Les frères Korda

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Profondo Rosso
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Re: Notez les films naphtas - Juin 2010

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La Vie Privée d'Henri VIII de Alexander Korda (1933)

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Le film qui fit du hongrois Alexander Korda, cinéaste producteur aventurier et ambitieux l'un des personnages les plus puissant du cinéma anglais avec cette première production de sa société London Film. Après avoir officié au Etats Unis et en Europe (dans sa Hongrie d'origine mais aussi en France avec ses frère Zoltan et Vincent) Korda obtient des financements de la United Artist pour sa première tentative au sein du cinéma anglais. Le succès immense du film l'installera définitivement et permettra la production d'oeuvres marquantes du cinéma anglais à venir.

Dans "La Vie Privée d'Henri VIII" on trouve d'ailleurs nombres caractéristiques qui feront l'identité d'autres films réalisé et produit par Korda comme l'identité anglaise profondément marquée (bien que l'équipe soit finalement très hétéroclite entre la photo du français Georges Perinal, le script de l'auteur hongrois Lajos Biro et la musique de Kurt Schröder) ainsi que le luxe et le raffinement dans les costumes qui ira en s'accentuant les moyens venu. Le film est totalement vampirisé par la performance hors norme de Charles Laughton (Oscar à la clé) en souverain insatiable. Grande oeuvre sur la solitude du pouvoir qui nous montre un roi constamment insatisfait car toujours dans le doute sur la sincérité de son entourage. Le choix de ses différentes femmes fait ainsi basculer la tonalité dans des genres bien différents, avec toujours le même constat d'échecs dans les amours du roi.

L'ouverture donne le ton avec ce montage alterné entre l'exécution de Anne Boleyn et le mariage immédiat avec Jane Seymour, Merle Oberon magnifique et poignante dans un rôle bref mais tragique détonnant avec la bêtise et la superficialité de la nouvelle épouse. Cette variété de ton se confirme par la suite entre l'hilarante et brève union avec Anne de Clèves (irrésistible Elsa Lanchester en femme enfant à l'accent allemand outré) puis le vrai drame lors l'adultère de Catherine Howard, la seule de ses femmes qu'il ait jamais aimé. Laughton est fabuleux, tour à tour odieux, autoritaire, jovial et vraiment poignant lors de la scène de découverte de l'adultère, et la vie de la cour rythmé par ses humeurs est excellemment retranscrit par Korda (beau moment ou un repas silencieux et lugubre devient un éclat de rire massif se répercutant dans tout le château lorsque Henri se ragaillardi). Le poids de l'opinion publique sur ce roi pourtant très autoritaire est également bien vu et dans l'ensemble le film trouve sa voie caustique et désenchantée tout en étant très respectueux de la réalité historique (d'ailleurs Laughton est étonnement ressemblant des peinture d'époque de Henri VIII). Hormis une certaine lenteur et un côté un peu figé dans la mise en scène de Korda (qui fera bien mieux de ce côté là comme le "Lady Hamilton" découvert récemment) vraiment très bon. 4,5/6


Lady Hamilton de Alexander Korda (1941)

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A la fin du XVIIIe siècle, les amours malheureuses d'Emma Hamilton et de l'amiral Nelson, héros de la flotte britannique en guerre contre l'armée napoléonienne.

Superbe production de Alexander Korda, qui comme souvent à l'époque équilibre idéalement fibre patriotique et grand récit romanesque. Le film se fait la vision romancée des amours interdite entre Lady Hamilton (Vivian Leigh) et le grand héros de la flotte britannique Lord Nelson. C'est la tonalité romantique plus que guerrière qui domine avec l'accent légèrement plus mit sur le personnage de Vivian Leigh. C'est sur elle que s'ouvre le film, vieillissante, errant comme une âme en peine à Calais et bientôt cible de la police française. Emprisonnée et désespérée, elle peut se replonger se replonger dans ces souvenirs que nous découvrons en flashback.

