Cinémas d'Amérique latine

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Dany Vincent
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Re: Cinémas d'Amérique latine

Message par Dany Vincent »

Music Man a écrit :Image
LE MENDIANT DE MINUIT (Dios se lo pague) de Luis Cesar Amadori – ARGENTINE -1948
Avec Arturo DE CORDOVA, Zully MORENO

Un jeune ingénieur se fait voler les plans de son invention par son patron. Désespérée, sa femme se suicide. Après avoir tenté de tuer son patron, il se retrouve incarcéré pour de longues années. A sa sortie de taule, l’homme parvient à faire fortune en …mendiant à la sortie des églises ! Il rencontre une aventurière désargentée et tombe amoureux d’elle. Mendiant la nuit, riche notable le jour, il ne pense qu’à se venger. Quand la femme qu’il aime tombe amoureuse du fils de son ancien patron, l’homme va abandonner ses sombres plans pour trouver la paix au sein de l’église ;
J’ai du mal à comprendre le succès de ce film (le premier film argentin à être nominé aux oscars, il fut distribué dans le monde entier). Le coté très romantique et merveilleux du millionnaire/mendiant au coeur brisé a du capter l’imagination du public.
Pourtant la réalisation est extrêmement pesante. La caméra est immobile, les dialogues interminables et les sentences du mendiant, insupportables. Quant à l’aspect très moralisateur…
C’est correctement joué par Arturo de Cordova (acteur mexicain qui a tourné un peu à Hollywood) et Zully Moreno, qui présente une vague ressemblance avec Ann Sheridan.
Hello Music Man,

Je ne sais pas quel âge vous avez (ou aviez lorsque vous avez vu ce film), mais il ne faut pas oublier que cette réalisation a aujourd'hui, 61 ans. Il y a donc lieu de le replacer dans le contexte des moyens de réalisation de l'époque !

L'histoire est un drame psychologique, doublé d'une histoire d'amour et de soif de justice, ben oui ! de justice ! Genre Comte de Montecristo.
Evidemment, l'on n'assiste pas à des bagarres à coups de kaIachnikovs, (aux antipodes de ce l'on voit trop de nos jours et qui font perdre toute valeur de la vie à nos jeunes). Alors, quand je lis "à l’aspect très moralisateur", ça me fait doucement marrer parce que la morale, maintenant, parlons-en ! Pardonnez-moi !

La mentalité d'Alors était encore saine, avec des sentiments authentiques. Je ne pense pas être une "vieille rabat-joie". Je vais sur 64 ans et mon homme bientôt 75 : c'est lui d'ailleurs qui avait vu ce film à sa sortie, à Casablanca, et qui me l'a fait découvrir. Nous formons un couple "IN", pas du tout pantouflard ni ringard et très investi dans le bénévolat.

Parlons du film en lui-même : Je suis assez OK avec vous quant à la lenteur des dialogues, la fixité des personnages. Mais gardez à l'esprit qu'il ne s'agit pas d'un film d'action. Il est fait pour réfléchir !
Le côté "esprit de vengeance" me séduit beaucoup car, qui encaisserait sans réagir, de se faire voler son bien, sa création, résultat d'un dur labeur ; de s'être tapé injustement 8 ans de gniouf ? Si vous l'acceptez, nous sûrement pas ! Peut-être êtes-vous un Saint !

"Dios se lo pague" , "le mendiant de minuit" , réalisé avec de petits moyens et fort bien interprété reçut l’Oscar de la meilleure production Etrangère à Hollywood. Peut-être grâce à ce qu'il dégageait de soif de loyauté et malgré tout, d'humanité, voici 60 ans !

J'espère que vous m'aurez lue jusqu'au bout, même si je vous ai un tant soit peu "gonflé". C'est l'avantage des forums, on peut échanger ses idées, ses ressentis.

Music Man, il me plairait d'avoir une réponse de votre part.

Je vous souhaite une bonne fin de semaine et vous envoie mes cordiales amitiés.

