Yves Robert (1920-2002)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Major Tom
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Re: Yves Robert (1920-2002)

Message par Major Tom »

Un Éléphant ça trompe énormément (1976) / The Woman in Red (Gene Wilder, 1984) :
Je sais que Gene Wilder est décédé il n'y a pas longtemps et que là, je vais l'enterrer une deuxième fois, mais son remake est un peu nul. J'ai interrompu mon boulot et une vidéo en cours, pour faire une autre vidéo avec un comparatif entre les deux films. C'est donc calqué... mais en moins bien :
Joshua Baskin a écrit :Je me demande ce que vaut le remake américain avec Gene Wilder ?
Onze ans plus tard (désolé) : bof.
Alligator
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Re: Yves Robert (1920-2002)

Message par Alligator »

J'ai vu ce remake il y a bien longtemps mais je me rappelle nettement le désarroi dans lequel il m'a laissé après visionnage. En effet, curieusement, le remake était resté très proche, presque calqué sur l'original. Par conséquent on se demande quelle raison pouvait justifier ce remake à l'identique, d'autant plus que l'esprit caustique du film français, ainsi que cette atmosphère confraternelle qui en a fait la force semblent étouffés ici, désincarnés, sans passion. Un film navrant triste, insipide.
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Cathy
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Re: Yves Robert (1920-2002)

Message par Cathy »

Je pense que ces remake sont destinés uniquement au public américain qui ne veut pas voir le film français en VOST ou doublé et préfère voir une version américaine copie conforme des films français. Il me semble que c'est la même chose pour trois hommes et un couffin ou la cage aux folles. On ne peut pas toujours faire True Lies :lol: !
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Major Tom
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Re: Yves Robert (1920-2002)

Message par Major Tom »

Ici ça fait un peu "J'adorerais refaire cette comédie avec le gars à moustache qui joue Etienne, je vais le réécrire en focalisant davantage l'histoire sur lui, réaliser le film et jouer le rôle, ça m'ira très bien !" Alors c'est mollement adapté, très mal filmé (à côté, le Robert c'est du Kubrick), c'est simplifié au maximum pour qu'il reste quand même une histoire à raconter...
Mais un des (le ?) plus gros problèmes, c'est son propre casting : on ne croit pas du tout que ce mec, avec sa tronche de Pierre Richard qui a passé ses vacances à Tchernobyl, ait pu faire craquer Kelly LeBrock.
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Normalement, elle aurait dû démarrer en trombe et ne plus revenir.
Et l'acteur qui reprend le rôle de Bouli n'a aucun talent, ce n'est pas possible autrement. Il faut voir la scène où il casse tout (plutôt assez mollement) dans sa cuisine avec le visage inexpressif. On y croit comme à un mensonge de Sarko.
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Jeremy Fox
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Re: Yves Robert (1920-2002)

Message par Jeremy Fox »

Justin Kwedi nous parle aujourd'hui de Courage fuyons sorti en Bluray chez Gaumont au printemps 2017.
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Bogus
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Re: Yves Robert (1920-2002)

Message par Bogus »

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Mieux vaut tard que jamais, j'ai enfin découvert cet Éléphant qui trompe énormément avec l'hommage rendu lors de la disparition du regretté Jean Rochefort.
Et ben c'est super.
C'est drôle, brillant, sensible et ça respire la joie de vivre, d'être avec les copains, en famille et d'être amoureux. Et quelle conclusion! Il y a à la fois le gag, l'émotion (plan magnifique sur le visage de Danielle Delorme entre rire et larmes) et l'euphorie avec ce saut de l'ange complètement fou!
Vite la suite!

EDIT:
Nous irons tous au Paradis
Petite déception à la vision de cette suite.
L'ensemble est des plus plaisant mais on retrouve moins la légèreté et la poésie du premier opus à mes yeux malgré quelques belles idées (la collaboratrice de Rochefort et son double animé), le ton se fait ici plus grave et je n'ai pas accroché à toutes les (més)aventures du quatuor (la relation de Claude Brasseur avec sa patronne par exemple).
Néanmoins c'est avec un réel bonheur que l'on retrouve tous ces personnages (et ces acteurs formidables) qui sont devenus un peu notre famille et nos amis.
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Jeremy Fox
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Re: Yves Robert (1920-2002)

Message par Jeremy Fox »

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Re: Yves Robert (1920-2002)

Message par Barry Egan »

