Richard Quine (1920-1989)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Jeremy Fox
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Re: Richard Quine (1920-1989)

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Le Bal des cinglés (Operation Mad Ball, 1957)

L’histoire se déroule en 1945 dans un camp militaire sanitaire au Nord de la France alors que la Seconde Guerre Mondiale est terminée. Dans cet ‘hôpital’, le soldat Hogan (Jack Lemmon), comme bon nombre de plantons, tourne autour des infirmières, seules présences féminines du lieu ; il jette son dévolu sur l’une d’elle, la jolie Betty (Kathryn Grant). Seulement les infirmières sont des officiers et il leur est interdit de ‘fricoter’ avec de simples soldats. De plus le capitaine (Ernie Kovacs) a pour principale préoccupation de prendre ses hommes en flagrant délit afin de les faire passer en cour martiale ; comme si ça ne suffisait pas, il convoite Betty lui aussi. Pour se débarrasser de son rival, Hogan décide d’organiser clandestinement un grand bal dans un hôtel dévasté, où soldats et infirmières pourront se retrouver en cachette ; il n’est pas au bout de ses peines car la capitaine a les yeux et oreilles de partout…

Tourné en 1957, juste avant L'Adorable voisine (Bell, Book and Candle), Le bal des cinglés est l’adaptation théâtrale d’une pièce d’Arthur Carter mais surtout une de ces comédies coécrites par Blake Edwards. Elle préfigure son propre Qu’as-tu fait à la guerre papa et plus près de nous le M.A.S.H. de Robert Altman ; une comédie militaire avec des trouffions fainéants et délurés, prêts à tout pour voler un baiser à des infirmières dans des coins tranquilles. Et bien cet Operation Mad Ball est une sympathique réussite de Richard Quine (une de plus) avec un Jack Lemmon absolument parfait d’autant plus qu’il est ici d’une sobriété exemplaire ; mais c’est surtout Ernie Kovacs, comme dans toutes les autres comédies de Quine, qui interprète le personnage le plus drôle et pittoresque du film, celui de ce capitaine ‘sadique’ qui ne pense qu’à pincer ses hommes, multipliant les inspections espérant leur trouver une faille : un vrai tempérament comique que cet acteur décidément trop peu connu. A leurs côtés, le Jean-Pierre de Ma sorcière bien aimée, l’amusant Dick York, Mickey Rooney dans un numéro survolté de soldat connaissant par cœur l’almanach, et la charmante Kathryn Grant (surtout connu pour avoir été la princesse dans Le 7ème voyage de Sinbad de Nathan Juran). Operation Mad Ball n’est pas une comédie hilarante, loin de là, ni une grosse farce avec gags à chaque séquence mais un amusant et léger divertissement vivement mené, aux dialogues pétillants et qui bénéficie d’un scénario d’une belle efficacité (quoique de temps en temps inutilement emberlificoté) à défaut d’être très original. Richard Quine dirige le tout avec un bel entrain et son élégance habituelle, sans cependant trop en faire, laissant ses acteurs et son histoire se dérouler sans jamais prendre le dessus. Loin d’être inoubliable mais en tout cas pas ennuyeux une seule seconde et bougrement plaisant ; il faut avoir vu la répétition par l’orchestre improvisé d’une version amorphe de ‘In the Mood’ à l’ocarina et autres instruments peu ‘swinguant’ !

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Jeremy Fox
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L’inquiétante dame en noir (The Notorious Landlady, 1962)

William Gridley (Jack Lemmon), diplomate américain devant s’installer à Londres pour son travail, trouve à loger chez une belle jeune femme, Carly Hardwicke (Kim Novak) avec qui il devra partager l’appartement. Tombé sous son charme, il va tenter de la séduire malgré qu’on le lui ait déconseillé ; en effet, ce qu’il ne sait pas encore c’est que cette femme mariée est soupçonné d’avoir assassiné son mari mais, le corps restant introuvable, elle n’est pour l’instant pas inquiétée. Apprenant cette étonnante nouvelle, Scotland Yard va lui demander d’espionner sa logeuse afin de trouver n’importe quel indice pouvant l’inculper ; croyant au contraire dur comme fer à son innocence, au départ réticent, il va finir par accepter dans le but inverse de celui recherché, pour la blanchir. Il va être aidé dans sa tâche par l’ambassadeur des Etats-Unis himself (Fred Astaire), tombé lui aussi amoureux de la jeune femme…

