Cinéma Français - le Patrimoine

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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kiemavel
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Message par kiemavel »

Federico a écrit :
Chdx a écrit :
Image

La légion d'honneur...
Avec Sidney Poitier (86 ans) qui semble aussi plus frais que Danny Glover (66)
Et leur aîné Kirk Douglas (93 ans à l'époque).
Poitier, je ne sais pas à quoi il marche mais il ne change pas. :shock:
Oui, c'est étonnant. En même temps, si pour tenir comme çà, le remède c'est tisane, bouillotte et 10 h de sommeil, je préfère continuer comme je fais :mrgreen: .
Je ne sais pas si tu es allé voir la vidéo mais même Kirk ne se portait pas si mal, bien mieux en tout cas que quelques années plus tôt. je pense qu'on doit pouvoir retrouver des photos datant du début des années 2000. J'en avais vu de lui alors qu'il était extrêmement maigre, une série le montrant en survet. portant un bandana qui lui couvrait entièrement les cheveux ce qui faisait ressortir ses traits...C'était dur. C'était un peu un mix entre Ramses époque bandelette et une sorte d'Iggy Pop agé de 90 ans et habillé comme un babane partant faire ses courses à la supérette :oops:
Plus sérieusement, immense respect pour l'acteur car quand tu regardes la filmographie, nondidiou !!! Même respect pour Poitier d'ailleurs même si malgré le progrès que ses films représentaient à l'époque de leur tournage et dont évidemment il faut tenir compte, ils ont terriblement mal vieilli. Le pire étant à mes yeux le très lourdingue Edge of the city (L'homme qui tua la peur) mais No Way Out (La porte s'ouvre) voir Blackboard Jungle (Graine de violence) sont à peine plus honnêtes. Plus tard, çà s'est arrangé. The Defiant Ones (La chaine) est peut être moins ambitieux mais plus franc du collier.

Dans le plaidoyer anti-raciste plus ou moins adroit dans un cadre de polar (au même titre que No Way Out et Edge of the City), il faut aussi citer Odds Against Tomorrow (Le coup de l'escalier) de Robert Wise avec le plan B des studios quand Poitier n'était pas disponible, Harry Belafonte, qui lui aussi d'ailleurs est toujours vivant mais il n'était que facultativement un acteur. Très bon film et pour le coup -on a déjà eu une discussion à ce sujet- on y retrouvait une Gloria Grahame cette fois vraiment un peu fanée...

Belafonte est né en 1927 et en dehors du film déjà cité, il a tourné dans d'autres bons films : Carmen Jones, Le monde, la chair et le diable, Buck et son complice (avec et de S. Poitier) et pas de bol dans le plus mauvais film de Robert Rossen, Island in the sun ( Une ile au soleil )
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Commissaire Juve
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Message par Commissaire Juve »

Je viens de me revisionner Un flic de Melville (1972)... Et, dans le doc proposé en supplément, la fille de Gabin nous parle de Melville :
Il ne regardait que des films américains... il n'aimait que le cinéma américain... Moi, il m'avait dit, quand il m'avait fait entrer dans son bureau : "Le cinéma français est en perte de vitesse..." -- c'est tout juste s'il ne m'a pas dit "c'est de la merde !" -- il m'a dit : "Nous sommes trois metteurs en scène à faire du bon cinéma : Gérard Oury, Henri Verneuil et moi !" Ça voulait dire, à l'époque, les gros mastodontes, les productions mammouths, les productions qui avaient des budgets colossaux à l'américaine...
Oh la vache ! "Gérard Oury" ! :mrgreen: (ok pour la trilogie Bourvil... mais après, c'est la pente fatale... "La folie des Grandeurs" filmée avec les pieds... "Rabbi Jacob" et... terminé !)
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Message par kiemavel »

Commissaire Juve a écrit :Je viens de me revisionner Un flic de Melville (1972)... Et, dans le doc proposé en supplément, la fille de Gabin nous parle de Melville :
Il ne regardait que des films américains... il n'aimait que le cinéma américain... Moi, il m'avait dit, quand il m'avait fait entrer dans son bureau : "Le cinéma français est en perte de vitesse..." -- c'est tout juste s'il ne m'a pas dit "c'est de la merde !" -- il m'a dit : "Nous sommes trois metteurs en scène à faire du bon cinéma : Gérard Oury, Henri Verneuil et moi !" Ça voulait dire, à l'époque, les gros mastodontes, les productions mammouths, les productions qui avaient des budgets colossaux à l'américaine...
Oh la vache ! "Gérard Oury" ! :mrgreen: (ok pour la trilogie Bourvil... mais après, c'est la pente fatale... "La folie des Grandeurs" filmée avec les pieds... "Rabbi Jacob" et... terminé !)
On ne sait pas trop de quand date ses propos, sans prendre trop de risques sans doute des années 60, mais de toute façon, Melville étant mort en 73, ce qu'il dit sur Oury ne pouvaient concerner que les plus honorables de ses films, ceux que tu cites. Ce qu'il respecte chez ces 2 metteurs en scène ce n'est pas forcement le mode de production et le budget (Envieux Melville ?..ou bien il dit "Pour faire aussi bien que moi, faut des sous" ?...ce qui serait tout de même curieux quand on connait le mode de production de ses propres films) mais il devait par contre respecter chez eux les bons techniciens. Maintenant "...3 metteurs en scène...", c'est dur. Même s'il ne respectait pas, lui, le grand Melville, le travail des autres réalisateurs de l'époque, rien que pour le polar à la française on peut lui opposer quelques noms : Jacques Becker et Claude Sautet. Je ne vois qu'un coté "peau de vache" qui peut expliquer qu'il ait pu -même sans le recul du temps-négliger le travail de ces confrères là. Et sa progéniture (qu'il n'a pas explicitement reconnu) : les metteurs en scène de la nouvelle vague...qui ne filmaient pas (tous) avec leurs pieds et Louis Malle ...et Robert Bresson. Pour rire un peu, je dirais même que le polar à la Melville çà ressemblait plus à du Bresson qu'aux polars américains qu'il admirait tant...