Les Hommes ne pensent qu'à ça

1h15 entre moments réjouissants et d'autres plus laborieux, avec une forme d'entrain jeunesse années 50 à rapprocher du "Rendez-vous de Juillet" de Becker, un esprit d'amour libre très parisien vieille école qui fait du bien en cette période drag queens à l'école primaire. Déjà une utilisation de Brassens, on entend "Les Amoureux des bancs publics" réinterprété à l'harmonica dans une des scènes d'exposition. Un passage avec de Funès où on sent le gus en train de se chercher. Une séquence dans un cinéma où Don Juan en prend pour son grade qui m'a fait penser dans l'esprit à "La fête à Henriette", sorti un peu avant. Un premier film pas déplaisant du tout.
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Barry Egan
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Re: Yves Robert (1920-2002)

Message par Barry Egan »

Ni vu ni connu

Le film démarre poussivement puis au bout de trois quarts d'heure l'intrigue évolue, de Funès arrête de marmonner, les gags prennent de l'ampleur et tout devient désopilant, pour finir en un vrai moment de bonheur sur la fin. Le passage en prison est vraiment très drôle, et toute la suite avec. On reconnaîtra au casting les deux acteurs principaux de "Les Hommes ne pensent qu'à ça", ce qui donne un aspect familial à cette comédie bon enfant et pas si consensuelle que d'apparence.
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Thaddeus
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Re: Yves Robert (1920-2002)

Message par Thaddeus »

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Alexandre le bienheureux
Gros propriétaire terrien, Alexandre découvre le bien-être, peut-être même le bonheur et certainement la sagesse en réalisant le vieux rêve de tout individu : ne rien faire. Avec cet éloge tranquille de la paresse, le cinéaste affirme quant à lui un ton fait de tendresse buissonnière, de bonhomie cocasse. Mais également un sens de la nature qui s’exprime sans fausse poésie ni maniérisme, la peinture d’un univers villageois exempte de condescendance autant que de folklorisme. Plus profondément se fait jour un certain anarchisme s’attaquant à un état d’esprit petit-bourgeois bien français, un poujadisme paysan apte à transformer les gens sympathiques en garants de l’ordre commun, commandos d’une morale délétère : mort à la rêverie, mère de tous les vices. Drôle et enlevée, la comédie est charmante. 4/6

Le grand blond avec une chaussure noire
Ou Alfred le distrait chez les tontons flingueurs. La ligne suivie par le scénario, quasi jumeau de celui de La Mort aux Trousses, consiste à tisser un imbroglio fictionnel autour d’un parfait innocent qui s’engage sur un terrain piégé sans jamais s’en rendre compte. Les agents secrets abusent de pistolets à silencieux, se convertissent aux techniques de pointe et propulsent vers l’adversaire l’arme absolue : la blonde à chute de reins magnétique. Réglé comme du papier à musique, servi une crème d’acteurs délectables, mêlant avec bonheur comique de situation et pastiche hitchcockien (le couple de vieux espions revêches, la savoureuse scène de concert sortie de L’Homme qui en savait trop), le film honore l’idée d’un cinéma populaire de haute tenue, à la fois inventif et rigoureux, aussi soigné que divertissant. 5/6

Un éléphant ça trompe énormément
Étienne, Simon, Bouly et les autres… Le concours de Jean-Loup Dabadie en atteste : cet énorme succès des années 70 emprunte à Sautet, sur un mode plus vaudevillesque, plus léger, sans doute plus consensuel. Mais il se met aussi à l’heure italienne pour conter l’histoire de quatre amis unis pour le meilleur et pour le pire, l’un comme l’autre étant les femmes qui passent, qui s’installent, qui restent ou qui les quittent et dont ils parlent en riant ou en pleurant. La qualité de l’écriture, polissant, resserrant et insérant chaque épisode dans un ensemble boulonné au plus près, et le brio des comédiens, à travers lesquels passe toute la fantaisie d’un propos aussi vif et pétillant que dénué de vulgarité, participent d’une alchimie qui, dans ses meilleurs moments, transforme en lumière les ingrédients de l’anecdote. 4/6

Nous irons tous au paradis
Les présentations étant faites, le cinéaste peut teinter la comédie d’amertume, en approfondir les caractères. Étienne n’est plus le séducteur prudemment volage mais le jaloux, détective très privé de son infortune conjugale. Simon, don juan souffreteux, ose enfin se révolter contre la tutelle maternelle. Daniel, un peu las des brèves rencontres avec de beaux mecs, fait la tentative (avortée) d’un mariage en forme de sécurité sociale. Quant à Bouly, qui trouve son bonheur dans la joyeuse marmaille confiée par ses femmes simultanées ou successives, il est comme un hélicon face à un trio de hautbois. En épousant les éclats de rire fracassants et les secrètes meurtrissures de son quatuor d’acrobates du sentiment, Robert tisse une trame drôle et tendre dont la fluidité perturbée épouse le mouvement même de la vie. 4/6


Mon top :