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De nouveau jeune et pimpante, elle nous apparaît comme une jeune coureuse de mari insensible après une trahison sentimentale, et trouvera bientôt son compte avec le raffiné ambassadeur d'Angleterre à Naples Lord Hamilton. Tout bascule avec la rencontre du fougueux et taciturne officier anglais Lord Nelson. Le scénario joue merveilleusement bien de leur opposition et le soldat emprunté et agacé tombe bientôt sous le charme de cette Lady Hamilton rieuse, capable décoincer les situations diplomatique les plus compliquée par sa gouaille et son attrait auprès des puissant (étant sous entendu que la vraie ambassadrice c'est elle). La première partie dans le grand romantisme, nos deux amoureux étant constamment séparé par la guerre et les manoeuvres de l'armée britannique qui voit d'un mauvais oeil cette liaison. Vivien Leigh délivre une magnifique prestation, tour à tour coureuse de dot, femme du monde et amoureuse transie avec un magnifique personnage féminin chaleureux et attachant. Laurence Olivier n'est pas en reste et confère tout la noblesse et la prestance requise à son Lord Nelson tout en dévoilant l'once d'humanité et de fragilité par sa relation avec lady Hamilton. Tout le passage à Naples possède ainsi un charme fou dans les grandes opposition de caractère des personnages se complétant parfaitement. Le film verse dans le romanesque le plus flamboyant à plusieurs reprise tel ce moment où Lord Nelson défie les ordres pour ramener sa flotte à Naples où s'élève la révolution pour rejoindre Lady Hamilton. De même un autre passage où l'armée contraint celle ci à mentir à Nelson afin qu'il retourne sur le front et qu'elle ne peut s'y résoudre et lui avoue tout, c'est assez magnifique.

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Le ton change étonnement lors du retour à Londres où la relation adultère se confronte aux regards de la haute société, le ton se fait plus noir et psychologique (notamment grâce à l'aride Lady Nelson brillamment campée par Glady Cooper) mais le couple saura une nouvelle fois faire front. C'est la guerre encore elle qui les séparera définitivement à travers la bataille de Trafalgar illustrée de manière impressionnante par Korda. Ce dernier cherche bien évidemment à faire avec l'envahisseur français le rapprochement sur la menace allemande de l'époque qui pesait sur les anglais, mais ayant réussit à l'inscrire dans une veine émotionnelle le côté sentimental l'emporte sur le patriotisme (bien présent) qui aurait pu vieillir le film après coup. C'est donc prenant de bout en bout et production Korda oblige, la reconstitution, les costumes, le raffinement des décors est de tout les instants pour le plaisir des yeux. La première partie à Naples offre des décors studio somptueux des palais Napolitain, la photo de Rudolph Maté est une splendeur absolue. Très beau film avec au passage des explications simple mais concise et intelligente des Guerres napoléoniennes. 5/6


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Re: Notez les films naphtas - Juin 2010

Message par nobody smith »

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Comme bien d’autres classiques de la littérature, il faudrait que je prenne le temps de lire l’ouvrage de Rudyard Kipling. En l’état, je ne connais le livre de la jungle qu’à travers ses adaptations cinématographiques qui ne m’ont jusqu’à présent guère enchanté. La version Disney est un divertissement sans intérêt et je ne garde que peu de souvenir du film réalisé par Stephen Sommers. Le long métrage de Zoltan Kordan se pose facilement comme celui qui me satisfait le plus. Le film offre les résonances thématiques que j’attendais d’une telle histoire (tout l’inverse du Disney). Ici, on questionne la frontière entre la jungle et la civilisation, la sauvagerie et l’homme évolué, la cupidité de l’homme et la fameuse loi de la jungle. Le tout saupoudré comme il se doit par la quête identitaire de son héros. Une démonstration riche pas toujours très bien rythmé (la partie sur les trois pilleurs tirent un eu trop en longueur selon moi) mais qui suscite tout mon intérêt. Malgré la piètre qualité du dvd discount, j’ai également été séduit par les choix visuels de l’œuvre. La jungle magnifiée par le technicolor est splendide et, même si restreinte par l’usage d’animaux sauvages, la mise en scène ne manque pas de souffle. Quelques petits détails (les discussions avec les deux serpents sont passionnantes mais cette transcription des dialogues fait peu tâche par rapport au reste du film) ne gâche pas ce beau film d’aventures.
"Les contes et les rêves sont les vérités fantômes qui dureront, quand les simples faits, poussière et cendre, seront oubliés" Neil Gaiman
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Re: Les frères Korda

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The Four Feathers (Quatre Plumes Blanches, 1939) de Zoltan Korda avec John Clements, Ralph Richardson, C. Aubrey Smith et June Duprez

Vers 1890, Harry Faversham (J. Clements), issue d'une longue lignée de soldats, préfère quitter l'armée alors que son régiment va partir au Soudan. Ses anciens amis officiers lui font parvenir leur carte avec une plume blanche, signe de la lâcheté...

