Charles Walters (1911-1982)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Jeremy Fox
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Charles Walters (1911-1982)

Message par Jeremy Fox »

Pas encore de topic dédié à ce réalisateur que je considère comme l'un des plus doués dans le domaine de la comédie musicale américaine, le quatrième mousquetaire de la MGM dans le genre aux côtés de Vincente Minnelli, George Sidney et Stanley Donen. Rien à jeter dans sa filmographie en ce qui concerne le domaine du musical. Pour le reste, je connais un peu moins.

Filmographie assez courte mais recélant un fort pourcentage de réussite. Dès son premier film, il s'avère un réalisateur à la fois élégant, d'un incroyable dynamisme et sachant fort bien manier une caméra. Si l'on veut bien passer outre son scénario, Good News possède une pêche de tous les instants. Son deuxième film n'est autre que le délicieux Parade de printemps, la seule apparition du couple Fred Astaire / Judy Garland. Dans Entrons dans la danse, Fred Astaire encore, mais cette fois pour ses dernières retrouvailles avec sa partenaire de prédilection à la RKO : Ginger Rogers. Puis Charles Walters redonne la vedette à Judy Garland, la confrontant cette fois à l'autre vedette-danseur du studio du lion : Gene Kelly ; nouvelle réussite. Lili,sur lequel Tavernier et Coursodon ne tarissent pas d'éloges, est un film délicieux dans lequel Leslie Caron se prend d'amitié pour... des marionettes (qu'anime tout de même Mel Ferrer). Toujours avec Leslie Caron, il fera une adaptation musicale de Cendrillon, The Glass Slipper. [Des DVD seraient les bienvenus pour ces deux derniers films]. Son remake de Philadelphia Story de Cukor, est un enchantement qui voit se cotoyer Frank Sinatra, Bing Crosby et Grace Kelly dans un festival Cole Porter : Haute Société. Il réalisa trois des films avec Esther Williams ; les deux que j'ai pu voir respirent le kitsch jouissif et la santé : Dangerous when Wet (Traversons la Manche) fait même partie de mes plus belles découvertes de l'année dernière et du coup l'un de mes musicals préférés : coloré, drôle, émouvant...

Ses pures comédies sont nettement moins enthousiasmantes et surotut beaucoup plus statiques même si Ne mangez pas les marguerites avec Doris Day et David Niven est charmant à défaut d'être hilarant. Son célèbre Tender Trap est du piètre théâtre filmé malgré son casting qui faisait saliver. En revanche, avant de finir par Rien ne sert de courir, une comédie agréable mais quelque peu essouflée (on peut le dire d'autant plus que l'un de ses héros est un coureur de fonds) avec Cary Grant dans son dernier rôle, il nous aura encore offert une petite merveille avec La Plus belle fille du monde.

Qui aurait vu Anna et les Maoris et The Unsinkable Molly Brown car j'hésite à acheter ce dernier ?


Quelques un des mes avis :


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Good News : Vive l'amour (1949) MGM

L'ancêtre de Grease en quelque sorte. Une intrigue d'une banalité confondante, un film de teenagers comme il y en eut des centaines... mais le premier film de Charles Walters qui, en 3 comédies musicales consécutives entre directement dans la cour des grands. Un entrain phénoménal qui emporte tout sur son passage, une mise en scène pétillante, un Technicolor qui pête le feu, beaucoup d'humour, un Peter Lawford qui a rarement été aussi vigoureux et....une June Allyson encore une fois craquante. Beaucoup de chansons facilement mémorisables, des chorégraphies dynamiques et un Varsity Drag final qui finit de nous scotcher le sourire aux lèvres et de nous faire monter des fourmis dans les jambes. Bref, une comédie musicale rythmée et assez euphorisante.
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Parade de Printemps : Easter Parade (1948) MGM

Le sommet de la carrière de Charles Walters, l’un de ces petits miracles de la comédie musicale comme seule savait nous en concocter la MGM de l’époque. La mise en scène est toute en discrétion et nous assistons à un véritable festival de musique (je ne pense pas qu'une autre comédie musicale comporte autant de chansons, le plus beau Medley "Irving Berlinien" qu'on eusse pu souhaiter), de costumes rutilants, de couleurs chatoyantes, de merveilleux décors... Et trois brillants interprètes : Ann Miller (son dernier duo avec Fred Astaire dans une somptueuse robe blanche et rouge) ; Fred Astaire (entre autres un époustouflant numéro de claquette et batterie et la possibilité de le voir danser au ralenti) et surtout Judy Garland qui minaude comme jamais au point de profondément nous émouvoir ; excepté par Minnelli, elle a rarement été aussi belle et magnifiée que dans cet Easter Parade. Au cours de deux séquences, elle prouve toute l'étendue de sa palette d'actrice : celle au restaurant avec Peter Lawford quand elle lui avoue, désolée, de ne pas être amoureuse de lui ; celle où, non maquillée, elle comprend que finalement son amour est partagé ; rarement elle n’aura été aussi touchante. L'intrigue est d'une grande banalité mais quelle importance puisque le scénario, lui, est très bien écrit donnant de la chair et une âme à ses personnages ! Une éclatante réussite, une comédie musicale contenant une quinzaine de numéros inoubliables et le talent d'acteurs, danseurs chanteurs hors pair. On regrette seulement de ne pas avoir vu se reformer le couple Astaire-Garland par la suite.
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The Barkleys of Broadway (Entrons dans la danse) (1949) MGM

