Cinéma Français - le Patrimoine

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Music Man
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Re: Cinéma Français - le Patrimoine

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MADEMOISELLE DE PARIS de Walter KAPPS – 1955
Avec Giselle PASCAL, Jean-Pierre AUMONT, Jacqueline FRANCOIS, Jean MARCHAT

Poussé à la faillite, le couturier Maurice Darnal ferme sa maison. Sa seconde main, Micheline, attachée autant à son travail qu'à son patron est désespérée. Non seulement elle se retrouve au chômage mais découvre que son petit ami a mis sa sœur enceinte…

Mademoiselle de Paris fait partie de la toute première salve de films « à écran large » sortis en France en 1954-1955, sous le procédé « Cinépanoramic» avec son stéréophonique 4 pistes, destiné à concurrencer le Cinémascope lancé par la Fox en 1953.
Pourtant aucun des films français mis en chantier pour l’occasion (Fortune carrée, Oasis, Frou frou, l’or des pharaons et Lola Montes) ne remportera un vrai succès populaire, ce qui ralentira le développement du processus en France.
Je n’ai pas trouvé que le procédé était bien exploité ici, le cinéaste ayant du mal à occuper l’écran, même avec les numéros musicaux de cabaret. Le fort court défilé de mode final aurait pu être mieux exploité, dans cet hommage à la haute couture, à la mode parisienne et chic (et un peu guindée) des années 50. Les lèvres de comédiennes sont fardées d’un rouge intense pour justifier le technicolor.
Cela étant, le film, sans être un chef d’œuvre et malgré la platitude de sa réalisation, est une comédie tout à fait correcte, plutôt bien jouée (notamment par Giselle Pascal, une comédienne naturelle et douée, qui mieux utilisée aurait pu concurrencer Darrieux) surtout si on la compare avec les nanars musicaux plutôt lamentables qu’on tournait à l’époque en France. Si tout s’arrange à la fin, avec un petit côté Nous Deux, le portrait de la famille très parigote de la jolie couturière est assez réaliste et plutôt sympathique.
L’idée et le titre du film se basent sur un tube de Jacqueline François, qui fut à l’époque une des plus populaires chanteuses en France (la deuxième derrière Piaf à en croire un sondage sorti l’année du film, et la première à vendre plus d’un million de disques en France). Elle interprète fort bien ses numéros de sa voix suave et très phonogénique dont les lavandières du Portugal, son autre super succès.
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Music Man
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Re: Cinéma Français - le Patrimoine

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LE FEU DANS LA PEAU de Marcel BLISTENE – 1954
Avec Giselle PASCAL, Raymond PELLEGRIN, Philippe LEMAIRE et Suzy PRIM

L'histoire de Thérèse avec un militaire prend une terrible tournure quand le mari, alcoolique et séducteur, se tue accidentellement. Thérèse débute alors une trouble relation avec Célestin, le frère de son défunt mari...

