La Poursuite infernale (John Ford - 1946)
Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky
-
- n'est pas Flaubert
- Messages : 8464
- Inscription : 19 nov. 05, 15:35
- Contact :
Chacun voit midi à sa porte, sans doute, mais pour moi, My Darling Clementine est un film sublime, pure comme le cristal, incroyablement émouvant. Mon western préféré (après L'Homme qui tua Liberty Valance) et ce que je considère comme le sommet du western classique. Mais je crois que c'est un film qui gagne beaucoup à être revu.
-
- Doublure lumière
- Messages : 554
- Inscription : 21 août 06, 14:06
- Localisation : La Rochelle
Chef d'oeuvre, bien sur mais avec Ford on navigue toujours dans les hautes sphère(1)! A deguster en vo, tant le jeu de V Mature est excellent, car les doublages vf de cet acteur lui donnent tres souvent un air bovin, ce qui est loin d'etre le cas ici
(1) je mettrai à part: MOGAMBO le seul film de Ford que je n'aime pas, et ce malgré la superbe A Gardner!!!!
(1) je mettrai à part: MOGAMBO le seul film de Ford que je n'aime pas, et ce malgré la superbe A Gardner!!!!
-
- Tati Danielle
- Messages : 1242
- Inscription : 10 mai 06, 17:43
Mon western préféré avec "Johnny Guitar". Je pourrais les revoir tous les mois (mais je m'en garde, pour ne pas prendre de risques ) sans m'en lasser.Strum a écrit :Chacun voit midi à sa porte, sans doute, mais pour moi, My Darling Clementine est un film sublime, pure comme le cristal, incroyablement émouvant. Mon western préféré (après L'Homme qui tua Liberty Valance) et ce que je considère comme le sommet du western classique. Mais je crois que c'est un film qui gagne beaucoup à être revu.
-
- Réalisateur
- Messages : 6629
- Inscription : 8 févr. 04, 12:25
- Localisation : Hérault qui a rejoint sa gironde
- Contact :
La froideur toute relative de Fonda ne me semble pas être en cause, il y a quelque chose d'extrêmement touchant, de non dit, dans son personnage, en parfait accord avec son jeu plein de retenue. Une progression bien maîtrisée. J'ai envie de dire qu'il tombe admirablement bien amoureux, sur le pas du film, avec tranquilité. Pour moi la scène la plus remarquable sur le plan émotionnel reste finalement la lente promenade avec Clementine à son bras, vers le bal. Un joli moment de magie.Ernst Preston Wilder a écrit :Mais ce qui manque peut être finalement c'est l'émotion. Peut être est-ce dû à Fonda. Il est loin d'amener facilement une émotion du coeur, comme un Stewart, ou même un Wayne (dans Yellow Ribbon ou Rio Grande par ex). Peut etre les autres membres du casting ne sont pas assez puissants pour nous amener cette émotion défaillante...
Le manque d'émotions, paradoxalement, me parait venir plutôt non pas des comédiens, mais de l'histoire. A part ce progressif autant qu'inattendu abandon à l'amour (voir les frères découvrir Wyatt est aussi drôle qu'attendrissant) de Wyatt Earp et le destin tragique du couple Holliday/Chihuahua qui a des allures d'amants mythologiques, le reste laisse un peu sur sa faim. Le thème de la vengeance ne m'a pas titillé le bulbe, l'aspect nettoyage moral cher à Ford n'a pas l'emprise qu'on lui trouve dans L'homme qui tua Liberty Valance. Du moins c'est un sentiment tout personnel bien entendu.
Du reste, les deux éléments émotionnels que j'ai retenu devraient amplement suffire. Et pourtant, j'ai comme l'envie folle d'en avoir plus.