Après un Good News déluré et vivace, frais et efficace, et un magnifique Easter Parade, ce 3ème film de Charles Walters déçoit beaucoup. Dernière rencontre entre Fred Astaire et Ginger Rogers, ce musical ne tient pas ses promesses et malgré quelques superbes numéros bien euphorisants (A Weekend in the Country, Shoes with Wings on et le final), le film peine à démarrer, à trouver un rythme et le scénario se révèle très vite laborieux. Quant à Ginger Rogers, elle nous avait habitué à plus de subtilité dans son jeu. On pourra évidemment trouver l'ensemble pas si désagréable mais nous étions en droit d'en attendre bien mieux. Tout juste moyen.
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La Jolie Fermière : Summer Stock (1950) MGM

Jane, une fermière ayant des difficultés à gérer seule son exploitation, voit arriver un jour chez elle une troupe de comédiens souhaitant organiser un spectacle dans sa grange. C'est sa soeur, vedette féminine principale, qui a eu cette 'brillante' idée pensant que 24 personnes supplémentaires à la ferme ne dérangerait en rien le travail quotidien. Jane ne le voit pas de cet oeil et, en échange du prêt de sa grange, les oblige à participer aux travaux de la ferme...

Comme on peut l'imaginer, les situations cocasses vont être de la partie ; voir Gene Kelly essayer de traire une vache ou Phil Silvers faire du rodéo sur un tracteur n'engendre pas la morosité. Beaucoup de situations sont certes drôles même si pas toujours d'une grande légèreté : les personnages des futurs époux et beau-père de Jane sont plutôt pénibles à la longue. Mais là ne réside pas le principal intérêt de ce très agréable 'Musical'. Dernier film de Judy Garland pour la MGM et dernière apparition de l'attachant duo qu'elle forme avec Gene Kelly qui avait déjà prouvé par deux fois sa formidable alchimie dans For me and My Gal et Le Pirate, Summer Stock, bien que moins réussi que ces derniers, vaut d'abord avant tout pour la romance qui unit une nouvelle fois ces deux stars de la comédie musicale. Leur histoire d'amour est d'une grande délicatesse et Charles Walters se surpasse lors de leurs duos ou solos chantés ou dansés. Les mouvements de caméras lors de la chanson 'Friendly Star' sont tout simplement magnifiques (Tavernier -ou Coursodon-, dans son 50 ans de cinéma américain, fait d'ailleurs une longue et très intéressante analyse filmique de cette séquence) et Get Happy est l'une des plus belles séquences musicales de Judy Garland. Autre séquence mémorable, la danse de Gene Kelly avec une feuille de journal et une planche de parquet grinçante. Le reste comporte encore plusieurs chansons très agréables et un travestissement vraiment très amusant de Gene Kelly en paysan idiot.

Si l'ensemble ne brille pas par son scénario bancal et pas toujours bien rythmé ni par des seconds rôles franchement peu convaincants, l'émotion arrive à poindre grâce au talent de Judy Garland (superbe séquence initiale la voyant se doucher et s'habiller), l'entrain d'un Gene Kelly plutôt sobre est toujours au rendez-vous, le Technicolor brille de tous ses feux et tout ce qui touche à la musique et à la danse s'avère de tout premier ordre. Et puis Charles Walters a bien du talent à revendre à chaque fois qu'il touche à la comédie musicale.
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The Belle of New York (1952) MGM

En effet, une intrigue légère au possible mais au final une véritable bulle de champagne de 80 minutes grâce au métier de Charles Walters et de nos deux acteurs-danseurs qui nous offrent une kyrielle de numéros tous plus plaisants les uns que les autres. La danse millimétrée autour du tramway ('Oops'), celle au milieu des tableaux ('A Bride's Wedding Day Song'), celle où Fred Astaire danse sur du sable jeté sur la scène ('I Wanna Be a Dancin' Man') et celle au cours de laquelle Vera-Ellen s'habille pour se faire passer pour une 'cocotte' ('Naughty but Nice') sont délicieuses (pour ne citer que les 4 plus marquantes car tout le reste mérite de retenir aussi l'attention). A l'image de cette idée d'une belle naïveté comme quoi quant on est amoureux, on s'envole, Charles Walters le prend au pied de la lettre et nous enchante tout du long avec une histoire tenant sur un bout de papier. Curieux de voir comment aussi bien le réalisateur que Charles Walters ont détesté ce film !
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Haute société : High Society (1956) MGM