Tous les étudiants en 2e année de DEUG de droit ont entendu parler de l’arrêt du Conseil d’Etat Société « Les Films Lutetia » du 18 décembre 1959 qui a fait jurisprudence en décidant que « l’existence d’un pouvoir de police spéciale n’a pas pour effet de priver les maires de la possibilité d’interdire, en vertu des pouvoirs qu’ils tiennent de l’article 97 de la loi du 5 avril 1884, les films dont la projection serait, soit en raison des troubles sérieux qu’ils pourraient provoquer, soit en raison de leur caractère immoral et de circonstances locales, contraire à l’ordre public. »
En tous les cas, à mon époque, c’était au programme ! En tous les cas, on ne nous donnait guère de détails sur le film incriminé : eh bien, j’ai enfin visionné l’objet du délit, ce « feu dans la peau » menaçant l’ordre public.
Le film baigne dans une atmosphère assez malsaine qui pouvait paraître choquante à l’époque (un paysan amoureux de sa belle-sœur, des personnages en proie à leurs pulsions), alors que de nos jours on voit des choses plus audacieuses dans des feuilletons télé à des heures de grande écoute.
Une furtive scène de nu de Gisèle Pascal (qui s’asperge de parfum pour calmer ses ardeurs), le mari qui tripote la bonne sous les yeux de son épouse, et des dialogues assez crus pour 1954 (« elle fait rudement bien par l’amour ») ont pu également scandaliser dans les chaumières à l’époque. Je pense également qu’une autre scène de nu a été coupée de la version rééditée en DVD chez René Château.
Filmé de façon somme toute correcte mais sans originalité ni personnalité (Marcel Blistène est surtout connu pour les mélos où il a mis en scène son amie Edith Piaf), le film repose entièrement sur le jeu des comédiens. Si Gisèle Pascal s’y révèle comme toujours une délicieuse artiste (quand elle pouffe de rire en dégustant un éclair au chocolat, elle a un charme fou), son côté bien comme il faut ne colle pas trop avec le personnage. Raymond Pellegrin incarne un personnage difficile à la fois complexé, timide, jaloux, violent : les longues scènes et monologues où l’acteur est livré à lui-même sont très casse-gueule, et franchement la manière dont il s’en tire, fort avantageusement, prouve à quel point c’était un excellent comédien.
Le film est également une critique corrosive et plutôt bien vue d’une certaine mentalité de la France profonde des années 50 : je me demande si ce n’est pas ça qui a le plus agacé à l’époque ! Le parfum de scandale sera un bon passeport pour le film qui sortira aux USA, en Allemagne, etc…
En tous les cas, en raison du tour de force de Raymond Pellegrin, le film vaut tout à fait le détour au-delà de son importance dans l’histoire du droit administratif français !
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Tommy Udo
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Re: Cinéma Français - le Patrimoine

Message par Tommy Udo »

MONSIEUR LA SOURIS de Georges Lacombe (1942)

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Monsieur La Souris est un clochard aimable, discret, avec de bonnes manières, qui ouvre les portières devant un cabaret de nuit. Un beau soir, une voiture renferme un cadavre dont La Souris ramasse le portefeuille. La police entre dans le jeu, car le mort est un opulent banquier. Tous les proches sont soupçonnés…

Adapté du roman éponyme de Georges Simenon (1937), le film est un mélange subtil de policier et de comédie, "assaisonné" de dialogues extrêmement savoureux (merci Marcel Achard).
Raimu est, comme souvent, excellent. On l'a affublé d'un zézaiement et là, je me suis dis "aïe, ça ne va pas le faire"... Je n'en vois pas l'intérêt, mais, au final, ça ne m'a pas empêché d'adhérer totalement à son personnage.
Le film permet de croiser du beau monde : l'excellent Sinoël/Cupidon (ses échanges avec Raimu sont vraiment savoureux), Aimé Clariond (toujours très bon) et Micheline Francey (la femme du Dr. Vorzet dans LE CORBEAU de Clouzot).

Bref, un excellent film, très agréable, qui arrive a tenir le spectateur (du moins moi :mrgreen: ) en haleine jusqu'au bout. Du tout bon cinéma français, un peu oublié malheureusement (la société "les films du jeudi" ferait bien de commencer à éditer son très beau catalogue en DVD car elle possède quand même pas mal de raretés).

Quand je regarde la filmographie du réalisateur, ce film m'apparaît comme une de ses meilleures réalisations avec (pour ceux que j'ai vus et appréciés) LE PAYS SANS ETOILES (1946) ou LE DERNIER DES SIX (1941).
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Tommy Udo
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Re: Cinéma Français - le Patrimoine

Message par Tommy Udo »

GASPARD DE BESSE, d’André Hugon (1935)


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Emule du célèbre bandit au grand coeur, Mandrin, le dénommé Gaspard décide de suivre le même chemin, rançonnant les riches et distribuant l'argent aux pauvres...

