Comme je peux te comprendre sur ce point puisqu'il en va de même me concernant (à quelques exceptions).Rick Blaine a écrit :Ca peut être un critère parce que pour certains spectateurs, dont moi, il y a un besoin d'être un minimum en empathie avec les personnages pour rentrer dans un film.jacques 2 a écrit : - pourquoi la sympathie pour les personnages serait elle elle un critère ? Kubrick a fait le choix (probablement imposé par sa façon de considérer la vie et les choses) de présenter ses personnages d'une certaine manière : avec hauteur, sans pathos exagéré voire de regarder le genre humain avec misanthropie.
Stanley Kubrick (1928-1999)
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Re: Stanley Kubrick (1928-1999)
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Re: Stanley Kubrick (1928-1999)
Moi aussi, c'est d'ailleurs l'un de mes seuls bémols, mais encore une fois c'est subjectif et celà ne m'empêche pas d'apprécier Kubrick d'un point de vue plastique. Je respecte ses choix, toujours est-il que je serais hypocrite en louant l'intégralité de son oeuvre alors qu'il y a des choses qui ne me touchent pas. Présenter les choses d'une certaine manière fait la "griffe" de Kubrick, c'est un auteur génial mais il ne sera jamais mon cinéaste préféré à cause de cette subjective froideur ressentie.Jeremy Fox a écrit :Comme je peux te comprendre sur ce point puisqu'il en va de même me concernant (à quelques exceptions).Rick Blaine a écrit : Ca peut être un critère parce que pour certains spectateurs, dont moi, il y a un besoin d'être un minimum en empathie avec les personnages pour rentrer dans un film.
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Re: Stanley Kubrick (1928-1999)
Même sous l'angle purement "science fiction" ? (et sans aller chercher des interprétations philosophiques - que je respecte, au demeurant, et qui sont souvent passionnantes)NGA a écrit :(...) et 2001, l'odyssée de l'espace. S'agissant de la fin du second, un collègue professeur de philosophie a beau m'avoir donné son interprétation, je n'ai jamais rien compris.(...)
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Re: Stanley Kubrick (1928-1999)
Oui, oui. Après ce n'est pas mon genre de prédilection, il y a sans doute des codes qui m'échappent.Dr David Menard a écrit :Même sous l'angle purement "science fiction" ? (et sans aller chercher des interprétations philosophiques - que je respecte, au demeurant, et qui sont souvent passionnantes)NGA a écrit :(...) et 2001, l'odyssée de l'espace. S'agissant de la fin du second, un collègue professeur de philosophie a beau m'avoir donné son interprétation, je n'ai jamais rien compris.(...)
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Re: Stanley Kubrick (1928-1999)
Moi aussi, c'est d'ailleurs l'un de mes seuls bémols, mais encore une fois c'est subjectif et celà ne m'empêche pas d'apprécier Kubrick d'un point de vue plastique. Je respecte ses choix, toujours est-il que je serais hypocrite en louant l'intégralité de son oeuvre alors qu'il y a des choses qui ne me touchent pas. Présenter les choses d'une certaine manière fait la "griffe" de Kubrick, c'est un auteur génial mais il ne sera jamais mon cinéaste préféré à cause de cette subjective froideur ressentie.[/quote]NGA a écrit :Jeremy Fox a écrit : Comme je peux te comprendre sur ce point puisqu'il en va de même me concernant (à quelques exceptions).
Et c'est bien cette - relative quand même - misanthropie qui en fait mon cinéaste préféré : je me sens en osmose avec lui sur ce plan ...
Maintenant, il y a d'autres raisons : c'est surtout un immense cinéaste et un perfectionniste qui a travaillé pour se donner mes moyens de le devenir ... Cameron est comparable sur ce plan ...
Respect intégral en tout cas ...
Dernière modification par jacques 2 le 1 sept. 11, 18:12, modifié 1 fois.
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Re: Stanley Kubrick (1928-1999)
Quelques pistes :NGA a écrit :Oui, oui. Après ce n'est pas mon genre de prédilection, il y a sans doute des codes qui m'échappent.Dr David Menard a écrit : Même sous l'angle purement "science fiction" ? (et sans aller chercher des interprétations philosophiques - que je respecte, au demeurant, et qui sont souvent passionnantes)
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Entretien avec Kubrick, publié dans The Film Director as Superstar (1970) (traduit et publié dans Positif n°464, Numéro "Spécial Kubrick" en Octobre 1999):
Les séquences finales du film semblaient plus métaphoriques que simplement réalistes. Les commenterez-vous ou bien cela fait-il partie des voies toutes tracées que vous essayez d'éviter ?