Nous tenons avec High Society l’une des plus charmantes comédies musicales de la MGM même si elle ne fait pas partie des plus inventives. Je prend d'ailleurs encore plus de plaisir à cette version musicale qu’à l’intouchable original qui n’est autre qu’Indiscrétions (The Philadelphia Story) de Georges Cukor. Il est assez ridicule de comparer les deux films, l’un étant une ‘Screwball Comedy’, l’autre un pur ‘musical’ ; mais l’intrigue (reposant sur la pièce de Philip Bany) étant quasiment identique, il peut-être compréhensible d’en parler, les détracteurs du film de Charles Walters ne se gênant pas pour enfoncer ce dernier pour la circonstance. Au contraire, High Society est une délicieuse comédie musicale champagnisée aux chansons de Cole Porter toutes aussi superbes les unes que les autres (une véritable mine de tubes que ce soient "Sensational", "Mind if I Make Love to You", "Who Wants to be a Millionaire", "True Love", "What a Swell Party This is", "Little One", "I Love You Samanta" ou "Now You Has Jazz"), aux dialogues pétillants, à l'interprétation parfaite et à la mise en scène aérienne. Grace Kelly, minaudant avec talent, y est plus charmante que jamais dans son dernier rôle et l’exquis duo Bing Crosby et Frank Sinatra n’a rien à envier à celui précédemment formé par James Stewart / Cary Grant. Après Good News, Easter Parade, Summer Stock et Lili, encore une comédie musicale qui cale Charles Walters bien au chaud et en bonne position parmi les plus sympathiques réalisateurs du genre.
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Please don't Eat the Daisies (1960) MGM

Agréablement surpris par cette comédie de Charles Walters qui met assez intelligemment en avant le métier de critique d'art, la tentation de se laisser aller à l'ironie et se complaire dans le bon mot plutôt que de juger sincèrement une oeuvre (ici le théâtre) avec son coeur. A côté de ça, nous assistons à une comédie familiale plutôt drôle portée par un couple qui fonctionne parfaitement (David Niven et Doris Day), quatre enfants 'monstrueux' dont le petit dernier est gardé en cage pour qu'il ne casse pas tout dans la maison et un chien qui se jette dans les bras de ses maîtres à tout bout de champ, effrayé par tout ce qui bouge.
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La Plus Belle Fille du Monde : Billy Rose's Jumbo (1962) MGM

Film peu connu et on se demande bien pourquoi car il possédait tous les éléments pour en faire le film familial par excellence, pouvant plaire à toutes les tranches d'âge et aussi spectaculaire par exemple, pour en rester dans les films évoquant la vie d'un cirque, que le classique de Cecil B. DeMille, Sous le plus grand chapiteau du monde. Que ceux qui se disent en lisant le titre ou en voyant l'affiche que Jumbo va être de toutes les scènes se rassurent ; il ne doit apparaitre en tout et pour tout qu'une dizaine de minutes. Sinon, il s'agit de l'adaptation d'un énorme succès des années 30 mélangeant déjà numéros de cirque, comédie et chansons, narrant les déboires d'un cirque dont le directeur dilapide toutes les recettes en allant jouer au craps et qui, ne pouvant ainsi plus payer ni ses fournisseurs, ni verser le salaire de ses artistes, voit ses derniers le quitter un par un pour aller se faire embaucher par la concurrence. Le spectacle original était écrit par non moins que le duo 'wilderien' Hecht/Mcarthur et le scénario de Sidney Sheldon n'a presqe pas à rougir devant ceux de ses illustres pairs, une mixture comédie/musique/romance/spectacle tout à fait gouteuse relevée par des acteurs tous plus sympathique les uns que les autres.

Le directeur offre à Jimmy Durante un rôle picaresque assez jubilatoire ; sa fille est interprétée par une Doris Day plutôt sobre et constamment convaincante. Stephen Boyd et Martha Raye complètent le revigorant quatuor. Niveau musical, ça vole assez haut : Doris Day est en superbe forme (inoubliables interprétations de "Little Girl Blue", "My romance" et "This Can't Be Love"), les sept chansons de Richard Rogers & Lorenz Hart sont de très grande qualité et somptueusement orchestrées par Conrad Salinger et la chorégraphie de Busby Berkeley (son dernier travail pour Hollywood) mémorable dans l'étonnant numéro de trapézistes "Over and Over Again". Les numéros de cirque sont tous de premier ordre et parmi les plus réussis que j'ai pu voir sur grand écran, qu'ils soient acrobatiques, clownesques ou animaliers (Jumbo lui même est talentueux). Et ce n'est pas fini car il faut aussi applaudir la photographie de William H. Daniels qui nous offre quelques plans nocturnes absolument magnifiques (je ne m'attendais pas à ça dans un film de ce style) et surtout, on ne le répètera jamais assez, une mise en scène pleinement accomplie d'un cinéaste qui n'en était pas à une réussite près : Charles Walters qui mérite sans problème de figurer aux côtés de Minnelli, Donen et Sidney au panthéon des plus grands de la comédie musicale américaine. Souvent inventive, toujours gracieuse et élégante, avec une caméra tour à tour caressante et virevoltante lors des séquences les plus spectaculaires, sa mise en scène est un délice de presque tous les instants. Car des fautes de gouts, il y en a plus d'une mais elles sont vite oubliées devant la qualité et l'ampleur et la générosité du spectacle qui se termine d'une façon plutôt original par un long numéro d'à peu près 15 minutes oscillant entre kitsch et modernité. Une très très belle réussite.
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Lord Henry
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Re: Charles Walters