Eh ben, les amis, en voilà un bon petit film d’aventures.
Réalisé par André Hugon, ce petit film totalement oublié vaut réellement le détour.

André Hugon est, pour beaucoup, à l’image du film : oublié. Pour d’autres, c’est un tâcheron. Et pour une petite poignée (une dizaine de personnes ? :mrgreen: ), c’est un réalisateur dont les films mériteraient d’être redécouverts. Je fais partie, avec les réserves qui s’imposent, de la troisième catégorie, n’ayant donc vu (et fortement apprécié) qu’un seul de ses films pour l’instant : son GASPARD DE BESSE, donc.

Le film est porté par Raimu, tout simplement extraordinaire (il démérite quand même très rarement, le bougre !) : toujours aussi volcanique, débitant son dialogue à la vitesse de l’éclair, et tour à tour bourru, colérique, poignant ou comique. Bref, toujours impeccable^^

L’histoire est tout à fait plaisante, distrayante, et le film, au final, est bien réalisé, sans temps mort, sans que l’ennui ne pointe le bout de son nez. Seule légère ombre au tableau, l’interprétation de Gaspard de Besse par le dénommé Berval (qui venait d’être le JUSTIN DE MARSEILLE de Maurice Tourneur quelques mois plus tôt). Face à Raimu, il est trop fade et ne fait vraiment pas le poids. Et son côté « enjôleur de midinettes » s’il passait bien en 1935, est complètement réduit à néant près de 80 ans plus tard. Mais bon, encore une fois, c’est un détail, car le film mérite réellement, à mon humble avis d’être (re)découvert.

Alors, qu’en est-il des autres films d’André Hugon. Tous mauvais ou y a-t-il d’autres films de la trempe de ce GASPARD DE BESSE ? En tout cas, si il y en a, je suis à 100% partant pour les visionner^^
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Major Dundee
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Re: Cinéma Français - le Patrimoine

Message par Major Dundee »

Tommy Udo a écrit :
Alors, qu’en est-il des autres films d’André Hugon. Tous mauvais ou y a-t-il d’autres films de la trempe de ce GASPARD DE BESSE ? En tout cas, si il y en a, je suis à 100% partant pour les visionner^^
J'ai gardé un bon souvenir de son "Sarati le terrible", film assez maladroit si ma mémoire est bonne, mais baignant dans une atmosphère malsaine qui en faisait tout l'intérêt. Plus l'interprétation d'Harry Baur bien sûr. Mais cela reste quand même assez confus dans ma mémoire, je ne l'ai visionné qu'une fois et il y a pas mal de temps.
Charles Boyer (faisant la cour) à Michèle Morgan dans Maxime.

- Ah, si j'avais trente ans de moins !
- J'aurais cinq ans... Ce serait du joli !


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Tommy Udo
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Re: Cinéma Français - le Patrimoine

Message par Tommy Udo »

Major Dundee a écrit :J'ai gardé un bon souvenir de son "Sarati le terrible", film assez maladroit si ma mémoire est bonne, mais baignant dans une atmosphère malsaine qui en faisait tout l'intérêt. Plus l'interprétation d'Harry Baur bien sûr. Mais cela reste quand même assez confus dans ma mémoire, je ne l'ai visionné qu'une fois et il y a pas mal de temps.
En allant voir la filmo d'André Hugon sur IMDB, c'est justement un titre qui m'avait interpellé. Et comme tu le soulignes à juste titre, il y a la présence d'Harry Baur au générique^^
Mais bon... Encore une rareté qui n'est pas prête d'être diffusée à la TV ou éditée en DVD :?
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Tommy Udo
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Re: Cinéma Français - le Patrimoine

Message par Tommy Udo »

SEPT HOMMES… UNE FEMME (1936)
D'Yves Mirande
DVD René Chateau (82 minutes)