Richard Quine à la baguette avec derrière lui une dizaine de belles réussites et, parmi celles-ci, au moins deux chefs-d’œuvre (Du plomb pour l'inspecteur - Pushover et Liaisons secrètes – Strangers when we Meet), un scénario écrit par Blake Edwards semblant posséder tous les éléments pour aboutir à une rocambolesque comédie de situation avec moult quiproquos à la clé, un séduisant trio d’interprètes, à savoir Jack Lemmon, Kim Novak et Fred Astaire… Tout semblait être présent pour nous combler et nous offrir une sympathique comédie policière ‘à l’anglaise’ ; mais il faut très vite déchanter ! Quoi de plus triste de que de découvrir un mauvais film d’un réalisateur que l’on a l’habitude de chouchouter ? Et on peut dire que dans le ratage, le cinéaste n’a pas fait les choses à moitié ! The Notorious Landladyest une comédie policière sinistre et poussive, jamais ni palpitante ni drôle, mélangeant laborieusement les styles, passant de la comédie romantique à l’enquête policière en passant par le burlesque, sans jamais parvenir à réussir quoi que ce soit. La mise en scène ne fait pas d’éclats, le scénario se traîne lamentablement, les séquences sont quasiment toutes interminablement bavardes sur des dialogues insipides ; bref, l’on ne s’intéresse pas une seule seconde à cette tentative de parodie hitchcockienne paresseuse au possible. Alors que Richard Quine nous avait habitués à mettre en scène de magnifiques séquences romantiques dans beaucoup de ses films des années 50, il n’arrive pas à nous rendre convaincant le couple ici formé par Jack Lemmon et Kim Novak (actrice qu’il avait toujours amoureusement filmée jusque là mais qu’il ‘parvient’ à enlaidir dans ce film). Même George Duning semble en panne d’inspiration, ayant pris pour thème principal la réorchestration de la chanson ‘A Foggy Day’ de George Gershwin (chanté par Fred Astaire dans A Damsel in Distress), répétée à satiété au risque de l’écœurement ; référence au brouillard londonien, clin d’œil ou non à l’un des célèbres acteurs du film, quoiqu'il en soit on attendait mieux du compositeur de 3h10 pour Yuma. Encore peut-on sauver une séquence plutôt amusante (la seule), celle au cours de laquelle Jack Lemmon doit se cacher de sa logeuse alors qu’il commençait à chercher des indices dans l’appartement ; grâce à la façon qu’à l’acteur de se déplacer, de grimacer et de se cacher, le film aura réussi à nous décrocher deux ou trois éclats de rire ; on ne peut pas en dire autant du final, tentative de burlesque effréné qui ferait presque pitié pour Kim Novak. Pour tous les participants au film pour qui nous avons habituellement de l’admiration, oublions vite ce mauvais pas !
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The Notorious Landlady (1962)

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Un diplomate américain emménage chez une jeune femme soupçonnée d'avoir assassiné son mari. Il est chargé par l'ambassade américaine et Scotland Yard de trouver la vérité jusqu'au moment où...

Si la vision de Pffft m'avait déçue, il n'en fut pas du tout de même de cette inquiétante dame en noir, curieuse traduction d'ailleurs. Le film est une charmante comédie policière qui est divisée en deux parties, une première où on se demande qui est cette femme, a-t'elle tué son mari, est-elle une empoisonneuse ? veut-elle vraiment tuer son locataire ? et une seconde plus burlesque et qui est sans doute liée à la présence de Blake Edwards au scénario avec cette course poursuite sur la lande, au son de la musique entraînante de Sullivan extraite des Pïrates de Penzance ! Les dialogues sont souvent savoureux .
La première partie est dans une ambiance de film noir, avec ce fameux brouillard londonien et le leitmotiv du celebrissime "A foggy day" sans doute aussi un hommage à la présence de Fred Astaire. Peut-être est-ce un hommage à Hitchcock, mais cela est moins frappant, par contre le suspense est admirablement mené, et Kim Novak est superbe dans cette femme si mystérieuse qui mélange accent cockney et charme discret, jouant certes de son mystère et de son charme, mais sans le côté femme fatale qu'elle a souvent. Il faut dire qu'elle est aussi superbement mise en valeur par Richard Quine. Jack Lemmon à ses côtés retrouve sa drolerie et son côté dépassé par les évènements que ce soit dans la scène où il explore la maison ou ce fameux diner autour d'un barbecue.
La deuxième partie qui suit le procès est plus lumineuse, se passant de jour - contrairement à la première presqu'intégralement en intérieur ou de nuit - et est assez délirante avec les deux acteurs principaux qui s'en donnent à coeur joie. Fred Astaire montre ses talents de comédien en ambassadeur américain, séduit par cette si charmante Carlye .Il est aussi intéressant de noter l'évolution au niveau du costume de l'héroïne avec cette si charmante petite robe de la fin. Sans doute la scène finale est un peu too much basculant dans le "burlesque"
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notamment la bagarre entre Kim Novak et ¨Philippa Bevons
contrairement au reste du fim et si ce n'est sans doute pas un chef d'oeuvre, cela n'en reste pas moins une comédie policère enjouée à l'humour efficace et portée à bout de bras par ses deux interprètes qui forment un superbe duo. Bref une jolie découverte en ce qui me concerne et pas du tout un film poussif !

