John Huston (1906-1987)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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bruce randylan
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Re: John Huston (1906-1987)

Message par bruce randylan »

Pourquoi je ne suis pas surpris ?
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Jack Carter
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Re: John Huston (1906-1987)

Message par Jack Carter »

bruce randylan a écrit :Les insurgés (We were strangers - 1948)

A Cuba, en 1933, des révolutionnaires désirent planifier un attentat qui assassinerait d'un seul coup le dictateur en place et ses hommes d'état. On trouve parmi eux une jeune femme dont le frère vient d'être assassiner par la police secrète.

Un film injustement méconnu (et invisible) de John Huston qui mérite pourtant une très bonne place dans sa première période. :)
il existe pourtant un Z1 avec stf et le film est passé sur classic ou TCM il y a quelques années...une bonne idée de visionnage, tiens :idea:
bruce randylan a écrit :

Plus rapidement, j'ai aussi pu découvrir l'excellent Malin (1979) au scénario très audacieux et courageux, porté en plus par une mise en scène qui ne cherche à aucun moment à accentuer ce climat très particulier où la une société américaine en totale perte de repère est prête à accepter n'importe quel prophète de pacotille. Avec un humour à froid très atypique, on est constamment déstabilisé par cette folie normalisée. Vraiment très riche et brillant.
:D
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The Life and Death of Colonel Blimp (Michael Powell & Emeric Pressburger, 1943)
bruce randylan
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Re: John Huston (1906-1987)

Message par bruce randylan »

Jack Carter a écrit :
bruce randylan a écrit :Les insurgés (We were strangers - 1948)

A Cuba, en 1933, des révolutionnaires désirent planifier un attentat qui assassinerait d'un seul coup le dictateur en place et ses hommes d'état. On trouve parmi eux une jeune femme dont le frère vient d'être assassiner par la police secrète.

Un film injustement méconnu (et invisible) de John Huston qui mérite pourtant une très bonne place dans sa première période. :)
existe pourtant un Z1 avec stf et le film est passé sur classic ou TCM il y a quelques années...une bonne idée de visionnage, tiens
J'aurais dû préciser en France. :wink:

En tout cas, il n'est pas passé sur ces chaînes du câble depuis que j'y suis abonné (6 ans il me semble)
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Jack Carter
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Re: John Huston (1906-1987)

Message par Jack Carter »

bruce randylan a écrit :
Jack Carter a écrit :existe pourtant un Z1 avec stf et le film est passé sur classic ou TCM il y a quelques années...une bonne idée de visionnage, tiens
J'aurais dû préciser en France. :wink:

En tout cas, il n'est pas passé sur ces chaînes du câble depuis que j'y suis abonné (6 ans il me semble)
il a du passer il y a 7 ou 8 ans alors :mrgreen:
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bruce randylan
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Re: John Huston (1906-1987)

Message par bruce randylan »

Davey des grands chemin (Sinful Davey - 1969)

Autre Huston assez méconnu et rare, Sinful Davey fait partie des films plus décontractés et légers de son auteur. Elle adapte très librement l'autobiographie d'un brigand écossais du 19ème siècle : Davey Haggart. Ces libertés prises ne semblent absolument pas une trahisons puisque Haggart a l'air d'avoir fortement romancé son existence en inventant de nombreuses péripéties. De plus le cinéaste, qui n'est pas au scénario, inscrit le film dans ses thématiques habituels avec ce portrait d'un voleur qui cherche à égaler les exploits de son "père" mais connaît souvent l'échec malgré ses indéniables débrouillardise et sa ruse.

Très joliment photographié en scope et bénéficiant de majestueux paysages irlandais (et non écossais ; autre liberté prise :mrgreen: ), ce film est une charmante récréation savoureuse, rigolarde et malicieuse où tout est prétexte à la légèreté : libertinage, apologie de l'immoralité et ironie constante. Même le Duc dépouillé prend la défense de son cambrioleur et la bigote amoureuse de Davey se laissera aller à quelques délits sur la fin.
Tout en étant parfaitement mineur, on sent un plaisir évident ce film chaleureux où toute violence est évacuée (aucun mort) pour ne garder qu'une insouciance bienvenue. De quoi pardonner une narration un peu maladroite qui semble s'expliquer par un remontage du producteur après une première projection catastrophique et un départ de Huston qui ne voulait pas retoucher la copie.
A redécouvrir d'autant qu'il annonce le ton et l'approche de Juge et hors-la-loi qui possède plus de rigueur et un traitement plus original (malgré un dernier acte assez raté je trouve quand on se recentre sur la fille de Newman).

