Cinémas d'Amérique latine

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Music Man
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Re: Cinémas d'Amérique latine

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NEGRO ES UN BELLO COLOR de Julian SOLER - 1974
Avec Libertad LAMARQUE, Fernando ALLENDE

Une grande chanteuse de variétés (L Lamarque) est confrontée à bien des drames : sa fille schizophrène est internée à l’asile, son fils épouse une jeune femme noire qu’elle a mal à admettre car elle est raciste. Cependant, quand son fils meurt dans un accident de voiture, la chanteuse tente de renouer contact avec sa belle fille enceinte…

5 ans après le drame hyper lacrymal et anti raciste « Roses blanches pour ma sœur noire », la grande chanteuse de tango et vedette argentine, Libertad Lamarque retrouve l’univers du mélo poussé à ses limites les plus extrêmes et la thématique du racisme.
Ce n’est pas une réussite, loin de là. Les amateurs de camp pourront peut être se délecter des intrigues invraisemblables : la fille de la maison est atteinte de régression infantile et joue avec ses ours en peluche. Après avoir tenté de tuer sa mère avec un verre brisé, on décide de l’interner. Pour l’amadouer et l’emporter sans difficultés à l’asile, on lui fait croire qu’elle va se marier et elle endosse sa robe blanche…
Pour résoudre les problèmes de racisme, là aussi, il faut une situation dramatique : la mort du fils et la naissance du petit bébé, tout noir, vont apaiser les esprits.
Du coup, on ne peut hélas prendre une seconde ce film au sérieux ! Libertad Lamarque encore belle pour ses 66 ans interprète des airs popularisés par Carlos Gardel et de la variété plus moderne. Star de la comédie musicale, elle a tenu la tête d’affiche au cinéma de 1933 à 1978, ce qui est assez extraordinaire.
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Alligator
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Message par Alligator »

El libro de piedra (Carlos Enrique Taboada, 1969) :

http://alligatographe.blogspot.com/2010 ... iedra.html

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Après avoir découvert Taboada avec "Mas negro que la noche", je remets un pied dans ce cinéma fantastique mexicain avec plaisir. Comme j'ai vu il n'y a pas si longtemps "The innocents" de Jack Clayton avec Deborah Kerr, j'ai été un peu décontenancé par les inévitables comparaisons qui se bousculaient dans ma tête : la préceptrice en charge d'une enfant qui vit une histoire d'amitié avec un fantôme, une mère morte, un père dépassé par les étranges évènements, la grande villa isolée au milieu des bois, etc.

Une fois que j'acceptai ces influences, j'entrai enfin pleinement dans l'univers propre à Taboada et pris un franc plaisir. Avec une histoire somme toute banale, des situations classiques, Taboada parvient encore à créer une atmosphère effrayante. La trouille est là malgré tout, malgré les choucroutes de Marga López, le balais dans l'anus de sieur Joaquín Cordero et les clichés que trimballe cette histoire de sorcellerie.

Le suspense fonctionne à plein régime, avec ce style si particulier, si daté, finalement bourré de charme, celui d'une vieille revue au papier jauni. Les ombres mouvantes, ces regards apeurés vers le noir, vers des bruits indéfinissables et cette musique oppressante, omniprésente et la plupart du temps paradoxalement très discrète font que sans trop d'hésitation, je situe ce "Libro de piedra" bien plus haut que "Mas negro que la noche". Il est beaucoup moins extravagant, ne prête guère à rire.

Certes, certaines scènes sont encore joués avec une certaine candeur. Peut-être que les acteurs ne présentent pas toutes les garanties qu'un jeu juste et sobre requiert, c'est vrai.

Néanmoins le nectar est ailleurs : un film d'épouvante soft et accueillant, à l'exotisme souriant et au charme suranné. J'aime beaucoup ce cinéaste, incroyablement efficace en dépit d'un style parfois assez naïf.
bruce randylan
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Message par bruce randylan »

La jungle en feu (Fernando De Fuentes - 1945 - Mexique)

Dans une plantation de caoutchouc éloigné de la civilisation, un groupe d'hommes peu recommandables travaillent et vivent loin des femmes sur la décision de leur patron, aigri à propos des choses de l'amour. Quand l'un des ouvriers ramène dans le campement une femme qu'il a kidnappé, les tensions se cristallisent vite autour de cet objet du désir.