Dany
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Jeremy Fox
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Re: Cinémas d'Amérique latine

Message par Jeremy Fox »

Dany Vincent a écrit :
Parlons du film en lui-même : Je suis assez OK avec vous quant à la lenteur des dialogues, la fixité des personnages. Mais gardez à l'esprit qu'il ne s'agit pas d'un film d'action. Il est fait pour réfléchir !
Me retrouvant tout à fait par hasard dans ce topic

Bonjour,

Je ne connais pas ce film ni surement aucun autre d'Amerique Latine mais je me permet de m'imiscer dans la conversation car votre message m'a fait bondir à plusieurs reprises (le côté "c'était mieux avant", "il n'y a plus de morale"...). Mais passons, tel n'est pas le sujet.

Mais concernant cette phrase, j'imagine que tout le monde avait bien compris qu'il ne s'agissait pas d'un film d'action. Et selon vous un film fait pour réfléchir pourrait donc se permettre d'être lourd et ennuyeux ? Il y aurait d'un côté les films faits pour réfléchir, de l'autre les films "d'action", l'un et l'autre ne pouvant jamais fusionner ? une vision un peu étriquée (et très peu 'IN') du cinéma il me semble.

Je comprends parfaitement que vous ayez voulu défendre un film qui vous tient à coeur, mais de grâce, évitez à votre tour ce ton moralisateur et très moyennement cordial.

Voilà, désolé de me mêler de cet échange sur un sujet que j'ignore totalement et d'avoir été aussi brusque mais je ne pense pas l'avoir été plus que vous même envers Music Man (surement sans le vouloir d'ailleurs). Maintenant, je laisse répondre le principal intéressé :wink:

Cordialement
Dany Vincent
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Re: Cinémas d'Amérique latine

Message par Dany Vincent »

Jeremy Fox a écrit :
Dany Vincent a écrit :
Parlons du film en lui-même : Je suis assez OK avec vous quant à la lenteur des dialogues, la fixité des personnages. Mais gardez à l'esprit qu'il ne s'agit pas d'un film d'action. Il est fait pour réfléchir !
Mais concernant cette phrase, j'imagine que tout le monde avait bien compris qu'il ne s'agissait pas d'un film d'action. Et selon vous un film fait pour réfléchir pourrait donc se permettre d'être lourd et ennuyeux ? Il y aurait d'un côté les films faits pour réfléchir, de l'autre les films "d'action", l'un et l'autre ne pouvant jamais fusionner ? une vision un peu étriquée (et très peu 'IN') du cinéma il me semble.

Je comprends parfaitement que vous ayez voulu défendre un film qui vous tient à coeur, mais de grâce, évitez à votre tour ce ton moralisateur et très moyennement cordial.

Voilà, désolé de me mêler de cet échange sur un sujet que j'ignore totalement et d'avoir été aussi brusque mais je ne pense pas l'avoir été plus que vous même envers Music Man (surement sans le vouloir d'ailleurs). Maintenant, je laisse répondre le principal intéressé :wink:

Cordialement


Bonjour Jeremy Fox,

Un forum, justement, est un lieu d'échanges. Vous avez eu besoin d'intervenir - et vous avez bien fait - sur ce que vous avez ressenti quant à ma façon de répondre à Music Man, que je n'ai, en aucun cas, voulu "moraliser". Ni me montrer désagréable. J'ai exprimé cette différence de mentalité que je constate depuis des décennies.

Ce film - que vous ne connaissez pas - a une qualité d'images excellente pour cette époque. Il se laisse agréablement regarder malgré quelques longueurs parfois, mais aucunement lassant quant au thème. Enfin, c'est notre avis, à mon homme et à moi. En son temps, il avait beaucoup plu puisque traduit en de nombreuses langues.

Bien sûr, j'aime les films d'aujourd'hui, et d'hier, mais aucunement ceux de violence ou de catastrophe qui foutent la trouille, "gratuitement". Je suis "OUT" sur ces sujets ! Nous ne sommes probablement pas de la même génération...

J'espère avoir retenu votre remarque et m'être montrée plus "agréable" cette fois-ci, avec vous.

