Les films du studio Ealing

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Majordome
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Les films du studio Ealing

Message par Majordome »

EDIT DE LA MODERATION:

Vous pourrez également trouver sur le forum

un topic sur NOBLESSE OBLIGE

un topic sur DE L'OR EN BARRES et WHISKY A GOGO






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Tueurs de dame (The Ladykillers - Alexander Mackendrick - 1955)
vu sur dvd - coffret Ealing.

Alors, comment dire ?

Certes c'est drôle... Il y a manifestement matière à scènes culte :)
Guiness est un fou génial, il n'y a aucun doute !
Katie Johnson est l'archétype sublime de la vieille dame anglaise.
Les dialogues et les situations sont savoureux et burlesques.
C'est vraiment une sorte de quintessence (comme le dit la couv' du dvd) de l'humour british.
Mais... je dois avouer qu'au bout d'un moment j'ai eu un peu envie de décrocher de ces péripéties qui conduisent à l'élimination progressive du gang. Péripéties dont je finissais par trouver l'enchainement laborieux alors que chaque séquence prise séparément est réussie et drôle... Curieusement l'effet d'accumulation conduit à un sentiment de longueur du film qui fait qu'on voit venir la fin avec un certain soulagement.
Je me dis que le film est peut être un peu daté...
Mais bon, en dehors de cette réserve (qui disparaitra peut-être lors d'une revision, qui sait ?), c'est un film intéressant à voir ne serait-ce que pour le jeu extraordinaire des acteurs, et je suis curieux de savoir ce que donnera le remake des frêres Cohen avec Tom Hanks dans le rôle précédemment joué par Guiness, si j'ai bien compris.
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Beule
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Les films du studio Ealing

Message par Beule »

Went the day well.

A priori l'un des opus les plus représentatifs de la production Ealing des trois premières années essentiellement consacrée à l'effort de guerre, et à la propagande nationale. Un peu à la manière de Blimp, la mentalité anglaise, dont les travers sont toutefois moins ouvertement brocardés, s'exprime comme dans un petit théâtre de marionnettes. A la différence près que l'agresseur allemand est dépeint ici sans aucune subtilité. De fait malgré des qualités formelles et narratives indéniables, l'intérêt du film s'étiole quelque peu lors de sa redécouverte.
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Geoffrey Firmin
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Message par Geoffrey Firmin »

Went the day well? d'Alberto Cavalcanti
Un film de 1942 de l'intarissable coffret Ealing, en 1942 soixante soldats allemands déguisés en soldat britanniques investissent un petit village de la campagne anglaise en vue de préparer une invasion aéroportée.Ca pourrait etre une comédie mais ça n'en est pas une, bien au contraire ce film est d'une brutalité choquante.
Je suis surpris qu'un film aussi remarquable ait aussi peu de notoriété.
A découvrir d'urgence.
Nestor Almendros
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Message par Nestor Almendros »

TUEURS DE DAMES d'Alexander Mackendrick

Sympathique comédie british, au casting formidable (la vieille dame en tête) et à l'histoire délicieusement noire. Je n'ai pas pu m'empêcher de comparer à la version des Coen (de ce que je m'en rappelais, surtout) qui est je pense + burlesque. J'avoue ne pas avoir été transporté par la version Ealing, sauf dans quelques scènes. Plaisant tout de même...

Très beau master du dvd StudioCanal. On peut comparer avec une ancienne version dans l'intro de Terry Gilliam, c'est assez flagrant. Cela augure bien de la qualité de la collection Michael Powell à sortir en avril.
Nestor Almendros (le 13 mars 2006) a écrit :DE L'OR EN BARRES de Charles Crichton
Suite du coffret Ealing, avec cette sympathique comédie. Sans être très satirique envers l'Angleterre (comme d'autres comédies du studio), elle possède néanmoins un solide concept de départ qui fournit quelques bons moments. Dans la dernière demi-heure, le scénario rebondit parfois judicieusement (l'expostition de la police, les voitures radio...). Très agréable. A noter l'une des premières apparitions (10s) d'Audrey Hepburn.
Nestor Almendros
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Message par Nestor Almendros »

suite du (décidément très intéressant) coffret Ealing avec

WENT THE DAY WELL de Cavalcanti

Je ne connaissais pas le film, ni le réalisateur (il y a un ou deux autres de ses films dans le coffret, pour plus tard) et j'ai été très agréablement surpris. Il s'agit de la prise d'otage d'un village anglais par un commando nazi en 1942. Même si dans le dernier quart d'heure, le scénario ou la mise en scène n'évitent pas, en de rares moments, un certains élan patriotique, tout le film fait ressortir la cohésion de ce petit groupe de vilageois face à l'ennemi. On voit ainsi toutes les occasions qu'ils ont d'alerter les autorités et que le hasard s'acharne à faire capoter. Le scénario utilise aussi un traitre, élément assez bien utilisé et qui crée avec d'autres détails un certain suspense. Certaines morts sont également assez marquantes. Une bonne surprise...

