Gene Tierney (1920-1991)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Re: Gene Tierney (1920-1991)

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Federico a écrit :Dans la seconde partie de l'excellent documentaire de Michel Viotte La guerre d'Hollywood 1939-1945, on aperçoit la starlette participer à la propagande lors de la campagne "Knives for victory" invitant les ménagères à donner leurs couteaux de cuisine afin de récupérer des métaux pour l'industrie de l'armement !
Marrant... Je suis tombé dessus hier soir, mais j'ai très vite zappé. 1) le ton sentencieux de Torreton (pareil avec Kasso) devient vite insupportable ; 2) je trouve cette propagande du "camp du bien" aussi embarrassante que celle du "camp du mal".

EDIT : la tronche d'Hiro Hito ! :mrgreen: ça me rappelle Mickey Rooney dans Diamants sur canapé.
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Re: Gene Tierney (1920-1991)

Message par Federico »

Commissaire Juve a écrit :
Federico a écrit :Dans la seconde partie de l'excellent documentaire de Michel Viotte La guerre d'Hollywood 1939-1945, on aperçoit la starlette participer à la propagande lors de la campagne "Knives for victory" invitant les ménagères à donner leurs couteaux de cuisine afin de récupérer des métaux pour l'industrie de l'armement !
Marrant... Je suis tombé dessus hier soir, mais j'ai très vite zappé. 1) le ton sentencieux de Torreton (pareil avec Kasso) devient vite insupportable ; 2) je trouve cette propagande du "camp du bien" aussi embarrassante que celle du "camp du mal".
Spoiler (cliquez pour afficher)
Toutes les propagandes le sont, à des degrés cependant divers et (a)variés. Et en temps de guerre, tout est permis au nom de l'intérêt supérieur national... Mais si on avait accès à ce que les autorités japonaises proposaient au même moment... :roll:
Le docu n'a pas manqué de parler d'un des pires effets collatéraux de cette propagande : les camps d'internement (pré-Guantanamo) de milliers de Japonais de tous âges vivants sur le sol américain.
Il s'attarda aussi longuement sur le cas hallucinant de Mission to Moscow (dans le genre embarrassant, la Warner le vérifiera quelques années plus tard à une autre époque délétère). Il n'y a décidément pas que des lumières chez les diplomates : l'aveuglement de l'ambassadeur US Joseph E. Davies vaut celui de son confrère français en Chine René Gallimard. Si je voulais être vulgaire, je dirais que les deux se sont bien fait... :mrgreen:
EDIT : la tronche d'Hiro Hito ! :mrgreen: ça me rappelle Mickey Rooney dans Diamants sur canapé.
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Exactement. Le cliché du "vilain jaune bigleux à ratiches proéminentes" façon Mitsuhirato chez Hergé. A replacer dans le contexte de l'époque sauf que le film d'Edwards date de 1961, c'est dire l'humour douteux (du reste, la présence pas drôle de Rooney est l'un des rares défauts de ce chef-d'oeuvre).
Le plus incroyable c'est que le premier pays à projeter Diamants sur canapé après sa sortie américaine fut... le Japon !!
Je me demande si il n'aurait alors pas été d'abord destiné au fort contingent de soldats américains sur l'archipel et/ou si le studio fit censurer les séquences yunioshiantes pour ne pas froisser le public nippon... :roll:
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Message par Commissaire Juve »

Federico a écrit :... Mais si on avait accès à ce que les autorités japonaises proposaient au même moment... :roll:
Ah ça, j'ai vu... J'ai suivi l'émission Histoire Parallèle (Marc Ferro sur La Sept / ARTE) du début jusqu'à la fin... les films d'actu japonais étaient "chiantissimes" ! Le Deutsche Wochenschau, en revanche, était vachement efficace (et plutôt subtile côté propagande... je veux dire "pas gros sabots").
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Re: Gene Tierney (1920-1991)

Message par Federico »

Filiba a écrit :[center]Thunder Birds 1942 William Wellman[/center]
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William Wellman a fait mieux.
Hélas, pour l’ancien pilote, ses films sur les aviateurs militaires n’atteignent jamais les sommets (vertigineux il est vrai) où il a porté ses films sur les fantassins (Battleground ! est dans mon top 10 des films de guerre).
Celui là est terne. Pas déshonorant et ni ennuyeux mais terne.
Le comble pour un film en Technicolor-qui-pête-v1.0 .
C’est un film Fox produit par Lamar Trotti qui écrit aussi le scénario sur une idée de Darryl Zanuck. Personne n’a semble-t-il voulu améliorer l’idée du patron.
Le film est pourtant court sans gros défaut, et il a même dans sa main de gros atouts : le dit Technicolor + Gene Tierney.
Le premier fait merveille pour rendre les avions d’entrainements au dessus de l’Arizona dans leur livrée haute visibilité (carlingue bleue foncé et ailes jaunes vif) et surtout pour idéaliser une Gene Tierney éclatante (dont le conseiller technicolor a choisi les tenues).