Et pis, qu'est ce qu'il a Oury, c'est pas bien " Levy et Goliath" ? :uhuh:
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Commissaire Juve
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Message par Commissaire Juve »

Nan, nan... Melville fait ce commentaire au début du tournage de "Un Flic" (la fille de Gabin y avait été embauchée comme script).

Elle raconte aussi que lui et Verneuil se tiraient la bourre... Après "Le clan des Siciliens", Melville avait répondu par "Le Cercle rouge". Après "le Cercle rouge", Verneuil avait fait "Le casse". Après "Le casse", Melville s'était lancé dans "Un Flic"... et puis, il est mort.
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Re: Cinéma Français - le Patrimoine

Message par Federico »

Commissaire Juve a écrit :Je viens de me revisionner Un flic de Melville (1972)... Et, dans le doc proposé en supplément, la fille de Gabin nous parle de Melville :
Il ne regardait que des films américains... il n'aimait que le cinéma américain... Moi, il m'avait dit, quand il m'avait fait entrer dans son bureau : "Le cinéma français est en perte de vitesse..." -- c'est tout juste s'il ne m'a pas dit "c'est de la merde !" -- il m'a dit : "Nous sommes trois metteurs en scène à faire du bon cinéma : Gérard Oury, Henri Verneuil et moi !" Ça voulait dire, à l'époque, les gros mastodontes, les productions mammouths, les productions qui avaient des budgets colossaux à l'américaine...
Oh la vache ! "Gérard Oury" ! :mrgreen: (ok pour la trilogie Bourvil... mais après, c'est la pente fatale... "La folie des Grandeurs" filmée avec les pieds... "Rabbi Jacob" et... terminé !)
Non, je ne peux pas laisser dire que La folie des grandeurs fut filmée avec les pieds ou alors j'exige d'être équipé des mêmes arpions ! :shock: :wink:
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Re: Cinéma Français - le Patrimoine

Message par Federico »

kiemavel a écrit :Pour rire un peu, je dirais même que le polar à la Melville çà ressemblait plus à du Bresson qu'aux polars américains qu'il admirait tant...
Même pas pour rire : c'est tout à fait ça ! :)
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Message par Commissaire Juve »

Federico a écrit : Non, je ne peux pas laisser dire que La folie des grandeurs fut filmée avec les pieds ou alors j'exige d'être équipé des mêmes arpions ! :shock: :wink:
Ah si... enfin... c'est filmé "sans soin" (je parle de la "photographie", hein), avec une esthétique "téléfilm" qui fait mal au coeur. :?
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Re: Cinéma Français - le Patrimoine

Message par Federico »

Commissaire Juve a écrit :
Federico a écrit : Non, je ne peux pas laisser dire que La folie des grandeurs fut filmée avec les pieds ou alors j'exige d'être équipé des mêmes arpions ! :shock: :wink:
Ah si... enfin... c'est filmé "sans soin" (je parle de la "photographie", hein), avec une esthétique "téléfilm" qui fait mal au coeur. :?
Ça ne pète pas comme du Jo LaShelle, Leon Shamroy ou Robert Burks mais Henri Decaë n'était pas un manche non plus et j'ai la - sans doute - faiblesse de considérer le film d'Oury comme une des plus belles réussites du cinoche populaire de qualité (je le préfère de loin à ses autres fameux cartons de cette période).
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Re: Cinéma Français - le Patrimoine

Message par Commissaire Juve »

A mon avis, tu erres dans l'erreur, tu t'égares dans l'égarement... :mrgreen: et la drolerie du film (qui met quand même un moment à démarrer) n'entre pas en ligne de compte.