Bon master du dvd StudioCanal, copie propre bien contrastée. Comme d'habitude la compression est tout juste correcte (il y a 1h de bonus).
bruce randylan
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Message par bruce randylan »

d'accord avec vous deux :D

L'homme au couplet blanc Alexander Mackendrick

Ca commence comme une comédie de moeurs et ça finit en tant que fable sociale. Il fallait bien-sur le talent de Mackendrick pour que le glissement se fasse avec l'intelligence necessaire.

Et grâce à cette histoire où Alec Guiness invente un costume inusable et insalissable ( qui n'est pas sans inqiuéter les industriels du textil ), Mackendrick a 80 minutes pour prouver sa lucidité, sa pertinance et sa clairvoyance dans sa charge politique qui a surtout le brio d'éviter tout manichéeisme puisque tous les personnages ( excepté le personnage féminin ) ont leur part d'ambiguité même Guiness.
C'est à la fois tendre et ironique ( les syndicats et les patrons s'alliant ) mais aussi cruel et violent ( la femme "mise en vente" comme monaie d'échange ou bien la poursuite finale ). Mais le scenariste est aussi le réalisateur et dans ce domaine il ne manque pas d'idée : le costume brillant dans la nuit ; , les essais fimés comme des expérimentations militaires ; la baguarre dans le bureau au moment de la signature du contrat etc...
Le traitement du son y est trés moderne tout comme le montage qui s'accelère souvent quand l'action s'éclate et que les personnages parcourent des espaces bien définis.
Ce montage est d'ailleurs parfois destabilsant mélangeant un certain classissisme avec une nervosité qui annonce presque la nouvelle vague qui confère un rythme curieux au récit.
Mais c'est finallement le coeur du film : la difficulté de co-exister entre innovation et conservatisme figé.

Continuer d'étaler les autres qualités du film serait trop long et Bertrand tavernier le fait bien mieux que moins dans son bonus DVD une fois de plus passionnant. Je reprendrais juste son enthousiasme pour sa direction d'acteur jusque dans les seconds rôles ( la petite fille ).

Bref une réussite dont la teneur prophétique de l'histoire rend le film encore plus indémodable.
"celui qui n'est pas occupé à naître est occupé à mourir"
Nestor Almendros
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Message par Nestor Almendros »

CHAMPAGNE CHARLIE de Cavalcanti

J'ai bientôt fini le coffret Ealing et ce nouvel opus confirme que j'ai eu du nez en me le procurant il y a un an. Sans être aussi passionnant et intéressant que d'autres titres, il y a quand même pas mal de choses très bonnes à garder. Notamment une reconstitution minutieuse et fort pertinente d'une époque passée, la vie des music-hall dans les années 1860 à Londres. Des détails aussi variés que les décors, ou l'importance des chansons dans la vie populaire enrichissent vraiment le film.

Tavernier, dans les bonus, explique que Cavalcanti n'était pas un inconditionnel des intrigues, ce film en est un exemple. Plusieurs histoires se télescopent ici, plusieurs intrigues qui sont soit avortées (la première bobine - passionnante - ne ressemble pas au reste) soit raccourcies en évitant des digressions pour plus d'efficacité.
Le film est un pur divertissement, gai et enlevé, qui semble avoir pour but, entre autres, d'offrir aux spectateurs (alors en temps de guerre - 1944) des chansons et de l'entertainement. Ainsi le film est rempli de scènes chantées, chansons qui servent et font avancer le scénario de façon très amusante, mais aussi de deux - courts - numéros dansés. Un peu comme si l'écran de cinéma se substituait à la scène de music-hall pendant 1h40.

Si je ne peux m'empêcher d'émettre des réserves sur le film, un peu bordélique/fourre-tout par moments, il reste néanmoins très regardable (et quels dialogues!).