Le roman de A.E.W. Mason a fait l'objet de nombreuses adaptations au cinéma. Il y en a pas moins de sept et celle-ci est la quatrième. Ce roman est une élégie à l'Empire Britannique et à son armée. Cette vision rétrograde et colonialiste était encore totalement ancrée dans l'imaginaire des britanniques à l'époque où le film a été réalisé. Les petits britanniques sont élevés avec un globe terrestre recouvert de rose, marquant tous les territoires contrôlés par l'Empire. Le soleil ne se couche jamais sur celui-ci. Pour continuer à contrôler cet immense Empire, on inculque aux enfants une morale rigoureuse de sacrifice, de devoir et de bravoure. Harry Faversham (John Clements) ne s'intéresse qu'à la poésie de Shelley à la grande fureur de son père qui veut qu'il soit officier dans l'armée comme lui et tous ses ancêtres. Il devient donc officier, mais refuse de partir pour cette expédition pour l'Egypte qu'il juge inutile. Il est immédiatement considéré comme un lâche par ses amis et même par sa fiancée (June Duprez). Alors commence pour lui un long voyage pour prouver sa bravoure. Il y a un masochisme puissant dans ce voyage au bout de l'enfer que s'impose Faversham. Il se fait marquer au fer rouge pour ressembler à un Sangali et pouvoir retrouver son ancien régiment ainsi travesti. On pourrait presque y voir un chemin de croix. Bizarrement, cet excès même de zèle rend le film plus crédible que bien des productions hollywoodiennes contemporaines de ce film. Contrairement aux productions américaines de l'époque, le film produit par Alexander Korda est tourné sur les lieux mêmes de l'action. Il ne faut pas oublier que dans les années 30, à Hollywood, on tourne presque tout en studio (même Gone With The Wind!) et si on se permet quelques extérieurs, on ne va pas plus loin que l'Arizona. Donc, dans la production de l'époque, The Four Feathers est un projet très audacieux, qui est en plus réalisé en Technicolor. Zoltan Korda peut ainsi donner une puissance et une violence très crue à ses batailles qui auraient été impensables à Hollywood. Après la bataille contre les Fuzzy-Wuzzies, les cadavres s'entassent sous le soleil brûlant alors que les vautours de rapprochent inexorablement. On trouve une scène de bataille similaire, en carré, face aux mêmes indigènes du Soudan dans un film contemporain de celui-ci: The Light That Failed (1939, W.A. Wellman). La séquence du film de Wellman tournée en Arizona ne tient pas la route face au film de Korda. Celui-ci benéficie en plus du travail du français Georges Périnal pour la photo. Il filme la nature aride et le Nil sans chercher à leur donner des couleurs hyper flamboyantes. D'ailleurs de nombreuses séquences de ce film seront réutilisées par la suite pour divers remakes. Je ne suis pas prêt d'oublier l'arrivée au bord du Nil de Faversham et de Durrance (Ralph Richardson) qui s'effondrent dans l'eau provoquant une brusque envolée des oiseaux. Il faut aussi ajouter un autre élément qui apporte énormément au film: la partition de Miklos Rozsa. A cette époque là, il ne travaille dans le cinéma que depuis 2 ans. Il a été embauché par Korda (en partie grâce à ses origines hongroises). Il produit là une de ses premières partitions 'épiques' qui donne au film des ailes dans de nombreuses scènes, en particulier, la scène muette où ils descendent le Nil. Le film se clôt sur un trait d'humour bienvenu avec C. Aubrey Smith qui raconte inlassablement la bataille de Baclava en Crimée. Il doit admettre qu'il a enjolivé son récit et qu'il a menti. J'ai vraiment passé un très bon moment en revoyant ce film.
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Profondo Rosso
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Re: Les frères Korda

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Les Quatres Plumes Blanches de Zoltan Korda (1939)

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À la fin du XIXe siècle, quatre jeunes gens sortant d'une école militaire doivent rejoindre leurs unités au Soudan, pendant la guerre des Derviches. L'un d'eux démissionne la veille du départ. Les trois autres ainsi que sa fiancée lui remettent chacun une plume blanche, symbole de lâcheté. Il va tout faire pour prouver son courage et leur restituer les plumes blanches.

Quatrième et réputée meilleure des sept adaptations du roman de A.E.W. Mason, Four Feathers est une des plus fameuses et spectaculaire productions Korda. C'est aussi un des plus fameuses odes à l'armée et l'impérialisme britannique mais sous l'exaltation et la fierté du drapeau le film s'avère plus subtil qu'il n'y parait par l'entremise de son héros. Harry Faversham (John Clements) est le dernier descendant d'une famille à la longue lignée militaire et héroïque. Baigné depuis sa plus tendre enfance dans les récits de haut faits guerriers de ces ancêtres, ce n'ait pourtant pas ceux qui l'ont le plus marqués comme va le souligner la remarquable scène d'ouverture. Notre héros assiste adolescent à une réunion d’anciens camarades de régiment entre son père et ses amis et celui-ci pour fortifier son fils qu'il juge trop mou (le malheureux aime lire de la poésie une honte) exhorte ses amis à le terroriser avec de tragiques histoires sur le sort dramatiques des lâches au combat. Faversham en restera traumatisé et plus effrayé par l'idée de sa possible lâcheté (et de ne pas être à la hauteur) que de la réalité du front.

