Annabella (1907-1996)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Music Man
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Annabella (1907-1996)

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ANNABELLA (1907-1996) fut une des plus grandes stars du cinéma français des années 30.
Découverte par Abel Gance, grâce à une photo envoyée par son père à un producteur, la jeune fille débute en 1926 dans Napoléon, un des plus grands chefs d’œuvre du cinéma muet.
Très remarquée, l’actrice va vraiment exploser à l’arrivée du parlant et le Million de René Clair (1931), qui demeurera son film préféré. Son charmant sourire, sa classe, de vivacité, une parfaite diction font d’elle une des actrices françaises les plus demandées chez nous(elle tourne successivement pour des cinéastes aussi prestigieux que Julien Duvivier, Anatole Litvak, René Clair, Victor Sjostrom, Marcel Carné..) comme à l’étranger. Après deux films hongrois de Paul Féjos, et des productions franco-allemandes, elle tourne dans le premier film britannique en couleurs en 1937, avant d’être happée par les studios hollywoodiens, où elle ne fera hélas rien de valable mais épousera l’idole du moment Tyrone Power.
Après son divorce à la fin de la guerre, l’actrice tentera un retour en France dans une poignée de mélos, mais ne parviendra pas à retrouver sa popularité d’autrefois. Retirée dans une ferme du pays basque avec son compagnon le romancier Jules Roy, la comédienne était connue pour ses qualités humaines et son altruisme (elle sera visiteuse de prisons pendant des années).
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Dans les années 80, Annabella avait été invitée sur le plateau d’Aujourd’hui la vie, face à des fans fervents. Vive et spirituelle, l’actrice évoqua ses rôles les plus connus (14 juillet, l’équipage, hôtel du nord, la citadelle du silence, qu’elle juge « pas mal »), son amour pour Tyrone Power (qui envisageait de se remettre en ménage avec elle, juste avant son décès).
Le souvenir d’Annabella s’est un peu estompé de nos jours, car dans son film le plus connu et le plus rediffusé, Hôtel du nord, Louis Jouvet et Arletty, magiques, ont tendance à l’éclipser.
Certes sa façon de jouer, assez théâtrale, date (mais n’est-ce pas le cas aussi de Gaby Morlay et des autres actrices françaises de la même époque ?) Mais la tonalité de sa voix, très grave, son assurance et son indéniable charisme sont là ; même pour éclairer des mélos un peu navrants et ampoulés comme dernier amour (1948) qui lui valurent des comparaisons avec Olivia de Havilland et les reines du mélo hollywoodien.
La versatilité d’Annabella, dans des rôles de jeunes filles réservées (14 juillet) ou machiavéliques (elle n’a jamais été aussi brillante que dans son rôle de garce méchante de l’équipage, adaptation filmée du roman de Joseph Kessel) est pourtant remarquable.
Son coté androgyne exploité notamment dans les ailes de l’aube rappelle aussi Katharine Hepburn.
Pour mieux découvrir cette artiste si célèbre avant guerre, il existe un beau site élaboré par un admirateur qui l’a bien connu :
http://cinestills.com/annabellaforever/
Dernière modification par Music Man le 24 mai 13, 00:08, modifié 3 fois.
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Re: Annabella (1907-1996)

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DERNIER AMOUR de Jean STELLI -1949
Avec ANNABELLA, Georges MARCHAL, Jeanne MOREAU, Suzanne FLON