Je me permets de poster le récent avis de Bruce Randylan (9/12/2006)
Champagne Charlie.
Décidement cette collection Ealing lancé par Tavernier continue de livrer ses trésors et j'espère ( sans trop y croire cependant ) qu'un second volume vera le jour car cette ultime film qu'il me restait à voir est une nouvelle fois un franche réussite.
Ici tout est fraicheur et joie de vivre. Véritable ode à la boisson, au cabaret, au music hall, à l'optimisme, c'est d'une gaité et d'une legereté comme des bulles de champagne.
Cavalcanti se révèle être un caméléon passionnant évitant tout risque de répétition avec ces précédentes oeuvres tout en restant autant original sur son regard sur ses personnages (acteurs une fois fois épatants ).
Les 2 scènes marquantes sont les duels que se livrent les chanteurs enemis : l'un dans un parc en préparation d'une confrontation au pistolet dévoile un burlesque presque surréaliste. Le second dans la composition d'hymne à l'alcool parvient le tour de force d'un rythme trés soutenu, d'une grand nombre de chansons sans que l'ensemble apparaisse redondant ou répétitf.

On sort du film avec un sourire et l'envie de foncer dans le pub du coin.
Tchin !
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ed
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Message par ed »

L’homme au complet blanc
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Décidément, le ton de ces comédies Ealing, cet humour british teinté de noirceur sociale, où les intérêts cyniques aussi bien des patrons que des syndicats détruisent à l’usure tous les vestiges de pureté qui existent en l’homme, me plaît énormément. Si la mise en scène (ici Mackendrick) s’avère efficace, c’est surtout la qualité d’écriture, cette « rage enjouée » si j’ose dire, qui fait mouche, nous laissant à la fin du film flotter entre désabusement et euphorie.
Me, I don't talk much... I just cut the hair
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Profondo Rosso
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Les films du studio Ealing

Message par Profondo Rosso »

Il pleut toujours le dimanche de Robert Hamer
Un quartier pauvre de Londres voit un dimanche comme les autres troublé par l'évasion d'un prisonnier de retour en ville. Un film du studio Ealing assez atypique de la marque de fabrique habituelle: pas de second degré ni d'humour noir, absence de personnages truculents, pas de vrai héros. Un film choral ancré dans un quotidien assez déprimant avec des personnage enfermés dans situations qu'ils n'ont pas souhaités, une vision de la famille assez hargneuse et un ton sombre et déprimant avec des explosion de violence loin de la distance habituelle des films du studio Ealing. 4,5/6
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Profondo Rosso
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Message par Profondo Rosso »

Au Coeur de la Nuit de Alberto Cavalcanti, Robert Hamer, Basil Dearden et Charles Crichton (1945)

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Un architecte se rend chez un client. Une impression de déjà-vu l'étreint dès qu'il arrive en vue de la maison. Déconcerté lorsqu'il rencontre l'homme qu'il vient voir et encore plus une fois qu'il se retrouve au milieu des personnes présentes dans la maison. Il est en train de vivre le cauchemar qu'il fait chaque nuit. Expliquant cela, les personnes présentes en viennent chacune à raconter une histoire surnaturelle leur etant arrivé pour convaincre un psychiatre sceptique…

Surtout reconnu pour ses comédies caustiques des années 50, on en oublie parfois que le mythique studio ealing a tapé dans tout les genres comme en témoigne cet excellent film à sketch fantastique. Au commande des réalisateurs chevronnés qqui offriront leurs lot de chef d'oeuvres au studio et au cinéma anglais en général notamment Alberto Calvalcanti (Champagne Charlie), Robert Hamer (Noblesse Oblige)et Charles Crichton (De l'Or en barre et beaucoup plus tard Un poisson nommé Wanda).

Une vraie ambiance se dégage du film, la tension se faisant palpable au fur et à mesure des sketches, le cauchemar prémonitoire du héros devenant de plus en plus concret au fil des évènements. de même, les sketches se font de plus en plus lent et effrayant le film avançant le tout se concluant dans un pur cauchemar expressionniste mélangeant toutes les histoires qui nous ont été racontées et bouclant la boucle. chaque sketche quelque soit sa tonalité et sa qualité (globalement très bonne) réclamant toute l'attention du spectateur :

Le Pilote automobile de Basil Dearden
Un pilote de course ayant miraculeusement échappé à la mort à des visions d'un personnages mysterieux l'invitant dans une voiture macabre où une place lui est reservé pour le royaume des morts. Trop bref pour parvenir à réellement effrayer, ce sketche (aux faux airs de Destination finale avant l'heure) marque tout de même les esprits par une fascinante scène chargée d'atmosphere où le héros se voit appelé depuis sa chambre d'hopital par une voiture d'outre tombe lui annonçant qu'il y reste une place pour lui, bien inquiétant.