-
- Doublure lumière
- Messages : 554
- Inscription : 21 août 06, 14:06
- Localisation : La Rochelle
Alligator a écrit :La froideur toute relative de Fonda ne me semble pas être en cause, il y a quelque chose d'extrêmement touchant, de non dit, dans son personnage, en parfait accord avec son jeu plein de retenue. Une progression bien maîtrisée. J'ai envie de dire qu'il tombe admirablement bien amoureux, sur le pas du film, avec tranquilité. Pour moi la scène la plus remarquable sur le plan émotionnel reste finalement la lente promenade avec Clementine à son bras, vers le bal. Un joli moment de magie.Ernst Preston Wilder a écrit :Mais ce qui manque peut être finalement c'est l'émotion. Peut être est-ce dû à Fonda. Il est loin d'amener facilement une émotion du coeur, comme un Stewart, ou même un Wayne (dans Yellow Ribbon ou Rio Grande par ex). Peut etre les autres membres du casting ne sont pas assez puissants pour nous amener cette émotion défaillante...
Le manque d'émotions, paradoxalement, me parait venir plutôt non pas des comédiens, mais de l'histoire. A part ce progressif autant qu'inattendu abandon à l'amour (voir les frères découvrir Wyatt est aussi drôle qu'attendrissant) de Wyatt Earp et le destin tragique du couple Holliday/Chihuahua qui a des allures d'amants mythologiques, le reste laisse un peu sur sa faim. Le thème de la vengeance ne m'a pas titillé le bulbe, l'aspect nettoyage moral cher à Ford n'a pas l'emprise qu'on lui trouve dans L'homme qui tua Liberty Valance. Du moins c'est un sentiment tout personnel bien entendu.
Du reste, les deux éléments émotionnels que j'ai retenu devraient amplement suffire. Et pourtant, j'ai comme l'envie folle d'en avoir plus.
Bien analysé, et juste un petit clin d'oeil: A propos du bal; cette scène a ete presque copiée à la lettre dans RETOUR VERS LE FUTUR 3 , voir notamment les gestes de la main de Clementine Carter accompagnant ainsi la musique ; ce n'est certes pas une coincidence, et le realisateur de RETOUR.....connaissant surement le film de Ford et a voulu ,ainsi lui rendre un petit hommage!
- Watkinssien
- Etanche
- Messages : 17064
- Inscription : 6 mai 06, 12:53
- Localisation : Xanadu
-
- murder on the dance floor
- Messages : 7287
- Inscription : 13 avr. 03, 18:33
- Localisation : Bonne question...
-
- Stagiaire
- Messages : 82
- Inscription : 7 janv. 06, 15:26
Mon film favori, quoi dire d'autre, je vous rejoins sur la perfection de ce film, avec pour moi aussi une preference vers la scene de la promenade avec Clementine (a tomber), mais tout est d'une grace infinie... Henry Fonda... Je vais m'empresser de revoir "Retour vers le futur 3" !!!!!
Manquait plus qu'ça.
-
- Euphémiste
- Messages : 8853
- Inscription : 14 avr. 05, 20:28
- Localisation : Québec
Un film magnifique pour ma part.
Top 20 actuel
http://www.shompy.com/someone1600/l10080_frfr.html
Mes dvd
http://someone1600.dvdaf.com/
-
- Machino
- Messages : 1130
- Inscription : 29 sept. 06, 20:22
- Localisation : Erewhon
D'accord avec toi. Il fait partie de mon trio favori (je ne dis pas tiercé et je n'aime pas noter, je n'aime pas la compétition appliquée à l'art) des westerns de Ford, avec La prisonnière du désert et L'homme qui tua Liberty Valance.Strum a écrit :Chacun voit midi à sa porte, sans doute, mais pour moi, My Darling Clementine est un film sublime, pur comme le cristal, incroyablement émouvant. Mon western préféré (après L'Homme qui tua Liberty Valance) et ce que je considère comme le sommet du western classique. Mais je crois que c'est un film qui gagne beaucoup à être revu.
Outre la magnificence esthétique qui frappe d'emblée, le film gagne à chaque nouvelle vision de la profondeur, de l'émotion...
