Marco Ferreri (1928-1997)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Eusebio Cafarelli
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Marco Ferreri (1928-1997)

Message par Eusebio Cafarelli »

EDIT DE LA MODERATION:

Vous pouvez également consulter le topic dédié au film La grande bouffe (1973) et sa Chronique Classik
ainsi que la Chronique Classik de Aujourd'hui, demain et après-demain (1965)






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Le lit conjugal de Marco Ferreri avec Ugo Tognazzi (très bien) et Marina Vlady (glaçante)
Un quadra épouse une jeune vierge très croyante qui va petit à petit l'épuiser pour avoir un enfant.
Très saignant sur la famille, l'Église et le mâle italien. Très réussi.
9/10
Jordan White
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La dernière femme de Marco Ferreri

Message par Jordan White »

Curieuse découverte que ce La dernière femme. Pendant près d'une heure, Depardieu se trimballe la bite à l'air, tandis qu'il évoque ses frustrations, tout en nourrissant son bambin. Un seul lieu qui confine à la monotonie, emprisonnant le personnage principal dans une forme de solitude alors qu'il vit avec une puéricultrice un peu plus jeune que lui. Tout l'esprit d'une époque ( le milieu des 70's) avec ses revendications féministes dont on peut voir le mouvement de foule représenté par le MLF via une séquence, mais aussi au centre du film la place de l'homme dans la société de l'époque ainsi que celle de la femme qui se libère peu à peu de sa tutelle pour trouver sa propre indépendance - loi sur l'IVG, droit de vote acquis, volonté d'être à l'égal des hommes-. Sur le plan sociologique le film est très riche, et est toujours pertinent. Au niveau cinématographique un peu moins, la mise en scène étant plutôt sage. Par contre impossible de ne pas évoquer l'aspect charnel, irrémédiable, érotique et sulfureux. Beaucoup de scènes de sexe, des plans suggestifs et une Ornella Muti divine, alors âgé de 22 ans mais faisant déjà penser qu'elle a tout d'une grande et me rappellant certaines stars italiennes du ciné érotique italien des années 70, jeunesse et beauté incarnées. Dommage par contre que le doublage de celle-ci soit peu convaincant mais elle ne devait pas parler très bien le français à l'époque. La scène où ils se battent donne un avant-goût vingt cinq ans avant de ce que sera Trouble Every Day
Depardieu pète les plombs dans un plan final aussi douloureux que réfléchit. Ouille !
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-Kaonashi-
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Re: La dernière femme de Marco Ferreri

Message par -Kaonashi- »

Jordan White a écrit :Curieuse découverte que ce La dernière femme. Pendant près d'une heure, Depardieu se trimballe la bite à l'air, tandis qu'il évoque ses frustrations, tout en nourrissant son bambin. Un seul lieu qui confine à la monotonie, emprisonnant le personnage principal dans une forme de solitude alors qu'il vit avec une puéricultrice un peu plus jeune que lui. Tout l'esprit d'une époque ( le milieu des 70's) avec ses revendications féministes dont on peut voir le mouvement de foule représenté par le MLF via une séquence, mais aussi au centre du film la place de l'homme dans la société de l'époque ainsi que celle de la femme qui se libère peu à peu de sa tutelle pour trouver sa propre indépendance - loi sur l'IVG, droit de vote acquis, volonté d'être à l'égal des hommes-. Sur le plan sociologique le film est très riche, et est toujours pertinent. Au niveau cinématographique un peu moins, la mise en scène étant plutôt sage. Par contre impossible de ne pas évoquer l'aspect charnel, irrémédiable, érotique et sulfureux. Beaucoup de scènes de sexe, des plans suggestifs et une Ornella Muti divine, alors âgé de 22 ans mais faisant déjà penser qu'elle a tout d'une grande et me rappellant certaines stars italiennes du ciné érotique italien des années 70, jeunesse et beauté incarnées. Dommage par contre que le doublage de celle-ci soit peu convaincant mais elle ne devait pas parler très bien le français à l'époque. La scène où ils se battent donne un avant-goût vingt cinq ans avant de ce que sera Trouble Every Day
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Zut j'étais curieux de voir ce film... et j'ai oublié de l'enregistrer ! ET comme il ne semble pas y avoir de rediff, bah c'est foutu. :?
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mannhunter
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Message par mannhunter »

la fin est vraiment crade,et ornella Muti est effectivement divine dans ce film,comme elle le sera dans les autres opus du cinéaste (CONTE DE LA FOLIE ORDINAIRE et LE FUTUR EST FEMME)! :P :oops: :wink:
Cinetudes
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Message par Cinetudes »

Salut,

je ne vais rien dire d'original mais j'aimeria beaucoup revoir ce film car je ne me souviens que de sa fin.

