William Castle (1914-1977)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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filip
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William Castle (1914-1977)

Message par filip »

Début de l'hommage à William Castle fin juin à la CF.
Beaucoup de films rares: les séries policières Columbia, les films d'aventures des années 50 , les classiques du fantastique pour finir. Attention, certains titres ne sont projetés qu'une fois.
Lord Henry
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Re: William Castle

Message par Lord Henry »

Je dois dire que ce que j'ai vu de lui est loin de m'avoir convaincu. A l'exception, peut-être, d'un polar programmé sur le câble voilà quelques années.
Dernière modification par Lord Henry le 9 mai 10, 19:26, modifié 1 fois.
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hellrick
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Re: William Castle

Message par hellrick »

J'ai malheureusement raté une semblable rétro à Bruxelles voici quelques mois où les gimmicks originaux étaient reproduits durant la projection, ce qui devait rendre le tout bien plus intéressant et mémorables :D
Critiques ciné bis http://bis.cinemaland.net et asiatiques http://asia.cinemaland.net

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filip
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Re: William Castle

Message par filip »

Début de l' hommage à Castle le 19 juin par une séance spéciale avec attractions: certainement les fameux gimmicks.

Films à ne pas rater selon moi:
The Whistler (1944), adapté d'une célèbre série radio.
When Strangers Marry (1944), un des premiers films de Robert Mitchum.
She's a Soldier,Too (1944), série B Columbia très rare.
Just Before Dawn (1946), série Crime Doctor.
Johnny Stool Pigeon (1949) film noir avec Dan Duryea.
Hollywood Story (1951), meurtre dans le milieu du cinéma.
The Fat Man (1951), d'après Hammett.
Macabre (1958), son 1er film d'horreur.
The Tingler (1959) shocker avec Vincent Price.
13 Ghosts (1960), avec les lunettes pour voir les esprits.
Homicidal (1961), surnommé abusivement le "Psycho" du pauvre, pour moi le chef-d'oeuvre de Castle.
Mr. Sardonicus (1961), d'après Ray Russell.
Straight-Jacket (1964) shocker avec un script de Robert Bloch.
I Saw What You Did (1965), avec Joan Crawford.

Voir le site de la CF pour les dates de projections.

Signalons pour finir qu'il a produit "Lady from Shanghai" d'Orson Welles et "Rosemary's Baby" de Polansky
et qu'il a écrit un livre de souvenirs très intéressant sous le titre "Step right up! I'm Gonna Scare the Pants Off America:
Memoirs of a B-Movie mogul" non traduit en France à ma connaissance.
Dernière curiosité, il a tourné son dernier film avec le mime Marceau "Shanks"en 1974.
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Re: William Castle

Message par Ballin Mundson »

Strait Jacket est très rigolo!

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Je recycle ce que j'ai écrit ailleurs :

Malgré l'esthétique serie TV années 60, le dénouement trés prévisible, et l'épilogue explicatif un peu lourdingue, ce film est vraiment fascinant!
C'est du grand guignol qui n'a d'autre but que le fun, comme en témoigne le générique de fin hilarant. Clairement, le but, n'est pas ici de faire dans la dentelle et la subtilité.

Les productions values sont un peu cheap, mais Joan Crawford est un effet spécial à elle toute seule, qui écrase tout sur son passage.
Malgré ses 60 ans, elle commence par interpréter gaillardement une fille de 29 ans ( :uhuh: ), puis une femme de 49 ans. Péruquée comme mildred pierce, elle semble s'amuser comme une petite folle à plagier ses rôles de vamp des années 40 (:shock: l'allumage d'allumette sur 33T !!) et manie la hache avec une conviction et un entrain réjouissants!