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Depuis la mort de son mari, la comtesse Lucie de Kéradec vit cloîtrée avec sa mère dans un luxueux appartement de l'avenue Henri-Martin. Profitant de l'ouverture de la chasse, elle décide d'inviter, dans son château de La Girauderie, en Sologne, sept célibataires fortunés parmi lesquels un mari pourra peut-être se déclarer. Au cours de la partie de chasse, le caractère de chacun va se révéler…

Voici une petite comédie dramatique, certes pas désagréable mais, au final, pas vraiment indispensable. D’un sujet assez original, Yves Mirande délivre un film mal proportionné, mal construit. La scène centrale, la partie de chasse en Sologne, donne l’impression d’être expéditive, alors qu’elle aurait, au contraire, gagné à être plus étoffée afin de mieux développer l'élément-clé du film : la psychologie des personnages. On se met à rêver du chef-d’œuvre qu’aurait pu réaliser le Jean Renoir de La Règle du Jeu avec un tel sujet...
L’interprétation est également à mille lieues du film de Renoir. Elle reste peu convaincante (Véra Korène en tête). Seuls les « excentriques » Pierre Larquey et Saturnin Fabre « surnagent ».
Bref (ça n’engage bien évidemment que moi), au final, un film à surtout recommander aux passionnés/complétistes du cinéma français des années30^^

Bien évidemment, aucune restauration de l’image et du son, mais ce n’est pas catastrophique. Ça se laisse quand même voir sans trop de soucis.

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Côté image, il y a pas mal de coupures assez abruptes comme si certains fragments de bobines étaient manquants. Pour reprendre les critères du commissaire, ce n’est pas toujours stable, mais il ne m’a pas semblé voir de mouvances. Il y a quand même une scène très abîmée de quelques secondes, qui m’a fait penser, niveau « technique », à un vieux programme d’archives, en noir et blanc, de la RTF (voir captures ci-dessous).

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Côté son, il est assez « étouffé » et à certains (rares) moments incompréhensible, mais je crois que c’est le sort de pas mal de films des années 30 sortis chez RC. On est quand même loin, à ce niveau, de la catastrophique édition du très beau PRISON SANS BARREAUX de Léonide Moguy.
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Tommy Udo
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Re: Cinéma Français - le Patrimoine

Message par Tommy Udo »

LE CHIEN JAUNE, de Jean Tarride (1932)

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Des meurtres - par empoisonnement, par balle… - secouent la petite ville de Concarneau. Élément troublant, chaque crime est précédé de l’apparition d’un étrange chien jaune. Heureusement, le commissaire Maigret mène l’enquête

LE CHIEN JAUNE est la première adaptation, pour le cinéma, d'un roman de Georges Simenon, quelques mois avant LA NUIT DU CARREFOUR de Jean Renoir et LA TÊTE D'UN HOMME de Julien Duvivier, tournés également en 1932. Abel Tarride (le père du réalisateur) y précède donc Pierre Renoir et Harry Baur dans le rôle du commissaire Maigret.
Même si elle semble encore aujourd'hui moins connue, et surtout moins admirée que d'autres adaptations, il n'en demeure pas moins que celle de Jean tarride reste très plaisante et très agréable à suivre. L'histoire est prenante et l'interprétation est de qualité : Abel tarride, même si il n'a pas le talent d'un Harry Baur (très proche du modèle "simenonien"), reste un Maigret convaincant (mais un peu trop silencieux), et Robert le Vigan est comme souvent, tour à tour mystérieux et halluciné. L'ambiance apporte, quant à elle, un charme indéniable au film : du port de pêche aux ruelles étroites, en passant par les vieilles bâtisses isolées et le bistro typique du début du siècle où se réunissent les notables de la ville, c'est tout le climat de l'époque qui est admirablement restitué.
Perso, j'en redemande :D Une très belle redécouverte qui aurait été encore meilleure si la copie avait été mieux restaurée :?
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Jack Carter
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Re: Cinéma Français - le Patrimoine

Message par Jack Carter »

Tommy Udo a écrit :GASPARD DE BESSE, d’André Hugon (1935)


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Emule du célèbre bandit au grand coeur, Mandrin, le dénommé Gaspard décide de suivre le même chemin, rançonnant les riches et distribuant l'argent aux pauvres...