A noter qu'il y aussi un private joke avec une question "Do you know 'My Funny Valentine?" et si les parents de Kim Novak apparaissent en figurants, il en est de même pour le père de Jack Lemmon, complètant le côté familial souligné par Kimm, et que je rejoins sur cette comédie qui m'a séduite; Décidement Jeremy, nous n'avons pas les mêmes goûts sur les comédies "policières" :) !
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Message par Jack Carter »

j'avais bien aimé aussi ce film quand je l'avais decouvert en salles il y a 2 ou 3 ans, mais l'avis de Jeremy m'avait semé le doute, j'osais pas le revoir. Ton avis me motive pour le revoir tres vite.
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The Life and Death of Colonel Blimp (Michael Powell & Emeric Pressburger, 1943)
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Jeremy Fox
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Re: Richard Quine (1920-1989)

Message par Jeremy Fox »

Jack Carter a écrit :j'avais bien aimé aussi ce film quand je l'avais decouvert en salles il y a 2 ou 3 ans, mais l'avis de Jeremy m'avait semé le doute, j'osais pas le revoir. Ton avis me motive pour le revoir tres vite.
Du coup, vous m'avez tous deux (ainsi que kimm) donné bien envie de lui redonner rapidement une chance. Etais-je encore mal luné ce jour là ?
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Message par villag »

Jeremy Fox a écrit :
Jack Carter a écrit :j'avais bien aimé aussi ce film quand je l'avais decouvert en salles il y a 2 ou 3 ans, mais l'avis de Jeremy m'avait semé le doute, j'osais pas le revoir. Ton avis me motive pour le revoir tres vite.
Du coup, vous m'avez tous deux (ainsi que kimm) donné bien envie de lui redonner rapidement une chance. Etais-je encore mal luné ce jour là ?


Avis tres partagé quant à moi ,: avais bien aimé lors de sa sortie en salle,moins,lors de sa dernière diffusion télé ou il m'a paru un peu( beaucoup), longuet!.... n'ai retenu en fait, outre la beauté de Kim Novak, que le jeu tres aerien de Fred Astaire, qui, même lorsqu'il marche, semble danser !
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Re: Richard Quine (1920-1989)

Message par Cathy »

Jeremy Fox a écrit :
Jack Carter a écrit :j'avais bien aimé aussi ce film quand je l'avais decouvert en salles il y a 2 ou 3 ans, mais l'avis de Jeremy m'avait semé le doute, j'osais pas le revoir. Ton avis me motive pour le revoir tres vite.
Du coup, vous m'avez tous deux (ainsi que kimm) donné bien envie de lui redonner rapidement une chance. Etais-je encore mal luné ce jour là ?
Je ne sais pas, mais j'ai commencé Opération Mad Ball et pour l'instant je dois dire que je trouve cela poussif ! Mais bon je n'en ai vu qu'une petite demi-heure :fiou: :oops: !
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Jeremy Fox
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Re: Richard Quine (1920-1989)

Message par Jeremy Fox »