Cordialement :)
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Jeremy Fox
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Re: Cinémas d'Amérique latine

Message par Jeremy Fox »

Je ne pense pas que ce soit exclusivement un problème d'âge ou de génération mais tout ceci est bien trop hors-sujet pour continuer à en discuter sur ce topic :wink:

Sans rancunes en tout cas
Music Man
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Re: Cinémas d'Amérique latine

Message par Music Man »

Dany Vincent a écrit : LE MENDIANT DE MINUIT (Dios se lo pague) de Luis Cesar Amadori – ARGENTINE -1948
Avec Arturo DE CORDOVA, Zully MORENO

Hello Music Man,

Je ne sais pas quel âge vous avez (ou aviez lorsque vous avez vu ce film), mais il ne faut pas oublier que cette réalisation a aujourd'hui, 61 ans. Il y a donc lieu de le replacer dans le contexte des moyens de réalisation de l'époque !

L'histoire est un drame psychologique, doublé d'une histoire d'amour et de soif de justice, ben oui ! de justice ! Genre Comte de Montecristo.
Evidemment, l'on n'assiste pas à des bagarres à coups de kaIachnikovs, (aux antipodes de ce l'on voit trop de nos jours et qui font perdre toute valeur de la vie à nos jeunes). Alors, quand je lis "à l’aspect très moralisateur", ça me fait doucement marrer parce que la morale, maintenant, parlons-en ! Pardonnez-moi !

La mentalité d'Alors était encore saine, avec des sentiments authentiques. Je ne pense pas être une "vieille rabat-joie". Je vais sur 64 ans et mon homme bientôt 75 : c'est lui d'ailleurs qui avait vu ce film à sa sortie, à Casablanca, et qui me l'a fait découvrir. Nous formons un couple "IN", pas du tout pantouflard ni ringard et très investi dans le bénévolat.

Parlons du film en lui-même : Je suis assez OK avec vous quant à la lenteur des dialogues, la fixité des personnages. Mais gardez à l'esprit qu'il ne s'agit pas d'un film d'action. Il est fait pour réfléchir !
Le côté "esprit de vengeance" me séduit beaucoup car, qui encaisserait sans réagir, de se faire voler son bien, sa création, résultat d'un dur labeur ; de s'être tapé injustement 8 ans de gniouf ? Si vous l'acceptez, nous sûrement pas ! Peut-être êtes-vous un Saint !

"Dios se lo pague" , "le mendiant de minuit" , réalisé avec de petits moyens et fort bien interprété reçut l’Oscar de la meilleure production Etrangère à Hollywood. Peut-être grâce à ce qu'il dégageait de soif de loyauté et malgré tout, d'humanité, voici 60 ans !

J'espère que vous m'aurez lue jusqu'au bout, même si je vous ai un tant soit peu "gonflé". C'est l'avantage des forums, on peut échanger ses idées, ses ressentis.

Music Man, il me plairait d'avoir une réponse de votre part.

Je vous souhaite une bonne fin de semaine et vous envoie mes cordiales amitiés.

Dany
Bonsoir Dany

Si ce film argentin ne m’a guère emballé, cet avis n’engage que moi.
Lors de sa projection au dernier festival d’Amiens , certains critiques ont fait part d’une mise en scène brillante et d’une habile utilisation des clairs-obscurs; pour ma part, la très mauvaise qualité visuelle du DVD argentin ne m’a pas permis d’apprécier le travail de l’image et je suis vraiment resté sur ma faim.
A la même époque et bien avant, et avec un budget encore plus réduit, on a réalisé de nombreux chefs d’œuvre, qu’il s’agisse de films d’action ou de drames psychologiques. Pour rester dans le cadre du cinéma argentin de cette période et du genre romanesque, je pense notamment au très réussi « au-delà de l’oubli » d’Hugo Del Carril (1952), que j’ai trouvé infiniment supérieur à tous les niveaux et que je vous recommande, si par miracle il est projeté un jour en dehors de festivals spécialisés.
Le mendiant de minuit m’a paru terriblement statique et franchement assommant.
J’avoue ne pas être très attiré par les films ayant pour thème la vengeance, et connaissant pas mal le cinéma indien, j’en ai pourtant vu des quantités, dont les motivations me paraissent souvent discutables.
S’agissant du Mendiant de minuit, j’ajouterais qu’il s’agit d’un film tourné sous la dictature de Juan Peron et qu’il en porte les signes .
Je ne sais pas si vous avez revu ce film récemment mais peut être que votre avis sur celui-ci serait différent aujourd’hui.
S’agissant des autres points que vous évoquez dans votre message avec une certaine agressivité, je pense qu’un forum sur le cinéma n’est vraiment pas l’endroit pour en discuter. En tous les cas, je ne partage pas votre sentiment sur une "mentalité d'Alors qui était encore saine, avec des sentiments authentiques". Dans certains domaines il me semble qu'on a fait quelques progrés en France depuis les années 40( un peu moins de racisme, de sexisme, d'intolérance ), même s'il y a encore beaucoup de choses à améliorer.
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Re: Cinémas d'Amérique latine