Comment l'oublier cette fin absolument traumatisante ? :shock:

J'ai vu ce film il y à plus de dix ans et j'aimerai retenter l'expérience car je garde un souvenir plus précis et excellent de Contes de la folie ordinaire (j'adore Bukowski) et comme Mannhunter je trouve Ornella Mutti superbe et bonne actrice qui plus est.

Je garde aussi un souvenir assez diffus mais positif de Rêve de Singe que j'ai du vois plus ou moins à la même époque.

Stefan
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O'Malley
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Message par O'Malley »

La chair de Marco Ferreri (1991): pas terrible, terrible, ce film faussement provocant, censé traité du cannibalisme comme allégorie du désir et de l'amour et qui finalement se regarde avec un ennui poli, sans véritable enjeu dramatique ni thématique. Ferreri échoue là ou Claire Denis, dix ans plus tard, avec Trouble Every Day réussira avec plus de mordant (et pour un sujet comme ça, il en faut) et d'intelligence. et pourtant, La chair est du réalisateur de La grande bouffe...
par contre, dommage que Francesca Dellera n'ait pas fait carrière par la suite: elle a beaucoup de charme et donne beaucoup de vie à son personnage.
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Message par Helward »

Y a bon les blancs de Marco Ferreri

Grosse caricature, ni drôle, ni acide, sur l'aide humanitaire en Afrique. Les Blancs sont fades et hystériques, et les Noirs sont limités à quelques clichés (guerriers, cannibales). Pas facile d'accrocher dans mon cas, d'autant que l'ensemble reste très superficiel, Ferreri se contentant d'aligner les poncifs sans réel esprit de subversion. Et puis le mélange de langues m'a semblé étrange, la plupart du temps les personnages s'exprimant en français (doublage ? post-synchronisation ? très moche en tout cas) avec parfois de l'italien non sous-titré (c'est certes voulu mais bon...). Non, bof, pas aimé.
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Marco Ferreri (1928-1997)

Message par Alligator »

El Cochecito (La petite voiture) Marco Ferreri, 1960) :

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J'aime bien la démarche de Marco Ferreri, cette propension à vouloir bousculer le spectateur, à provoquer chez lui le dégoût pour la réflexion, à l'exposer à ses propres tabous, à lui mettre la tête dans son caca. Si elle peut être considérée comme systématique et perdant ainsi de sa portée, si l'on peut fustiger que son talent soit quelque part confondu avec une certaine puérilité, un enfantillage de chenapan, il n'en demeure pas moins que souvent ce brigand d'italien touche au but.
Pour son troisième film, toujours une production espagnole, Ferreri montre bien, au plus grand dam de Franco qui le censura prestement, combien la société supporte si mal de voir en son sein la décrépitude des vieux et l'existence des handicapés. Toute cette engeance se mélange ici dans une troupe, à la "freaks" qui zone un peu et tue le temps délaissée par le monde qui l'entoure.
Un vieil homme las de sa famille passe sa journée avec un groupe d'handicapés qui circule essentiellement en triporteurs motorisés. Le vieillard supporte mal de vivre aux crochets d'un fils indigne qui refuse de voir un homme chez ce père aux extravagances dérangeantes. Elles suscitent un regard embarrassant de la part de la société et s'y ajoute tout simplement la pingrerie du fils, le cochecito coûtant relativement cher.
Ferreri n'échappe pas à la provoc ici non plus, étirant sa trame jusqu'à l'absurde. Absurde n'est sans doute pas le terme. Mais disons sans spoiler qu'il pousse son raisonnement vers une exagération fondamentalement et formellement réaliste. On est toutefois dans l'extrême.
Quoiqu'il en soit, le film offre à José Isbert un rôle en or. Le vieillard joue tellement bien. Son rôle déchirant prend aux tripes.
Un joli film, dérangeant, couillu (on imagine sans peine que ce portrait peu emballant d'une société non dépourvue d'éclopés et d'exclus a dû bien emmerdé les fascistes espagnols).
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Alors sans doute peut-on regretter que le film ne soit pas plus rythmé?
Max Schreck (en septembre 2006) a écrit :El Cochecito (La Petite voiture), Marco Ferreri, 1960
Un grand-père pourrit la vie de sa famille pour se faire payer une petite voiture à moteur destinée aux paralytiques. Les combines et les caprices du vieux monsieur indigne sont souvent très drôles et son interprète est vraiment excellent. Mais derrière la farce et ses irresistibles audaces, le film de Ferreri distille un vrai malaise. Son approche est en effet plutôt réaliste, et le portrait qu'il fait de la société espagnole de cette époque, avec ses éclopés de la vie de toutes génération et de toutes classes, se révèle assez triste. Si le grand-père se montre aussi odieux, c'est aussi parce que sa vie a cessé de le rendre heureux. Autour de lui, l'humanité n'est pas plus reluisante, entre famille mesquine, amis peu solidaires et commerçants profiteurs. Et au fond, la description de cette vieillesse délaissée m'est apparue tout à fait intemporelle.
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Re: Marco Ferreri (1928-1997)