Cathy a écrit :
Je ne sais pas, mais j'ai commencé Opération Mad Ball et pour l'instant je dois dire que je trouve cela poussif ! Mais bon je n'en ai vu qu'une petite demi-heure :fiou: :oops: !
Le ton ne change pas par la suite pour ce film que je trouve le plus réussi du coffret :lol: Ernie Kovacs est un génie comique
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Re: Richard Quine (1920-1989)

Message par Cathy »

Opération Mad Ball

Dieu qu'une comédie où on ne rit pas est pénible et franchement ce bal des cinglés, n'a de cinglé que le titre. Le film est long, pesant; ennuyeux, jamais drôle hormis une ou deux petites scènes. S'il préfigure Mash ou d'autres films du même style, le film ne décolle jamais et on s'ennuie ferme pendant près de deux heures. Le film est parfois même incompréhensible. Le personnage joué par Jack Lemmon même s'il montre son talent habituel n'est guère sympathique, Ernie Kovacs ne m'a guère convaincue en officier obsédé par la cour martiale et Mickey Rooney en fait des tonnes comme d'habitude. Vraiment une énorme déception, surtout après le charmant "Notorious Landlady". Kathryn Grant n'a de talent que par son charme mignonnet, seul Dick York émerge un peu du lot en secrétaire. Bref un gros pensum où le mot fin tarde à arriver tant on s'y ennuie, seule la scène du machabée parvient à faire sourire. Richard Quine râte totalement cette comédie !
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Re: Richard Quine (1920-1989)

Message par Cathy »

Adorable voisine, Bell Book and candle (1958)


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Une jeune sorcière, qui possède une galerie d'art spécialisée en masque africain est séduite par son voisin du dessus, un éditeur new-yorkais. Elle décide de l'ensorceler.

Richard Quine réalise ici sans doute son meilleur film avec son égérie Kim Novak entouré de deux autres de ses acteurs fétiches Jack Lemmon et Ernie Kovacs. Les américains sont friands de ces histoires d'amour entre mortels et sorcieres (I married a witch ou Bewitched, ma sorcière bien aimée en sont les plus célèbres exemples). Ici nous sommes toutefois dans une comédie romantique et non dans un film "fantastique". La force de ce film réside surtout dans le fait que tout n'est que suggeré sans doute est-ce du au fait que le film soit l'adaptation d'une pièce de théâtre. La seule concession à l'effet spécial est le fait que Jack Lemmon s'amuse à allumer ou éteindre les lampadaires dans la rue ou encore la potion préparée par une sorcière pour désenvouter le héros. Les scènes d'envoutement ne sont que des scènes liées à des regards, à un refrain et à un superbe siamois Pyewacket. On s'attend d'ailleurs dans la scène de la révélation à ce que l'héroine montre quelque tour pour prouver l'étendue de ses pouvoirs, mais pas du tout. Sans doute est-ce là l'une des forces du film. L'autre force réside dans le casting impeccable, Kim Novak qui se montre envoutante à souhait notamment dans la scène où appuyée sur la tête de son chat, elle ensorcelle James Stewart. Comme a son habitude, celui-ci se montre impeccable, d'ailleurs a-t'il fait défaut dans un des ses rôles ? Jack Lemmon est tout à fait à l'aise dans le frère de l'héroîne sorcier cynique qui rêve de montrer sa véritable nature, Ernie Kovacs est également d'une sobriété exemplaire en écrivain voulant écrire un livre sur la sorcellerie urbaine sans oublier Elsa Lanchester, pétillante sorcère un peu gaffeuse et extravertie qui pourrait servir de modèle à la tante Marion de Samantha dans Ma sorcière bien aimée (les tours ratés en moins) sans oublier le numéro de Philippe Clay, sorcier chanteur. Le film est une charmante comédie romantique, portée par un casting exemplaire.
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Re: Richard Quine (1920-1989)

Message par Kimm »

L'ADORABLE VOISINE est pour moi l'un des fleurons de la comèdie romantique, tant par son atmosphère feutré, (décor des intérieurs, jeux de couleurs chatoyants et pénombres qui renforcent l'envoutement et le mystère, costumes peu tapageurs mais stylés , scènes d'extèrieurs sur un New-York blotti sous un manteau de neige), que par son scènario intelligent, et cette conclusion qui remet en question le pouvoir d'ensorcellement...pour finalemnent laisser s'exprimer la nature humaine..
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Boubakar
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Re: Richard Quine (1920-1989)

Message par Boubakar »