Par ailleurs, les vrais fans remarqueront la scène tournée autour d'un pack de pepsi posé, négligemment ( :lol: ), en plein milieu de l'écran. (a ce propos les bonus nous apprennent que le rôle du docteur est tenu par le n°2 de Pepsi)
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Re: William Castle (1914-1977)

Message par nobody smith »

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Premier film de William Castle que je vois. Je craignais le pire du fait d’une découverte à sec, sans les fameuses attractions égaillant les projections au cinéma. De manière assez surprenante, j’ai trouvé que l’expérience passait assez bien. Bon certes l’ambiance inhérent à une expérience en salle manque mais la nuit de tous les mystères joue assez lui-même sur son lien avec le public pour être attachant. Tout ceci tient principalement grâce au personnage de Vincent Price. Outre le charisme suave de l’acteur, ce personnage de manipulateur invite surtout le spectateur à la complicité. Ses dialogues où il expose ses plans poussent à prendre avec malice le spectacle assez grand-guignol (sans être vraiment festif) que Castle nous concocte. Heureusement cela dit car cette distance évite de juger trop durement des effets d’attractions de fêtes foraines quelques peu ridicules. La découverte m’a rendu curieux de revoir le remake réalisé par William Malone. En dépit d’un souvenir pas forcément glorieux (je me rappelle notamment d’un final complètement raté), il m’apparaît que cette nouvelle version s'affirmait tout autant comme une relecture d’une intrigue guère intéressante que que comme un hommage à l’“art” de Castle.
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Re: William Castle (1914-1977)

Message par bruce randylan »

Tiens, j'en profite pour remettre le lien vers un autre topic où j'avais posté mes compte-rendus de la rétro William Castle
http://www.dvdclassik.com/forum/viewtop ... 3#p1877493

Undertow (1949)

Un repris de justice retourne dans la ville où vit sa fiancée. Mais sur place, il est kidnappé, passé à tabac et quand il se réveille on lui impute un assassinat. Il va devoir s'innocenter par ses propres moyens.

Très sympa ce petit polar réalisé avec application par Castle. Le scénario est plutôt ficelé et surtout plutôt cohérent pour une fois. Il subsiste évidement des facilités (il y a forcément une jeune femme qui va l'aider dans sa mission ; le garagiste black cherchant à venger son patron) mais dans l'ensemble le scénario ne triche pas trop et ne tombe pas dans une trame linéaire. La façon dont l'ami flic du héros retrouve les vrais coupables doit par exemple tout à un vrai travail de policier et pas à des raccourcis malhonnêtes.
Et puis la réalisation est plutôt solide avec un tournage à 80% en extérieur bien éclairé (et quelques transparences assez réussis - bien mieux que chez Hitchock :mrgreen: ). Il y a très séquences stimulantes et visuellement bien foutues (la traque entre Brady et les policiers autour d'une usine industriels ; la séquence où il est drogué ; le travelling dans le couloir vers la fin).

Le casting n'est par contre pas le point fort avec des acteurs qui manquent de présence (sans être mauvais - quelque part ça renforce l'aspect un peu réaliste du déroulement du scénario). A noter Rock Hudson dans sa première apparition créditée au générique sous le nom Roc Hudson (on doit le voir 1 minutes).

Contrairement à Christophe Gans qui a trouvé qu'il s'agissait du pire film de cette rétro (a-t-il vu for you I die ?) le qualifiant de "navet irregardable", j'ai pris vraiment beaucoup de plaisir dans cette petite série B prenante, sans temps mort et fait avec modestie mais un savoir-faire agréable.
"celui qui n'est pas occupé à naître est occupé à mourir"
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Re: William Castle (1914-1977)

Message par Lord Henry »

Pour le plaisir:

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Jeremy Fox
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Re: William Castle (1914-1977)

Message par Jeremy Fox »

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Battle of Rogue River (1954) de Wiliam Castle
COLUMBIA


Avec George Montgomery, Richard Denning, Martha Hyer, John Crawford, Emery Parnell
Scénario : Douglas Heyes
Musique : George Duning & Mischa Bakaleinikoff
Photographie : Henry Freulich (Technicolor)
Un film produit par Sam Katzman pour la Columbia