Message par Lord Henry »

Qui aurait vu Anna et les Maoris
Je suis allé récupéré le commentaire que m'avait inspiré sa diffusion sur TCM.
Two Loves (1961)

Vieille fille invétérée native de Pensylvannie, Anna est institutrice en Nouvelle Zélande où elle enseigne selon une pédagogie toute personnelle et peu orthodoxe.
Ses inhibitions sexuelles sont mises à rude épreuve par les moeurs indigènes et les attentions de deux collègues.

Certes, Two Loves ne bouleverse pas l'histoire du septième art, et les cinéphiles ne semblent prêter que peu d'attention au pourtant fort estimable Charles Walters.
Il n'est toutefois pas interdit d'être sensible à son charme, désuet convenons-en mais bien réel.

Le charme des faux extérieurs made in Culver City, d'un cinémascope à l'élégance discrète; celui d'une douloureuse mélancolie qui affleure sous la sagesse des images.

Affublée d'un austère chignon, Shirley McLaine est merveilleuse de retenue mélée d'exubérance. Elle est impeccablement entourée par Laurence Harvey et Jack Hawkins.

Finalement, au-delà de ses faiblesses que je laisse à d'autres le soin de relever, Two Loves a la vertu précieuse de faire aimer ses personnages
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Jeremy Fox
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Re: Charles Walters

Message par Jeremy Fox »

30
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La Plus belle fille du monde (Billy Rose's Jumbo)

Réalisation : Charles Walters
Avec Doris Day, Stephen Boyd, Jimmy Durante, Martha Raye
Scénario : Sidney Sheldon
Photographie : William H. Daniels (Metrocolor 2.35)
Musique : Richard Rodgers & Lorenz Hart
Une production Metro Goldwin Mayer / Arwin Productions
USA – 123 mn -1962


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Au début du 20ème siècle, Pop (Jimmy Durante), sa fiancée (Martha Raye) et sa fille Kitty (Doris Day) dirigent le cirque Wonder dont la principale attraction est l’éléphant Jumbo. Mais les spectateurs se font rares et les affaires vont de plus en plus mal d’autant plus que Pop dilapide au jeu toutes les recettes et que les artistes non rémunérés préfèrent quitter le navire avant qu’il ne coule définitivement ; une aubaine pour John Noble (Dean Jagger), autre directeur de cirque qui a toujours lorgné sur le pachyderme et qui aimerait bien racheter le cirque Wonder. Il envoie incognito son fils Sam (Stephen Boyd) pour qu’il espionne ses concurrents et pour qu’éventuellement il fasse précipiter la faillite. Sauf que Kitty tombe amoureuse de lui…

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Billy Rose’s Jumbo est l'adaptation d'un énorme succès des années 30 aux plus de 200 représentations qui narrait les déboires d'un cirque dont le directeur –rôle déjà tenu par Jimmy Durante- dilapide toutes les recettes en allant jouer au craps et qui, ne pouvant ainsi plus payer ni ses fournisseurs ni verser le salaire de ses artistes, voit ses derniers le quitter un par un pour aller se faire embaucher par la concurrence. Le spectacle original était écrit par non moins que le duo 'hawksien' Ben Hecht/Charles MacArthur, une mixture comédie/musique/romance/spectacle remis ici au goût du jour par un Sidney Sheldon qui ne s’est pas révélé très inspiré. Et il n’a pas été le seul ! Oubliez donc aussi qu’il s’agit d’un film signé par Charles Walters dont les comédies musicales furent pour beaucoup mémorables et pour certaines faisant partie des plus exquises de l’équipe MGM d’Arthur Freed aux côtés de celles de Vincente Minnelli, Stanley Donen ou George Sidney. Citons notamment Parade de printemps (Easter Parade) avec Fred Astaire et Judy Garland, The Belle of New York avec Fred Astaire et Vera-Ellen -à qui Damien Chazelle rendra un bel hommage à travers la plus belle séquence de La La Land, celle dans l’auditorium-, le splendide et touchant Lili avec Leslie Caron et Mel Ferrer -dont on attend toujours qu’il sorte sur galette numérique-, Dangerous When Wet, la comédie musicale la plus réussie avec Esther Williams, ou encore le superbe Haute société (High Society) avec l’inoubliable quatuor réunissant -excusez du peu- Grace Kelly, Frank Sinatra, Bing Crosby et Louis Armstrong. Oubliez également que la plupart des chorégraphies ont été mises en place par le génial Busby Berkeley dont c’était ici le dernier travail et ne faites pas attention au défilé d'autres noms prestigieux au générique avec notamment William H. Daniels à la photo, Joe Pasternak et Martin Melcher à la production, l’immense Richard Rodgers (La Mélodie du bonheur) à la musique, le duo MacArthur/Hecht à l’écriture de l’histoire originale…