Justifie l’achat du DVD la scène où elle se baigne nue survolée par un biplan et où elle sort de l’eau ruisselante (Ne vous précipitez pas sur Amazon lisez la suite et puis je rappelle qu’on est en 42, il faudra se contenter de son visage et ses épaules nues).
A part ça le scénario est très convenu : l’instructeur et son élève sont amoureux d’elle, qui va l’emporter?, l’instructeur va –t-il se laisser influencer par cette rivalité quand il s’agira d’évaluer le cadet?.
D’autant que, non mais sans blague, il a connu son père pendant la guerre eud’14.
Une bonne scène en clair obscur (rare en technicolor à cette époque me semble-t-il) où le cadet et l’instructeur discutent dans le noir seulement éclairés par intermittence par une allumette.
Les scénes aériennes sont très correctes et les transparences sont pour une fois très bien intégrées.
Au final, une technique très solide à l’appui d’un scénario plat : pas de tentatives d’insuffler un peu de tension (comique, érotique ou mélodramatique) dans le triangle .

Une grande tirade est répétée par absolument tout le monde dans le film, Gene Tierney comprise, sur que-comme-quoi-les-aviateurs-expérimentés-mais-trop-vieux-comme-l’instructeur-et-Bill-Wellman-sont-super-utiles-à-l’arrière.
C’est la morale du film, à recommander aux complétistes de Wellman, aux fans de Miss Tierney, à ceux qui aiment le Technicolor et à ceux qui aiment les boeing Stearman PT17 jaunes et bleus.

Test Beaver (attention: Gene Tierney inside)
http://www.dvdbeaver.com/film/DVDReview ... review.htm
J'ai torché ma critique avant d'avoir lu le commentaire de Filiba donc désolé pour les doublons car il avait à peu près tout dit. :?

Pure oeuvre de propagande* et d'incitation à l’enrôlement dans l'US Air Force comme il y en aura pléthore en cette année 1942, le film use de tous les clichés associés au genre : officiers supérieurs bienveillants et rassurants, jeunes recrues les yeux brillants, confraternité entre alliés (l'escadrille rassemble Américains, Anglais et Chinois), vieille gloire qui reprend du service et évidemment une jolie fleur au coeur de ce champ (chant ?) très mâle pour l'amourette de service (commandé).

Bon, passé tous ces points inévitablement édifiants, l'avantage avec Wellman, c'est qu'il filme les coucous comme Ford Monument Valley et qu'en prime le Technicolor semble avoir été mis au point pour magnifier ces superbes bi-plans d'entrainement Stearman PT-17 peints en azur et jaune pétants.

Et puis, histoire de devenir un peu plus "coucou", il y a Gene Tierney et là, les plus bégueules ont de quoi perdre le contrôle musculaire des mâchoires et de la langue. Pour ceux et celles qui ne le sauraient pas encore (mais y en a-t-il ?) : Gene en Technicolor, c'est un spectacle unique. Elle a rarement été aussi à couper le souffle et son entrée en scène... euh... J'ai plus les mots... "Anthologique", c'est ça ?
Spoiler (cliquez pour afficher)
La belle est tranquillement en train de prendre son bain tout en haut d'un réservoir planté en plein désert quand son petit copain vient la frôler à plusieurs reprises avec son zinc jusqu'à faire s'envoler son peignoir. Avec un nouveau passage, il lui envoit en guise de secours sa tenue de pilote. Et Gene de descendre de son perchoir, toute menue et craquante, flottant dans ce bien trop large vêtement d'homme. Tenue qu'elle fait mine de dézipper pour la rendre à son propriétaire (OK, pas d'panique, on est en 1942 et elle porte un maillot dessous mais... wahouu quand même !!) :oops: :oops: :oops:
Si sublime que ça fait carrément mal de la voir tomber dans les bras d'un type qui pourrait être son père. Le très buriné Preston Foster avait 20 ans de plus qu'elle et les fait largement.