Non, je ne vois pas d'inconvénient à en parler, au niveau le plus élémentaire : je veux dire en vue d'une simple explicitation de l'intrigue. (...) Quand l'astronaute qui a survécu, Bowman, finit par atteindre Jupiter, l'artéfact l'entraîne dans un champ de forces, à travers des espaces intérieur et extérieur et le transporte finalement dans une autre partie de la galaxie. Là, il est placé dans un zoo humain, en quelque sorte, un hôpital, un environnement terrien tiré de ses propres rêves et de son imagination. Le temps n'existe pas : sa vie passe de l'âge mur à la vieillesse et à la mort. Il renaît en un être amélioré, un enfant-étoile, un ange, un surhomme si vous voulez, et retourne sur Terre prêt ppour la nouvelle étape de l'évolution et de la destinée humaines. Voilà ce qui arrive dans le film au niveau le plus élémentaire.
--------
Attention, je n'utilise pas cette citation pour suggérer que Kubrick se contente de ça ou qu'il dit au spectateur de se contenter de ça. Dans le même entretien, assez connu, il prolonge beaucoup plus loin sa propre réflexion sur son film, ses implications métaphysiques et aborde "le concept de Dieu au coeur de 2001" pour arriver à sa fameuse "définition scientifique de Dieu".
Mais j'ai trouvé intéressant de rappeler cette vision plus proche d'une simple science-fiction classique, genre auquel appartient tout de même 2001 (car s'il est rare qu'un film de SF aille aussi "loin", c'est beaucoup plus courant dans la littérature, et j'irai même jusqu'à oser dire - même si j'admire 2001 et que je n'en ai pas encore épuisé toutes les richesses - que par rapport à quelques chefs d'oeuvre littéraires du genre, ce n'est pas forcément ce que l'on peut trouver de plus complexe. Je trouve d'ailleurs un peu méprisant pour le genre de dire que ce film est "plus" que de la "simple" SF, comme on l'entend parfois)
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Re: Stanley Kubrick (1928-1999)
Désolé, je n'avais pas vu le post. Merci beaucoup.Dr David Menard a écrit :Quelques pistes :NGA a écrit : Oui, oui. Après ce n'est pas mon genre de prédilection, il y a sans doute des codes qui m'échappent.
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Entretien avec Kubrick, publié dans The Film Director as Superstar (1970) (traduit et publié dans Positif n°464, Numéro "Spécial Kubrick" en Octobre 1999):
Les séquences finales du film semblaient plus métaphoriques que simplement réalistes. Les commenterez-vous ou bien cela fait-il partie des voies toutes tracées que vous essayez d'éviter ?
Non, je ne vois pas d'inconvénient à en parler, au niveau le plus élémentaire : je veux dire en vue d'une simple explicitation de l'intrigue. (...) Quand l'astronaute qui a survécu, Bowman, finit par atteindre Jupiter, l'artéfact l'entraîne dans un champ de forces, à travers des espaces intérieur et extérieur et le transporte finalement dans une autre partie de la galaxie. Là, il est placé dans un zoo humain, en quelque sorte, un hôpital, un environnement terrien tiré de ses propres rêves et de son imagination. Le temps n'existe pas : sa vie passe de l'âge mur à la vieillesse et à la mort. Il renaît en un être amélioré, un enfant-étoile, un ange, un surhomme si vous voulez, et retourne sur Terre prêt ppour la nouvelle étape de l'évolution et de la destinée humaines. Voilà ce qui arrive dans le film au niveau le plus élémentaire.
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Attention, je n'utilise pas cette citation pour suggérer que Kubrick se contente de ça ou qu'il dit au spectateur de se contenter de ça. Dans le même entretien, assez connu, il prolonge beaucoup plus loin sa propre réflexion sur son film, ses implications métaphysiques et aborde "le concept de Dieu au coeur de 2001" pour arriver à sa fameuse "définition scientifique de Dieu".
Mais j'ai trouvé intéressant de rappeler cette vision plus proche d'une simple science-fiction classique, genre auquel appartient tout de même 2001 (car s'il est rare qu'un film de SF aille aussi "loin", c'est beaucoup plus courant dans la littérature, et j'irai même jusqu'à oser dire - même si j'admire 2001 et que je n'en ai pas encore épuisé toutes les richesses - que par rapport à quelques chefs d'oeuvre littéraires du genre, ce n'est pas forcément ce que l'on peut trouver de plus complexe. Je trouve d'ailleurs un peu méprisant pour le genre de dire que ce film est "plus" que de la "simple" SF, comme on l'entend parfois)
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Re: Stanley Kubrick (1928-1999)
De rien.NGA a écrit :Désolé, je n'avais pas vu le post. Merci beaucoup.
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Re: Stanley Kubrick (1928-1999)
Pour revenir sur l'émotion de Kubrick, je trouve qu'elle est travaillée de manière complexe...
Pour reprendre ce dernier terme, je trouve par exemple que la déconnexion de HAL dans 2001 : a Space Odyssey est une des plus complexes émotions que j'ai ressenties dans ma vie de cinéphile.
Pour reprendre ce dernier terme, je trouve par exemple que la déconnexion de HAL dans 2001 : a Space Odyssey est une des plus complexes émotions que j'ai ressenties dans ma vie de cinéphile.