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Mais surtout jetez un voile pudique sur ce que vous avez pu lire à son propos dont notamment cette surréaliste dithyrambe : "Film peu connu et on se demande bien pourquoi car il possédait tous les éléments pour en faire le film familial par excellence, pouvant plaire à toutes les tranches d'âge et aussi spectaculaire par exemple -pour en rester dans les films évoquant la vie d'un cirque- que le classique de Cecil B. DeMille, Sous le plus grand chapiteau du monde […] La mise en scène est souvent inventive, toujours gracieuse et élégante, avec une caméra tour à tour caressante et virevoltante lors des séquences les plus spectaculaires, un délice de presque tous les instants […] Des fautes de gouts, il y en a plus d'une mais elles sont vite oubliées devant la qualité et l'ampleur du spectacle qui se termine d'une façon plutôt originale par un long numéro d'à peu près 15 minutes oscillant entre kitsch et post-modernisme. Une très belle réussite." Je peux d’autant plus m’en moquer... que je suis l’auteur de cet avis et qu’il prouve bien que ‘l’amour’ rend aveugle, ayant dû l’écrire alors que je commençais à tomber sous le charme de la comédienne Doris Day, n’ayant alors d’yeux que pour elle et m’extasiant sur presque tous ses films y compris les plus moyens comme c’est le cas ici. Et tant pis pour le ridicule d'un tel retournement de veste ; ce ne sera pas le premier... ni le dernier !

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Car si ce spectacle coloré et joyeux peut faire passer un agréable moment en période de disette cinématographique, il s’avère en fait assez médiocre à presque tous les niveaux, son scénario un peu idiot tenant sur un papier cigarette, sa mise en scène paraissant un peu figée par le scope et son casting n’étant pas des plus concluants, la majorité des seconds rôles étant de plus quasiment tous sacrifiés ; d’ailleurs les spectateurs ne seront pas dupes puisque ce sera un bide aux USA, l’un des rares -voire l’unique- de la carrière de sa comédienne principale qui était encore en cette année 1962 l’artiste -homme et femme inclus- le mieux payé à Hollywood. On a imputé plus tard cet échec financier à une grève des journaux de cette époque, le film n’ayant ainsi pas pu bénéficier de la promotion attendue ; seulement il avait quelques années pour s’en relever, ce qui ne s’est pas passé. A lui seul, le dernier numéro ‘Sawdust, Spangles and Dreams’ censé être le clou du spectacle résume assez bien en quoi le film est en partie raté, oscillant sans cesse -à cause en l'occurrence principalement d’un Busby Berkeley plus vraiment avisé- entre kitsch vieillot, mièvrerie sirupeuse et tentative de modernisme qui tombe le plus souvent à l’eau.

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Le directeur du cirque offre à Jimmy Durante un rôle picaresque assez sympathique même si assez vite répétitif ; sa fille est interprétée par une Doris Day plutôt sobre, assez bien mise en valeur -si l'on oublie le tutu rose- et constamment convaincante, la seule à tirer totalement son épingle du jeu. Stephen Boyd –Messala dans le Ben-Hur de William Wyler- et Martha Raye complètent ce quatuor qui aurait pu être revigorant si le premier n'avait pas été totalement fadasse -peut-être le plus transparent des partenaires de Doris Day- et si la seconde ne pouvait pas sembler aussi vite agaçante. Niveau musical, même si c’est loin d’être ce qu’a composé de mieux le grand Richard Rodgers, l’ensemble reste plutôt agréable à défaut d’être mémorable : Doris Day est en forme -de belles interprétations de la poignante ‘Little Girl Blue’, de‘My Romance’ ou encore de ‘This Can't Be Love’-, les sept chansons de Richard Rogers & Lorenz Hart –dont la plus belle est de loin l’entêtante ‘The Most Beautiful Girl In The World’, interprétée successivement par Stephen Boyd et Jimmy Durante- sont très bien orchestrées par Conrad Salinger et le travail de seconde équipe de Busby Berkeley est au moins mémorable dans le spectaculaire numéro qui se situe en début de film, ‘Over and Over Again’. Quant aux numéros de cirque, ils sont pour certains de premier ordre, surtout ceux basés sur l'acrobatie plus que ceux clownesques ou animaliers.