Message par Music Man »

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VAGABUNDO EN LA LLUVIA de Carlos Enrique TABOADA - Mexique -1967

Avec Christa LINDER, Ana Luisa PELUFFO

Pendant une tempête, un rôdeur pénètre par effraction dans une maison pour tenter de trouver un peu de nourriture. La maîtresse de maison le somme de partir. Mais il a pris une carabine avec lui…

J’ai rarement vu un pareil navet!
A part les premières secondes, assez surprenantes où l’on voit des nazis rentrer dans une maison, avec un mandat d‘arrêt …pour découvrir ensuite qu’il s’agit juste d’une soirée déguisée, le film est nul et même pas drôle au second degré. Tout traîne en longueur pendant 1H30 mais jamais le moindre sentiment de suspense ou de peur pendant que le rôdeur se cache dans la maison. C’est tellement mauvais, qu’on dirait une parodie, le problème, c’est qu’elle ne fait même pas rire. C’est fort mal filmé.
Mis à part un joli pas de danse, la très sexy Ana Luisa Pelufo joue ici fort mal. L’actrice allemande Christa Linder (qui a fini sa carrière dans le porno soft) est un peu meilleure.
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Dernière modification par Music Man le 29 déc. 12, 21:15, modifié 1 fois.
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Re: Cinémas d'Amérique latine

Message par Music Man »

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SUBI QUE TE LLEVO de Ruben CAVALOTTI - ARGENTINE -1980
Avec SANDRO, Maria VALENZUELA

Une jeune femme perd sa chaussure dans la panique causée par les fans du chanteur Sandro. Ce dernier, tombé amoureux au premier coup d’œil parvient à la retrouver par le biais du marchand de chaussure. Afin de la séduire et surtout d’obtenir les bonnes grâces de l’oncle sévère qui veille sur elle, Sandro se fait passer pour son frère, un homme d’affaires, en enfilant une fausse moustache.

D’abord on est surpris par un scénario aussi puéril. Jamais en France on aurait osé sortir en 1980 dans les salles obscures un film basé sur une histoire aussi simplette (à la rigueur, ça aurait pu convenir pour un épisode de Joséphine ange gardien). Cette comédie très familiale et sans prétention se laisse pourtant regarder comme un gentil feuilleton télé et par moment presque drôle (quelle drôle d’idée d’enregistrer ses chansons torse nu dans le studio :lol: ) . Sandro, qui est un peu l’équivalent de Johnny Hallyday en Argentine (avec un physique à la Ringo et une voix tremblée à la Julien Clerc) nous offre une bonne livraison de ses chansons. On préfèrera les reprises de ses vieux tubes (rosa rosa, aqui…) aux nouvelles, très variété cheap des années 80. Sa partenaire a des faux semblants de Rosanna Arquette. Mis à part une courte apparition dans un film ultérieur, sa carrière à l’écran s’arrêtera là. Son embonpoint grandissant étant peut être pour quelque chose.
Dernière modification par Music Man le 30 mars 10, 23:04, modifié 2 fois.
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Re: Cinémas d'Amérique latine

Message par Music Man »

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LE MIROIR DE LA SORCIERE (el espejo de la bruja) de Chanao URUETA - MEXIQUE -1962
avec Rosita ARENAS, Armando CALVO

Avis de Lord Henry

Lassé de son épouse, Ricardo l'empoisonne afin d'épouser la jeune Sandra. Mais il ignore que la tante de la défunte est une adepte de la sorcellerie. A l'aide d'un miroir maléfique, elle frappera d'un terrible châtiment le nouveau couple.

