Le cinéma d'animation indépendant

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Federico
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Re: Le cinéma d'animation indépendant

Message par Federico »

julien a écrit :Tu l'avais pas déjà posté celle là ? Il me semble l'avoir déjà vu ? Et sinon toi ça va ? On peut venir causer ici, si tu veux ; de toute façon, il n'y a que nous deux dans cette rubrique.
Tiens oui, c'est vrai, ça... Étonnant qu'il n'y ait pas d'autres contributeurs sur ce sujet. Le cinéma d'animation, c'est quand même d'abord du cinéma, non ?
C'est quand même pas l'adjectif indépendant qui fait peur ? :wink:
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riqueuniee
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Re: Le cinéma d'animation indépendant

Message par riqueuniee »

Federico a écrit : Peut-être un jour sera-t-il proposé par Chalet Films, qui sait ?...
Puisque tu parles de ChaletFilms, j'avais trouvé dans leur boutique (fermée depuis) cette belle collection de CM néerlandais (tous primés ). (non éditée par eux, mais ça doit pouvoir se trouver sur le Net). Onze petits bijoux
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Federico
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Re: Le cinéma d'animation indépendant

Message par Federico »

riqueuniee a écrit :Puisque tu parles de ChaletFilms, j'avais trouvé dans leur boutique (fermée depuis) cette belle collection de CM néerlandais (tous primés ). (non éditée par eux, mais ça doit pouvoir se trouver sur le Net). Onze petits bijoux
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Oui, c'est dommage que cet excellent site soit fermé. Reste celui de la maison-mère, Chalet Pointu mais hélas, l'offre DVD est beaucoup plus limitée.
http://www.chaletpointu.com
Je n'arrive pas à distinguer quels films sont proposés sur ce DVD mais je suppose qu'il y a quelques pépites de Paul Driessen. :D
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Re: Le cinéma d'animation indépendant

Message par riqueuniee »

Le site, je ne sais pas. Je parlais de la boutique qu'ils avaient ouverte dans le 11ème arrondissement à Paris et où j'avais trouvé ce DVD. l y a en effet un film de Paul Driessen (3 Misses), mais un seul, les onze films ayant été conçus par onze cinéastes différents. Le plus connu est Father and Daughter(Michael Dudok De Wit, Oscar 2001), que j'ai pu voir à la télévision. C'est d'ailleurs sa présence sur le DVD qui m'a incitée à l'acheter. (j'avais d&couvert quelques-uns des autres films dans une expo à l'Institut néerlandais). Ce DVD est marqué "volume 1"...
Le DVD contient
Anna and Bella (Borge Ring, OScar 1985)
The characters (Evert De Beijer)
DaDa (Piet Kroon)
Famous Paintings (Maarten Koopan, prix spécial du jury, Cannes 1990)
I move, so I am (Gerrit Van Dijk, Ours d'Or, Berlin 1998)
Sientje (Christa Moeker)
3 Misses (Paul Driessen)
Father and Daughter (Michael Dudok De Wit, Oscar 2001)
Bar Code (Adriaan Lokman Grand prix, Annecy 2001)
The rise and fall of legendary Anglobilly Feverson (Rosto)
Vent (Erik Van Schaaik, prix de la critique, Annecy 2005)
Je n'ai mis que les récompenses les plus connues, mais tous les films ont été primés quelque part.
julien
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Re: Le cinéma d'animation indépendant

Message par julien »

je pense que la plupart, devraient pouvoir se visionner sur Youtube. Je ne connais pas très bien l'animation néerlandaise mais c'est vrai que certains films ont l'air d'être pas mal. Père et Fille de Michael Dudok De Wit en tout cas est vraiment un petit chef-d'oeuvre (même si Federico ne semble pas tellement l'apprécier) et puis l'accompagnement musical avec le piano et l'accordéon, qui reprend le thème de la valse roumaine, est vraiment bien trouvé.
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cinephage
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Re: Le cinéma d'animation indépendant

Message par cinephage »

Je découvre More, très joli film de Mark Osborne d'une demi-douzaine de minutes. Je trouve le film assez touchant...



Mark Osborne a depuis réalisé Kung-fu Panda, sans doute moins intéressant, mais preuve que son court a attiré l'attention sur lui.
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Re: Le cinéma d'animation indépendant

Message par Music Man »

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LES AVENTURES DU PRINCE AHMED (Die Abenteuer des Prinzen Achmed en allemand) de Lotte REINIGER – 1926

Chronique sur cette merveille, premier film d'animation de long métrage de l'histoire du cinéma :
http://www.dvdclassik.com/critique/les- ... d-reiniger

Topic du forum sur le film :
http://www.dvdclassik.com/forum/viewtop ... 2#p1827951
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Federico
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Re: Le cinéma d'animation indépendant

Message par Federico »

Une p'tite anim 8bit, catégorie : c'est court mais trop bon :lol: :
Le site de son réalisateur, le Danois Christen Bach.
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Re: Le cinéma d'animation indépendant

Message par Music Man »

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SUPERSTAR : THE KAREN CARPENTER STORY de Todd HAYNES – 1987

En 1983, Karen Carpenter, la chanteuse du duo des Carpenters, qui a vendu un nombre incroyable de disques dans les années 70, est retrouvée morte dans son appartement, à 32 ans, d’une crise cardiaque liée à son extrême faiblesse et à son inquiétante maigreur . En flash-back, le film revient sur la carrière du groupe et l’anorexie dont souffrait la chanteuse.