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Le film souffle ainsi le chaud et le froid dans ses velléités de patriotisme. La veille du départ de son unité pour l'Afrique et la reprise de Khartoum (perdue 10 ans plus tôt) il démissionne car n'estimant pas croire en ce culte belliqueux. Humilié par ses amis qui lui envoient quatre plumes blanche (symbole de lâcheté) et abandonné par sa fiancée il décide finalement de partir affronter ses peurs et rejoindre ses camarades. On peut donc autant voir un cheminement personnel qu'un culte de l'armée à travers Faversham et d'ailleurs l'aspect nationaliste n'est pas sans ambiguïté. Que dire de cette fiancée en apparence progressiste mais qui méprise son homme dès qu'il renonce à l'uniforme. De même vieux général et va t en guerre excellemment joué par C. Aubrey Smith sous ses airs virils a bien du mal à retenir ses larmes lors du départ de son propre fils au front. Le sort des protagonistes questionne également la nature de vrai héros. Ralph Richardson (superbe de romantisme tragique), archétype de l'officier anglais charismatique poursuit cet idéal jusqu'à la folie en masquant sa cécité à ses hommes et finira seul tandis que la gloire adviendra à celui qui aura su se montrer humain et accepter ses failles.

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Cet équilibre semble dû aux volontés divergentes du producteur Alexander Korda et de son frère Zoltan à qui il avait confié la réalisation. Le premier plus anglais que les anglais malgré ses origines hongroises souhaitait une pure célébration de la gloire britannique tandis que le second était plus intéressé par la description du cadre dépaysant et des populations locales. Le film possède ainsi guerrier et exaltant mais pas excessivement manichéen (moins qu'un Zoulou en tout cas même si la fin de ce dernier atténuait cela) malgré des arabes bien évidemment sanguinaires et barbares. Faversham grimé en sangali fait ainsi comprendre les maltraitances reçues par ce peuple tout en nous faisant quitter l'unique cadre britannique pour une traversée de ce pays foisonnant au climat brûlant.

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Il faudra sans doute attendre David Lean et son Lawrence D'Arabie pour voir le désert filmé avec autant de puissance. Zoltan Korda déploie une mise en scène ample (plan large avec sable à perte de vue impressionnant) et hypnotique (on est accablé avec Ralph Richardson lorsque le soleil de plomb lui ôte la vue) où il exprime la touche exotique autant dans l'approche picturale que "documentaire" et naturaliste. Formellement le résultat est somptueux avec la crème des techniciens de l'époque dont un Andre de Toth à la seconde équipe, Jack Cardiff assistant George Perinal à la photo, Vincent Korda aux décors et un Miklós Rózsa qui pour sa première production d'envergure délivre un formidable score épique.

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Les morceaux bravoures sont grandioses et disséminé avec intelligence. On retiendra une étouffante traversée du désert, un lendemain de défaite aux allures d'apocalypse avec vautours picorant un monceau de cadavres à perte de vue et surtout une extraordinaire bataille finale, spectaculaire et aux multiples rebondissements. L'assaut de l'innombrable armée ennemie face aux anglais solidement campé sur leur position agrippé à leurs fusils fait vraiment son petit effet. L'euphorie de la fierté retrouvée se dispute à une certaine mélancolie lors de la conclusion quant au sort de Ralph Richardson. Le tout s'achève cependant sur une touche mordante en remettant en cause avec humour l'héroïsme de la bataille de Baclava qui nous aura été asséné plusieurs fois durant le film. Désormais les vrai héros ce sont ceux dont on vient d'admirer les exploits et écrire leur propre légende. 5/6 Parmi les autres version, la suivante de 1955 fut même réalisé par Zoltan Korda à nouveau en collaboration avec Terence Young (pas vu), une en 1977 avec Beau Bridges et Jane Seymour et la plus récente et plutôt sympathique date de 2002 avec le regretté Heath Ledger en héros. Et la copie de la nouvelle édition Criterion est magnifique !

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Re: Les frères Korda

Message par Ann Harding »

j'ajoute dans ce topic cette production d'Alexandre Korda réalisée par l'américain Harold Young qui fut un gros succès en 1934.