Sortie USA : 01 mars 1954

Depuis 1943, William Castle avait déjà tourné plusieurs dizaines de films avant d’en arriver à ce Battle of Rogue River. Il réalisera neuf autres westerns mais il est peu probable que nous les croisions sur le bord de notre route car pour la plupart ces films demeurent toujours inédits en France. Cependant, je ne pense pas que nous loupions grand-chose non plus, aucun de ses westerns n’ayant une réputation digne de ce nom, le cinéaste étant plus apprécié par les amateurs de films fantastiques et d’horreur que par les aficionados du genre qui nous préoccupe ici. Le réalisateur était d'ailleurs dans l'ensemble plus doué à priori pour le marketing que pour la pure mise en scène.

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Dans son autobiographie, William Castle racontait que c'était en voyant les files d'attente devant les cinémas pour voir Les Diaboliques de H.G. Clouzot qu'il eut l'idée de réaliser des films d'angoisse ou d'horreur pour empocher le pactole. Car il ne s'est jamais caché les avoir tourné par pure opportunisme commercial. C'était même devenu un roi du 'teaser' : il imagina une police d'assurance qui garantissait un capital pour la famille en cas de décès par épouvante à la vision d'un de ses films ; il fit installer des fauteuils à vibrations électriques pour la diffusion de The Tingler (Le désosseur) ; pour La Nuit de tous les mystères (House on Haunted Hill), son film le plus célèbre, il accrocha des squelettes en plastique au plafond des salles qui le projetaient, qu'il faisait fondre sur les spectateurs au moment où les personnages de son film subissaient ce même genre d'attaques... Bref, il fut durant les années 60 un réalisateur culte pour les fans d'épouvante bon marché. Pour en revenir à Battle of Rogue River, même si son esthétique fait assez 'cheap' et s'il ne casse pas trois pattes à un canard notamment à cause de sa mise en scène calamiteuse, il peut facilement faire passer un agréable moment pour d'autres raisons d'autant que sa durée n'excède pas les 68 minutes.

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1850 en Oregon. Alors que beaucoup de tribus indiennes sont envoyées dans les réserves, celle de la Rogue River Valley, menée par le vaillant Chief Mike (Michael Granger), résiste encore, remportant victoire sur victoire aux dépens des Tuniques Bleues. Le Major Wallish ne sachant plus comment reprendre le dessus malgré l'aide des volontaires du trappeur Stacey Wyatt (Richard Denning), l'intransigeant Major Frank Archer (George Montgomery) est envoyé sur place avec un régiment et un canon afin de remplacer Wallish et de renforcer le petit fortin qui doit faire face au soulèvement grandissant des indiens, ces derniers luttant avec raison pour ne pas se voir évincés de la région. A son arrivée sur place, Archer constate que le laxisme a envahi la place et décide d'y remettre bon ordre au risque de se faire mal voir par une majorité y compris par la charmante et vivace fille du sergent McClain, Brett (Martha Hyer). Il tente également de trouver une solution pacifique à la menace indienne, ce qui n'est pas du goût de tout le monde. En effet, certains hommes d'affaires véreux font tout pour maintenir cette guerre pour ne pas que le territoire de l'Oregon devienne un état sous tutelle des USA et ainsi pouvoir continuer à prospérer sans lois édictées à leur encontre...