Ce film d’animation qui plus qu’un hommage à la chanteuse, se veut aussi un document d’information sur les dangers de l’anorexie, a été réalisé avec des poupées Barbie. Un choix assez judicieux, quand on sait combien ce genre de poupée, tout comme les mannequins retouchés des magazines, ont longtemps véhiculé une image de femme parfaite et longiligne qui s’est révélée terriblement nocive et culpabilisante pour les femmes. En outre, ces poupées représentent bien le monde complètement aseptisé et rose bonbon que véhiculait aussi le duo des Carpenters avec ses chansonnettes incroyablement guimauves, noyées dans des chœurs melliflus, sauvées par la belle voix de Karen .
Un monde factice dans lequel la chanteuse des Carpenters n’arrivait pas à trouver place. Trop couvée par ses parents, un frère et un producteur qui ne voient en elle qu’une mine d’or, la chanteuse sombrait dans l’anoréxie mentale en refusant la moindre nourriture et en usant immodérément de laxatifs.
Sa famille semblait avoir beaucoup de mal à comprendre la gravité de son état et ses implications psychologiques. (il faut dire aussi que la maladie était mal connue dans les années 70). Surtout, ils ne voulaient pas nuire à l’image si saine du duo de chanteurs.
L’animation des poupées est des plus rudimantaire, pourtant, le montage des séquences où apparaissent les poupées avec des scènes issues de la guerre du Vietnam, et d’autres furtives visions cauchemardesques, donne un aspect effrayant et alarmant à l’ensemble et au final assez réussi. Il y a un petit côté Andy Warhol assez expérimental dans le curieux résultat qui est loin d’être inintéressant. Au passage on retrouve les principaux tubes de Carpenters, appréciables à dose homéopathiques (heureusement que Karen les chantait merveilleusement bien !).
Pour des problèmes de droits sur les chansons(le cinéaste n’a apparemment fait aucune démarche pour les obtenir !!), le film est officiellement interdit depuis des années…mais disponible sur youtube ! L’image est hélas de très mauvaise qualité.
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Re: Le cinéma d'animation indépendant

Message par Music Man »

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PINOCCHIO DANS L’ESPACE – de Ray Goossens -1965 (Belgique/USA)
Suite à son mauvais comportement, Pinocchio est redevenu une marionnette. Il souhaite de nouveau devenir un petit garçon. Afin de se racheter, il part dans l'espace combattre la baleine volante Astro qui menace la Terre.

Les rêves des petits garçons évoluent avec leur époque. Dans les années 60, en pleine conquête spatiale, entre le lancement des Spoutnik et les premiers pas de l’homme sur la lune, les rêves de gosse étaient peuplés de fusée (qu’on reproduisait en légo) et de mondes imaginaires intergalactiques. D’où cette amusante idée de déplacer le monde de Pinocchio entre la Terre et la planète Mars, où l’on croise le chat et le renard, la méchante baleine et tous les personnages de Carlo Collodi. Sans être aussi splendide que celui produit par Disney (dont c’est peut-être le plus joli film), cette production belgo-américaine n’est pas honteuse. Les dessins dont assez jolis (ici, Pinocchio ressemble graphiquement pas mal à celui de Disney mais en blond) et l’animation plutôt correcte par rapport aux dessins animés français extra-terrestres du genre Arago X00 de Jean Image tourné un peu après. L’histoire manque de profondeur et parait très éloignée de l’univers du roman très noir de Collodi. Mais c’est un spectacle acceptable pour les enfants avec de jolies chansons entrainantes.
Il me semble avoir eu un jouet pouet-pouet représentant Pinocchio dans l’espace sans jamais avoir fait le rapprochement avec ce dessin animé dont j’ignorais l’existence.
Sinon, le metteur en scène Ray Goossens (1924-1998) est davantage connu pour avoir créé le petit chat Musti qui semble bien avoir été l’inspirateur de Hello Kitty.
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Re: Le cinéma d'animation indépendant

Message par Chdx »

Après ses expos consacrées a Kubrick et Fellini, le Filmmuseum d'Amsterdam (EYE) va se pencher du 15 décembre au 9 mars sur le cas des frères Quay avec "The Quay Brothers’ Universum".