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Re: Stanley Kubrick (1928-1999)
+ 1Watkinssien a écrit :Pour revenir sur l'émotion de Kubrick, je trouve qu'elle est travaillée de manière complexe...
Pour reprendre ce dernier terme, je trouve par exemple que la déconnexion de HAL dans 2001 : a Space Odyssey est une des plus complexes émotions que j'ai ressenties dans ma vie de cinéphile.
Je trouve à ce moment l'ordinateur pathétique dans ses tentatives de susciter la pitié, et donc, profondément émouvant.
Et que dire de la fin de Spartacus, du cœur brisé de James Mason dans Lolita, de la tragédie vécue par les Lyndon (le dernier regard de Marisa Berenson, bon sang !)... je rejoins en tous points Jeremy et Profondo Rosso quand ils estiment que la prétendue froideur kubrickienne dissimule en fait la pudicité et l'extrême délicatesse d'un réalisateur très sensible.
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Re: Stanley Kubrick (1928-1999)
Tout à fait d'accord : mais Kubrick n'utilise pas les clichés habituels (ralentis, violons, pleurs ...) qui, pour le grand public, sont devenus synonymes de déclencheurs d'émotions : comme la cloche pour le chien de Pavlov ...Watkinssien a écrit :Pour revenir sur l'émotion de Kubrick, je trouve qu'elle est travaillée de manière complexe...
Pour reprendre ce dernier terme, je trouve par exemple que la déconnexion de HAL dans 2001 : a Space Odyssey est une des plus complexes émotions que j'ai ressenties dans ma vie de cinéphile.
C'est ICI qu'il faut pleurer, bonnes gens ...
Kubrick ne mange(ait) pas ce pain là, c'est tout ...
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Re: Stanley Kubrick (1928-1999)
En ce qui me concerne je trouve que 2001 est un film extrêmement puissant sur le plan émotionnel. Toutes ses implications à la fois intimes et universelles me bouleversent littéralement à chaque fois que je le vois. En cela, je ne le différencie pas de Barry Lyndon pourtant en apparence plus "humain", qui me remue tout autant...Watkinssien a écrit :Pour revenir sur l'émotion de Kubrick, je trouve qu'elle est travaillée de manière complexe...
Pour reprendre ce dernier terme, je trouve par exemple que la déconnexion de HAL dans 2001 : a Space Odyssey est une des plus complexes émotions que j'ai ressenties dans ma vie de cinéphile.
Et pour faire simple, et au risque d'être un peu trivial, je dirai que la simple beauté de certaines séquences de Kubrick m'a souvent fait monter les larmes aux yeux et pas forcément là où on les attendrait... L'orgie d'Eyes Wide Shut, par exemple, qui a pourtant beaucoup divisé, y compris chez les admirateurs du cinéaste.
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Re: Stanley Kubrick (1928-1999)
D'ailleurs je pleurejacques 2 a écrit : C'est ICI qu'il faut pleurer, bonnes gens ...
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Re: Stanley Kubrick (1928-1999)
Je ne suis pas sur que ce soit le seul point qui bloque une partie du public. C'est un peu "réducteur" comme opposition - réducteur pour la manière dont travail Kubrick en fait - , je ne suis pas non plus un grand adepte des clichés de l'émotion, mais ce que fait Kubrick ne me touche pas. Il est probable qu'il y a autre chose, dans la complexité des émotions qu'il transmet, qui bloque.jacques 2 a écrit :Tout à fait d'accord : mais Kubrick n'utilise pas les clichés habituels (ralentis, violons, pleurs ...) qui, pour le grand public, sont devenus synonymes de déclencheurs d'émotions : comme la cloche pour le chien de Pavlov ...Watkinssien a écrit :Pour revenir sur l'émotion de Kubrick, je trouve qu'elle est travaillée de manière complexe...
Pour reprendre ce dernier terme, je trouve par exemple que la déconnexion de HAL dans 2001 : a Space Odyssey est une des plus complexes émotions que j'ai ressenties dans ma vie de cinéphile.
C'est ICI qu'il faut pleurer, bonnes gens ...
Kubrick ne mange(ait) pas ce pain là, c'est tout ...
Pour revenir sur 2001, j'ai dit ailleurs que c'était un film qui m'ennuyait plutôt, mais je le trouve justement moins froid que d'autres de ses œuvres. C'est même probablement celui dans lequel l'émotion fonctionne le mieux, même si ça ne suffit pas à me faire aimer le film.
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Re: Stanley Kubrick (1928-1999)
Pareil ; il a fallu faire fort pour nous émouvoir à ce point avec un ordinateur inerte.Demi-Lune a écrit :+ 1Watkinssien a écrit :Pour revenir sur l'émotion de Kubrick, je trouve qu'elle est travaillée de manière complexe...
Pour reprendre ce dernier terme, je trouve par exemple que la déconnexion de HAL dans 2001 : a Space Odyssey est une des plus complexes émotions que j'ai ressenties dans ma vie de cinéphile.