Le Malin (John Huston - 1979)

[Boubakar]

Inspire d'un roman a l'ecriture violente et serree de la sudiste et catholique fervente Flannery O'Connor, "le Malin" raconte les dereglements d'un homme devenu precheur ambulant. Hazel Motes, resolu a suivre les traces de son grand-pere, evangeliste qui parcourait les Etats du sud, fonde une secte nouvelle: l'Eglise sans Christ.

D'après le roman de Flannery O'Connor, il est difficile de croire que Paul Thomas Anderson ne s'est pas inspiré du film de Huston pour There will be blood, ne serait-ce que par ce prédicateur complètement illuminé, et

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mourant à la fin (de manière différente certes)

, tentant de convaincre les gens de sa nouvelle religion.
Entouré d'excellents seconds rôles (Ned Beatty et Harry Dean Stanton), Brad Dourif est génial, et va assez loin dans le jeu, sans tomber dans le cabotinage, portant le film à lui tout seul. (on voit aussi John Huston, dans le rôle du grand-père)
Peut-être est-ce sa similitude (assez lointaine, j'en conviens) avec le PTA, mais j'ai beaucoup aimé ce film, charge contre les religions, et ayant une portée toujours aussi moderne.

A noter que le dvd Carlotta est d'excellente qualité.

[Droudrou]

Si le sujet m'intéresse, en revanche, je n'ai pas voulu voir le film à cause de Brad Dourif qui m'énerve comme pas un ! Vol au dessus d'un nid de coucous m'avait intéressé et j'avais aimé sa performance. Mais ensuite...
Je dois regarder prochainement There will be blood. Mais en termes de "religion", il faut que je termine Elmer Gantry et, s'agissant de Burt Lancaster revoir après de nombreuses années Le faiseur de pluie...

[Watkinssien]

Si le sujet m'intéresse, en revanche, je n'ai pas voulu voir le film à cause de Brad Dourif qui m'énerve comme pas un

Ce serait une erreur, car non seulement Brad Dourif trouve son meilleur rôle, mais le film de Huston est une réussite incontestable !

[NotBillyTheKid]

Si le sujet m'intéresse, en revanche, je n'ai pas voulu voir le film à cause de Brad Dourif qui m'énerve comme pas un

Ce serait une erreur, car non seulement Brad Dourif trouve son meilleur rôle, mais le film de Huston est une réussite incontestable !

Pareil.
C'est un film formidable que j'ai revu recemment dans la magnifique copie de carlotta. C'est un de mes films favoris et Dourif est excellent. Note que dans Deadwood, il excelle aussi en medecin humaniste.

[Droudrou]

Okay ! Avec de (et deux) tels avis, je sais ce qu'il me reste à faire...

[Boo!]

petit lien vers mon BLOG pour un avis sur le film.

[Droudrou]

Merci ! - Je viens d'aller faire un p'tit tour sur ton blog où je retournerai d'ailleurs...

[Abronsius]

Décontraction et simplicité régnaient sur le tournage, aucun caprice de star, pas de demandes extravagantes particulières... un artiste loin des studios se reposant de temps à autre sur un banc, faisant son film. Quel film ? Une adaptation de Flannery O'Connor dont je n'ai lu aucun ouvrage, lacune devant être comblée.
Âmes incultes, ignorance crasse, patelin paumé dont l'unique route permet de rejoindre la ville, fuir le silence, le vide pour ceux qui en ont la force.
Les autres ? A la recherche, dynamique vaine et désespérée, toujours à la recherche de quelqu'un, de quelque chose qui viendraient les sauver, âmes damnées et esseulées.
A la recherche de la religion, ancienne ou nouvelle. A la recherche de l'amour, de la maternité, d'une famille ou même d'une simple main à serrer. Amour, fraternité, famille, communauté... tout a disparu de la surface de ce microcosme. Seuls les petits mécanos paraissent sensés, ultime rigolade devant la pauvreté d'esprit. Avec une lumière qui n'est pas travaillée pour être belle, avec des plans qui ne sont pas conçus pour être beaux, le film dégage une force naturelle, presque la brutalité du documentaire. Et Huston porte un regard amusé mais aussi empreint d'une certaine compassion devant ces êtres en quête d'une idée plus grande qu'eux. "The world is an empty place"

[Alligator]

http://alligatographe.blogspot.com/2011 ... blood.html



Deux fous se rencontrent. De quoi parlent-ils? Ils se racontent des histoires de fous. Voilà, je vous ai résumé le film. Mais au lieu de voir s'égosiller deux fous, c'est aux échanges de quatre, six, huit fous que nous sommes confrontés. C'est un film de fous qui se percutent, se racontent, ne se rencontrent réellement jamais. Chacun essaie d'imposer sa vision aux autres, en vain bien entendu. Mais difficile pour le spectateur d'y comprendre quelque chose. On n'y voit goutte. La brume que représentent tous ces prêches, tous ces galimatias, ces monologues abscons et interrompus s'épaissit sans discontinuer. Les personnages n'en finissent pas de se couper du monde et personnellement, j'attends encore de comprendre où veut en venir ce scénario.

John Huston filme un monde délabré d'handicapés mentaux et sociaux. Les personnages sont déliquescents, les maisons s'effritent, les rues pissent la misère, les voitures suintent et couinent. Un monde qui s'écroule où seule la religion est donnée comme planche de salut. Or, il s'avère qu'elle est peut-être le moteur le plus actif de cette dégénérescence, aussi éclatée que les frontières mentales de cette pauvre engeance. Elle apparait aussi vieille et moisie que cette société racornie, abandonnée aux mauvaises herbes. Huston filme une société américaine déchue, aux rides aussi profondes qu'encrassées, où le sentiment religieux est perverti par un cynisme marchand. In God we trust. C'est assez schématique comme analyse, j'en conviens, ne m'en veuillez pas trop, je ne peux pas faire mieux.

Je note que je n'ai pas tout compris du film. Je me demande même ce qui a pu passer par la tête de John Huston quant à certains personnages, à certains morceaux de musique burlesque complètement loufoques et hors de propos.

Bref, je suis aussi paumé que les personnages et je me suis un peu ennuyé.

[Federico]

Je ne l'ai pas revu depuis près de 30 ans mais j'en garde un souvenir mitigé. Brad Dourif en faisait des caisses, il me semble...

[Kevin95]

Je ne l'ai pas revu depuis près de 30 ans mais j'en garde un souvenir mitigé. Brad Dourif en faisait des caisses, il me semble...

Mauvais souvenirs pour moi aussi, je me souviens que le Cinéma de minuit programma il y a de ça quelques années une spéciale Huston et si cela me permit de découvrir des monuments il y a ey aussi Wise Blood qui fut LA déception du cycle, un ennui profond accompagna la découverte du film.

Depuis il me tarde de me procurer le coffret édité chez Carlotta histoire de lui redonner une chance.

[tenia]

J'ai l'impression d'être le seul à avoir vraiment aimé, sans de réelles réserves.

[NotBillyTheKid]

J'ai l'impression d'être le seul à avoir vraiment aimé, sans de réelles réserves.

Ah non ! Moi aussi !

[Watkinssien]

Itou !

[popcyril]

Brad Dourif en faisait des caisses, il me semble...

Tu peux le dire!
J'ai bien aimé le début du film mais ça n'a guère duré. Pour tout dire je me suis carrément forcé. C'est décousu, les personnages sont antipathiques au possible...Le genre de film qui me donne envie de souscrire de toute force aux critiques contre Huston.