Message par Sabsena »

Ferreri fut un cinesate tres scandaleux du cinema italien à l'image de La grande bouffe qui provoqua un scandale à Cannes. Et pourtant ce film à travers l'outrance voulait donner l'image de la societé de consommation, distribution prestigieuse, pour un film italien leger manque d'humour, Noiret a tres bien dit : Nous tendions un miroir aux gens, et ils n'ont pas voulu se voir dedans, c'est revelateur d'une grande connerie.

Contes de la folie ordinaire fut egalement extremement fort et à parfum de scandale, adaptation de Bukowski qui laissa un sacré souvenir d'un passage chez Pivot, film qui peut choquer que j'ai personnellement aimé avec Ben Gazzara et Ornella Muti.

C'est apres avoir vu Dilinger est mort avec Piccoli peut-etre le meilleur film de Ferreri, que Sautet pensa sous le choc, qu'il ne ferait plus jamais de films.

Ferreri n'est pas un de mes cineastes italiens preferés, je n'ai pas vu beaucoup de films, mais il laisse une forte empreinte dans la grande periode du cinema italien.
Vous conviendrez qu'il vaut mieux arroser quelqu'un que de l'assassiner. Fernando Rey : Cet obscur objet du désir.
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Re: Marco Ferreri (1928-1997)

Message par bronski »

Je me rappelle d'un étudiant en cinéma qui me disait que Ferreri faisait des téléfilms et pas du cinéma. Il ne s'attachait en fait qu'à l'apparence des films. Il était fan de Tarkovski, ceci explique cela.
Mais bon, La Grand Bouffe, un téléfilm...
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Re: Marco Ferreri (1928-1997)

Message par julien »

C'est bien la preuve d'ailleurs que plus on étudie le Cinéma et plus on dit des Conneries.
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"Toutes les raisons évoquées qui t'ont paru peu convaincantes sont, pour ma part, les parties d'une remarquable richesse." Watki.
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Re: Marco Ferreri (1928-1997)

Message par bronski »

Sinon j'ai oublié de préciser que j'adore le cinéma de Ferreri. J'ai passé Conte de la folie ordinaire au FRCD, Ben Gazzara est un immense acteur, et ce film est plein de poésie.
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ed
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Re: Marco Ferreri (1928-1997)

Message par ed »

julien a écrit :C'est bien la preuve d'ailleurs que plus on étudie le Cinéma et plus on dit des Conneries.
Toi, tu dois être le doyen de l'université :D
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julien
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Re: Marco Ferreri (1928-1997)

Message par julien »

bronski a écrit :Sinon j'ai oublié de préciser que j'adore le cinéma de Ferreri. J'ai passé Conte de la folie ordinaire au FRCD, Ben Gazzara est un immense acteur, et ce film est plein de poésie.
Gazzara quand il balance des cannettes de bières sur les écrivains, assis dans leur petit bureaux minable comme des clones, derrière leur machine à écrire... elle me fait marrer cette séquence.
ed a écrit :
julien a écrit :C'est bien la preuve d'ailleurs que plus on étudie le Cinéma et plus on dit des Conneries.
Toi, tu dois être le doyen de l'université :D
Je disais ça parce que curieusement, les conversations les plus enrichissantes que j'ai pu avoir sur le cinéma étaient toujours avec des gens qui n' y connaissait pratiquement que dalle en la matière, par contre ils avaient tous une forte sensibilité artistique. Ça compense. :D
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Re: Marco Ferreri (1928-1997)

Message par Sabsena »

2 films majeurs et toujours scandaleux de Ferreri dans les années 70, La derniere femme avec Depardieu et Ornella Muti, et lla scene de l'emasculation de Depardieu et Touche pas la femme blanche, provocateur anti-western, avec Catherine Deneuve, Mastroianni, Noiret, Piccoli, ainsi que Reggiani qui disait avoir honte de ce film et ne voulait pas que ses enfants le regardent, quand ç Darry Cowl il disait l'inverse, que c'etait le seul film qu'il pouvait revendiquer d'avoir tourné.
Vous conviendrez qu'il vaut mieux arroser quelqu'un que de l'assassiner. Fernando Rey : Cet obscur objet du désir.
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