Comme il se doit aussi, on a droit à l'enrobage de comédie : les deux élèves pilotes britanniques matant les jambes de Gene sous prétexte de chercher des bas pour leur mère et grand-mère puis le joyeux bazar amené par l'irruption de tout un contingent dans le local de formation des infirmières de la Croix-Rouge (dont une qui doit frôler les 2m jette évidemment son dévolu sur un petit pilote chinois terrorisé !**)
Ainsi qu'à l'inévitable rivalité autour de la belle de l'Arizona, partagée entre son old et plus young flame.

L'ensemble reste tout de même très basique et la comédie-romance empiète trop sur le reste. Dommage qu'on voit au final si peu l'instruction des pilotes et de séquences de vol. Un comble pour un film d'aviation (même aussi "commande") signé Wellman. L’atterrissage parfait du novice en pleine tempête de sable et à deux pas de son instructeur emporté par son parachute est d'un irréalisme qui confine au ridicule. D'autant plus qu'à peine sorti de son zinc, celui-ci est retourné par le vent comme un avion en papier !! :shock: :roll:

Preston Foster et John Sutton offrent une prestation tout à fait honorable mais on peut regretter que Dana Andrews, un temps pressenti, n'ait pas été choisi.

A voir pour sa photo aux contrastes magnifiques fleurtant à un moment avec certains Films Noirs ou westerns en couleur*** et bien sûr pour Gene au sommet de sa beauté. Deux arguments pour souhaiter une édition BR même si le DVD est très correct.


(*) Dans le genre "no comment", cf ce dialogue entre Tierney et le jeune Anglais à propos des liens des Américains à l'argent :

- Do you think Americans are money-grubbers ?

- Some of them may be. I wouldn't say it was purely an American trait.

- Thanks, now.

- I traveled around the world once. Everywhere I went, I saw churches and schools and hospitals - even in the jungle - all built with American money for somebody else to use. I never saw any German or Japanese philanthropies.

- I could almost kiss you for that.
:roll: :roll: :roll:

(**) Impossible de mettre un nom sur cette actrice au physique peu commun. Peut-être Kay Vallon, créditée "Large woman" sur IMDB... :?:

(***) Lorsque Sutton vient discuter en pleine nuit dans la chambre de Foster et qu'en lui allumant sa clope s'éclaire soudain le portrait de Gene Tierney.
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L'intrigue de ce film de 1951 m'a beaucoup fait pensé à Maudite Aphrodite de Woody Allen, à tel point qu'on peut sérieusement se demander si Woody n'aurait pas vu le film et eu la brillante idée de le détourner en comédie! Un rôle de mère pour Gene qui a du être très particulier compte tenu de son drame personnel (à rapprocher de ce que Marilyn vécu pour Something got to give).

Brad et Midge Sheridan n'ont pas eu d'enfants car Midge est stérile. En mal de maternité, elle souhaite en adopter un. Impatiente, apprenant qu'un bébé a été découvert abandonné, elle se précipite au commissariat. Au bout de quelques mois, ils obtiennent la garde du bébé. Brad s'attache peu à peu à l'enfant mais il décide, malgré tout, de mener sa propre enquête pour découvrir les antécédents de son nouveau fils et ses risques d'hérédité..

Est-il utile de préciser qu'une nouvelle fois Gene y est belle à se damner ? De plus elle a rarement été aussi lumineuse et souriante (donc non, ne serait-ce que pour cela, un film à ne pas éviter ..). Et dans les scènes finales elle est vraiment poignante.
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Supfiction a écrit :
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L'intrigue de ce film de 1951 m'a beaucoup fait pensé à Maudite Aphrodite de Woody Allen, à tel point qu'on peut sérieusement se demander si Woody n'aurait pas vu le film et eu la brillante idée de le détourner en comédie! Un rôle de mère pour Gene qui a du être très particulier compte tenu de son drame personnel (à rapprocher de ce que Marilyn vécu pour Something got to give).

Brad et Midge Sheridan n'ont pas eu d'enfants car Midge est stérile. En mal de maternité, elle souhaite en adopter un. Impatiente, apprenant qu'un bébé a été découvert abandonné, elle se précipite au commissariat. Au bout de quelques mois, ils obtiennent la garde du bébé. Brad s'attache peu à peu à l'enfant mais il décide, malgré tout, de mener sa propre enquête pour découvrir les antécédents de son nouveau fils et ses risques d'hérédité..
Un film que j'avais pour ma part trouvé assez atroce. Une bonne vieille récup.

