Walkabout (Nicolas Roeg - 1971)
Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky
-
- Oustachi partout
- Messages : 9039
- Inscription : 8 mai 06, 23:41
Re: Walkabout (Nicolas Roeg - 1971)
Le film est disponible en dvd sur Amazon à un prix dérisoire.
http://www.amazon.fr/Eureka-Gene-Hackman/dp/B000KP7M6A
Edit. Si tu es sur Paris, tu peux aussi le trouver gratuitement à la Médiathèque Rostand.
http://www.amazon.fr/Eureka-Gene-Hackman/dp/B000KP7M6A
Edit. Si tu es sur Paris, tu peux aussi le trouver gratuitement à la Médiathèque Rostand.
Dernière modification par julien le 15 mars 09, 16:29, modifié 1 fois.
"Toutes les raisons évoquées qui t'ont paru peu convaincantes sont, pour ma part, les parties d'une remarquable richesse." Watki.
- ed
- Le Cary de l'hypoténuse
- Messages : 24411
- Inscription : 19 janv. 06, 15:33
- Localisation : Californie, années 50
Re: Walkabout (Nicolas Roeg - 1971)
J'ai beau beaucoup aimer le film (le lien cité dans le premier post renvoie d'ailleurs au texte que je lui avais consacré) et ce que tu évoques a beau intimement me parler, je ne suis pas vraiment convaincu par cette dimension du film. Quand bien même Roeg compose des plans superbes, ce n'est jamais pour magnifier la nature, qui est plutôt montrée dans le film comme un lieu "menaçant, de violence et de morbidité, où le soleil est un brasier dévorant, où des reptiles rampants s’entre-dévorent et où la minéralité crée d’insurmontables enceintes" (je m'auto-cite, pardon de cette pratique narcissique) - et si l'idée du "paradis perdu" se trouve évidemment dans un cadre de splendeur naturelle, l'essentiel n'est pas dans sa préservation, mais au contraire dans son aspect furtif, insaisissable...The_Thing a écrit :le film s'impose justement comme une ode à la nature et la découverte du patrimoine de l'humanité.
De la même manière, la mort des animaux ne sert pas à effectuer "dénonciation écologique", mais me semble d'avantage être le vecteur du contraste entre les pratiques de l'aborigène et celles de la "modernité barbare" (aussi pour montrer la désuétude, l'achèvement même du mode de vie du premier).
Le vrai coeur du film est selon moi bien plus dans la cruelle description de la société des hommes et de ce qu'elle détruit (la nature, certes, mais pas seulement) que dans un quelconque sous-texte écologique, au mieux très secondaire (je doute même en fait que cet aspect ait intéresse Roeg). Que ce soit clair, j'aurais probablement aimé qu'il y soit, j'ai probablement avant la vision espéré qu'il y soit, mais je ne l'ai pas vu
J''avais trouvé de DVD de L'étrange collection pour une misère (4,99) aux Enfants d'Icare. Tu peux le trouver pour un prix raisonnable sur des sites comme 2xmoinscher ou Price ministerIl me reste à découvrir maintenant "Eureka' du même réalisateur film plutôt rare que je ne trouve nulle part. Si quelqu'un a une solution..
ed-it : julien a déjà répondu
ed-ed-it : mais les prix sur mes liens sont moins élevés
Me, I don't talk much... I just cut the hair
-
- Assistant(e) machine à café
- Messages : 184
- Inscription : 14 nov. 08, 23:09
Re: Walkabout (Nicolas Roeg - 1971)
Merci Julien et Ed pour les infos
-
- Réalisateur
- Messages : 6629
- Inscription : 8 févr. 04, 12:25
- Localisation : Hérault qui a rejoint sa gironde
- Contact :
Re: Walkabout (Nicolas Roeg - 1971)
http://alligatographe.blogspot.com/2009 ... about.html
_______________
Très étrange film. Sa forme apparait d'emblée comme très originale avec des cadrages, des prises de vue dont le montage rapide relève encore plus les caractères innovateurs de l'ensemble. Cela donne une drôle d'impression. D'autant plus que ce montage serré, vif, ne se contente pas d'arracher l'oeil et l'attention du spectateur, il se veut plein de sens, de palliatifs aux carences de communication des personnages, en effaçant les non-dits.