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The Scarlet Pimpernel (Le Mouron rouge, 1934) de Harold Young avec Leslie Howard, Merle Oberon et Raymond Massey

Paris, 1792, un mystérieux aventurier, qui se cache sous le pseudonyme de Scarlet Pimpernel [le mouron rouge], sauve des aristocrates français voués à la guillotine. Mais, le dangereux Chauvelin (R. Massey) est sur ses traces. Il arrive en Angleterre , prêt à tout pour l'identifier...

Le roman de la Baronne Orczy est un classique du roman historique anglo-saxon. On ne peut pas dire que nous sommes face à un roman républicain pour un sou. On pourrait même dire qu'il est contre-révolutionnaire. :mrgreen: Les révolutionnaires y sont dépeints comme des maniaques assoiffés de sang alors que les aristocrates sont tous des paragons de vertu. Mais, il ne faut pas chercher la moindre vérité historique dans l'histoire de Sir Percival Blakeney, incarné avec beaucoup d'humour par Leslie Howard. Nous sommes presque dans le domaine du camp alors que Leslie Howard essaie de faire croire à tous qu'il n'est un aristo décadant, seulement préoccupé de noeuds de cravate et de manchettes en dentelles. Bien sûr, il est en fait l'héroïque Mouron Rouge qui sauve les aristos à la barbe des révolutionnaires. Merle Oberon, son épouse, ignore elle aussi sa double personnalité. Elle le croit totalement falot; mais elle va tomber dans les filets du machiavélique Chauvelin (Raymond Massey toujours méchant) qui va l'utiliser comme espionne pour démasquer le Mouron Rouge. Tous ces clichés sont heureusement interprétés avec humour, ce qui rend le film assez délectable et divertissant.
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Re: Les frères Korda

Message par Profondo Rosso »

Ah pas vu ce Korda c'est bien tentant ! Je suis tombé sur des éditions qui comportaient aussi la suite Return of The Scarlet Pimpernel ça vaut le coup ou mieux vaut se contenter du premier ?
Dernière modification par Profondo Rosso le 25 nov. 11, 15:46, modifié 1 fois.
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Re: Les frères Korda

Message par Ann Harding »

Je n'ai vu que le premier. Mais, je vois que le second a été réalisé par Hanns Schwarz qui est un brillant réalisateur du muet. En tous cas, méfie-toi des éditions pourries car le film est dans le domaine public. La copie que j'ai vue était hideuse...
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Re: Les frères Korda

Message par Profondo Rosso »

C'est vrai que les jaquettes sur la page amazon ne sont pas très rassurantes :lol:

http://www.amazon.co.uk/s/ref=nb_sb_ss_ ... he+scarlet

Peut-être que les commentaires démêlent un peu tout ça dommage si le deuxième est potentiellement intéressant en plus...
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Re: Les frères Korda

Message par Ann Harding »

Je crois que le DVD Network doit être correct. Ce n'est pas un éditeur de copies de seconde zone.
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Re: Les frères Korda

Message par Profondo Rosso »

Ok je tente celle là pas très chère en plus merci ! Je mettrais des captures quand je l'aurais pour montrer ce que donne la copie...
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Re: Les frères Korda

Message par Profondo Rosso »

The Scarlet Pimpernel de Harold Young (1934)

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En France, sous la Terreur, des membres de l'aristocratie sont sauvés de la guillotine par les coups de mains audacieux d'un individu qui se fait appeler le Mouron rouge. Agissant sous divers déguisements, il leur permet de trouver refuge sur le sol anglais. Exaspéré, Robespierre, confie à l'ambassadeur Chauvelin la tâche primordiale de le démasquer. Celui-ci fait pression sur madame Blakeney, une connaissance française, mariée à un intime du Prince de Galles, afin qu'elle obtienne les renseignements décisifs...

Après l'immense succès de La Vie Privée d'Henri VIII, Alexander Korda persévérait dans le filon du récit historique sautillant (ici plus orienté film d'aventures) avec The Scarlet Pimprenel. Le film est souvent considéré comme la meilleure adaptation du personnage de la Baronne Orczy, héros d'une pièce puis d'une série de neuf romans. C'est ici le premier de la série qui est adapté. Le personnage très populaire sera notamment une des sources d'inspiration de Johnston McCulley pour Zorro, le cadre de la Révolution Française laissant place à son équivalent mexicain et les deux héros ayant les même caractéristiques avec un alter ego falot et insignifiant empêchant tout soupçon. Le Mouron Rouge aura connu quatre adaptations muettes (deux en 1917, en 1919 et en 1928) avant celle de Korda qui demeure la plus populaire. Pour surfer sur le succès de La Vie Privée d'Henri VIII le producteur tenta même d'imposer Charles Laughton dans le rôle mais après l'annonce le mécontentement (justifié) des lecteurs des romans fut tel qu'il opta finalement pour le plus approprié Leslie Howard tandis du film de 1933 on retrouve néanmoins Merle Oberon qui a entretemps entamé une liaison avec Korda.