Vraiment pas mal du tout. La qualité du film tient tant à la réalisation soignée et bien éclairée (sans fulgurance cela dit) qu'à un excellent scénario et une bonne troupe d'acteurs (Arturo de Cordova en tête). Le film est plus un huit clos tendance film noir teinté de psychologie et de sensualité pour un mélange réussie où l'histoire est bien développée sans trop de complaisance, de facilité ou de compromis. C'est assez sordide, poisseux et sombre. La crudité de la situation et des comportements étonne pas mal vu l'année de sa réalisation, on y parle ouvertement de viol, de prostitution, de désir, de sexe etc... Le tout saupoudrée avec une dimension sociale qui n'est pas inintéressante et nuance certains personnages.

C'est assez prenant avec une histoire qui fait preuve de suspens et de tension. Dommage que les médiocre dialogues romantiques de la dernière partie tire vers la bas... comme le dénouement assez artificiel et téléphoné.
Mais ca reste vraiment recommandable.



La maison de l'amour perdu (Roberto Gavaldon - 1949 - Mexique)

Une femme et un médecin ne peuvent vivre leur amour en plein jour car celui-ci est obligé de se marier à la fille d'un riche mécène.

La par contre, ce fut le calvaire à l'état pur. Un désastre innommable. :? :evil:

Pourtant les 2 premières minutes faisaient illusion avec 3 plans introductifs dont le fatalisme et la dimension pesante m'ont fait penser un moment à Aldrich. Et bien non, dès que Dolores Del Rio arrive dans l'image, on sait tout de suite que ça ne va pas le faire. Elle est tout bonnement insupportable enchainement sourire niais, mine déconfite et roulement d'yeux à tout bout de champ.
La réalisation est de ce niveau là, appuyant, surlignant, enfonçant chaque péripéties avec une lourdeur pachydermique inconcevable. La musique passe son temps à (dé)gueuler ses deux thèmes (un romantique, un stressant) qui sont inlassablement répété dès que le couple se retrouve ou se sépare.
La seule idée visuelle qu'on aurait envie de rapprocher de Douglas Sirk (la publicité en face de l'appartement de Del Rio) est également rappelée toutes les 15 minutes pour être sur qu'on ne l'oublie pas.

Quant aux péripéties : le médecin au sourire niais sauve des enfants aveugles, épouse malgré lui une aristocrate qui se faisait passer pour une agonisante. Del Rio (qui joue une gamine de 15 ans comme une vieille de 80 ans) ne connait que l'abnégation amoureuse et devient une Marie Curie mexicaine. Quant à l'épouse, elle jubile de voire son enfant au porte de la mort juste pour faire culpabiliser son mari. :|
Consternant.

Vraiment le mélo comme je le déteste. J'avoue que ça me refroidi beaucoup à en voir d'autres du cinéaste dont la cinémathèque diffuse une douzaine de titres.
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Message par bruce randylan »

Santa (Antonio Moreno - 1931)

Derrière cette histoire classique de la jolie paysanne qui va à la ville après une peine de cœur et qui se retrouve obligé de travailler dans un lupanar, il y a le premier film parlant mexicain.

Vu l'année et le genre je m'attendais à du gratiné, je n'ai pas été déçu. C'est bien mauvais :mrgreen:

A part l'actrice principale et l'aveugle (en étant indulgent), tous les acteurs jouent encore moins bien qu'un acarien passant l'aspirateur. La réaction du matador quand il surprend sa femme au lit est un monument du "oh ciel mon mari" hérité des mauvais tics du muets.
Mais le pire, c'est bien-sûr le scénario prévisible, bourré de trous, d'invraisemblances et d'oublis étonnant (les deux frères qui viennent chercher Santa puis disparaissent :o ). Sans oublier de la bonne grosse morale qui sent le faisandé des kilomètres à la ronde. Sans parler non plus du rythme totalement absent et des personnages jamais attachants (d'autant que l'histoire frôle le cynisme par moment).

Reste une photographie par moment vraiment très belle, surtout dans la premier partie qui se déroule à la campagne avec de magnifiques extérieurs très lumineux.

Voilà, on va dire que c'est une curiosité historiques mais ça fait pas bien avancer le schmilblick (comme le premier en couleur chinois que j'avais vu aussi à la cinémathèque qui était encore pire que celui-ci)
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Message par bruce randylan »

Double destinée (Roberto Gavaldon - 1946)

Une femme travaillant dans un institut de beauté et menant une vie très modeste décide d'assassiner sa sœur jumelle, veuve fortunée, pour prendre sa place.