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A signaler que le film est sorti en France sous deux titres différents, La Plus belle fille du monde (qui reprend en fait la chanson phare de la bande originale) ainsi que Jumbo, la sensation du cirque. Ayant été presque aussi sévère à cette troisième vision qu’extatique à la première, la vérité se situe probablement dans un juste milieu. Quoiqu’il en soit, s’il est certain qu’il ne s’agit pas d’un sommet de la comédie musicale MGM, ce n’en est pas un navet pour autant ; chacun pourra probablement y trouver quelques agréables séquences même s’il semble évident que ceux qui sont allergiques à la mièvrerie et aux bons sentiments pourront s’en détourner sans remords. Quant aux amateurs de la chanteuse Doris Day ils ont dû être un peu tristes puisque ça aura été la dernière fois qu’on l'aura vu dans une comédie musicale, sa dizaine de films suivants ne sortant pas du domaine de la pure comédie.

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Le film existe en DVD en zone 1 & 2 avec VF et VOST. Copie correcte.

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Lord Henry
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Re: Charles Walters

Message par Lord Henry »

En revanche, The Barkleys of Broadway est plutôt décevant.

Il a aussi signé une comédie avec David Niven et Shirley McLaine, Ask Any Girl, dont je garde un souvenir plaisant.
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Jeremy Fox
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Re: Charles Walters

Message par Jeremy Fox »

Lord Henry a écrit :En revanche, The Barkleys of Broadway est plutôt décevant.
Oui, il a eu la patte un peu lourde sur ce coup. Certainement sa comédie musicale la plus laborieuse.

D'ailleurs, je viens de retrouver mon bref avis

The Barkleys of Broadway (Entrons dans la danse) (1949) MGM

Après un Good News déluré et vivace, frais et efficace, et un magnifique Easter Parade, ce 3ème film de Charles Walters déçoit beaucoup. Dernière rencontre entre Fred Astaire et Ginger Rogers, ce musical ne tient pas ses promesses et malgré quelques superbes numéros bien euphorisants (A Weekend in the Country, Shoes with Wings on et le final), le film peine à démarrer, à trouver un rythme et le scénario se révèle très vite laborieux. Quant à Ginger Rogers, elle nous avait habitué à plus de subtilité dans son jeu. On pourra évidemment trouver l'ensemble pas si désagréable mais nous étions en droit d'en attendre bien mieux. Tout juste moyen.

De plus, le DVD est vraiment décevant, surtout de la part de Warner.
Bugsy Siegel
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Re: Charles Walters

Message par Bugsy Siegel »

Le seul intérêt de The Barkleys Of Broadway, c'est de découvrir Jacques François jeune et chevelu !
on faisait queue devant la porte des WC comme au ciné lors du passage de l'Atlantide à l'écran. Jean Ray, Hôtel de Famille, 1922
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Re: Charles Walters

Message par Lord Henry »

D'ailleurs, si j'en crois le lointain souvenir de mes lectures, Ginger Rogers a remplacé Judy Garland au pied levé.
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Re: Charles Walters

Message par Jeremy Fox »

Lord Henry a écrit :D'ailleurs, si j'en crois le lointain souvenir de mes lectures, Ginger Rogers a remplacé Judy Garland au pied levé.
Tes souvenirs sont bons. Les producteurs voulaient retrouver le duo à succès de Easter Parade mais Judy Garland n'était pas en mesure de tenir ce rôle.
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Re: Charles Walters

Message par bruce randylan »

Entrons dans la danse ( The Barkleys of Broadway - 1949 )

10 ans après leur dernier film pour la RKO, Fred Astaire et Ginger Rogers se retrouvent pour cette ultime réunion sous le signe de la déception... :?

Loin d'être des retrouvailles pleine d'éclat, cette comédie musicale se révèle très médiocre la faute à une mise en scène d'une rare paresse alors que parade de printemps tourné un an plus tôt par le même Walters était excellente.
Ici que ce soit les scènes narratives ou chantées/dansées, rien ne décolle vraiment et le duo peine à faire des étincelles.
Seul moment réussi et émouvant, un très joli "they can't take that away from me" que Fred Astaire chante pour Ginger Rogers. On sent qu'il y a quelque chose de personnelle voire d'autobiographique dans ce moment là même si le couple a connu plus d'une prise de bec.

Il y a bien d'autre morceau sympathique mais en rien extraordinaire. Shoes with Wings on est original mais reste mal exploité. Bouncin' the Blues est un bon numéro de claquette mais la encore la réalisation est plan-plan et il ont rajouté des "ha-ha" de Fred Astaire de manière intempestive.
Quand à Oscar Levant, son Tchaikovsky est interminable.

