Le cinéma fantastique français
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Le cinéma fantastique français
DITES LE AVEC DES FLEURS de Pierre GRIMBLAT – France/Espagne 1974
Avec Rocio DURCAL, Fernando REY, Delphine SEYRIG, Francis BLANCHE, John MOULDER BROWN
En 1944, un officier nazi (Frédéric Mitterrand) qui a tenté d’assassiner Hitler est poursuivi par la gestapo. Sans aucun espoir, il envisage de se suicider et tue auparavant sa femme et ses enfants. Néanmoins, il n’arrive pas à mettre son acte final à exécution. Victime d’un grave accident, il perd la mémoire.
30 années passent et l’on retrouve dans une luxueuse villa, envahie de fleurs, l’officier devenu amnésique (Fernando Rey) mais assailli par de fugaces visions. La venue d’une jeune fille au pair allemande (Rocio Durcal) va déclencher une série de drames : les enfants meurent les uns après les autres dans des circonstances tragiques…La jolie blonde est elle la meurtrière et quels sont ses mobiles ?
Le film fantastique n’est vraiment pas une spécialité française, aussi on ne peut qu’être intrigué par ce film étrange à l’atmosphère inquiétante. Pierre Grimblat, connu surtout pour ses réalisations pour le petit écran, a le mérite de proposer un film troublant et original, fort bien mis en scène. Il ne s’agit aucunement d’un film de cinéma bis, mais d’une œuvre envoutante et déconcertante, que j'aurais du mal à comparer avec une autre.
Au fur et à mesure de la disparition des membres de la famille et surtout après la mort de la maîtresse de maison Delphine Seyrig, jardinière émérite (excellente comme souvent), le manoir végétal où se focalise l’action se transforme en enfer déliquescent avec ses fleurs pourries et ses plantes noircies. La beauté des paysages et de la flore confèrent une étrange poésie aux scènes qui pourraient être violentes. La manière dont est filmée la mort de la fillette (qui tombe dans un précipice, tout en appuyant un coquillage contre son oreille) est notamment particulièrement réussie. Quant à l’assassinat du vieux vicelard incarné par Francis Blanche (dans son dernier film), égorgé d'un coup sec par la belle Rocio (plus connue pour ses comédies musicales espagnoles), c’est franchement un grand moment de film d’épouvante, à faire bondir de son fauteuil.
Je n’ose pas aller plus loin dans les descriptions pour laisser un peu de suspens, mais ce film est tellement réussi dans son genre et surtout d’une telle originalité qu’il mériterait amplement une sortie en DVD en France.
Dernière modification par Music Man le 18 janv. 09, 14:37, modifié 2 fois.
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Re: Le cinéma fantastique français
Si tu veux approfondir la question, le monsieur a aussi réalisé un film qui est loin de faire l'unanimité mais que moi j'aime beaucoup, Slogan.Music Man a écrit :Pierre Grimblat, connu surtout pour ses réalisations pour le petit écran, a le mérite de proposer un film troublant et original, fort bien mis en scène.
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Re: Le cinéma fantastique français
C'est tout à fait le genre de film qui m'intéresse. Et savoir que Claude Bolling en a composé la musique ne fait qu'attiser ma curiosité. tu l'as vu comment ?
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Re: Le cinéma fantastique français
comme ça, me reviennent en tête, comme films fanatstiques français "naphta" : les Franju, "Ne nous délivrez pas du mal" de Seria
Dernière modification par NotBillyTheKid le 18 janv. 09, 13:50, modifié 1 fois.
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Re: Le cinéma fantastique français
C'est pas vraiment du fantastique Mais ne nous délivrez pas du Mal.
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Re: Le cinéma fantastique français
Pas grave NotBillyTheKid, j'ai fais la même erreur récemment et je me suis fais taper sur les doigts !julien a écrit :C'est pas vraiment du fantastique Mais ne nous délivrez pas du Mal.
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Re: Le cinéma fantastique français
Le problème ici, c'est que je sais très bien ce qu'est le fantastique... mais je n'ai pas encore vu le film .ça m'apprendra à ouvrir mon clapet.Kevin95 a écrit :Pas grave NotBillyTheKid, j'ai fais la même erreur récemment et je me suis fais taper sur les doigts !julien a écrit :C'est pas vraiment du fantastique Mais ne nous délivrez pas du Mal.