Curieusement, pour moi, Doc Holliday, personnage réellement tragique et autodestructeur, est au moins aussi intéressant que Wyatt Earp, tel qu'interprété par Henry Fonda, qui me semble ici volontairement constituer un faire-valoir du personnage interprété par Victor Mature. Parce qu'Henry Fonda, dans d'autres films du même Ford, est exceptionnel d'émotion, toujours sur un registre retenu d'ailleurs : Les raisins de la colère, Vers sa destinée.... Ici, on a l'impression que Ford a volontairement posé son personnage en retrait, et puis c'était sans doute avec lui que le grand public pouvait le plus facilement s'identifier...
Il reste que le film n'est pas très optimiste : Doc Holliday meurt, après Chihuahua, et Clementine reste seule quand Wyatt Earp quitte le village, en quelque sorte incapable de trouver réellement sa place dans la communauté. C'est curieux, mais cette fin me semble un peu préfigurer celle de La prisonnière du désert...
Mais les scènes avec Doc Holliday donnent au film un éclat plus intense, en font plus qu'une petite chronique de la vie de l'Ouest. La scène assez magique avec le vieux comédien ivrogne qui vient faire une déclamation de tirades de Shakespeare est à ce titre assez significative : elle montre bien l'aspiration de Doc Holliday au beau, au pur, alors que lui-même est déchu et alcoolique, l'ombre de l'homme qu'il a été...
Et puis, il y a aussi de l'émotion et de l'humour : lors de la scène de l'inauguration (?) de la future église, le gag récurrent sur l'odeur de chèvrefeuille, et puis le petit pas de danse avec Clementine...
Un chef d'oeuvre.
-
- Doublure lumière
- Messages : 554
- Inscription : 21 août 06, 14:06
- Localisation : La Rochelle
A force de lire et de relire ce forum, je me suis remis le film que je n'avais plus revu depuis au moins un an;....Et toujours le même bonheur, et comme à chaque fois que je regarde un Ford, je me fais , toutes les 5 mn environ, la même reflexion: bon sang, quel cadrage!!! , car si quelqu'un sait admirablement placer un personnage dans le paysage , c'est bien Ford...regarder par ex., les derniers plans de MY DARLING..., la silouette de Clementine en champ, contre- champ....un miracle! Et contrairement à Lylah Clare, je ne trouve pas la fin trop pessimiste, il y a une promess, un peu comme la fin de THE MAN FROM LARAMIE de Mann; beaucoup moins pessimiste en tout cas que celle de LA PRISONNIERE....ou là, oui on touche le noir absolu, comme cette porte qui se referme!
-
- n'est pas Flaubert
- Messages : 8464
- Inscription : 19 nov. 05, 15:35
- Contact :
J'aime beaucoup cette scène.Lylah Clare a écrit :La scène assez magique avec le vieux comédien ivrogne qui vient faire une déclamation de tirades de Shakespeare est à ce titre assez significative : elle montre bien l'aspiration de Doc Holliday au beau, au pur, alors que lui-même est déchu et alcoolique, l'ombre de l'homme qu'il a été...
- Flol
- smells like pee spirit
- Messages : 54619
- Inscription : 14 avr. 03, 11:21
- Contact :
Découvert ce film hier...et quelle splendeur ! Je viens enfin de comprendre la filiation entre le cinéma d'Eastwood et celui de Ford : même ton humaniste, même amour des personnages, même pudeur (superbe séquence où l'on voit Clementine, au bras de Wyatt Earp, s'avancer vers l'église).
Certains plans sont tout bonnement à tomber par terre (j'en ai même eu des frissons), mais plutôt que de n'être qu'un joli livre d'images, Ford compose en plus des portraits d'hommes et de femmes très touchants. Et c'est donc en ce sens que j'ai plusieurs fois à du Eastwood...
8,5/10 et film du mois.
Certains plans sont tout bonnement à tomber par terre (j'en ai même eu des frissons), mais plutôt que de n'être qu'un joli livre d'images, Ford compose en plus des portraits d'hommes et de femmes très touchants. Et c'est donc en ce sens que j'ai plusieurs fois à du Eastwood...
8,5/10 et film du mois.