Bref, c'est pas la joie. :(
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Jeremy Fox
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Re: Charles Walters (1911-1982)

Message par Jeremy Fox »

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Lili de Charles Walters (1953) MGM


Lili (Leslie Caron), jeune orpheline de 16 ans, arrive dans un village du Midi de la France pour y prendre un emploi chez une ex-connaissance de son père qui vient de décéder. Il s’avère que ce dernier, mercier de son état, veut bien s’occuper de la loger et de la nourrir… mais en se faisant payer en nature ! Elle oublie vite cette idée et s’accroche aux basques de trois saltimbanques qui passaient par-là. Elle tombe amoureuse du magicien (Jean-Pierre Aumont) dont elle ne se rend pas compte qu’il abuse de son immense naïveté pour tenter de la rajouter aux nombres de ses conquêtes. Le ‘patron’, ex-danseur estropié à la guerre, est devenu montreur de marionnettes. Son handicap l’a rendu aigri, coléreux et dépressif ; mais il est difficile de s’en apercevoir dès qu’il est derrière son rideau et qu’il ‘dirige’ ses 4 pantins. Lili s’attache rapidement à ces derniers et leur parle oubliant qu’ils ne sont pas des êtres vivants. Par son naturel, son charme et ses dialogues improvisés avec les marionnettes, Lili et ces dernières deviennent rapidement l’attraction principale du spectacle itinérant ; en fait, le marionnettiste utilise ses poupées pour exprimer ses sentiments à la jeune fille…

Petit miracle de fraîcheur et de magie, Lili est le film de Charles Walters qui eut le plus de succès. Succès inattendu pour ce film sans prétention et à très faible budget, non produit par l’équipe d’Arthur Freed mais par l’obscur Edwin H. Knopf. Il s’agit du parcours initiatique d’une ‘oie blanche’ qui découvre au fur et à mesure les réalités de la vie et les difficultés de l’amour. Mais allez vous me dire, comment peut-on croire une seule seconde à cette femme qui oublie que derrière les marionnettes, se trouve une personne qui les dirige ? Evidemment, on aurait pu penser qu’à force d’une telle naïveté chez son personnage principal, le film aurait pu sombrer dans la mièvrerie. Il n’en est rien puisque, magie du scénario, de la mise en scène et de l’interprétation, à notre tour, nous nous faisons piéger et nous attachons fortement outre aux personnages tous remarquablement croqués, aux marionnettes !!! Le naturel de Leslie Caron y est certainement pour beaucoup mais il ne faudrait pas oublier la sympathie que dégage le trio d’acteur (Kurt Kasznar, Jean-Pierre Aumont et Mel Ferrer.) Le charme et le ton uniques du film naissent aussi de son absence totale de prétention et du minimalisme de l’ensemble : extérieurs de studio avec toiles peintes, très peu de personnages, de costumes, intrigue fluide, mise en scène sans chichi, chorégraphies épurées se déroulant sur des décors quasi vides et dépourvue de couleurs, etc., cette simplicité à tous les niveaux procure un bonheur de chaque instants.

On peut inclure Lili dans les comédies musicales malgré une seule chanson à son actif (la célébrissime ‘Hi Lili, Hi-lo’) et deux chorégraphies correspondant aux rêves éveillés de la jeune fille, la première avec la pulpeuse Zsa-Zsa Gabor vêtues toutes deux d’une robe rouge à paillettes du plus érotique effet, la seconde voyant les marionnettes transformées en personnages vivants, chacun d’eux représentant une facette du marionnettiste, Lili découvrant par cet intermédiaire l’amour qu’ils éprouvent l’un l’autre. Happy end obligatoire pour clore cette sorte de merveilleux conte de fées. Charles Walters prouve encore avec ce film sa grande délicatesse et la fausseté de cet adage qui dit que l’on ne peut pas faire de bons films avec de bons sentiments.

Dire que j'ai vu ce film d'après une copie terne et en VF. J'attends un DVD avec impatience.
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Sybille
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Re: Charles Walters (1911-1982)

Message par Sybille »

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The belle of New York / La belle de New York
Charles Walter (1952) :

La trame de départ de "La belle de New York" m'a fortement fait penser à celui du film de Mankiewicz, "Blanches colombes et vilains messieurs", d'ailleurs également une comédie musicale. Je dirai juste que Marlon Brando est plus crédible en "viveur" invétéré que ne parvient à l'être Fred Astaire dans le film de Charles Walters. Cela mis à part, je dois dire que le film est plutôt une déception. Non pas que je m'attendais à quelque chose de formidable bien sûr, mais dans le cas présent je me suis carrément ennuyé en le regardant. Mis à part le dernier quart d'heure où l'humour se fait un peu plus présent, tout ce qui précède reste absolument sans relief. Et pire que tout, les numéros musicaux sont soit inexistants, soit très moyens. Fred Astaire et Vera-Ellen ne sont guère convaincants tous les deux, que ce soit dans leur jeu ou au cours des passages dansés. Un "musical" qui décidément ne retient guère l'attention. 4/10
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Re: Charles Walters (1911-1982)