CLOSE TO MY HEART. William keighley. 1951. Avec Ray Milland (Brad Sheridan) et Gene Tierney ( Midge Sheridan)

Le couple Sheridan qui ne peut pas avoir d'enfants décide d'entamer les démarches pour en adopter un mais le délai étant très long et les enquêtes préalables assez fastidieuses, Midge, qui a appris qu'un enfant abandonné avait été retrouvé sur les marches d'une église, se propose pour le garder à titre temporaire. La suite nous montrera les espoirs du couple...mais aussi ses déceptions.

La tentative de lancer 2 stars dans un film au sujet difficile était louable et d'ailleurs, le film commençait plutôt bien et de manière assez honnête. Au début, en tout cas, ce n'était pas parti pour être un tire larmes...mais par la suite, çà se gâte...On ne nous épargne rien. D'abord les lieux communs de cette situation de départ mais c'était je dirais quasiment obligatoire. A titre d'exemple, on a droit aux scènes dans lesquelles le parent stérile, ici la femme, exprime son sentiment de culpabilité de ne pouvoir donner d'enfants à son époux...qui fait pourtant tous les efforts possibles et imaginables pour parvenir à ses fins...car quand même, c'est Gene Tierney (OK, je m'égare...)

En plus des tourments du couple, les évènements seront contre eux. D'abord Le gosse sera donné puis repris par les affreux service sociaux et Ray Milland, mal conseillé par un médecin (eugéniste ?) s'interrogera sur l'identité du père redoutant que les tares éventuels des parents inconnus rejaillissent sur l'enfant adoptif. Or, pas de bol, le père s'avère être un criminel incarcéré. On voit l'idéologie un peu nauséabonde qui affleure derrière tout ceci....sauvée dans l'épilogue par un dernier soubresaut...Mais trop tard, on a déjà failli se faire la malle. Je dis rarement çà mais là...Un film a éviter, malgré Gene Tierney et Ray Milland qui n'y sont pas pour grand chose mais ne sauvent pas un film au mieux médiocre, au pire qui sent un peu (Le scénariste devait en tout cas un peu sentir de la tête comme certains poètes honnis par ce bon Léo…)
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Re: Close to My Heart (1951, de William Keighley)

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kiemavel a écrit :... Or, pas de bol, le père s'avère être un criminel incarcéré. On voit l'idéologie un peu nauséabonde qui affleure derrière tout ceci....
Bah... le truc des tares héréditaires, c'est du Zola. Aujourd'hui, ça fait sourire (on ne va pas traiter Zola de facho, quand même). Il suffit de le replacer dans son époque.
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Message par Supfiction »

Commissaire Juve a écrit :
kiemavel a écrit :... Or, pas de bol, le père s'avère être un criminel incarcéré. On voit l'idéologie un peu nauséabonde qui affleure derrière tout ceci....
Bah... le truc des tares héréditaires, c'est du Zola. Aujourd'hui, ça fait sourire (on ne va pas traiter Zola de facho, quand même). Il suffit de le replacer dans son époque.
Tu parles de l’Assommoir, non ?
Quel facho ce Zola ! :lol:
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Re: Close to My Heart (1951, de William Keighley)

Message par Commissaire Juve »

Supfiction a écrit :
Commissaire Juve a écrit :
Bah... le truc des tares héréditaires, c'est du Zola. Aujourd'hui, ça fait sourire (on ne va pas traiter Zola de facho, quand même). Il suffit de le replacer dans son époque.
Tu parles de l’Assommoir, non ?
Quel facho ce Zola ! :lol:
Hein ? Quoi ? Je parle de pratiquement tous les "Rougon-Macquart" (prend "La Bête humaine" aussi... pas très bien adapté par Renoir, justement... avec -- au début du film -- un Gabin qui nous fait la lecture pour nous expliquer qu'il a une hérédité chargée). :mrgreen:
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Message par kiemavel »

Commissaire Juve a écrit :
kiemavel a écrit :... Or, pas de bol, le père s'avère être un criminel incarcéré. On voit l'idéologie un peu nauséabonde qui affleure derrière tout ceci....
Bah... le truc des tares héréditaires, c'est du Zola. Aujourd'hui, ça fait sourire (on ne va pas traiter Zola de facho, quand même). Il suffit de le replacer dans son époque.
Pour juger de la valeur d'un film, on doit surtout se référer à sa valeur cinématographique mais replacer un film dans son époque, non, en tout cas pas pour n'importe quelle convention ou n'importe quelle idéologie qu'il véhiculerait. Ensuite, la référence à Zola (fin du 19 ème)…pour un film de 1950, cad distribué après la seconde guerre mondiale …et donc venant bien après "l'âge d'or" (x) de cette idéologie, çà n'est pas très pertinent. ET enfin, ce n'est pas parce que Zola évoquait les tares héréditaires de ces personnages de prolos alcolos qu'il défendait ces théories...ce serait même plutôt le contraire. Il les combattait et il montrait que la répétition des tares avait une origine sociale et l'hérédité chargée que tu évoques -à tord ou à raison- comme une fatalité sociale. C'est en tout cas ce que j'ai compris mais j'ai arrêté très tôt Zola (trop tôt ?) pour me consacrer à des taches plus manuelles (c'est pas de ma faute, çà aussi c'est héréditaire :mrgreen: ). Rien à voir avec le propos du film de Keighley qui s'en sort in-extremis par une pirouette qui contredit les théories exprimées tout du long. (x) ( âge d 'or, c'est de l'humour noir et puis c'est en parti faux. Dans certains pays scandinaves et de nombreux pays anglo-saxons, ses idées ont eu cour bien plus longtemps…)
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Re: Gene Tierney (1920-1991)