Le récit nous plonge en pleine France sous la Terreur où les aristocrates sont décimés à longueur de journées sous la guillotine. Hormis un dialogue au début soulignant qu'ils l'ont sans doute un peu cherché aussi, le film (et donc le roman) présente plutôt les nobles comme des victimes tandis que le peuple révolutionnaire passe pour une horde de barbares assoiffés de sang. Une des premières scènes est des plus parlantes avec des spectatrices bien installée devant l'échafaud (et en profitant pour tricoter !) et en transe à chaque fois que la funeste lame de la guillotine s'abat. On prend donc un pur plaisir romanesque sans prêter attention à quelconque véracité pour se laisser emporter quand entre en scène le Mouron Rouge pour sauver une famille de nobles promises à une mort commune. Ce premier exploit donne le ton avec un héros jouant de sa tête que des muscles où on le découvre adepte du déguisement, des faux-semblants et des plans alambiqués, aidés d'une dizaine de fidèle complice.

On revient ensuite en Angleterre où les évènements se lient avec brio au destin du héros et permet d'explorer plus avant sa personnalité. Leslie Howard est absolument irrésistible dans son double jeu, meneur déterminé pour les intimes et dandy superficiel gouailleur hilarant aux yeux de tous les autres. Tous les autres dont sa propre épouse Marguerite (Merle Oberon magnifique) qui ne reconnaît plus celui qu'elle a épousé dans cet homme précieux et oisif. Les échanges entre eux sont passionnant avec un Leslie Howard subtil dissimulant une vraie mélancolie face à la détresse de son épouse qui s'éloigne de lui mais à qui il ne peu révélé la nature de ses activités. L'histoire sera donc aussi celle de leur réunion à travers les évènements qui vont se jouer. A l'image de son héros, les rebondissements donnent essentiellement dans la manipulation et la dissimulation avec une pure intrigue d'espionnage. Raymond Massey ambassadeur de France (et en fait agent mandaté par Robespierre) se rend en Angleterre pour démasquer le Mouron Rouge en faisant du chantage à Merle Oberon dont il a emprisonné le frère en France. Ce nœud de complots est prenant de bout en bout et réserve son lot de grands moments (Howard qui nargue Massey dans la bibliothèque, la conclusion) notamment cette splendide scène où Merle Oberon devine la double identité de son époux.

Production Korda oblige, la reconstitution est un régal de tous les instants pour les yeux entre les vues en hauteur du décor parisien, les somptueux intérieurs des demeures anglaises et les tenues flamboyantes de Merle Oberon. Tout juste pourra t on peut être reprocher un certain statisme dans la mise en scène de Harold Young, cela aurait pu être plus enlevé. La courte durée du film et des acteurs au sommet de leur art (Massey parfaitement sournois en méchant, Leslie Howard redisons le parfait et Merle Oberon qui porte toute la charge émotionnelle avec talent) font passer ses défauts et on passe un très bon moment. 4,5/6

They seek him here, they seek him there,
Those Frenchies seek him everywhere.
Is he in Heaven, is he in Hell,
That damn'd, elusive Pimpernel ?


Et pour info l'édition évoquée plus haut avec les deux films comporte des sous-titres anglais !
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Re: Les frères Korda

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The Return of the Scarlet Pimpernel de Hanns Schwarz (1937)

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Trois après le succès de The Scarlet Pimpernel, Alexander Korda faisait revenir le héros de la Baronne Orczy dans un second film. Malheureusement on perd tous les principaux atouts du premier volet avec un casting entièrement différent. Barry K. Barnes remplace Leslie Howard en Sir Percy/Mouron Rouge, la très fade Sophie Stewart peine à faire oublier Merle Oberon en épouse et Francis Lister n'a pas l'once du machiavélisme de Raymond Massey en Chauvelin. L'intrigue se situe quelques années après les évènements du premier film et Sir Percy coule désormais des jours heureux avec son épouse à qui il a promis de ne plus se rendre à Paris où sa double identité est désormais connue. Cependant Robespierre n'a jamais oublié l'humiliation infligée par le Mouron Rouge et charge Chauvelin d'ourdir un nouveau complot afin de le capturer et d'éteindre le vent de rébellion qu'il a suscité.

