qu'il doit prendre, s'essayant vaguement et vainement à l'humour (la laborieuse scène de la belle-mère de Ted) là où un traitement plus premier degré ou alors totalement loufoque (mais ça aurait été un autre film) auraient été plus appropriés. Réussie sur certains passages bien que peu originale, la musique n'aide pas non plus. Rappelant souvent les thèmes de séries TV des seventies justement (ce qui n'est pas spécialement un mal), pillant littéralement presque le thème de Rocky lors d'une courte scène, elle emprunte des chemins déroutants et inappropriés là encore notamment par exemple dans la scène avec les enfants, désamorçant ainsi toute tension. Pour les amateurs de gore old school et de film d'horrur, c'est un bon petit film.
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NIGHT SCHOOL (Ken Hughes, 1981) découverte

Série B, profession slasher, lancée après les cartons du duo Halloween - Friday the 13th, on connait l'histoire. Le (dernier) film de Ken Hughes se veut plus urbain, plus brutal que les films de ses camarades, avec un cadre anti-sexy comme la ville grisouille de Boston. En cela, Night School se rapproche autant du genre slasher que celui du giallo , celui de titres tardifs comme Torso ou Una Magnum Special per Tony Saitta (on notera d'ailleurs que le tueur motard apparait aussi dans Nude per l'assassino) mais dépouillé de tout baroque ou d'une sexualité trop poussée. Qu'on se rassure, la fesse n'est pas interdite de séjour mais elle est mise en scène avec un peu plus de retenu que chez les italiens. Hughes est anglais, et si le bas ventre n'est jamais véritablement exposé, les pulsions de mort sont elles au cœur du film. Intro fulgurante et efficace, une demoiselle s'amuse sur une manège rouillée, un personnage de cuire et casqué apparait, une coupe (au montage comme à l'écran) et le film peut commencer. Un film qui prend son temps, qui n’hésite pas à installer une scène là où le genre vise habituellement l'efficacité pour l'efficacité. Un soin apporté aux scènes dites de transition comme aux scènes de meurtres, toutes inventives visuellement (les murs blancs d'un vestiaire, un meurtre hors champ où seule une porte close est filmée) ou au son (la rouille d'un manège, la combinaison douche-sonnerie). Hughes va jusqu'à travailler l'humour macabre comme dans cette scène géniale où dans un temps étiré, le spectateur se demande où se trouve la tête de la serveuse. Quelques incohérence, une poursuite finale inutile, des comédiens pas tous de qualité mais un petit quelque chose rendant le métrage savoureux. Les dernières scènes cultivent un sentiment étrange et pas désagréable, l'élite intellectuelle continue de vivre le sang sur les mains, les classes les plus pauvres restent les plus soupçonnées (voir le sort du voyeur) et les flics prolos se marrent comme des otaries alors que l’enquête au vu décimer des innocentes et un coupable incertain. Grey is grey.
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