Les sombres mélos qu’Annabella a tourné après son retour en France font grise mine quand on les compare avec ses chefs d’œuvre d’avant guerre.
Ici, elle incarne une riche bourgeoise qui soupçonne son jeune mari d’infidélité. Afin de crever l’abcès et de découvrir la vérité, elle invite sa rivale à partager leurs vacances aux sports d’hiver. Lourde erreur qui ne fera que rapprocher son mari de la jeune fille, alors qu’il n’y avait entre les deux qu’une profonde attirance. Tout tourne ensuite au drame. Ne vous inquiétez pas, la morale est sauve dans ce mélodrame bourgeois, lourdement mis en scène par Jean Stelli, l’auteur du Voile bleu, un mélo qui a fait un tabac pendant la guerre.
Le film est souvent bavard, théâtral et ne sonne pas juste, notamment en raison de la mauvaise performance de Georges Marchal que j’ai trouvé exécrable en mari inconsistant, et des clichés éculés qu’il véhicule. Les seconds rôles (Suzanne flon et la débutante Jeanne Moreau ) sont en revanche très bons. Annabella s’en tire mieux que Marchal,; elle a vraiment le poids et la présence d’une star, et de temps à autres la caméra lui réserve des close up fignolés.
A noter vers la fin du film, un curieux flash forward alors qu’Annabella, désespérée, conduit sa voiture dans l’obscurité juste avant l’accident final. Un soupçon d’originalité dans un film ultra conformiste qui se laisse voir néanmoins, car la copie rénovée est excellente.
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Watkinssien
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Re: Annabella (1907-1996)

Message par Watkinssien »

Annabella, c'est pour moi un visage qui évoque la femme triste et belle, inaccomplie et respectable.

Je ne l'oublierai jamais dans Hôtel du Nord de Marcel Carné.
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Mother, I miss you :(
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Re: Annabella (1907-1996)

Message par Music Man »

Maldone (1927) de Jean Grémillon
avec Charles Dullin et Annabella


Avis d'Ann Harding :
Olivier Maldone (C. Dullin) est roulier: il tire les péniches sur un chemin de halage avec ses chevaux. Suite au décès de son frère, il revient contraint et forcé dans sa famille de riches propriétaires et fait un mariage arrangé avec la fille d'un voisin, Flora (Annabella). Mais Olivier est obsédé par une gitane, Zita...
Ce premier long métrage de Grémillon a été amputé sévérement au montage par un producteur mécontent de sa durée. Il dure maintenant 90 min (encore que je crois qu'il ait été projété trop rapidement... ) et on remarque d'énormes trous dans la trame du scénario. Grémillon utilise énormément la caméra suggestive pour de nombreuses scènes. Par moment, on l'impression qu'il insiste un peu trop sur le côté style au dépend du contenu. Dullin est superbe comme d'habitude. Annabella a un rôle particulièrement creux. Il est probable que de nombreuses scènes où elle figurait ont disparu. Dans ce qui reste de ce film, on remarque le côté documentaire sur la vie des chemins de halage, un certain 'réalisme poétique' avant l'heure. Mais, mon impression générale, c'est que nous voyons un exercice de style plutôt qu'un grand Grémillon comme Remorques ou L'Etrange Monsieur Victor. Il est fort possible que si le film entier était encore disponible, mon opinion pourrait être différente.
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Re: Annabella (1907-1996)

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L’ETERNEL CONFLIT de Georges LAMPIN –1947
Avec ANNABELLA, Fernand LEDOUX, Louis SALOU, Michel AUCLAIR

Après le suicide de sa fille, un instituteur lassé par son travail et sa vie de famille quitte son foyer pour rejoindre un cirque où il assure un numéro de clown. Les conseils qu’il prodigue à une belle acrobate qui entretient une liaison passionnée avec un membre de la troupe et l’autre purement intéressée avec un homme fortuné la conduiront au drame.