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Les principales raisons qui peuvent transformer ce western fauché en un agréable passe temps lors d'une après midi pluvieuse sont les qualités d'écriture de Douglas Heyes ainsi que les trois comédiens principaux. Car comme nous le disions ci-avant, il ne faut pas compter sur une quelconque idée de mise en scène ni s'amuser à rechercher la beauté d'un plan ; plastiquement, c'est très pauvre. Avec un budget aussi serré, William Castle aurait d'ailleurs mieux fait de ne pas tourner de scènes d'actions qui ressemblent plus ici à des bagarres de cour de récré (d'autant que les cascadeurs ne semblent guère aguerris) qu'à des séquences guerrières. Les premières minutes du film laissaient d'ailleurs augurer du pire. Sur des images tirées d'un autre western (Warpath de Byron Haskin il me semble), le pré-générique se déroulait sur fond d'une voix off annonçant une sempiternelle histoire de conflit soldats-indiens ; et quant il nous est enfin donné l'occasion de voir ces derniers, c'est le fou rire qui manque de peu de s'emparer de nous alors que la situation sérieuse ne s'y prêtait guère. Il faut dire que nous n'avions encore jamais eu l'occasion de voir des indiens aussi peu 'authentiques' d'autant que leur chef est prénommé Mike et que l'acteur qui l'interprète ressemble autant à un indien qu'Alan Ladd à un joueur de football américain. Il semble alors que les quelques 68 minutes risquent d'être un calvaire ; mais dès l'arrivée de George Montgomery au fort, on pousse un soupir de soulagement et le film restera assez plaisant tout du long.

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Car, pour son premier et l'un de ses rares scénarios pour le cinéma, Douglas Heyes, sans rien révolutionner, nous démontre de bonnes qualités d'écriture : son script est carré, maniant très bien l'ellipse, et ses dialogues nous procurent pas mal de punchlines bien senties. Et puis, son histoire est finalement assez captivante ; un film pro-indien pas aussi bête qu'on aurait pu l'imaginer au vu des premières séquences et un coup de théâtre à mi-course que personne n'avait vu venir ni n'aurait pu prévoir (sauf ceux qui auront bien fait attention à l'affiche qui en dit bien trop long, plus que n'importe quel spoiler), qui est non seulement surprenant mais également basé sur des faits historiques pas inintéressants : à savoir que certains ont fait en sorte de laisser perdurer la guerre entre l'armée et les indiens pour ne pas que le territoire qu'ils se partageaient se constitue en un état, auquel cas, ils n'auraient probablement pas eu le droit de continuer à pressuriser la contrée et à en tirer autant de profits. Il s'agissait d'hommes d'affaires, d'hommes politiques, de grands propriétaires et de commerçants étant bien aises de ne pas avoir de loi pour les contrôler. Les personnages principaux sont également plutôt bien croqués, que ce soit l'officier dur à cuire, cassant et intransigeant, refusant que des liens d'amitié s'installent au sein de sa troupe ("Il me faut des soldats, pas des amis"), imposant à ses hommes une discipline de fer ; le 'trappeur-éclaireur' bon enfant mais pour de mauvaises raisons (vu que vous avez malheureusement jeté un œil sur l'affiche, ce n'est désormais plus un secret) ; ou enfin la fille du sergent au caractère bien trempé qui ne s'en laisse compter par personne, ce qui n'empêche pas les deux principaux protagonistes de tourner autour.

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Dans ces rôles respectifs, un George Montgomery qui ne manque pas de charisme, un plutôt bon Richard Denning (le futur gouverneur d'Hawaii dans une célèbre série célèbre s'y déroulant) et enfin la charmante Martha Hayer que l'on avait déjà pu voir dans Roughsod de Mark Robson. Grâce à eux et à une histoire bien charpentée, on peut passer un agréable moment devant ce petit western de série sinon sans grande originalité et pas très bien réalisé. A noter une description tout à fait décente des indiens malgré le fait qu'ils soient interprétés par des blancs très mal grimés et, s'ils ne le savaient pas, les férus d'histoire apprendront l'année de l'entrée du territoire de l'Oregon en tant qu'état des USA une fois que les problèmes avec les indiens ont été réglés : 1859.