Message par Commissaire Juve »

Je voulais simplement dire que le thème de "l'hérédité chargée" était un thème rebattu.

Encore aujourd'hui, tu vas trouver des psy en peau de lapin pour t'expliquer qu'il y a des mystères généalogiques qui finissent en traumatisme transgénérationnels (qui touchent les membres d'une famille à plusieurs générations de distance en laissant carrément des "cicatrices" génétiques ! :o :mrgreen: ).

Genre : http://www.lefigaro.fr/actualite-france ... ration.php

Enfin, quand je dis "c'est du Zola", c'est aussi à prendre au sens figuré : "c'est fait pour faire pleurer dans les chaumières". :cry:

Sinon, je n'aime pas trop dire que les gens d'avant "pensaient mal" et que la pensée humaine ne va que dans le sens du progrès... Qui sait ce que sera la pensée dominante dans un paquet de décennies, ou quelques siècles. Une chose est sûre : il y aura des gens pour dire que nous étions nous-mêmes une sacrée bande de c*** !
Dernière modification par Commissaire Juve le 6 janv. 14, 11:51, modifié 1 fois.
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Re: Gene Tierney (1920-1991)

Message par cinephage »

Commissaire Juve a écrit :Je voulais dire que le thème de "l'hérédité chargée" était un thème rebattu.

Encore aujourd'hui, tu vas trouver des psy en peau de lapin pour t'expliquer qu'il y a des mystères généalogiques qui finissent en traumatisme transgénérationnels (qui touchent les membres d'une famille à plusieurs générations de distance en laissant carrément des "cicatrices" génétiques ! :o :mrgreen: ).

Genre : http://www.lefigaro.fr/actualite-france ... ration.php
Il n'y a pas que les psy en peau de lapin : les généticiens et neurologues trouvent de plus en plus d'éléments de preuve allant dans cette direction.
Dans l'étude présentée ci-dessous, on constate qu'une aversion à une odeur suite à un traumatisme passe de génération en génération chez les souris.
http://www.scientificamerican.com/artic ... assed-down
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Message par Strum »

cinephage a écrit :Il n'y a pas que les psy en peau de lapin : les généticiens et neurologues trouvent de plus en plus d'éléments de preuve allant dans cette direction.
Dans l'étude présentée ci-dessous, on constate qu'une aversion à une odeur suite à un traumatisme passe de génération en génération chez les souris.
http://www.scientificamerican.com/artic ... assed-down
Oui, sans pour autant enlever à l'acquis son importance, la science tend de plus en plus à accréditer cette vision des choses qui a pu être tournée en dérision à une époque.
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Wait and see. Mais c'est très intéressant.
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Re: Gene Tierney (1920-1991)

Message par cinephage »

Strum a écrit :
cinephage a écrit :Il n'y a pas que les psy en peau de lapin : les généticiens et neurologues trouvent de plus en plus d'éléments de preuve allant dans cette direction.
Dans l'étude présentée ci-dessous, on constate qu'une aversion à une odeur suite à un traumatisme passe de génération en génération chez les souris.
http://www.scientificamerican.com/artic ... assed-down
Oui, sans pour autant enlever à l'acquis son importance, la science tend de plus en plus à accréditer cette vision des choses qui a pu être tournée en dérision à une époque.
Un article du monde fait un résumé des dernières études sur le domaine :
http://www.lemonde.fr/sciences/article/ ... 50684.html

Il est certain que le parcours de vie qui suit la naissance est déterminant, et qu'il ne faut pas réduire la part du libre-arbitre dans l'évolution des individus. Reste que l'inné pourrait bien être un facteur plus important qu'on ne l'imaginait ces dernières années...
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