Voici un mélo bien vieillot auquel j’ai eu quelque mal à adhérer. En dépit de quelques bonnes idées visuelles, le film est assez assez platement réalisé et l’histoire m’a semblé plutôt improbable. Si la première partie dans laquelle l’excellent Fernand Ledoux montre toute la lassitude qu’il a pour son métier d’enseignant et son foyer ne manque pas d’intérêt, les amours contrariées de la froide Annabella, déchirée entre l’amour et l’argent, ne m’ont pas convaincu. L’actrice qui effectuait son come-back en France après 9 ans aux USA est particulièrement belle et globalement correcte dans son rôle de séductrice contrariée par sa conduite. Quelques scènes très dramatiques vers la fin du film apportent un peu de nerf à l’ensemble, notamment dans la surprenante scène (audacieuse pour l’époque) où la femme et ses deux amants finissent par accepter leur situation et trinquer ensemble.
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Re: Annabella (1907-1996)

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L’EQUIPAGE d’Anatole LITVAK –1935
Avec ANNABELLA, Charles VANEL, Jean-Pierre AUMONT, Jean MURAT

Pendant la Première Guerre mondiale, un officier devient l'amant d'une femme dont il rencontre le mari au front.

J’ai pris un immense plaisir à revoir ce film que j’avais visionné il y a bien 20 ans lors d’un cinéma de minuit. La parfaite restauration sur DVD de l’image et du son rendent justice à ce magnifique film fort bien réalisé par A Litvak.
Les scènes de guerre et de bataille aérienne sont brillantes, tout comme la reconstitution des beuglants de l’époque avec filles à soldats. Certains passages prennent littéralement à la gorge comme l’agonie en plein vol de JP Aumont pendant que le soleil se couvre ou le très émouvant passage où le tout jeune frère de ce dernier découvre que la fiancée de son frère était en fait l’épouse de son coéquipier.
La mise en scène est constamment inventive (passage où le beau visage d’Annabella se détache sur le quai de la gare…)
L’interprétation est également remarquable avec un Charles Vanel, sobre et parfait et un Jean-Pierre Aumont étonnant.
Annabella, merveilleusement photographiée, trouve probablement ici le plus beau rôle de sa carrière.
Dernière modification par Music Man le 6 févr. 13, 23:41, modifié 2 fois.
Tutut
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Re: Annabella (1907-1996)

Message par Tutut »

Si quelqu'un sait où se procurer Gardez le sourire de Paul Fejos en DVD, je suis preneur bien que je doute qu'il soit jamais sorti en vidéo.
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Re: Annabella (1907-1996)

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Tutut a écrit :Si quelqu'un sait où se procurer Gardez le sourire de Paul Fejos en DVD, je suis preneur bien que je doute qu'il soit jamais sorti en vidéo.
Je pense que ce film n'est jamais sorti en VHS. En revanche, Marie légende hongroise du même réalisateur avec la même Annabella a fait l'objet d'une sortie en VHS (des vendeurs de priceminister le proposent à la vente).
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Re: Annabella (1907-1996)

Message par Tutut »

Je répond un peu tard :oops: , j'ai cherché aussi avec les titres allemands et anglais sans résultat. Je n'ai actuellement plus de lecteur VHS en parfait état, le système d'entrainement de mon vieux AKAI donne des signes de fatigue malgré le changement de courroies.
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Re: Annabella (1907-1996)

Message par Music Man »

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LES NUITS MOSCOVITES de Alexis Granowsky –1934
Avec ANNABELLA, Harry BAUR, Pierre Richard WILLM, SPINELLY

Adaptation par Henry Koster (non crédité, qui venait de quitter l’Allemagne nazie) d’un roman de Pierre Benoit.
Pendant la première guerre mondiale, un officier du tsar s’éprend de la jolie infirmière qui le soigne. Mais cette dernière est promise à un riche propriétaire.