Eh ben, les amis, en voilà un bon petit film d’aventures.
Réalisé par André Hugon, ce petit film totalement oublié vaut réellement le détour.

André Hugon est, pour beaucoup, à l’image du film : oublié. Pour d’autres, c’est un tâcheron. Et pour une petite poignée (une dizaine de personnes ? :mrgreen: ), c’est un réalisateur dont les films mériteraient d’être redécouverts. Je fais partie, avec les réserves qui s’imposent, de la troisième catégorie, n’ayant donc vu (et fortement apprécié) qu’un seul de ses films pour l’instant : son GASPARD DE BESSE, donc.

Le film est porté par Raimu, tout simplement extraordinaire (il démérite quand même très rarement, le bougre !) : toujours aussi volcanique, débitant son dialogue à la vitesse de l’éclair, et tour à tour bourru, colérique, poignant ou comique. Bref, toujours impeccable^^

L’histoire est tout à fait plaisante, distrayante, et le film, au final, est bien réalisé, sans temps mort, sans que l’ennui ne pointe le bout de son nez. Seule légère ombre au tableau, l’interprétation de Gaspard de Besse par le dénommé Berval (qui venait d’être le JUSTIN DE MARSEILLE de Maurice Tourneur quelques mois plus tôt). Face à Raimu, il est trop fade et ne fait vraiment pas le poids. Et son côté « enjôleur de midinettes » s’il passait bien en 1935, est complètement réduit à néant près de 80 ans plus tard. Mais bon, encore une fois, c’est un détail, car le film mérite réellement, à mon humble avis d’être (re)découvert.

Alors, qu’en est-il des autres films d’André Hugon. Tous mauvais ou y a-t-il d’autres films de la trempe de ce GASPARD DE BESSE ? En tout cas, si il y en a, je suis à 100% partant pour les visionner^^
pauley est de retour, les amis... :shock:

:mrgreen:
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The Life and Death of Colonel Blimp (Michael Powell & Emeric Pressburger, 1943)
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Tommy Udo
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Re: Cinéma Français - le Patrimoine

Message par Tommy Udo »

:shock:
Pas d'insultes, s'il te plaît... :mrgreen:
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Re: Cinéma Français - le Patrimoine

Message par Ann Harding »

Moi aussi je vais prendre la défense d'André Hugon. J'ai vu son Petit Chose (1923) avec Max de Rieux et Jean Debucourt qui m'a laissé un très bon souvenir. L'adaptation de Daudet était vivante, sans intertitres superflus, et arrivait à faire passer son message essentiellement visuellement. Ce film m'a donné envie de voir plus de films muets de Hugon. :)
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Tommy Udo
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Re: Cinéma Français - le Patrimoine

Message par Tommy Udo »

Cathy a écrit :Le voile bleu (1942) - Jean Stelli

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L'évocation de la vie de Louise Jarraud, veuve qui a perdu son enfant peu après sa naissance et consacre sa vie en tant que nourrice.