Le film essentiellement centré sur la chair, la vie et la mort dans la nature, permet de profondes réflexions. Et le spectateur de s'interroger, comme les protagonistes confrontés de plein fouet et à leur corps défendant à ces questions de vie et de mort, à ce malaise provenant du choc des civilisations. Le film débute et se clôt sur la mort. Pas n'importe laquelle, celle que se donnent les hommes. Oeuvre profondément pessimiste, la culture et la civilisation paraissent ne pas permettre aux hommes de se confronter à la nature sans heurt, sans fracas. La confrontation à sa propre animalité est néanmoins beaucoup moins perturbante que la découverte de la violence du monde moderne, finalement insensé alors qu'à l'état de nature la violence est une nécessité, une donnée vitale. Il semblerait que la paix des hommes ne soit accessible que dans les zones franches où culture ou nature sont absolument distinctes l'une de l'autre. Au contraire, les zones mal délimitées où les frontières sont difficiles à estimer, sont alors des aires de grand péril et de morbidité. Comme si l'artificiel au contact du naturel devenait malsain. Ce sont dans ces espaces que les suicides ont lieu.
Film rouge, ocre, terre, il est avant tout d'une beauté minérale et qui tarde à se laisser siroter. J'ai mis quelques temps à le digérer pour bien en apprécier la drôle d'amertume. J'ai d'ailleurs bien eu du mal à écrire ces quelques mots. Un film qui m'a laissé sans voix. Une petite curiosité pas si petite que ça en somme. A voir.
- Major Tom
- Petit ourson de Chine
- Messages : 22225
- Inscription : 24 août 05, 14:28
- Contact :
Re: Walkabout (Nicolas Roeg - 1971)
Superbe B.O. de John Barry. C'est malheureusement tout ce que je connais du film.
-
- Réalisateur
- Messages : 6629
- Inscription : 8 févr. 04, 12:25
- Localisation : Hérault qui a rejoint sa gironde
- Contact :
Re: Walkabout (Nicolas Roeg - 1971)
Bizarrement, elle ne m'a pas marqué. Je l'avais oubliée.
-
- Oustachi partout
- Messages : 9039
- Inscription : 8 mai 06, 23:41
Re: Walkabout (Nicolas Roeg - 1971)
Voici de quoi te rafraichir la mémoire.
"Toutes les raisons évoquées qui t'ont paru peu convaincantes sont, pour ma part, les parties d'une remarquable richesse." Watki.
-
- Assistant opérateur
- Messages : 2502
- Inscription : 12 mars 06, 09:57
Re: Walkabout (Nicolas Roeg - 1971)
Sauf erreur, plus que la bande originale, je me rappelle d'une bande son très riche, très claire, avec beaucoup d'informations y compris hors cadre. Mais ça demanderait une revoyure de ce film qui m'a laissé un grand souvenir.
J'aime bien cette expression, "drôle d'amertume", qui s'accorde bien à cette œuvre. Toute la partie dans le paradis terrestre avec les images de baignade est splendide ; alors que la fin est tellement sèche, abrupte...Alligator a écrit :J'ai mis quelques temps à le digérer pour bien en apprécier la drôle d'amertume.
-
- Réalisateur
- Messages : 6629
- Inscription : 8 févr. 04, 12:25
- Localisation : Hérault qui a rejoint sa gironde
- Contact :
Re: Walkabout (Nicolas Roeg - 1971)
On pourrait évoquer le "désenchantement" aussi. Comme si l'auteur était profondement malheureux de découvrir que le monde aborigène et celui des anglais sont inconciliables. Le rêve de Gulpilil de fonder une famille avec Agutter le petit Roeg explose. Les images des blancs exploitant les autres aborigènes annonçaient déjà cette impossibilité de vivre en se respectant ou en bonne entente. Le fossé est trop grand. Nicholas Roeg en souffre. Ca transpire. Il y a cru. Mais cette histoire crée une violente désillusion. Et forcément le spectateur ressent ce malaise et cette tristesse fondamentale. Non, tous les êtres ne peuvent vivre ensemble.
- AtCloseRange
- Mémé Lenchon
- Messages : 25396
- Inscription : 21 nov. 05, 00:41
Re: Walkabout (Nicolas Roeg - 1971)
Pas du tout d'accord avec l'unanimité ambiante.
Si formellement le film bénéficie de magnifiques paysages australiens et si Roeg en tire parfois le meilleur, ça ne me suffit pas.
Quelle naïveté, quel simplisme, quel symbolisme lourdingue...
Je sais bien qu'on est en 1970 mais même avec 40 ans de recul, que dire de cette vision de l'opposition entre la nature/paradis perdu et l'épouvantable civilisation et le clou, ce sont vraiment ces parties de montage alternées.
Vraiment symptomatique à la fois esthétiquement et idéologiquement d'une époque, c'est trop caricatural pour que ça me parle.