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Vu à partir d'un enregistrement sur TCM correct et en VOST
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Re: William Castle (1914-1977)

Message par AtCloseRange »

Homicidal (1961)
Je crois bien que c'est mon premier Castle (ça doit être la révision récente de Panique à Florida Beah qui m'a poussé à le voir).
J'ai plutôt passé un bon moment devant cette variation autour de Psychose.
Le problème, c'est que l'"astuce" du film, je l'ai comprise au bout de 2 secondes. Le fait qu'il y ait eu 50 ans de cinéma depuis a sans doute rendu ça assez évident mais peut-être qu'à l'époque, on pouvait se laisser prendre.
Mais bon, ça n'en reste pas moins plaisant. J'ai bien aimé le gimmick de l'horloge à la fin, fin qui est d'ailleurs assez flippante (
Spoiler (cliquez pour afficher)
la femme en fauteil roulant décapitée
) même si on a déjà tout deviné.
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Re: William Castle (1914-1977)

Message par Flol »

Je te conseille de regarder le fameux House on Haunted Hill, plutôt très fun. Et en plus, y a Vincent Price.
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Re: William Castle (1914-1977)

Message par Geoffrey Firmin »

Quelqu'un connait ce titre ?

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Re: William Castle (1914-1977)

Message par kiemavel »

Geoffrey Firmin a écrit :Quelqu'un connait ce titre ?
On voit qu'il y a eu du ménage de fait parmi les amateurs de westerns car celui ci n'est pas si rare, ou alors :idea: ils sont tous victimes d'un phénomène dont Castle était le grand spécialiste, "le trouillomètre à zéro". Moi, j'm'en fous, même pas peur.

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Pete Carver et la bande dirigée par son père attaque un train, et après avoir tué les conducteurs et fait sauter un wagon, ils s'emparent des fonds de la Wells Fargo. Poursuivis par le shérif et ses adjoints, ils se refugient dans une grotte dans laquelle Pete jouait enfant. L'or est vite dissimulé mais tous les hommes sont abattus les uns après les autres à l'exception du jeune Pete qui refuse de divulguer l'endroit ou est caché le magot. Il est donc condamné à 15 ans de prison. A sa sortie, il retourne vivre dans une ville située à proximité des grottes et y recommence sa vie recevant la bienveillance des commerçants qui lui accordent un crédit semble t'il illimité qui lui permet de venir en aide à la propriétaire du journal local, en grande difficulté financière depuis la disparition de son mari. Tout le monde n'est pas si bienveillant, il est aussi sous la menace de l'homme d'affaire le plus puissant de la ville et de ses hommes et surveillé de près par l'enquêteur de la Wells Fargo qui n'a pas abandonné l'idée de récupérer l'argent volé ...

Comme dans la plupart des films de Castle que j'ai vu, il exploite parfois de bonnes idées mais dans un scénario maladroit et pas très bien exploité par la mise en scène. Ce type ne manquait pas d'idées, le problème était de les intégrer à des intrigues cohérentes et de les mettre en scène avec maitrise. Or, même dans ses westerns la régularité dans l'effort était loin d'être la qualité première de Castle mais des moments épars dans ses films sont très insolites :

Pete alors qu'il n'est encore qu'un adolescent est violemment tabassé et frappé au visage par le shérif. Pendant toute la scène, on ne voit que les jambes du gosse qui s'agite, et les sons des coups qui pleuvent et du gamin qui geint, le reste du corps étant dissimulé derrière une concrétion. Plus tard, alors qu'ils doivent se retrouver sur la place de la ville, l'enquêteur de la Wells Fargo et Pete observeront des enfants qui joueront puis se battront en étant l'un, le bandit de la caverne et l'autre le policier de la Wells Fargo…Les 2 véritables personnages en question faisant des pronostics et des commentaires au sujet du duel. Le regard porté sur les commerçants est lui aussi assez ironique car ils sont tous très sympas avec Pete et lui font tous crédit, persuadés de rentrer dans leurs investissements quand il aura récupérer son magot.

Pour le reste l'intrigue est sans surprise. Tous en veulent après le magot même des protagonistes inattendus. Les uns emploieront des méthodes expéditives. "On lui casse la gueule et on lui fait les poches". Il y a d'ailleurs deux bonnes bagarres dans le film. Les autres emploieront des méthodes un peu plus fines. En marge de la recherche du magot convoité, une intrigue sentimentale peu passionnante opposera deux des principaux protagonistes pour conquérir la belle Alexis Smith. Pour l'anecdote, alors qu'elle est censée être fauchée, cette dernière enchaine les défilés de haute couture 1880...et elle est diaboliquement belle la bougresse. Elle est au coeur d'une intrigue secondaire. Son mari a disparu mystérieusement des mois auparavant et les spéculations sur son compte vont bon train...J'accorde un petit bonus pour le bon second rôle tenu par l'un de mes vieux préféré du cinéma B, Edgar Buchanan.