Les interactions entre le couple Sir Percy/Marguerite et leur jeu de dupe était une des joies du premier film mais les masques étant tombé dans celui-ci on perd complètement cet aspect ici. Le manque de charisme des nouveaux acteurs s'en ressent d'autant plus avec des scènes romantiques assez quelconques entre eux. Heureusement l'intrigue rondement menée rattrape pas mal les défauts. Une nouvelle fois la réalité historique et la touche romanesque sont brillamment mêlés. En effet c'est carrément un Tallien un des plus vifs opposant de Robespierre et son aimée Theresa Carrabus qui croisent la route de Sir Percy, cette dernière étant chargée de duper Marguerite pour l'enlever en France et attirer le Mouron Rouge dans un piège. James Mason ( apparemment remonté dans l'estime de Korda qui débutant l'avait viré comme un malpropre au bout de trois jours de tournage sur The Private Life of Don Juan) en Tallien vole évidemment la vedette à tout le monde malgré un temps de présence limité. La timidité (pour ne pas dire lâcheté) de Tallien et son lien profond avec Theresa Carrabus sont vraiment bien dépeint. Alors que c'était celle-ci qui éveillait son courage et l'incitait à défier Robespierre, ce rôle est désormais attribué au Mouron Rouge qui est donc carrément rendu responsable en coulisse de la chute du tyran dont il profite pour sauver sa femme. Mason est parfait, emprunté et gauche tout au long du film afin de se muer en orateur flamboyant et étonné de sa propre verve lors du final. C'est vraiment lui et une excellente Margareta Scott en Theresa qui sont presque les vrais héros du film.

Le film est un peu plus conventionnel que le premier volet et s'apparente plus à un film d'aventure classique où l'action est bien plus prépondérante. Barry K. Barnes peine à faire oublier Leslie Howard quand il essaie de jouer les dandys frivole mais est bien plus convaincant en héros fougueux énergique. Malgré quelques moments savoureux (le passage où grimé il déjeune à côté de la table de Chauvelin puis lui laisse son légendaire poème et sa note !) on perd de la sophistication du film précédent, le spectaculaire remplaçant les stratagèmes alambiqués et la malice du Mouron Rouge. Hanns Schwarz délivre d'ailleurs des séquences impressionnantes comme l'assaut final du peuple avec figurants à perte de vue et le budget semble supérieur avec quelques décors spectaculaire comme celui de la Convention. Dans l'ensemble c'est donc très inférieur au film précédent mais ça reste néanmoins un divertissement tout à fait honorable.4/6 Encore merci à Ann Harding d'avoir parlé de ces films sympathique découverte et comme déjà dit les dvd sont vosta (copie moyenne pour le 2e film ceci dit).
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Re: Les frères Korda

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The Private Life of Don Juan (1934, Alexander Korda) avec Douglas Fairbanks Sr., Merle Oberon, Benita Hume et Melville Cooper

Don Juan (D. Fairbanks) est adoré unaniment par toutes les femmes de Séville. Mais, elles ignorent qu'un jeune homme se fait passer pour lui. De son côté, Don Juan a vieilli et il est poursuivi par ses créanciers et une épouse tenace (B. Hume)...

Ce film de 1934 fut le chant du cygne de Douglas Fairbanks. Il était déjà une légende de son vivant et le scénario utilise habilement la personnalité de Doug pour le personnage de Don Juan. Je ne m'attendais pas à grand chose en regardant ce film d'Alexander Korda qui ne fut pas un succès à sa sortie. En fait, j'ai été très heureusement surprise par le ton décalé et l'utilisation du mythe de Don Juan. Le scénario est signé de Frederick Lonsdale, un excellent auteur anglais de comédies, et de Lajos Biro, un des collaborateurs habituels de Korda. Nous suivons les aventures d'un Don Juan qui a maintenant les tempes grisonnantes, quelques rides et qui doit faire attention à sa ligne. Lorsqu'il tente de séduire une jeune demoiselle, celle-ci lui fait remarquer qu'il pourrait être son père. Finalement, il est prisonnier de l'image qu'il a donné dans le passé. Les femmes sont amoureuses d'une certaine image de Don Juan telle qu'elle a été véhiculée par le théâtre et la littérature. Et le pauvre Don Juan n'arrive pas à être à la hauteur de son mythe. A cette époque-là, Douglas Fairbanks est également sur la touche. Bien qu'il ait fait quelques films parlants, aucuns d'entre eux ne lui a permis de retrouver son succès de l'époque du muet. Toujours athlétique, il est lui aussi obsédé par son physique et l'idée de rester 'jeune'. Le scénario ne manque pas de se moquer de cette obsession alors qu'il reçoit force massages. Dans sa vie privée, les choses ne vont guère mieux. Son mariage avec Mary Pickford part à vau-l'eau. Ils vont divorcer au moment de la sortie du film. Le film est donc à la fois un regard nostalgique sur une des plus grandes stars du cinéma ainsi qu'un hommage luxueux et humoristique. Le film est un écrin somptueux grâce aux superbes décors de Vincent Korda et à la cinématographie du français Georges Périnal qui se surpasse dans la beauté et la sophistication. Une volée de superbes créatures, toutes superbement photographiées parent le film, en particulier Merle Oberon dont l'étoile était en ascendance. Fairbanks montre son flair pour la comédie, un genre dans lequel il avait débuté avant de créer de toutes pièces le film de cape et d'épée. C'est d'ailleurs probablement pour cela que le public fut dérouté. Il s'attendait à retrouver le Fairbanks virevoltant de Zorro plutôt que ce héros désorienté face aux femmes. Une très heureuse surprise.
Criterion offre une superbe copie dans la collection Eclipse.
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Profondo Rosso
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Re: Les frères Korda