Sinon, Phobia mérite bien son exécrable réputation. Les 10 premières minutes font un peu illusion avec un petit côté psyché avant de sombrer dans une intrigue aussi palpitante qu'un proto Hollywood night.
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Re: John Huston (1906-1987)

Message par Alexandre Angel »

bruce randylan a écrit :Sinon, Phobia mérite bien son exécrable réputation.
Toujours pas vu..
Dans la famille des plaisirs coupables, je confesse une tendresse pour l'inénarrable Escape to Victory (aVé le V comme Victoire). Le thème de Bill Conti peut suffire à me mettre d'entrain au réveil. Le match final n'est pas dénué de panache. Surtout ne pas détailler les figurants qui envahissent le terrain, à la toute fin, sous peine d'infarctus : l'action se situant en 44, on voit des k-ways, des jeans et des baskets! Pas de pitié..
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Re: John Huston (1906-1987)

Message par Kevin95 »

bruce randylan a écrit :Sinon, Phobia mérite bien son exécrable réputation.
J'ai aimé... :oops:

J'y reviens plus tard.
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Re: John Huston (1906-1987)

Message par Alexandre Angel »

Kevin95 a écrit :
bruce randylan a écrit :Sinon, Phobia mérite bien son exécrable réputation.
J'ai aimé... :oops:

J'y reviens plus tard.
J'ai hâte de lire ça! :D
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Re: John Huston (1906-1987)

Message par Kevin95 »

Faut pas, je vais encore brasser du vent et passer pour le ravi de la crèche. :mrgreen:
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Re: John Huston (1906-1987)

Message par Alexandre Angel »

J'ai moi-même un côté "ravi de la crèche" totalement assumé donc z'y vas :mrgreen:
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Re: John Huston (1906-1987)

Message par manuma »

Je rêve de le voir, ce Phobia ! (alors même que je n'ai toujours pas vu Le Trésor de la Sierra Madre :oops: )
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Re: John Huston (1906-1987)

Message par bruce randylan »

perso je l'ai vu sur dailymotion :fiou:
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Re: John Huston (1906-1987)

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PHOBIA - John Huston (1980) découverte

L'anecdote est savoureuse. Une jeune journaliste anglaise sur le plateau de Phobia est autorisée à interviewer Huston, à la fin d'une série de questions insignifiantes, la demoiselle assène le coup de grâce avec la question bateau par excellence : "monsieur Huston, de toute votre carrière, quel est votre film préféré ?". Le vieux maitre dégaine une réponse tout aussi bateau du genre "vous savez, ce sont tous comme mes enfants, je les aime chacun à leur manière bla bla bla bla". Le jeunette n'en démord pas et lui demande "mais quel est votre pire film" "celui que je tourne" répond Huston. Un film mineur du réalisateur, tout le monde le dit y compris Huston donc. Si Phobia ressortait en salles, ce serait marqué sur l'affiche. Le pire film d'Huston pour ceux qui ne font pas dans le détail. Dire que j'y allais à reculons était donc un doux euphémisme. Sans crier au chef d’œuvre incompris, Phobia est pourtant bien une bonne surprise. Beaucoup de choses ratées mais en même temps une atmosphère prenante, une grosse poignée de séquences marquantes et une tristesse palpable, touchante. Les désaxés sont dans l'ADN du cinéma de Huston et on sent bien que le réalisateur (quoi qu'il en dise) aime ses personnages de fou, les filme avec dignité et empathie. Finalement, c'est dans sa part thriller que le film pèche. La poursuite en bagnole est inutile quant au jeu du whodunit, il peine à passionner plus que ça. Pour tout le reste, il y a John Huston, son gout pour les paumés, les victimes, les traumas. Les scènes dans la machine à angoisses sont stupéfiantes et en un temps record, il réussit à nous rendre émouvant des personnages de troisième plan comme cette jeune fille tétanisée à l'idée du viol, ce grand noir qui redevient môme face à un serpent ou encore cet homme atteint de vertige. Que Paul Michael Glaser soit ballot importe peu, seul compte la grisaille de la photo, la mélancolie de la musique, les morts tragiques et l’esthétisation des peurs. Phobia, film mineur je vous le concède, mais certainement pas méprisable.
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Re: John Huston (1906-1987)

Message par Alexandre Angel »