Même pas une bonne alternative aux films de Nicolas Hulot et Yann Arthus-Berrtrand.
En fait, j'ai parfois pensé à la Forêt d'Emeraude, un bien meilleur film à tous les niveaux.
Si formellement le film bénéficie de magnifiques paysages australiens et si Roeg en tire parfois le meilleur, ça ne me suffit pas.
Quelle naïveté, quel simplisme, quel symbolisme lourdingue...
Je sais bien qu'on est en 1970 mais même avec 40 ans de recul, que dire de cette vision de l'opposition entre la nature/paradis perdu et l'épouvantable civilisation et le clou, ce sont vraiment ces parties de montage alternées.
Vraiment symptomatique à la fois esthétiquement et idéologiquement d'une époque, c'est trop caricatural pour que ça me parle.
Même pas une bonne alternative aux films de Nicolas Hulot et Yann Arthus-Berrtrand.
En fait, j'ai parfois pensé à la Forêt d'Emeraude, un bien meilleur film à tous les niveaux.
Meilleur topic de l'univers
https://www.dvdclassik.com/forum/viewto ... 13&t=39694
https://www.dvdclassik.com/forum/viewto ... 13&t=39694
-
- Assistant opérateur
- Messages : 2257
- Inscription : 2 oct. 04, 19:21
- Localisation : Dans le temps
Re: Walkabout (Nicolas Roeg - 1971)
c'est plus subtil que ça, il faut regarder les images en profondeur et ne pas se limiter à l'alternance entre plan de montagne et plan de mur.AtCloseRange a écrit :Je sais bien qu'on est en 1970 mais même avec 40 ans de recul, que dire de cette vision de l'opposition entre la nature/paradis perdu et l'épouvantable civilisation et le clou, ce sont vraiment ces parties de montage alternées.
par ailleurs la haute qualité de la mise en images ne permet pas la comparaison avec un travail documentaire
Ego sum qui sum
- AtCloseRange
- Mémé Lenchon
- Messages : 25396
- Inscription : 21 nov. 05, 00:41
Re: Walkabout (Nicolas Roeg - 1971)
J'aime bien quand on me dit qu'il faut voir au-delà du visible...Wagner a écrit :c'est plus subtil que ça, il faut regarder les images en profondeur et ne pas se limiter à l'alternance entre plan de montagne et plan de mur.AtCloseRange a écrit :Je sais bien qu'on est en 1970 mais même avec 40 ans de recul, que dire de cette vision de l'opposition entre la nature/paradis perdu et l'épouvantable civilisation et le clou, ce sont vraiment ces parties de montage alternées.
par ailleurs la haute qualité de la mise en images ne permet pas la comparaison avec un travail documentaire
Je ne vois pas tellement de différence dans l'utilisation de plans larges esthétisants et si la mise en image est de qualité, je suis beaucoup moins convaincu par la mise en scène.
Je ne vois rien de subtil dans toute la symbolique du film: tout est d'une limpidité totale dès le début et ne bougera pas d'un pouce dans la démonstration jusqu'au bout.
Il n'y a guère que la scène de la danse de séduction qui apporte un tant soit peu d'ambigüité...
Meilleur topic de l'univers
https://www.dvdclassik.com/forum/viewto ... 13&t=39694
https://www.dvdclassik.com/forum/viewto ... 13&t=39694
-
- Assistant opérateur
- Messages : 2257
- Inscription : 2 oct. 04, 19:21
- Localisation : Dans le temps
Re: Walkabout (Nicolas Roeg - 1971)
Roeg mélange culture et nature, il ne les dissocie pas de manière radicale, et il le fait à travers la mise en scène.
Ego sum qui sum
- Jeremy Fox
- Shérif adjoint
- Messages : 99491
- Inscription : 12 avr. 03, 22:22
- Localisation : Contrebandier à Moonfleet
- Jeremy Fox
- Shérif adjoint
- Messages : 99491
- Inscription : 12 avr. 03, 22:22
- Localisation : Contrebandier à Moonfleet
Re: Walkabout (Nicolas Roeg - 1970)
Il me restera certes de cette découverte quelques images inoubliables, un étonnant prologue, dix magnifiques et amères dernières minutes, le visage de Jenny Agutter, le thème principal de John Barry évidemment superbe, mais dans l'ensemble je serais néanmoins resté hermétique au film. Non pas que je n'ai pas compris les intentions de l'auteur mais le traitement de cette histoire m'aura laissé assez froid et distant. Dommage de ne pas avoir été touché par ce film dont j'attendais beaucoup