En vrai film fantastique, si l'on suit Todorov, on a plus récemment "simple mortel" de Jolivet (même s'il finit, in fine, par trancher pour le surnaturel).
Les films qui respectent vraiment la définition du fantastique de Todorov sont assez rares à mon avis. Si on élargit aux différentes epoques et pays, je verrais : "Les autres" (avec fin penchant pour le surnaturel aussi), "La féline", vaudou", "Le projet Blair Witch", "la chute de la maison Usher" (corman) qui tous les quatre gardent une certaine hésitation à la fin
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Re: Le cinéma fantastique français
Simple mortel de Pierre Jolivet je le conseille vivement. Un très beau film avec une interprétation fantastique de Philippe Volter. Sinon je me souviens aussi de Le démon dans l'île de Francis Leroi avec une belle brochette d'acteurs, apparemment pas très réussi mais dont je garde un bon souvenir, lointain cependant
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Re: Le cinéma fantastique français
Dans les années 70, le cinéma français a produit un certain nombre de films à caractère fantastique:
-"Le locataire" de Polanski,
- "Leonor" (avec Piccoli et Liv Ullmann) et "la femme aux bottes rouges" de Juan Bunuel.
-" Alice et la dernière fugue" de Chabrol
- "Black Moon" de Louis Malle
Sans oublier les merveilles de Jean Rollin et de Jess Franco.
-"Le locataire" de Polanski,
- "Leonor" (avec Piccoli et Liv Ullmann) et "la femme aux bottes rouges" de Juan Bunuel.
-" Alice et la dernière fugue" de Chabrol
- "Black Moon" de Louis Malle
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Re: Le cinéma fantastique français
L’APPEL de Tilda THAMAR -1972
Avec Tilda THAMAR, Jürgen DREWS, Michel LEMOINE
Sur un bateau fantôme, 3 personnages se retrouvent après la mort.
Pour une curiosité c’en est une! Tilda Thamar, la vedette argentine des polars français des années 50 (de bas de gamme en principe) connue sous le surnom de « bombe atomique « , s’essayait en 1972 derrière la caméra. Si je veux bien croire que Tilda Thamar s’est beaucoup investie dans son unique réalisation, le résultat est bien maladroit et pas du tout emballant. On s’ennuie ferme pendant le premier passage du peintre en quête d’absolu (il m’a semblé reconnaître à un moment le vilain immeuble abritant le port de plaisance de Villeneuve-Loubet, alors en construction). Tout traîne en longueur et les séquences d’un érotisme bon marché m’ont paru bien racoleuses (pour tenter de raccrocher un public dérouté par un film assez prétentieux?). Hormis la chanson de Jurgen Drews, la bande-son , très chœurs seventies, est assez catastrophique.
Quant à la pauvre Tilda, elle m’a fait pitié, surtout dans les scènes où elle se dénude (pour prouver qu’elle avait encore de beaux restes?). On a l’impression de voir une star d’un autre temps, complètement à coté de la plaque. Elle m’a fait vraiment penser à une Gloria Desmond, jouant son va-tout pour se mettre en valeur devant un public qui l’avait oubliée. Ce qui finit par rendre presque attachant son rôle de femme détruite par la mort de son fils qui se prend un gigolo, car elles ont l‘air aussi perdues l‘une que l‘autre.
Dernière modification par Music Man le 29 avr. 12, 19:08, modifié 1 fois.
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Re: Le cinéma fantastique français
LES WEEK ENDS MALEFIQUES DU COMTE ZAROFF de Michel LEMOINE – 1975
avec Michel LEMOINE, Howard VERNON, Nathalie ZEIGER
Le Comte Boris Zaroff, descendant du célèbre chasseur d'hommes et riche homme d'affaires, passe ses week-ends dans son château à la campagne. Et profite des voyageurs de passages pour s'adonner à sa passion, la torture...