-
- Duke forever
- Messages : 11824
- Inscription : 29 nov. 03, 21:18
- Localisation : Hollywood
Copain !!Ratatouille a écrit :Découvert ce film hier...et quelle splendeur ! Je viens enfin de comprendre la filiation entre le cinéma d'Eastwood et celui de Ford : même ton humaniste, même amour des personnages, même pudeur (superbe séquence où l'on voit Clementine, au bras de Wyatt Earp, s'avancer vers l'église).
Certains plans sont tout bonnement à tomber par terre (j'en ai même eu des frissons), mais plutôt que de n'être qu'un joli livre d'images, Ford compose en plus des portraits d'hommes et de femmes très touchants. Et c'est donc en ce sens que j'ai plusieurs fois à du Eastwood...
8,5/10 et film du mois.
- Profondo Rosso
- Howard Hughes
- Messages : 18487
- Inscription : 13 avr. 06, 14:56
Re: Notez les films naphtas de décembre 2008
My Darling Clementine de John Ford (dans le genre titre français à côté de la plaque "La Poursuite Infernale" se pose là)
Vision du fameux antagonisme Earp/Clanton et du duel à OK Corral par John Ford, soucieux de retranscrire les fait tel qu'ils lui ont été raconté par Wyat Earp en personne. En résulte un film étonnement intimiste, privilégiant la psychologie de ses personnages notamment en s'attardant longuement sur la nature torturée de Doc Holliday (magnifiquement interprété par Victor Mature) ou l'amour passionné que lui vouent les personnages de Clementine et Chihuahua (excellente Linda Darnell). Quand à Henry Fonda, comme à son habitude chez Ford, il incarne une formidable figure de droiture et de justice, sans que soit négligé sa nature de tireur redoutable et son rapport profond avec Doc Holliday bien que avare en mots, se ressent parfaitement par la grâce de la mise en scène de Ford (le premier face à face dans le bar) et des acteurs inspiré. La légende ne ressurgit finalement qu'au tout début avec le meurtre de Virgil et presque par hasard dans la dernière demi heure, sans que la présence des Clanton se soit faite menaçante jusque là. Aussi bref qu'efficace le gunfight final fait bien son petit effet également. Sinon assez drôle de voir Walter Brennan que je n'ai vu que dans des rôles de vieux gouailleur attachant en patriarche tyrannique et sombre. Même si je préfère nettement la dimension mythologique d'un "Règlement de Compte à OK Corral" ou la violence brute de "Sept Secondes en Enfer", il faut reconnaître que c'est plutôt bon également. 4,5/6
Vision du fameux antagonisme Earp/Clanton et du duel à OK Corral par John Ford, soucieux de retranscrire les fait tel qu'ils lui ont été raconté par Wyat Earp en personne. En résulte un film étonnement intimiste, privilégiant la psychologie de ses personnages notamment en s'attardant longuement sur la nature torturée de Doc Holliday (magnifiquement interprété par Victor Mature) ou l'amour passionné que lui vouent les personnages de Clementine et Chihuahua (excellente Linda Darnell). Quand à Henry Fonda, comme à son habitude chez Ford, il incarne une formidable figure de droiture et de justice, sans que soit négligé sa nature de tireur redoutable et son rapport profond avec Doc Holliday bien que avare en mots, se ressent parfaitement par la grâce de la mise en scène de Ford (le premier face à face dans le bar) et des acteurs inspiré. La légende ne ressurgit finalement qu'au tout début avec le meurtre de Virgil et presque par hasard dans la dernière demi heure, sans que la présence des Clanton se soit faite menaçante jusque là. Aussi bref qu'efficace le gunfight final fait bien son petit effet également. Sinon assez drôle de voir Walter Brennan que je n'ai vu que dans des rôles de vieux gouailleur attachant en patriarche tyrannique et sombre. Même si je préfère nettement la dimension mythologique d'un "Règlement de Compte à OK Corral" ou la violence brute de "Sept Secondes en Enfer", il faut reconnaître que c'est plutôt bon également. 4,5/6