Avec "Le Corniaud", "La grande vadrouille" et "Le Cerveau", tu as vraiment une image de cinéma. Avec "La folie des grandeurs", tu te retrouves devant un épisode de Louis la Brocante (toujours du point de vue de la photo).
Dernière modification par Commissaire Juve le 17 juil. 13, 18:22, modifié 1 fois.
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Message par Federico »

Pas grave. Je vais continuer de me complaire à me vautrer dans l'égarement erroné consistant à m'éclater comme un gamin devant la parodie hugaullienne. De toute façon, je suis comme un ministre : je ne sais rien faire d'autre... :mrgreen:
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Re: Cinéma Français - le Patrimoine

Message par Major Dundee »

Mon p'tit grain de sel qui vaut ce qu'il vaut (c'est-à-dire pas grand chose).
Je suis tout à fait de l'avis du Commissaire pour "La folie des grandeurs" sauf qu'en plus "le cerveau" m'avait gonflé un maximum au moment de sa sortie.
Faut dire qu'on m'y avait trainé de force, un soir où j'avais prévu de retourner voir "Le doulos" qui repassait au "cinéma des Champs-Elysées" (qui n'existe peut-être plus d'ailleurs).
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Message par Commissaire Juve »

Major Dundee a écrit :Mon p'tit grain de sel qui vaut ce qu'il vaut (c'est-à-dire pas grand chose)...
Pareil pour moi. Tout ça n'est pas la fin du monde ; on discute. :wink:
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Re: Cinéma Français - le Patrimoine

Message par pak »

Quitte à descendre les classiques d'Oury de leur piédestal, moi c'est plutôt Le Corniaud qui me plait le moins. Le duo comique De Funès / Bourvil n'en est pas vraiment un, il n'y a pas la complicité qu'on voit dans La Grande vadrouille. J'ai même honteusement trouvé Le Corniaud parfois un peu longuet, alors que je ne m'ennuie pas devant Le Cerveau, La Grande vadrouille ou encore moins avec La Folie des grandeurs...

Dire qu'Oury donnera ses chefs-d’œuvre sur le tard, avec les magnifiques Le Schpountz, Fantôme avec chauffeur, La Soif de l'or et Vanille fraise...

:mrgreen: :arrow:
Le cinéma : "Il est probable que cette marotte disparaîtra dans les prochaines années."

Extrait d'un article paru dans The Independent (1910)

http://www.notrecinema.com/
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Re: Cinéma Français - le Patrimoine

Message par Commissaire Juve »

Mais je ne parlais que de la photographie, hein. Du beau scope pour les trois films.

Sinon, pour le Corniaud (que j'aime beaucoup), on sait bien que De Funès avait pris ombrage du peu de scènes allouées à son personnage (et que la séance de la douche avait été ajoutée pour le consoler).

pak a écrit :...

Dire qu'Oury donnera ses chefs-d’œuvre sur le tard, avec les magnifiques Le Schpountz, Fantôme avec chauffeur, La Soif de l'or et Vanille fraise...

:mrgreen: :arrow:
Oui, là, c'est la cata. On est vraiment dans le téléfilm au ras des pâquerettes (filmé plus platement, tu meurs). Mais, plus les années passaient, plus Oury perdait la vue. Ceci expliquant sans doute cela.
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Re: Cinéma Français - le Patrimoine

Message par kiemavel »

Commissaire Juve a écrit :Nan, nan... Melville fait ce commentaire au début du tournage de "Un Flic" (la fille de Gabin y avait été embauchée comme script).

Elle raconte aussi que lui et Verneuil se tiraient la bourre... Après "Le clan des Siciliens", Melville avait répondu par "Le Cercle rouge". Après "le Cercle rouge", Verneuil avait fait "Le casse". Après "Le casse", Melville s'était lancé dans "Un Flic"... et puis, il est mort.

....Et puis il est mort alors que Oury a encore eu le temps de réaliser une dizaine de films. Si j'étais vache, je dirais "double peine"....d'autant plus que Melville n'en a laissé guère plus.

Verneuil et Melville se tiraient certes la bourre mais sans chercher la confirmation (trop fainéant) je dirais comme çà à priori que les efforts de Verneuil devaient être mieux récompensés au box-office...Or, même si ses films des 60th étaient globalement honorables (mais je n'aime pas du tout Bullitt par exemple...heu...Le Casse) Melville avait infiniment plus de personnalité que Verneuil, et encore il n'aura pas eu le temps de voir les réponses ultérieures de Verneuil : Après "Dirty Harry" , "Peur sur la ville" ni ses réponses (I comme Icare et 1000 milliards...) aux thrillers politiques américains sortis au cours des années 70.

On peut dire la même chose du (seul ?) Verneuil qui ressemble un peu à un Melville, "Mélodie en sous-sol", qui est aussi celui qui ressemble le plus à un polar américain, allant même jusqu'à reprendre certaines figures de style, voir s'inspirant directement sans prendre beaucoup de détours de certaines séquences de classiques us, cf le final qui reprend presque tel quel Kubrik...Melville avait lui infiniment mieux digéré ses références. Mais on s'en fout car la plupart du temps le cinéma de Verneuil, c'est vachement bien fait. Qui a dit çà ? (Et c'est vrai)
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