Tourné en partie dans des grottes du Nouveau-mexique. Mais de ce site insolite, Castle ne fait pas grand chose. On les retrouvent à différents moments du récit sans que ce lieu ai stimulé l'imagination du metteur en scène. Je crois que ce film est inédit en France mais il a été sous-titré par une amatrice ! D'autres westerns rares de William Castle, à ma connaissance eux aussi inédits en France ont connu le même (heureux) sorts et les fichiers de st sont trouvables. çà concerne : Fort Ti avec George Montgomery. La terreur des sans lois avec le même. Conquest of Cochise avec John Hodiak et Robert Stack. Enfin, Rendez-vous sur l'amazone, qui n'est pas un "vrai" western, un film commencé d'ailleurs par Boetticher et qu'il avait abandonné, est lui passé sur une ou des chaines de télé françaises.
kiemavel
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Re: William Castle (1914-1977)

Message par kiemavel »

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CONQUEST OF COCHISE. 1953
sorti en Belgique sous le titre " La conquête de Cochise" (non ? Si, je jure sur la tête de maman que c'est vrai )

Avec John Hodiak (Cochise), Robert Stack (Le major Tom Burke), Joy Page (Consuelo de Cordova)

Sur le papier, les prémices d'un très bon western, du potentiel donc…mais hélas il est presque totalement gâché par les développements d'un scénario indigent, par des interprètes incompétents et une mise en scène minimaliste. La complexité de la situation politique dans les nouveaux territoires conquis par les USA à l'issus de la guerre contre le Mexique et ses conséquences auraient pu être potentiellement passionnants à suivre et étaient bien présent en germes dans le scénario au travers de personnages qui auraient pu incarner l'instabilité et l'insécurité qui régnaient dans ces territoires au milieu du 19ème siècle. A propos de la situation politique, çà commençait plutôt bien, Castle montre que le désordre et la division régnait dans tous les camps au moment de l'achat Gadsden et des négociations qui ont précédé. On assiste d'ailleurs à une réunion diplomatique entre représentants américains et mexicains et on voit les prémices sérieuses de ce que ce changement de souveraineté pouvait entrainer. L'incertitude généralisée.

Chez les indiens, la division est grande entre les apaches avec à leur tête Cochise -lui-même contesté à l'intérieur de sa tribu- qui veulent faire la paix alors que pour les Comanches de Red Knife il est impensable d'arrêter la lutte. Pour certains mexicains, la perte de ces territoires est très mal vécu et entraine leur exil, alors que d'autres acceptent la prise de pouvoir des américains. Chez les colons aussi la division règne et au milieu de ce désordre, c'est Robert Stack et son détachement de l'armée US qui tentera de calmer tout le monde. Mais c'est compliqué quand autant d'intérêts divergent, quand les alliances de circonstance et les tentatives de manipulation pourront envenimer les conflits…Tout ceci encore une fois pouvait être potentiellement très intéressant mais il aurait fallu :

- Un metteur en scène. Or assez curieusement, on n'a même pas droit à ces quelques bizarreries à la Castle qui font souvent le charme et l'intérêt parfois tout relatif de ses films. Ici, je n'en ai compté aucune à part peut-être si on veut être indulgent, le sadisme de certaines des scènes finales. On doit se satisfaire de 2 attaques indiennes, une au tout début puis une autre bien plus tard, l'attaque d'une hacienda. Elles ne sont pas trop mal filmés même si par moment la mise en scène est d'une grande naïveté. Castle et ses scénaristes nous font aussi le coup de la fraternisation forcée entre ennemis qui donne d'ailleurs de bons résultats. Le séjour de l'aristocrate Mexicaine incarnée par l'obscure Joy Page (que je n'ai vu il me semble nul par ailleurs) dans le camp de Cochise nous donne quelques scènes pleines de bonnes intentions. Ils sont plein de bons sentiments ces discours sur la tolérance nécessaire à l'égard des coutumes de l'autre mais on a du mal à ne pas sourire aux dialogues que cela entraine.