La Fête de Noel de Alberto Calvalcanti
Lors d'une partie de cache cache un soir de noel, une jeune fille rencontre un petit garçon mysterieux dans une pièce délaissée de la maison. le sketche le plus faible du film sans ête mauvais non plus, juste que l'on sent très vite venir où va cette histoire vu et revu, et bien trop brève pour insteurer le malaise malgré un fond dérangeant.

Le Miroir hanté de Robert Hamer
un homme se fait offrir un vieux miroir par sa fiancée mais lorsqu'il se regarde, derrière le reflet de son image apparait un lieux des plus inquiétants qui n'a rien à voir avec sa chambre. Ambiance gothique à souhait dans la plus pure tradition de ce genre de récit, un excellent scénario qui dévoile habilement le mystère du miroir tandis que chaque visions du héros dans celui ci s'avère bien tendue et flippante. Il y aurait largement matière à un long metrage vu le potentiel.

Les joueurs de Golf de Charles Crichton
Deux amis passionnés de golf jouent les faveurs d'une femme sur une partie, le perdant se suicide et se met à hanter l'autre... Le sketche le plus leger du film bien dans l'esprit des autres films de Charles Crichton. Assez original et plutot osé au final, bonne petite récréation avant le fabuleux sketche final.

Le Mannequin du ventriloque de Alberto Cavalcanti
Un ventriloque est victime de la volonté autonome de sa marionnette. Jouant habilement sur la dualité entre l'aspect schizophrène et la vraie nature fantastique du récit, le film fait preuve d'une cruauté et d'une violence bien marquante notamment grâce au look de la marionnette assez inquiétant sous l'aspect jovial, à la manière des clown. Et la scène finale est des plus réussie, préfigurant celle de "Psychose" de Hitchcock dans l'idée.

Très réussi dans l'ensemble donc, un vrai petit classique du cinéma anglais à découvrir. 5/6
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Profondo Rosso
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Re: Notez les films de mars 2008

Message par Profondo Rosso »

Went The Day Well de Alberto Cavalcanti (1942)

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1942. Un détachement de l'armée britannique s'établit dans un village de la campagne anglaise. Les soldats s'intègrent à la communauté, avant que des évènements tragiques ne révèlent leur véritable identité : Il s'agit de soldats allemands qui exécutent un plan d'invasion. Les habitants, retenus prisonniers, organisent la résistance.

Un des films les plus atypiques du studio Ealing qu'on attendait pas sur une oeuvre d'une telle noirceur, voire du cinéma anglais tout court. Il fallait bien le génial Cavalcanti, sans doute le meilleur réalisateur du studio (avec McKendrick) pour nous balancer une telle oeuvre sans concessions.

Le début est pourtant est pourtant dans la droite lignée des productions Ealing, avec ce petit village anglais paisible et peuplé de brave gens sans histoire, l'imagerie y allant à fond sur le côté champêtre et chaleureux. Malgré quelques signe avant coureurs (un faux soldat anglais qui malène un enfant) rien ne nous prépare au choc et à la brutale rupture de ton qui intervient lorsque la supercherie est découverte. Le film bascule dans une ambiance sombre et bien violente avec des allemands impitoyable malmènent et déciment ces villageois auxquels on s'est attaché avant que ces derniers se rebiffent pour ce qui est en fait un film de guérilla dans la campagne anglaise (les plus déviants y verront un pré "Aube Rouge" :mrgreen: après tout le pitch de départ est presque le même mais le traitement de Cavalcanti est d'un tout autre niveau). La violence et la cruauté choquent encore aujourd'hui : le curé du village qui prend une balle dans le dos, la garde nationale mitraillé sans sommation, des enfants flingué et menacé de fusillades, une grand mère explosé à la grenade... Cela fonctionne également dans l'autre sens avec nos gentil villageois qui défendent leur terre avec véhémence. Ce qui donne sans doute le moment le plus brutal du film avec une vieille anglaise bien avenante jusque là qui termine un nazi à la hache :shock: où dans une moindre mesure plus tard des jeunes filles en fleurs qui déciment des nazis au fusil.
Le tout filmé avec une rapidité, une sécheresse et une indifférence incroyable par Cavalcanti annonçant presque Peckinpah (un nazi qui se prend une balle en pleine tête). Pour un film de propagande (car c'est quand même bien de ça qu'il s'agit) le film un peu à la manière du "Colonel Blimp" de Powell en profite également pour bien égratigner le tempérament et la culture anglaise. Ainsi par leurs leurs enfermement et leurs nonchalance ils ne sauront pas repérer les indices du désastre à venir (dont une séquence où la garde nationale continue son exercice alors que l'alerte est déclenchée croyant à une blague) ou réagir à temps une fois le danger imminent (des opératrice qui préfèrent papoter que répondre au appels de détresse). De même les figures les plus héroïques du film sont de condition modeste alors que le traitre infâme est un nantis, campé par Leslie Banks acteur typique de l'imagerie de l'anglais colonialiste. Bien brutal (un final bien hargneux dans un manoir à 10 contre 100) magnifiquement filmé (la grand mère à la dérive après son meurtre, la mort du traitre) une perle méconnue à découvrir. 5,5/6
Dernière modification par Profondo Rosso le 8 mars 08, 12:27, modifié 1 fois.
Nestor Almendros
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Message par Nestor Almendros »