Michel Lemoine, acteur passé derrière la caméra a confié que le cinéma français détestait s’aventurer sur les terres du cinéma fantastique et qu’il était bien l’un des seuls à s’être frotté à ce genre dans les années 70…Bien mal lui en pris car son film , jugé choquant et amoral, notamment pour nécrophilie, fut tout bonnement interdit en France !(ce qui parait incroyable aujourd’hui)
Que dire ce film sinon qu’il a peu de choses en commun avec les chasses du Comte Zaroff, et qu’il est tout juste appréciable au second degré. Il démarre de façon assez forte par la poursuite d’une jeune fille toute nue par Zaroff (inquiétant Michel Lemoine) qui la traque en voiture , va la malmener en tentant de l’étrangler, puis en la caressant puis en la frappant violemment tel un chat avec sa proie. Je serai bien en peine de résumer le reste du film tant il semble brouillon et qu’on du mal à discerner la réalité et les fantasmes du sadique. Le film est surtout prétexte à exhiber de façon racoleuse jolies filles nues qui se trémoussent sous une pluie de champagne ou contre un boa de plumes. Entre ces passages « hot » et les retrouvailles du comte avec le fantôme de sa bien-aimée, quelques jolies filles seront assassinées (en tombant par la fenêtre le plus souvent). Je recommande vivement aux amateurs de nanars débiles le passage où un couple d’abrutis (affreusement mal joués) s’égare au château avant de péril dans la salle des tortures : c’est hilarant !
Un nanar d’outre-tombe, parfois drôle.
- Demi-Lune
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Re: Le cinéma fantastique français
La femme aux bottes rouges (Juan Luis Buñuel, 1974)
Deneuve. Fernando Rey. Jean-Claude Carrière. Buñuel. Pas de bol, il s'agit du fiston et non de Don Luis. Et ça se sent sur le résultat. Il y a quelque chose d'un peu cafardeux dans le fait de voir le fils de Buñuel vouloir marcher dans les traces surréalistes de son père, sans posséder, lui, ce trait de génie qui fait toute la gloire des films français que Buñuel faisait à la même époque. Ce n'est pas que La femme aux bottes rouges soit inintéressant ou raté. L'ambiance est pas mal et Deneuve capitalise sur son image de blonde fatale. Mais on ressent une certaine gêne devant cette tentative inégale, sinon opportuniste, de réappropriation d'un univers et d'une folie qui "font comme" mais n'ont définitivement pas la même saveur. Il manque vraiment quelque chose pour élever les bonnes idées (comme cette séquence de flash-back onirique où Deneuve quand elle était fille et Deneuve au présent sont côte-à-côte et rejouent exactement les mêmes expressions, ce running-gag absurde de la partie d'échecs imbitable, ou cette fin où les personnages pénètrent au figuré dans un tableau). Une curiosité, mais pas forcément plus.
- moonfleet
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Re: Le cinéma fantastique français
Le meilleur film fantastique made in France que j'ai vu est le premier d'Eric Valette Maléfique (2002)
Mettez dans une cellule un chef d'entreprise escroc (Gérald Laroche), un intello qui a tué sa femme (Philippe Laudenbach), un transsexuel en cours de métamorphose ( Clovis Cornillac, génial) et un attardé mental de 20 ans (Dimitri Rataud) et c'est déjà un potentiel détonant. Ils vont découvrir dans le mur un journal/grimoire d'un ex-détenu adepte des sciences occultes, qui renferme des formules qui permettraient de s'évader.
Mettez dans une cellule un chef d'entreprise escroc (Gérald Laroche), un intello qui a tué sa femme (Philippe Laudenbach), un transsexuel en cours de métamorphose ( Clovis Cornillac, génial) et un attardé mental de 20 ans (Dimitri Rataud) et c'est déjà un potentiel détonant. Ils vont découvrir dans le mur un journal/grimoire d'un ex-détenu adepte des sciences occultes, qui renferme des formules qui permettraient de s'évader.
- gnome
- Iiiiiiil est des nôôôôtres
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Re: Le cinéma fantastique français
oui, bof... J'avais été mitigé sur celui-là. Je devrais le revoir, mais je ne l'avais pas trouvé exceptionnel malgré un postulat intéressant.