Il manquait aussi :
- Des interprètes compétents. Je ne suis déjà pas fan de Robert Stack ni de John Hodiak mais je crois qu'ils battent des records de médiocrité dans ce film. John Hodiak est nul en Cochise. çà doit être le poids des responsabilités qui lui donne cet air accablé. C'est vrai que diriger une tribu d'apaches, c'est pas de tout repos. Hodiak fait paraitre Chandler génial en comparaison, c'est dire. Plus largement, dans Conquest of Cochise, tous les indiens sont nuls. Les interprètes mais aussi les dialogues qu'on leur donne à défendre. On parlemente beaucoup chez eux mais c'est aussi inutile que les discours de l'ONU, à la fin, ceux qui veulent faire la guerre la font qu'en même. Les autres comédiens ne sont pas mieux, à commencer par Robert Stack qui a juste un peu d'allure mais qui trimbale sa fadeur habituelle (à quelques exceptions près, chez Sirk par exemple). Il a tout de même une ou deux bonnes scènes un peu amusantes. En marge d'une réunion diplomatique, il roule des pelles à une donzelle dans les couloirs alors qu'on l'attend pour une réunion diplomatique et il y a également un peu d'humour dans les dialogues de la première rencontre avec sa possible petite amie mexicaine.

Dernière remarque au sujet du Technicolor. La qualité exceptionnelle de la copie que je connais fait d'autant plus ressortir des couleurs qui sont parmi les plus criardes que j'ai jamais vu. çà ne pose pas trop de problèmes dans les scènes d'extérieur, mais dans les scènes urbaines, on a l'impression que le costumier a eu pour consigne de trouver les vêtements les plus colorés et le manque de travail sur l'image qui est d'une extraordinaire platitude fait parfois ressortir tristement le coté carton patte des décors de ville. Le film a été sous titré par la même amatrice que le précédant, Anne ma chère Anne...
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Re: William Castle (1914-1977)

Message par Tom Peeping »

It's a small world (1950)

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La prolifique carrière du réalisateur producteur William Castle (1914-1977), surtout célébré pour ses films d’exploitation à gimmicks de la fin des années 50 et des années 60, recèle des perles méconnues. Avant de connaître le triomphe avec « The Tingler » (1959), il avait commis une série de séries B Westerns, Noirs et Guerre où les limites budgétaires étaient souvent compensées par un savoir-faire qui les surclassait et où l’aspect mélodramatique pointait souvent son nez.

« It’s a small world » (1950) est mon préféré de ses films fauchés, courts et nerveux, qui ont bien résisté au passage du temps et qui fusionnent les genres dans d’invraisemblables scénarios piochant partout pour régurgiter leur propre folie.

Celui-ci raconte l’histoire de Harry Musk, un jeune garçon d’une petite ville du Midwest américain qui s’étonne de voir ses camarades de classe grandir et muer alors que son développement à lui semble s’être arrêté et que sa voix fluette ne change pas. Sujet de leurs moqueries et harcèlements, il trouve dans un dico médical emprunté à la bibliothèque municipale le sens du mot « Midget » (« nain ») que le médecin de famille a asséné à ses parents lors d’une consultation traumatisante. Sa prise de conscience de son altérité et son expulsion du domicile (son père ne veut plus le voir suite au diagnostic) est le début d’un chemin de croix jalonné de rencontres peu recommandables (bateleurs, escrocs et putes) qui le conduiront de l’enfance à l’âge adulte dans une spirale d’humiliations, d’exploitations et de larcins. Pris en sympathie par un ancien soldat au chômage qui ne prête guère attention à son handicap, Harry retrouve confiance en lui et tente de reprendre le droit chemin en se faisant embaucher par une troupe de cirque itinérante dans laquelle travaille une séduisante petite naine…