1. Le grand blond avec une chaussure noire (1972)
2. Un éléphant ça trompe énormément (1976)
3. Nous irons tous au paradis (1977)
4. Alexandre le bienheureux (1968)

Sa grande et robuste silhouette, sa moustache fournie, ses traits aussi avenants que sévères ont imposé la présence d’un comédien de second rôle discret mais précieux, notamment chez Bertrand Tavernier, Claude Sautet ou Claude Lelouch. Derrière la caméra, Yves Robert a cultivé un marginalisme délicat, un art de connivence parfois retenu, parfois débridé, où le comique ne s’abrite jamais sous les traits faciles de la vulgarité.
Dernière modification par Thaddeus le 25 juin 23, 10:20, modifié 1 fois.
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Alexandre Angel
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Re: Yves Robert (1920-2002)

Message par Alexandre Angel »

Thaddeus a écrit : 25 juin 23, 09:22 Nous irons tous au paradis
Les présentations étant faites, le cinéaste peut teinter la comédie d’amertume, en approfondir les caractères. Étienne n’est plus le séducteur prudemment volage mais le jaloux, détective très privé de son infortune conjugale. Simon, don juan souffreteux, ose enfin se révolter contre la tutelle maternelle. Daniel, un peu las des brèves rencontres avec de beaux mecs, fait la tentative (avortée) d’un mariage en forme de sécurité sociale. Quant à Bouly, qui trouve son bonheur dans la joyeuse marmaille confiée par ses femmes simultanées ou successives, il est comme un hélicon face à un trio de hautbois. En épousant les éclats de rire fracassants et les secrètes meurtrissures de son quatuor d’acrobates du sentiment, Robert tisse une trame drôle et tendre dont la fluidité perturbée épouse le mouvement même de la vie.
Ce film contient la réplique la plus drôle de TOUTE L'HISTOIRE DU CINEMATOGRAPHE PARLANT:

A Guy Bedos qui apprend à la seconde près qu'il doit partir pour Bordeaux, de la bouche de ses potes sans qu'ils lui demandent son avis, Danièle Delorme demande : "Qu'est ce que tu vas faire à Bordeaux ?"
Et Guy Bedos répond : "Je sais pas encore"
Là, Jean-Loup Dabadie est grand
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
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Barry Egan
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Re: Yves Robert (1920-2002)

Message par Barry Egan »

Monnaie de singe

Comédie poussive desservie par une distribution mal employée (Jean-Pierre Marielle déjà dans son rôle le plus cliché de séducteur pot de colle - avec des cheveux ; ce Robert Hirsch qui fait des merveilles lors d'une scène de noces mémorable et cabotine misérablement le reste du métrage ; Jean Yanne déjà blasé ; Sylva Koscina simple caution charme qui n'a jamais l'occasion de vraiment jouer). Dommage car le sujet est intéressant, les faux monnayeurs n'ont de différence avec les vrais que l'assentiment de l'Etat ou plutôt du Capital, et le scénario exploite ça en loucédé, mais pas trop parce qu'on doit pas rendre le public trop vif. Longuissime scène en voiture entre Marielle et le corbillard, entre France et Espagne, qui ne finit que parce qu'il faut passer à la suite... Bref, je vais l'oublier très vite celui-là.
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Re: Yves Robert (1920-2002)

Message par Flol »

Alexandre Angel a écrit : 25 juin 23, 09:55 A Guy Bedos qui apprend à la seconde près qu'il doit partir pour Bordeaux, de la bouche de ses potes sans qu'ils lui demandent son avis, Danièle Delorme demande : "Qu'est ce que tu vas faire à Bordeaux ?"
Et Guy Bedos répond : "Je sais pas encore"
Là, Jean-Loup Dabadie est grand
Je l'ai pas.
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Re: Yves Robert (1920-2002)

Message par tchi-tcha »

Flol a écrit : 26 juin 23, 11:48
Alexandre Angel a écrit : 25 juin 23, 09:55 A Guy Bedos qui apprend à la seconde près qu'il doit partir pour Bordeaux, de la bouche de ses potes sans qu'ils lui demandent son avis, Danièle Delorme demande : "Qu'est ce que tu vas faire à Bordeaux ?"
Et Guy Bedos répond : "Je sais pas encore"
Là, Jean-Loup Dabadie est grand
Je l'ai pas.
C'est parce que tu n'es pas bordelais.
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Re: Yves Robert (1920-2002)

Message par Kiké »

tchi-tcha a écrit : 26 juin 23, 12:34
Flol a écrit : 26 juin 23, 11:48
Je l'ai pas.
C'est parce que tu n'es pas bordelais.
Je veux bien une explication de la private joke bordelaise moi aussi :idea:
You said it, man. Nobody fucks with the Jesus.
https://www.rayonvertcinema.org/
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