Je n'ai toujours pas terminé le coffret Ealing (il me manque 1 titre) mais j'ai voulu revoir CHAMPAGNE CHARLIE dont il ne me restait vraiment aucun souvenir.
Pas grand changement d'avis par rapport au précédent visionnage: comédie réjouissante (surtout dans sa 1ère moitié) qui tourne un peu plus en rond dans sa dernière demi-heure.

J'ai souvent pensé à l'accueil du film par le public de l'époque. Le scénario est ainsi fait que c'est presque une comédie musicale qu'on a sous les yeux. C'est un film avec des parenthèses musicales qui s'intègrent bien puisqu'elles font partie de l'histoire. On peut rarement faire mieux. En même temps, l'esprit music-hall fait ressembler le film à un spectacle multi-genres où le public peut rire, suivre une intrigue et voir des numéros comme dans ces salles: 3 bonnes raisons d'y aller à l'époque certainement. Et puis, l'aspect populaire "local" est aussi très présent. Un peu à la manière des CH'TIS cette année chez nous, ce CHAMPAGNE CHARLIE a certainement dû attirer des foules impatientes de revivre aussi fidèlement une tradition nationale (les chansons), traditions qui devaient probablement beaucoup leur parler.

[ EDIT: Je m'aperçois que j'ai déjà dit la même chose il y 18 mois... :oops: ]

Le sourire du héros principal m'a plusieurs fois fait penser à celui de Fernandel...[/quote]
Dernière modification par Nestor Almendros le 23 juin 08, 19:36, modifié 2 fois.
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Ducdame
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Re: Notez les films du mois - août 2008

Message par Ducdame »

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Dernière modification par Ducdame le 29 janv. 09, 16:01, modifié 1 fois.
someone1600
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Re: Notez les films du mois - août 2008

Message par someone1600 »

J'adore moi aussi. Vraiment tres drole ce film ! :wink:
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Profondo Rosso
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Message par Profondo Rosso »

Passeport pour Pimlico de Henry Cornelius (1949)

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A Pimlico, un quartier de Londres, l'explosion d'une bombe, dernier vestige de la guerre, met a jour un tresor du XVe siecle ainsi qu'un edit royal certifiant que Pimlico est la propriete des ducs de Bourgogne. Aucun decret n'ayant annule depuis cet heritage, les habitants decident de proclamer leur independance a l'egard du Royaume-Uni.

Une belle farce bien en avance sur son temps (qui peut faire notamment penser au "Second Civil War" de Joe Dante) orchestré par le studio Ealing au propos toujours aussi corrosif. La géniale idée de départ est ainsi poussée jusqu'aux derniers retranchement de l'absurde, avec les habitants du quartier mis au banc du Royaume Unis, bien décidé à les isoler par tout les moyens (comme les assoifer et les affamer) afin de reprendre le contrôle des dissidents. Ca démarre comme une plaisanterie lorsque les habitants découvrent leurs statut et en abusent pour rire, puis s'ensuit une foule d'évènements surréaliste comme tout les vendeurs louches du pays qui se précipitent dans cet espace de liberté inespéré ou encore l'aide innatendue de la population qui va approvisionner nos "bourguignons" pour les aider à tenir face à la toute puissante Angleterre. Très drôle, un propos réellement osés surtout pour l'époque et un casting anglais parfait de drôlerie pour une nouvelle petite perle du studio Ealing. 5/6
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