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Le film appartient de plein droit au genre du « coming of age film » pour lequel le cinéma américain a toujours eu une véritable passion : seules les épreuves individuelles forgent le caractère et la personnalité et permettent l’épanouissement nécessaire à une vie réussie. Ici, la toute petite taille du héros favorise les situations embarrassantes qui sont autant de chapitres de son apprentissage douloureux, notamment auprès des femmes qui lui en font voir de toutes les couleurs. Sa camarade de classe pour laquelle il avait un coup de coeur lui préfère un sportif costaud, son oncle chez qui il se refuge éclate de rire chaque fois qu’il le voit, la belle pépée qui lui laisse espérer une liaison est une prostituée qui lui pique ses économies et s’envoie en l’air dans la pièce d’à côté avec son mac, la bonne mémé russe qui le recueille est une voleuse professionnelle qui l’envoie sur le trottoir faire les poches des bourgeois...

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L’exploitation (au sens propre et au sens figuré) est donc au centre de ce film dont l’histoire racontée comme ça peut faire craindre le pire navet. Pourtant, il n’en est rien : William Castle n’avait pas encore versé dans les trucs et gimmicks extérieurs qui désamorçaient la narration au profit de l’effet pour la titillation immédiate du spectateur. « It’s a small world » n’oublie pas l’émotion et les épreuves que traverse courageusement son petit héros sont sincèrement touchantes, comme l’est son amitié durable avec le personnage séduisant du « guy next door », véritable ange gardien qu’il rencontre sur un banc et qui lui offre (métaphore ou pas) un bout de son sandwich en lui donnant une perspective sur la vie. Les scènes finales, dans le décor des coulisses d’un cirque ambulant, tout en sacrifiant au happy end de bon aloi, laissent un goût amer puisque le seul refuge que trouvera Harry Musk contre la violence des rapports sociaux extérieurs semblera n’exister qu’entre les murailles d’une autre société, close sur elle-même sous la loi du qui se ressemble s'assemble.

Dans un rôle qui occupe chaque scène du film, le lilliputien Paul Dale (dont ce fut apparemment le seul film, à part peut-être une figuration dans « Le Magicien d’Oz ») s’en tire très bien, transmettant à l’écran les multiples émotions qui le traversent au fil de ses aventures, de la peine à la colère, de l’abattement à l’espoir. Sa petite voix de canard fait des merveilles dans un moment de grâce complètement inattendu, quand il se lance à la fin dans une chanson entraînante qui donne son titre au film. Son seul public est une jeune employée du cirque, lilliputienne comme lui, dont le physique m’a fait penser à une Lana Turner miniature qui aurait le sourire d’Ann Blyth. Pour quelques instants, le réalisateur mélange les genres en ouvrant au mélodrame social d’« It’s a small world » les portes de l’absurde et de la comédie musicale. Et ça fonctionne.

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Bien sûr un film de William Castle reste un film de William Castle et une scène enfonce le clou de l’Exploitation jusqu’à la garde : celle où une énorme matrone au physique de ballon d’hélium accueille le petit homme terrifié chez elle. On sent là que le vieux roublard qu’était le réalisateur se délecte de l’effet obscènement comique des contrastes physiques. Et ça marche, évidemment car c'est un peu pour ça qu'on était venu.

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D'un point de vue technique et visuel, le film rengorge de plans intéressants (en plongée, contreplongée, surimpressions, gros plans…) manifestement hérités des exemples du Film Noir sur lesquels Castle avait fait ses armes. Bref, « It’s a small world » est un très bonne surprise, un petit film comme son petit héros mais qui professe sa leçon de tolérance à la différence avec une assurance qui fait plaisir à voir.

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Le film est disponible en DVD Z1 dans la collection Warner Archive (excellents images et sons, pas de sous-titres)
... and Barbara Stanwyck feels the same way !

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