Message par Profondo Rosso »

Sahara de Zoltan Korda (1943)

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Pendant la campagne d'Afrique, un petit groupe de soldats alliés retranché dans une oasis résiste de manière acharnée aux assauts d'une division allemande assoiffée.

Un film de guerre sorti au plus fort de la Seconde Guerre Mondiale et plus précisément peu après les victoires des Alliés lors de la campagne africaine où nous plonge l'intrigue, ce qui renforce la tonalité de propagande. Le film est inspiré du film soviétique Les Treize (Trinadtsat, 1937) de Mikhaïl Romm (cités au générique) et effectivement on entrevoit vaguement comment les vertus de collectivité associée au communiste ont pu être transposée dans un film de guerre de propagande. Pratiquement toutes les nations engagée dans le conflit participent à l'intrigue avec du côté alliés des américains, des anglais, un français et un soldat soudanais de l'armée britannique et en face pour l'Axe les allemands (dont un odieux officier fanatique fait prisonnier et qui sème la discorde) et un italien. Les clichés associés à chaque nationalité sont bien marqués dans la caricature mais on parvient rapidement à dépasser cela grâce à l'intrigue habilement construite.

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Alors que l'armée britannique est mise en déroute par les blindés allemands qui viennent de s'emparer de Tobrouk, un groupe de soldat s'associent pour suivre les ordres de replis. On a ainsi une longue odyssée dans un désert du Sahara impitoyable où le groupe devra rester uni pour arriver à bon port. Face à eux une étendue de sable qui semble sans fin, le soleil de plomb et le manque d'eau ainsi que les assauts d'avions allemands pour lesquels ils constituent une cible de choix. Le film prend ainsi le temps pour rapprocher les personnages dans l'adversité et malgré les clichés on s'attache réellement à eux grâce à diverses petites scénettes et dialogues : les paris des américains sur les réactions du sergent joué par Humphrey Bogart, le dialogue entre l'américain et le soudanais sur la polygamie... Humphrey Bogart domine le casting par son charisme, la droiture et le mystère qui entoure son personnage qui est le seul à ne pas se livrer vie hors de l'armée quand les autres s'épanchent longuement sur leur ville, familles et petites amies...

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Le film est ainsi pratiquement construit comme un western et notre unité ne fait plus qu'un lorsqu'arrive le moment de vérité du morceau de bravoure final. Réfugié dans une oasis, les héros vont tenter de retarder une division allemande assoiffée en les dupant sur leur nombre réel. Le long siège est une vraie ode au courage et à l'astuce de ses soldats qui parviennent à tromper et narguer l'ennemi (ce moment où ils se lavent joyeusement face aux allemands envieux et déshydratés) et chaque perte est un déchirement magnifiquement amené par Zoltan Korda. Celui-ci avait déjà filmé le désert avec une rare puissance dans Les Quatre Plumes Blanches et ici il a une approche bien plus intimiste mais aussi étouffante et menaçante que le film de 1939 plus proche du récit d'aventure ample.On a du beau monde à l'équipe technique qui contribuent à rendre l'ensemble visuellement solide notamment Rudolph Maté à la photo ou encore Eugene Lourie à la direction artistique. On est tenu en haleine jusqu'au bout (et quel score de Miklós Rózsa !) et le final est assez mémorable et inattendu. Très bon donc. 4,5/6

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Rick Blaine
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Re: Les frères Korda

Message par Rick Blaine »

Je l'aime bien ce Bogart. Il y a une sécheresse et une dureté, qui se traduit notamment dans la photo de Maté mais aussi dans une écriture réussie, qui en fait quelque chose de moins convenu que les films de propagande habituels. Et puis Bogart y est très bon! :fiou:
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