Kevin95 a écrit :Image

PHOBIA - John Huston (1980) découverte

L'anecdote est savoureuse. Une jeune journaliste anglaise sur le plateau de Phobia est autorisée à interviewer Huston, à la fin d'une série de questions insignifiantes, la demoiselle assène le coup de grâce avec la question bateau par excellence : "monsieur Huston, de toute votre carrière, quel est votre film préféré ?". Le vieux maitre dégaine une réponse tout aussi bateau du genre "vous savez, ce sont tous comme mes enfants, je les aime chacun à leur manière bla bla bla bla". Le jeunette n'en démord pas et lui demande "mais quel est votre pire film" "celui que je tourne" répond Huston. Un film mineur du réalisateur, tout le monde le dit y compris Huston donc. Si Phobia ressortait en salles, ce serait marqué sur l'affiche. Le pire film d'Huston pour ceux qui ne font pas dans le détail. Dire que j'y allais à reculons était donc un doux euphémisme. Sans crier au chef d’œuvre incompris, Phobia est pourtant bien une bonne surprise. Beaucoup de choses ratées mais en même temps une atmosphère prenante, une grosse poignée de séquences marquantes et une tristesse palpable, touchante. Les désaxés sont dans l'ADN du cinéma de Huston et on sent bien que le réalisateur (quoi qu'il en dise) aime ses personnages de fou, les filme avec dignité et empathie. Finalement, c'est dans sa part thriller que le film pèche. La poursuite en bagnole est inutile quant au jeu du whodunit, il peine à passionner plus que ça. Pour tout le reste, il y a John Huston, son gout pour les paumés, les victimes, les traumas. Les scènes dans la machine à angoisses sont stupéfiantes et en un temps record, il réussit à nous rendre émouvant des personnages de troisième plan comme cette jeune fille tétanisée à l'idée du viol, ce grand noir qui redevient môme face à un serpent ou encore cet homme atteint de vertige. Que Paul Michael Glaser soit ballot importe peu, seul compte la grisaille de la photo, la mélancolie de la musique, les morts tragiques et l’esthétisation des peurs. Phobia, film mineur je vous le concède, mais certainement pas méprisable.
Merci pour ce collector :D !
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Re: John Huston (1906-1987)

Message par O'Malley »

Kevin95 a écrit :
PHOBIA - John Huston (1980) découverte

L'anecdote est savoureuse. Une jeune journaliste anglaise sur le plateau de Phobia est autorisée à interviewer Huston, à la fin d'une série de questions insignifiantes, la demoiselle assène le coup de grâce avec la question bateau par excellence : "monsieur Huston, de toute votre carrière, quel est votre film préféré ?". Le vieux maitre dégaine une réponse tout aussi bateau du genre "vous savez, ce sont tous comme mes enfants, je les aime chacun à leur manière bla bla bla bla". Le jeunette n'en démord pas et lui demande "mais quel est votre pire film" "celui que je tourne" répond Huston. Un film mineur du réalisateur, tout le monde le dit y compris Huston donc. Si Phobia ressortait en salles, ce serait marqué sur l'affiche. Le pire film d'Huston pour ceux qui ne font pas dans le détail. Dire que j'y allais à reculons était donc un doux euphémisme. Sans crier au chef d’œuvre incompris, Phobia est pourtant bien une bonne surprise. Beaucoup de choses ratées mais en même temps une atmosphère prenante, une grosse poignée de séquences marquantes et une tristesse palpable, touchante. Les désaxés sont dans l'ADN du cinéma de Huston et on sent bien que le réalisateur (quoi qu'il en dise) aime ses personnages de fou, les filme avec dignité et empathie. Finalement, c'est dans sa part thriller que le film pèche. La poursuite en bagnole est inutile quant au jeu du whodunit, il peine à passionner plus que ça. Pour tout le reste, il y a John Huston, son gout pour les paumés, les victimes, les traumas. Les scènes dans la machine à angoisses sont stupéfiantes et en un temps record, il réussit à nous rendre émouvant des personnages de troisième plan comme cette jeune fille tétanisée à l'idée du viol, ce grand noir qui redevient môme face à un serpent ou encore cet homme atteint de vertige. Que Paul Michael Glaser soit ballot importe peu, seul compte la grisaille de la photo, la mélancolie de la musique, les morts tragiques et l’esthétisation des peurs. Phobia, film mineur je vous le concède, mais certainement pas méprisable.
Vu au début des années 90 en VHS de location et ton avis correspond à peu près au souvenir que j'en ai: un bon petit thriller qui remplit assez correctement son boulot. Certes, venant de Huston, c'est anodin mais il me semble aussi que c'est loin d'être mauvais (tout comme A nous la victoire, film sympathique...).

A y réflechir, pour le moment (j'ai du voir les deux tiers de sa filmo), je n'ai pas vu de mauvais Huston (juste que je n'ai pas accroché à Fat City ou au Malin, sans pour autant dire qu'ils sont mauvais, juste boiteux...)
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