Peu connu sous nos latitudes, le cinéma fantastique mexicain n'en fut pas moins florissant de la fin des années cinquante à la décennie suivante. Le plus souvent sous l'égide du producteur Abel Salazar, des vampires, savants fous, lycanthropes et autres monstres se disputèrent la vedette dans des films à la réalisation parfois fruste, mais dont la direction artistique et la photographie s'inspiraient des classiques du genre.
A défaut d'en égaler les fleurons (Le Retour du Vampire), Le Miroir de la Sorcière illustre bien les caractéristiques de cette filmographie pittoresque. Des interprètes falots sont confinés aux mêmes intérieurs sous l'objectif d'une caméra apathique. L'efficacité de certaines scènes reposant essentiellement sur le jeu des éclairages. Comme souvent dans cette production, le scénario tient du recyclage par accumulation; néanmoins, le cinéphile sera surpris d'y retrouver d'évidents emprunts aux Yeux sans Visage de Georges Franju.
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Dernière modification par Music Man le 29 déc. 12, 21:17, modifié 1 fois.
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Re: Cinémas d'Amérique latine

Message par Music Man »

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Santo y Blue Demon contra Drácula y el Hombre Lobo Mexique- (Miguel M. Delgado, 1973)
avec SANTO et BLUE DEMON


Avis d'Alligator
Allez, mon premier Santo. Bon, ce n'est pas Cardona, ni Curiel mais faut bien commencer à un moment. L'opportunité s'est présentée, je me suis laissé tenter.
Oh il n'est rien arriver d'exceptionnel. Un plaisir simple, délicat, presque comme un parfum diffus, onctueux mais d'une intensité guère attachante. D'abord celui d'entendre roucouler cette belle langue espagnole qui place le film immanquablement du côté de ces films dont l'exotisme se suffit à lui même.
Le début du film a été un peu rendu ardu par une dizaine de minutes de catch. Je n'aime pas du tout ça. Désintérêt ravageur. Et le film d'ailleurs se termine de la même manière sur une autre dizaine de minutes avec un ring sur fonds bleu nuit.
Heureusement entre temps j'ai la possibilité de découvrir un couple d'hommes trapus masqués. Tout le temps. Même quand ils jouent aux échecs ou boivent le thé. Ces airs civilisés ont des limites. Blue Demon le pote de Santo lui avoue qu'il se fait du soucis pour lui car quand Santo met plus de dix mots dans une phrase c'est qu'il y a quelques dangers à prévoir. Montrant bien là l'étendue de l'indigence du film.
Il s'agit bien entendu d'un film décoration, d'un faux récit, une pantalonnade destinée à montrer du gros gars se balancer des beignes avec la retenue que le catch n'évite pas de laisser voir par-ci par là dans la mollesse des combats. Que ce soit face à des vampires ou des loups-garous ne change pas grand chose à l'affaire.

Topic sur la série des Santo :
http://www.dvdclassik.com/forum/viewtop ... n&start=30
Dernière modification par Music Man le 29 déc. 12, 21:19, modifié 1 fois.
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Re: Cinémas d'Amérique latine

Message par Music Man »

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O HOMEM DO SPUTNIK de Carlos MANGA - BRESIL -1959
Avec OSCARITO et Zeze MACEDO

Un engin spatial tombe sur le poulailler d’un paysan brésilien. Très vite les médias s’emparent de l’affaire : les russes, les américains et les français sont à la recherche du spoutnik.

Petite comédie réalisée avec un budget des plus limités, ce film brésilien s’avère finalement fort drôle. Cette farce qui met en vedette Oscarito , le Fernandel brésilien, et Zézé Macedo (qui ressemble à Sim déguisé en femme) égratigne au passage le régime communiste avec beaucoup de virulence, les américains qui ne savent même pas situer le Brésil sur une carte dont le nom n‘évoque pour eux que Carmen Miranda, et essaient d’épater la population avec des gadgets en plastique et des chewing-gums et pour finir les français avec un sosie de Brigitte Bardot qui n’hésite pas à draguer Oscarito devant sa femme pour récupérer le fameux satellite. Plein de clichés, mais une impertinence très amusante.