Une vierge sur canapé (1964)

Le film tourne pas mal autour de la supposée virginité de l'écrivain, incarnée par Natalie Wood, et du "pouvoir" déjà grandissant de la presse people via un groupe de presse retors où travaille un jeune ambitieux incarné par Tony Curtis.
La première partie est assez drôle (surtout quand le personnage de Curtis menace de se suicider, ce qui fout en l'air une soirée pour l'écrivain avec un bel homme), culminant avec la partie où elle le ramène chez lui, tout trempé, où tout tourne autour de l'attirance sexuelle. Bien que je n'aime pas toujours le jeu de Natalie Wood, très inspirée de l'Actor's Studio, ici, elle s'en sort très bien, avec des talents comiques insoupçonnés (elle a une manière de s'affoler, en bougeant les bras très rapidement, qui me fait bien rire, à la manière d'un cartoon ! :lol:, et d'une beauté....ohlàlàlà !! :oops: D'ailleurs, elle est très bien mise en avant, car elle change pas mal de tenue dans le film, à la manière d'une fashion victim.
Malgré des seconds rôles de qualité (Henry Fonda, Lauren Bacall, Mel Ferrer), la suite du film se déballonne complètement, pour aboutir à une comédie romantique classique basée sur le quiproquo, et une poursuite finale en taxi lourdingue. (malgré une scène drôle à la fin où le flic pète un plomb devant l'aéroport).

Le film n'est certes pas indispensable, mais rien que pour la beauté de Natalie Wood (à couper le souffle de beauté) et le sujet audacieux pour l'époque, ça se laisse voir avec grand plaisir.
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Re: Richard Quine (1920-1989)

Message par Anorya »

Deux têtes folles (Quine - 1964)

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En réunissant à nouveau Audrey Hepburn et William Holden (qui avaient eu une liaison pendant le tournage du "Sabrina" de Wilder en 53), Richard Quine signe une comédie débridée, mise en abîme enjouée qui se permet de petites piques sur la nouvelle vague (photos au dessus) comme le cinéma américain (il faut voir, enfin, entendre en voix-off Holden dans son rôle de scénariste Richard Benson, mégalo non dénué d'égo et d'humour déclamer la liste des technicien "sans importance" face au producteur et bien sûr le scénariste, créateur à part entière vu que la notion d'auteur, encore récente à l'époque, nous vient des jeunes pousses de la nouvelle vague alors encore aux cahiers du cinéma --photo du dessous) sans oublier quelques clins d'oeils au précédents films d'Hepburn. Il semble que le duo Holden/Hepburn a encore de jolies étincelles en réserve (Holden avouera d'ailleurs qu'Hepburn "fut la femme de sa vie"), comme un feu mal éteint qui couverait encore.

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J'aime beaucoup les "little person" qu'on (Benson/Holden) rajoute comme ça sans trop s'en faire. :mrgreen:

Le film narre l'histoire sur un week-end d'un scénariste en panne d'idée pour son scénario et de la jolie assistante qui va le seconder; prétexte à une douce comédie romantique parfois délirante où au fur et à mesure de leur imagination, les deux personnes entremêleront leur scénario avec leur propre vie sentimentale. De cette profusion d'idée peut toutefois émerger un peu de lassitude : le film veut tout dire et trop dire (ce qui réserve néanmoins de savoureuses parodies de film de vampire ou d'espionnage comme de poursuite à cheval --avec des indiens qui parlent en français :mrgreen: -- ou de film de guerre (avec la poursuite en avion)). En plus de cet essouflement en son milieu, j'ai eu l'impression que ma douce Audrey cabotinait par moment, chose que je n'avais pas remarqué dans ses autres films.
Ces réserves mise à part, on passe un agréable moment devant ce film.

4/6.
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Cathy
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Re: Richard Quine (1920-1989)

Message par Cathy »

Il ne faut pas oublier que deux têtes folles n'est autre que le remake de la Fête à Henriette d'un certain Julien Duvivier :fiou: !
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Re: Richard Quine (1920-1989)

Message par Anorya »

Cathy a écrit :Il ne faut pas oublier que deux têtes folles n'est autre que le remake de la Fête à Henriette d'un certain Julien Duvivier :fiou: !
Certes, mais je doute de voir l'original : il n'y a pas Audrey Hepburn. :idea: :mrgreen:
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