Dans une Russie d’opérette avec atmosphère slave de carte postale (et même mélopées napolitaines de Tino Rossi), se déroule ce mélo joué de façon fort peu convaincante par une fade Annabella et un Pierre Richard Wilm guerre meilleur : la réalisation manque de nerfs.
Heureusement, il y a Harry Baur qui cabotine à cœur joie, notamment dans la scène finale, mais il est génial et sa présence crève littéralement l’écran. Grâce à lui, le film prend une toute autre envergure.
Sa prestation et le coté exotique du film en feront un beau succès commercial, mais dans le même genre j’ai préféré les yeux noirs (encore avec Harry Baur)ou le maître de poste (avec Heinrich George).
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Re: Annabella (1907-1996)

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ANNE -MARIE de Raymond Bernard -1936
Avec ANNABELLA, Pierre Richard WILLM, Jean MURAT

Jeune ingénieur, la jolie Anne-Marie devient la mascotte d’une escouade d’aviateurs. Ils lui apprennent à voler et tentent jalousement de l’éloigner de l’inventeur un peu fantasque dont elle est éprise.

Réalisation de Raymond Bernard (auquel on doit la meilleure version des Misérables), scénario de Saint-Exupéry : on était en droit de s’attendre à beaucoup mieux.
Au final, c’est regardable . L’affection un peu envahissante dont les pilotes entourent Anne-Marie (et qui fait penser à l’amitié des garagistes pour la jolie Lilian Harvey dans le chemin du paradis) a quelque chose de touchant et particulièrement l’interprétation de Jean Murat, bien meilleur ici que le chéri des dames de l’époque Pierre Richard Willm, un brin agaçant. Annabella est bien charmante.

Dans le genre film d'aviation, ne fait pas le poids à coté du magnifique "Equipage" sus-visé.
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Re: Annabella (1907-1996)

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SOUS LA ROBE ROUGE (UNDER THE RED ROBE) de Victor SJOSTROM (SEASTROM) -ANGLETERRE - 1937
Avec ANNABELLA, Conrad VEIDT

Le cardinal Richelieu envoie en mission à Foix , Gilles de Bérault un épéiste fringant afin d’arrêter le duc de Foix chef des huguenots. L’espion très rusé n’a aucun mal à s’infiltrer dans le château, même si l’épouse et la sœur du Duc le soupçonnent immédiatement.

Le dernier film réalisé par Victor Sjöström , grand maître du muet, n’a pas remporté à l’époque le succès escompté, le public étant gêné par l’accent prononcé des interprètes principaux.
Pour ma part, j’ai passé un excellent moment en visionnant cet excellent divertissement de la même trempe que les trois mousquetaires ou le bossu,. Le scénario est excellent, et si les scènes d’action et les duels sont rares, Sjostrom enrobe son récit d’une atmosphère inquiétante (l’ombre inquiétante des personnages dans la tempête, ou dans les salles du château rappelle ses muets suédois), d’humour (scènes de complicité avec le valet qui seconde l’espion ) de suspense et de romance. L’ensemble est parfaitement dosé. Conrad Veidt et Annabella, fort bien dirigés, sont très bien mis en valeur.
Peut être pas un chef d’œuvre mais un film picaresque absolument plaisant.

PS : Existe t'il un topic sur Victor Sjöström sur ce forum?
Nestor Almendros
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Re: Annabella (1907-1996)

Message par Nestor Almendros »

Music Man a écrit :Existe t'il un topic sur Victor Sjöström sur ce forum?
Il existe uniquement deux topics consacrés à La lettre écarlate (1926) et Le vent (1927)
"Un film n'est pas une envie de faire pipi" (Cinéphage, août 2021)
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Profondo Rosso
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Re: Notez les films naphtas : Août 2010

Message par Profondo Rosso »

Le Million de René Clair (1931)

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Michel est un artiste peintre parisien, poursuivi par ses créanciers. Il apprend que son billet de loterie a gagné le gros lot. Malheureusement, sa fiancée a donné à un nécessiteux la veste qui contenait le fameux billet ...