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Dernière modification par Music Man le 29 déc. 12, 21:24, modifié 1 fois.
todslaughter
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Re: Cinémas d'Amérique latine

Message par todslaughter »

Contrairement à ce qui a été écrit plus haut, il existe pas mal de DVD de films mexicains avec des sous-titres, soit en anglais (aux USA), soit au Mexique (les "Santo" sortis dans la série "Coleccion Grandes Clasicos" par exemple, proposent des sous-titres anglais ET français ! c'est d'ailleurs dans cette collection qu'on trouve un des chefs-d'oeuvre de la série, "Santo contra las mujeres vampiro"....)
Quant à la mauvaise qualité des DVD argentins (et, plus généralement, des anciens films qui passent à la télé là-bas), ce n'est malheureusement que trop vrai. Alors qu'on trouve sans peine des films mexicains des années trente dans de très bonnes copies, essayez donc de trouver un chef-d'oeuvre argentin comme "Si muero antes de despertar" de Carlos Hugo Christensen, splendide adaptation de William Irish, et qui ne date pourtant que de 1952, dans une copie correcte... Idem pour "El extrano caso del hombre y la bestia" (adaptation de "Dr. Jekyll and Mr. Hyde"), "El vampiro negro" (remake du "M" de Fritz lang), etc. Et je n'ai pas l'impression que ça soit près de changer, dommage...
Music Man
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Re: Cinémas d'Amérique latine

Message par Music Man »

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BAISERS INTERDITS (Besos prohibidos) de Rafael BALEDON - MEXIQUE -1956
Avec Luis AGUILAR, Ana Luisa PELUFFO, Armando CALVO

Une chanteuse cache à tout le monde y compris à sa fille l’existence de son mari, qui purge une peine de prison de 30 ans pour un crime. Afin d’assurer un avenir à sa fillette, elle accepte d’épouser un homme fortuné alors qu’elle est toujours très attachée à son infortuné de mari. Libéré plus tôt que prévu, ce dernier rode autour de la maison pour apercevoir sa fille.

Voila un mélo à faire pleurer Margot. Je ne sais pas si à Mexico, les spectateurs ont pleuré à l’époque mais ici tous les acteurs pleurnichent , et lors du happy end , le papa, la maman et la gamine pleurent dans les bras l’un de l’autre en regardant la caméra. Snif… :cry: :cry: :cry:
Autant dire qu’en 2010, ce genre de film ne touche plus du tout. C’est néanmoins bien joué et les chansons(essentiellement des boléros nostalgiques) sont fort bien chantées par Luis Aguilar et Pedro Vargas notamment.
Dernière modification par Music Man le 16 mai 11, 08:23, modifié 1 fois.
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Re: Cinémas d'Amérique latine

Message par Alligator »

Más negro que la noche (Carlos Enrique Taboada, 1975) :

http://alligatographe.blogspot.com/2010 ... noche.html

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Heureux hasard qui me fait découvrir cette délicieuse curiosité. Je m'attendais à quelque chose d'un peu mal fagoté, aux limites du grotesque et il s'avère que le film est remarquablement bien foutu. Dans les ersatz bavistes, j'ai vu récemment le rigolo "Veerana" et bêtement je me suis sans doute laissé aller à porter un regard condescendant (on peut sans problème enlever le terme "descendant") sur ce drôle de dvd.

Toboada construit un récit très classique certes, mais d'une redoutable efficacité. Surtout il manie si bien son histoire et le rythme de sa narration qu'on se laisse facilement ravir. Le spectateur est vite happé par ces apparitions et chuchotements spectraux.

Le travail sur les ombres et lumières est remarquablement maitrisé. Il installe une atmosphère très étrange et assez inquiétante. Cela m'a même parfois plus effrayé que sur "The innocents". Dans la veine formelle de Bava et peut-être encore plus celle d'Argento avec cette flamboyance des décors et des couleurs vives, rouge écarlate principalement, le film fait penser également par l'histoire à "Carnival of souls". Et puis on a le droit d'imaginer un temps une parenté avec "Psychose".

On regrette tout de même qu'il se termine en queue de poisson, sans réelle explication. D'aucuns trouveront cela peut-être fort appréciable de rester sur des non-dits et une liberté d'interprétation, seulement j'aurais bien voulu savoir si ma "théorie" psychotique était valable ou pas. Je crois que non à dire vrai.