Message par Kimm »

je me souviens de TORCH SONG (1953), LA MADONE GITANE pour le titre français, comme d'un spectacle très réjouissant, avec une Joan Crawford plus "camp" que jamais, arborant tantôt un costume jaune poussin, tantôt incarnant une Noire dans une robe bleue éblouissante...découvrant des jambes fuselées, à près de 48 ans...
Un film riche en couleurs, avec des numéros dansés prévus à la base pour Judy Garland...
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Jeremy Fox
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Re: Charles Walters (1911-1982)

Message par Jeremy Fox »

Sybille a écrit :Image

The belle of New York / La belle de New York
Charles Walter (1952) :
Et pire que tout, les numéros musicaux sont soit inexistants, soit très moyens. Fred Astaire et Vera-Ellen ne sont guère convaincants tous les deux, que ce soit dans leur jeu ou au cours des passages dansés.
:o Il contient l'un des plus merveilleux numéro qu'il m'ait été donné de voir, celui avec le tramway ; et j'adore quasiment tous les autres également. Et je trouve le couple Vera-Elen / Fred Astaire franchement réjouissant. Dommage ; en ce qui me concerne, un film d'une légèreté aérienne.
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Sybille
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Re: Charles Walters (1911-1982)

Message par Sybille »

J'aime beaucoup Fred Astaire et j'aime bien Vera-Ellen d'habitude, mais dans ce film je ne les ai pas trouvés très bons tous les deux, même s'ils restent sympathiques dans l'ensemble (et qu'ils savent toujours danser évidemment).
Même si je n'y prête pas forcément beaucoup d'attention, l'histoire est quand même un peu trop médiocre à mon goût ; et comme en plus il s'agit d'une comédie musicale et que je ne trouve les numéros ni vraiment beaux, ni vraiment enthousiasmants, facile d'expliquer ma déception (par ex dans Mariage royal, l'intrigue n'est vraiment pas terrible non plus. Mais ça passe mieux parce que j'aime énormément au moins 2 des numéros).
C'est dommage pour moi, oui, à propos de la danse du tramway (que je trouve en effet "charmante", mais sans en être séduite outre mesure) ou des autres. S'il y a un numéro que j'ai trouvé un peu mieux, c'est celui qui s'élabore à partir des poses pour photographies, car ça donne une petite touche d'originalité, et c'est amusant d'avoir tous les changements de costumes et de décors les uns à la suite des autres.
C'est la deuxième fois que je vois le film, et même si j'étais plus sévère lors de ma découverte, je n'ai pas fondamentalement changé d'avis non plus. :wink:

A part ça, et peu importe que je n'aime pas La belle de New York, je me suis rendue compte que même si Charles Walters n'est pas le type de réalisateur auquel je pense immédiatement, j'ai néanmoins vu 6 ou 7 de ses films, et le plus souvent avec plaisir : il réalise des films bien faits, colorés, entraînants, les acteurs y sont souvent plaisants ; pour résumer des films que l'on prend plaisir à découvrir et qu'on ne regrette pas de revoir la plupart du temps.
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Jeremy Fox
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Re: Charles Walters (1911-1982)

Message par Jeremy Fox »

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Traversons la Manche (Dangerous when Wet, 1953) de Charles Walters

Et un film de plus réalisé par Charles Walters qui se révèle un véritable délice de tous les instants ! Il raconte l'histoire d'une famille de fermiers (prenant le temps de faire de l'exercice chaque matin) s'inscrivant dans une compétition sportive destinée à traverser la Manche à la nage. Le film se cloturera d'ailleurs durant un quart d'heure sur ce morceau de bravoure qu'est cette course harassante et prenante qui verra évidemment la victoire du personnage interprétée par Esther Williams. Avant ce passage réellement palpitant, nous aurons eu droit à un festival délectable de petits plaisirs coupables avec entre autres la première scène chantée, filmée dans une campagne idyllique, la superbe séquence voyant notre sculpturale nageuse avec Tom et Jerry, les couleurs jouissivement outrancières et irréelles du Technicolor (les bleus de l'eau entre autres), les chansons euphorisantes de Johnny Mercer et Arthur Schwartz ("I Got Out Of Bed on the Right Side" et "Ain't Nature Grand"), la beauté éclatante de Esther Williams, l'accent français de Denise Darcel, la souplesse de Charlotte Greenwood... Beaucoup d'humour, une mise en scène vivace ... Bref, 90 minutes de bonne humeur et à l'arrivée une sorte de petit chef-d'oeuvre du genre !
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