Nous sommes dans ce cinéma français typique avec cette succession de sketches en quelque sorte. Si dans d'autres films, les sketches peuvent évoquer une vision différente d'un même thème, ici nous sommes dans l'évocation de la vie d'une femme qui par son métier change sans cesse de "protégé". Nous sommes aussi dans le sommet du mélodrame, dès le départ le ton est donné avec l'arrivée en ambulance de la jeune Louise à l'hopital, puis l'annonce de la naissance et du décès de son fils. Chaque partie permet à une vedette du cinéma de l'époque d'être mise en avant, Charpin et Jeanne Fusier Gir partagent la première évocation, Denise Grey et Alerme le second, Elivre Popesco, sans oublier Noel Roquevert ou Aimé Clariond respectivement inspecteur de police et juge d'instruction etc. Le seul point de liaison entre les différentes parties est aussi le passage dans le magasin de jouets tenu par Pierre Larquey. Les parties se terminent inexorablement dramatiquement, par le départ de Louise devenue "Loulou". Comment ne pas être émue devant le sort de cette Loulou, mère de substitution magistralement interprétée par Gaby Morlay toute en retenue. Tous les acteurs sont excellents avec cette pléiade de seconds rôles certes la mise en scène est très traditionnelle, mais on est totalement pris par cette triste évocation qui même si elle se finit sur une note optimiste, attire inévitablement les larmes. Un classique du film français d'entre deux guerres, qui mériterait amplement une sortie en DVD.
Revu le film ce soir. Emouvant, superbement interprété... Et quel casting ! :o
En tout cas, un des meilleurs rôles (peut-être le meilleur ?) de Gaby Morlay.
Je ne sais pas si c'est la copie mais certaines transitions m'ont parues assez abruptes.
C'est effectivement dommage qu'aucun éditeur n'ait jusqu'à présent pensé à restaurer (il en a bien besoin) et à sortir ce très beau film de Jean Stelli en DVD / BR :?
Cinéfil31
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Re: Cinéma Français - le Patrimoine

Message par Cinéfil31 »

Tout à fait d'accord avec Cathy et Tommy Udo pour une sortie de ce film en DVD et BR. Dans les livres qui évoquent le cinéma français des années 1940, Le Voile bleu est souvent cité comme l'un des plus gros succès public de la période de l'Occupation.
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Re: Cinéma Français - le Patrimoine

Message par Music Man »

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SOLA de Henri DIAMANT-BERGER - 1931
avec DAMIA, Pierre LARQUEY, Marguerite MORENO

Sola, qui fut une grande vedette, en est réduite à chanter dans un bar de Singapour. Elle s'éprend d'un commissaire, mais par amour, elle rompt avec lui. Survient un jeune homme fasciné par sa voix qui, la découvrant saoule, est tellement déçu ...
Spoiler (cliquez pour afficher)
qu'il la tue et se donne la mort
.

Tout est dans le scénario. En 1930, on osait encore faire des mélos aussi grotesques! La réalisation est catastrophique : le montage notamment, avec à un moment au moins 1 minute dans le noir entre deux séquences (juste un peu de musique), il faut le faire. L'interprétation outrancière (avec les amants éconduits de Sola qui la supplient les bras en avant) n'arrange pas les choses. On a même l'impression que certains acteurs manquent d'oublier leur réplique où la disent trop vite avant que leur partenaire ait fini de parler...Les répliques consistent en un alignement d 'expressions de tous les jours ...
Curieusement, le film a été bien restauré et le son s'avère bien meilleur que dans d'autres films français plus connus et plus valeureux du début du parlant. Du coup, on peut profiter de l'étrange et déchirante voix de la légendaire Damia (dans les scènes jouées son accent gouailleur et limite vulgaire rappelle celui d'Arletty), magnifique quand elle chante Tu ne sais pas aimer. C'est en sa mémoire que le film a réédité et uniquement pour apprécier sa présence scénique pendant les chansons qu'on peut le regarder.
Dernière modification par Music Man le 16 juin 13, 21:08, modifié 2 fois.
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Commissaire Juve
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Re: Cinéma Français - le Patrimoine

Message par Commissaire Juve »

Heureusement que je ne l'achèterai pas... Mais quand même : tu pourrais mettre un attention spoiler avant ton résumé ! :?
La vie de l'Homme oscille comme un pendule entre la douleur et l'ennui...
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