Un titre que n'aurait pas renié Michel Audiard, lui qui disait justement : "Je donne des titres interminables à mes films parce que ça prend plus de place dans les journaux."
Le film est l'adaptation d'une pièce de Paul Zinder. (Le scénariste entre autre du film Runaway Train) et dépeint la vie quotidienne d'une femme de 40 ans, Béatrice Hunsdorfer (interprétée par Joanne Woodward) qui élève seule ses deux filles de treize et dix-sept ans dans une banlieue américaine des années 70. Ruth, la plus âgée, souffre de crises d'épilepsie, ce qui ne l'empêche pas d'être populaire. Matilda, plus complexée, se voue corps et âme à sa passion pour les sciences, s'extasiant sur l'atome et la manière dont les rayons gamma transforment la nature des marguerites. Selon le dosage qui en est fait, ceux-ci peuvent en dédoubler les têtes, ou les détruire.
Film rare et délicat, comme l'ait la petite musique chambriste de Maurice Jarre que l'on entend dès le générique d'ouverture, il donne une grande importance au jeu d'acteur (un peu comme chez Cassavetes), et témoigne d'une sensibilité peu ordinaire dans le cinéma américain dans sa manière unique de capter la vérité des sentiments et de saisir les détails du quotidien. (Il y a pas mal de plans serrés aussi sur le visage des acteurs).
Joanne Woodward est vraiment formidable dans le rôle de la mère au foyer Bordeline un peu désaxée ; qui n'arrive pas à s'intégrer dans la société. (Dans son lycée, on l'appelait Béatrice, la dingue), et pour gagner un peu d'argent, elle doit héberger une vieille grand-mère à moitié paralytique... Toutes les scènes avec la vieille sont d'ailleurs assez marrantes (Mais comment s'en débarrasser ?
) et d'ailleurs le film, plutôt léger ne sombre jamais dans les stéréotypes dramatiques qui enquilosent parfois les films d'auteurs psychologiques... La fin du film, très poétique est vraiment réussit."Beaucoup de metteurs en scène sont intéressés par de grands thèmes. Ils sont intéressés par l'homme dans ses rapports avec Dieu, l'homme dans ses rapports avec la Terre. Pour ma part, je ne suis pas du tout intéressé par ce genre de films. La seule chose qui m'intéresse est l'engagement. Ce n'est pas simplement le problème des acteurs qui aiment se sentir engagés dans ce qu'ils font, mais celui du public qui puisse se sentir concerné par ce qu'il voit."
Paul Newman
Le film ressort actuellement en salles. A redécouvrir
), sarcastique, mais révélant des blessures secrètes qui la rendent extrêmement attachante. Et ses deux filles sont épatantes, surtout la plus jeune (qui est réellement la fille de Paul Newman), et, au fond, la plus adulte, malgré son côté renfermé (mais la scène finale la rend incroyable).
)
). Joli lapsus en tout cas.