Au programme, rétrospective, exposition des Black Drawings, de décors, sculptures et autres matériels fournis par le Quay studio, mais aussi un éclairage sur les sources d'inspiration (film, littérature, musique et art graphique ainsi qu'instruments médicaux, affiches polonaises, vieux films d'animation d'Europe de l'Est, dessins de Bruno Schulz et pièces centrées sur l'anatomie et la pathologie issues de la collection de Sir Henry Wellcome).

Que du bonheur pour ceux qui n'ont pas pu voir ça au MoMa

:P :P
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Re: Le cinéma d'animation indépendant

Message par Federico »

Music Man a écrit :Sinon, le metteur en scène Ray Goossens (1924-1998) est davantage connu pour avoir créé le petit chat Musti qui semble bien avoir été l’inspirateur de Hello Kitty.
Faut avouer que la ressemblance entre Musti et Hello Kitty est étonnante. D'un autre côté, il n'y a pas 36 façons de dessiner un chaton avec un trait si simplifié (ce qui rappelle les similitudes entre la version originelle de Tintin et Bécassine). Le nom de Ray Goossens m'évoquait d'abord des adaptations animées des aventures de Tintin et d'Astérix.
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Re: Le cinéma d'animation indépendant

Message par Federico »

Ce truc assez dingo qui a demandé près de quatre années de travail en quasi solo vient d'être primé à Clermont-Ferrand. Son réalisateur compte en tirer une suite puis un long-métrage. Techniquement superbe, mais perfectible dans le montage et le rythme (je trouve que ça aurait pu durer moitié moins de temps). Sinon, c'est un croisement d'Alien* et de Moi, moche et méchant... avec une pincée de trash typically extrême-oriental et pas mal d'humour. Précision : c'est presque entièrement en stop-motion.
Junk Head 1 (2013 Takahide Hori)

Le site du réalisateur (qui lance un appel à souscription pour financer son projet).

(*) Hori se dit influencé par le style de Tsutomu Nihei (mangaka né comme lui en 1971 et auteur de séries aussi exceptionnelles que BLAME!, Biomega et Knights of Sidonia), lui-même un fervent admirateur de Giger.
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Re: Le cinéma d'animation indépendant

Message par julien »



En voila un de superbe : La Poule Noire, tiré d'un conte de fée russe d'Antony Pogorelsky, et que je viens de dénicher un peu par hasard, en visionnant des dessins animés de la série Neznayka. Réalisé par Youry Trofimov en 1975. (Musique signée par le célèbre Alexei Rybnikov). Le jeune Aliocha vient de sauver une poule noire. Cet acte généreux va changer sa vie car la poule lui remet une graine aux pouvoirs magiques... J'ai pas plus d'infos que ça. Le réal ne semble même pas chroniqué sur l'IMDB... Pas de dvd disponible apparemment. Si quelqu'un a d'autres informations sur ce précieux bijou je prends !



Ici un épisode très musical des aventures de Neznayka assez remarquable, où vous pourrez notamment entendre la célèbre chanson "Kuznechik" (la petite sauterelle), écrit tout spécialement pour la série par le compositeur Vladimir Chainski. L'air de rien, la mignonne chansonnette, qui narre l'existence paisible d'un insecte, batifolant en compagnie des libellules se révèle assez glauque puisqu'il finira par se faire bouffer vivant par un crapaud, prénommé - à juste titre - "Le Gouffre".

Réalisé dans la période 1970-71, par des réalisateurs différents, Neznayka peut être traduit en français comme "Saispas". C'est un petit garçon avec un grand chapeau bleu qui vit dans un monde imaginaire, avec de nombreux personnages. Les histoires sont très pédagogiques, elles sont un plaidoyer pour l'honnêteté, le courage et la persévérance, et méprisent la lâcheté, l'arrogance et les mensonges. Les valeurs sous-jacentes propagées sont l'égalité politique, le féminisme et le communisme... La série qui comprend dix épisodes, est inspirée par une trilogie d'ouvrages pour enfants, écrit par Nikolaï Nosov. La première histoire se situe dans une ville soviétique, la seconde dans une utopie communiste, et la troisième est une satire sur le capitalisme.

Ici, une version de la chanson, enregistrée en 1973 et interprétée par le fameux BDH (En Russe : БДХ - acronyme de Большой детский хор soit "Grand choeur d'enfant")

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Re: Le cinéma d'animation indépendant

Message par julien »



Autre version de la chanson plus nettement, heu... Contemporaine. (Je crois que c'est le compositeur lui-même qui est au clavier !)

Et ici une version plus brut de décoffrage, que ne renierait probablement pas Frank Black, interprétée par le groupe de Punk-Rock estonien, J.M.K.E



(Je vous épargne la version Karaoké.)
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