Au départ le jeu léger et vulgairement moderne, un peu outrancier des jeunes comédiennes me fit craindre pour la suite mais très vite il se justifie afin de mettre en relief la froideur, l'austérité et la gravité des personnages plus âgés, les lieux, la sévérité des décors anciens, l'ambiance, contraste saisissant.

Dorénavant, je regarderai avec attention toute nouvelle galette du sieur Toboada sur laquelle je pourrai mettre la main.
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Ann Harding
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Re: Cinémas d'Amérique latine

Message par Ann Harding »

Je reposte ici mon avis sur le film argentin de Pierre Chenal.

El muerto falta a la cita (1944, P. Chenal) avec Ángel Magaña, Sebastián Chiola et Nélida Bilbao
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Daniel (Ángel Magaña) est sur le point de se marier. La veille de ses noces, il va enterrer sa vie de garçon dans une soirée bien arrosée. Reprenant le volant, très éméché, il renverse un cycliste. Paniqué, il cache le corps et la bicyclette dans un fourré. Le lendemain, incapable de supporter sa culpabilité, il va se rendre à la police. Mais, sur les lieux de l'accident, le corps a disparu...

Durant la seconde guerre mondiale, Pierre Chenal s'est exilé en Argentine où il réalise une série de films. C'est le premier film argentin de Chenal que j'ai pu voir. Le titre peut se traduire littéralement par: 'Le mort n'était pas au rendez-vous'. On retrouve la fluidité du montage et des prises de vue des meilleurs Chenal. Dans une atmosphère fort différente de celle de ses films français des années 30, il réussit néanmoins à maintenir un bon suspense avec cette histoire qui tient du mélo et du film noir. Daniel est victime de chantage de la part d'un homme mystérieux, un certain Guido Franchi (très bien interprété par Sebastián Chiola) qui semble tout connaître sur la victime. On retrouve là un peu l'atmosphère du Dernier Tournant avec l'arrivée de Robert Le Vigan. La femme de Daniel (interprété par Nélida Bilbao) a des allures de Lana Turner avec les coiffures typiques des années 40. Dans l'ensemble, malgré mon espagnol rouillé, j'ai pu suivre assez facilement le film. Il méritrait d'être redécouvert dans une bien meilleure copie. Un bon Chenal.
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Re: Cinémas d'Amérique latine

Message par Music Man »

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FILLES DE JOIE (Bajo un mismo rostro) de Daniel TINAYRE - ARGENTINE - 1962
Avec Mirtha LEGRAND, Sylvia LEGRAND, Jorge MISTRAL, Ana Luisa PELUFFO, Mecha ORTIZ

Adaptation d’un roman de gare de Guy des Cars :
Deux sœurs jumelles que tout oppose (l’une petite sœur des pauvres, l’autre fille de joie) sont confrontées à un drame terrible quand la prostituée, amoureuse d’un officier espagnol essaie d’échapper à sa condition, mais est poursuivie par son odieux souteneur. Elle sera finalement assassinée….mais est-ce bien la victime?

Le cinéma argentin s’est souvent inspiré de la littérature française en adaptant des romans classiques qui parfois n’ont même pas connu de version cinématographique chez nous. Ici Daniel Tinayre ne s’attaque pas à Balzac ou Zola, mais à Guy des Cars, romancier très décrié auteur de nombreux best sellers dans les années 50 et 60, avec souvent des sujets graveleux ou rocambolesques comme ici.
En dépit de l’interprétation très correcte et prestigieuse (qui réunissait en tête d’affiche les deux sœurs Legrand qui n’avaient pas tourné ensemble depuis près de 20 ans) , on a du mal à prendre au sérieux un pareil scénario. La réalisation , aussi fade que celle d’un téléfilm des années 60 n’a rien de remarquable : la musique jazzy et les images du Buenos Aires by night ne suffisent pas pour conférer une atmosphère particulière à ce mélo. Tout juste parvient-on à échapper au ridicule, et c’est déjà pas mal. En raison de la popularité du romancier, et du coté sulfureux de l’histoire, le film fut exploité en France dans des cinémas de quartier.
Dernière modification par Music Man le 28 oct. 12, 23:42, modifié 1 fois.
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