Une exceptionnelle réussite de René Clair qui jette un pont idéal entre l'école du comique muet et la comédie loufoque et non sensique à venir avec les Marx Brothers et quelques autres. L'histoire est prétexte à une course poursuite effrénée où un jeune artiste endetté traque son billet de loterie gagnant qui ne cesse de lui échapper après de malheureux concours de circonstances. René Clair fut un des plus virulents réfractaires au cinéma parlant à son arrivée, pensant juste titre que le cinéma régresserai au théâtre filmé et perdrait toute son inventivité visuelle en se reposant sur le seul dialogue. Le Million est son deuxième film parlant après le succès de Sous les toits de Paris (la scène d'ouverture en plan séquence sur les toits semble d'ailleurs faire le lien entre les deux films) et il va s'appliquer à y être constamment inventif dans son utilisation du son. Le rythme survolté offre quantité de gags variés où René Clair fait du splapstick typique du muet (le jeu très expressif des acteurs en garde les traces également), notamment lors du double course poursuite entre le héros et ses créanciers et d'un malfrat traqué par la police. Poursuivis et poursuivants se confondent, se croisent et s'entrechoquent sur un espace réduit dans la frénésie la plus totale, Buster Keaton ou Chaplin ne sont pas bien loin.
L'usage simple du dialogue est tout aussi irrésistible grâce quelques répliques bien senties (tout le début ou la moitié du quartier invective Michel pour ses dettes) et de quiproquos hilarants tel l'épisode du commissariat où Michel est emprisonné par erreur. Les chansons offrent également un constant contrepoint ironique sur l'action, tel la nouvelle de la fortune de Michel qui se propage où les créanciers soudainement bien plus coopératifs. René Lefèvre séducteur et fougueux fait un excellent héros qui a fort à faire avec une galerie de personnages secondaires haute en couleur aux trousses de son billet gagnant : son propre meilleur ami prêt à le trahir, un mystérieux gang de voleur, une croqueuse de diamants américaines... René Clair atteint des sommets d'inventivité comique quand tout ce beau monde se retrouve dans l'enceinte d'un opéra pour enfin obtenir l'objet tant convoité. On a entre autre du gag à double niveau dans une même scène voir un même plan quand les cantateurs s'animent sur la scène tandis qu'en arrière plan les protagonistes déguisés en figurants s'entredéchirent pour prendre la précieuse veste.
Le meilleur reste cependant quand Clair marient idéalement comique muet et parlant, annonçant même certaines idées de futures grandes comédies musicales comme le couple (Annabela future mme Tyrone Power dégage un charme irrésitible en danseuse étoile jalouse) qui se réconcilie en réagissant par sa gestuelle aux paroles d'une chanson interprétée sur scène. Et que dire de cette bande son reprenant soudain l'ambiance surchauffée d'un stade lorsqu'elle match de rugby s'improvise avec la veste dans les coulisses ? Génial tout simplement. Un petit bijou à l'influence considérable qui contient déjà tout ce qui fera le charme de la grande comédie américaine classique. 5,5/6
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Re: Annabella (1907-1996)

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LA BARONNE ET SON VALET (the baroness and her butler) de Walter LANG – 1938
Avec William POWELL et ANNABELLA

Un valet est élu au parlement hongrois. Tout en poursuivant ses fonctions de serviteur au sein de la maison de son altesse le Premier ministre, il attaque pourtant avec virulence la politique de ce dernier quand il se trouve dans l’hémicycle ;

Aimable divertissement sans aucune profondeur, la baronne et son valet se laisse pourtant regarder avec plaisir comme pas mal de comédies de cette époque, légères comme une plume mais dotées d’un charme certain : les comédiens y sont probablement pour beaucoup qu’il s’agisse du débonnaire William Powell, de la froide et vivace Annabella, qui faisait là de jolis débuts à Hollywood (elle allait ensuite épouser la star du studio Tyrone Power). Dans le climat de tension internationale, on devait avoir plus que jamais besoin de ce genre de spectacle inoffensif avec des serviteurs qui épousent la fille de la maison et où les vrais sujets sérieux ne sont pas abordés même à l’assemblée nationale.
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