Voilà qui vient balayer le mauvais sentiment devant la maison de l'amour perdu. C'est d'ailleurs plus un film noir qu'un mélodrame, à la fois classique et originale. La structure et la mise en place sont assez prévisibles tout en étant solidement mis en scène avec un beau noir et blanc et une gestion de l'espace soignée. Le film n'essaye pas de viser Hitchcock mais préfère la modestie d'un maître à la série B. On pense bien-sûr à Siodmak qui filmait la même année The Dark Mirror. Le suspens est agréable, parvenant à nous faire partager la crainte de la meurtrière à être découverte ou de ne pouvoir mener son plan à terme.
Mais c'est surtout le dernier tiers qui surprend agréablement même si on peut deviner assez tôt un rebondissement tardif. A ce moment là, le film peut même se rapprocher des thèmes de Fritz Lang : tout le monde est coupable et le destin est un terrifiante machine à broyer les individus.
Ce glissement vers une noirceur fataliste est pourtant logique et cohérente tout en faisant preuve d'une ironie mordante et cruelle. Le film y gagne un belle ampleur visuelle avec un lyrisme tragique du meilleur effets qui évite justement les pièges du mélodrame en faisant du sur-place. La, au contraire, les événements s'enchainent assez vite ce qui évite aux personnages de trop s'appesantir sur leurs sentiments. La double identité de la sœur permet même au contraire de beaucoup jouer sur les non-dits et les ellipse. C'est même assez dérangeant par moment quand on s'imagine la criminelle devoir coucher avec l'amant de sa sœur pour ne pas trahir sa position ou qu'elle ne peut dire à son amoureux qu'elle l'a aimé et qu'elle l'aime toujours.

Par ailleurs la mise en scène de Gavaldon est fluide, sans temps mort malgré quelques pistes évacués facilement (la myopie du personnage, le chien qui ne la reconnait pas, l'enquête sur le suicide etc...).
Vraiment une bonne découverte.

Quant à Rosauro Castro, c'est un film admirable qui confine au chef d'œuvre. :D
J'en parlerai plus longuement dans une critique 1kult que je suis en train de rédiger (et qui sera en ligne dans 6 mois :mrgreen: )
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Message par bruce randylan »

La femme sans âme (Fernando De Fuentes - 1944)

Moins surprenant et réussi que la jungle en feu, voilà un drame encore une fois vue et revue sur une femme d'origine populaire qui décide d'épouser un homme fortuné pour obtenir le train de vie (robes, bijoux, voitures) qu'elle rêve depuis son enfance.
C'est inspirée de la raison sociale de Flaubert mais ne comptez pas sur moi pour vous parler de l'adaptation puisque je n'ai pas lu le roman. :oops:

En tout cas, cette histoire classique se différencie des autres grâce à des personnages plus fouillés que la moyenne. Il faut dire que le film prend son temps (près de 2 heures) pour raconter son histoire et décrire ses protagonistes. La femme sans femme n'hésite donc pas à sauter sur le premier venu à la situation pécuniaire confortable, se trouve un amant plus riche qu'elle n'hésitera pas à jeter une fois ruiné.
Le réalisateur s'attache beaucoup à essayer de rendre crédible ce personnage en faisant d'elle une espèce de cas clinique maladif qui n'arriverait pas à assouvir sa culpabilité d'être nait dans une famille modeste. Il en fais sans doute un peu trop quand même car celle-ci se montre vraiment démoniaque par moment mais là aussi sa haine tenace correspond à sa psychologie de jalouse frustrée, orgueilleuse et envieuse. De Fuentes nuance ce personnage féminin avec le portrait de sa meilleure amie qui est son opposée totale : un femme douce, calme, modeste qu'on devinera une épouse comblée dans son rôle de femme au foyer. Çà ne fait pas un film très féministe mais la volonté de faire un cas d'étude rend ce film moins misogyne et superficiel que tant d'autres du genre.

Et puis, en face d'elle, il y a des seconds rôles attachants et la aussi bien construits même si les clichés sont nombreux : la meilleure amie donc, l'amoureux sans le sou, la mari cocu dévoué à son travail, le comptable qui n'ose rien dire au mari cocu... Il apporte la part nécessaire d'humanité pour éviter un cynisme gratuit. Le réalisateur joue d'ailleurs habilement avec plusieurs suspens : la meilleure amie connaitra-t-elle enfin l'amour ? L'entreprise pourra-t-elle sauver ? la vengeance que l'épouse ambitieuse met en place sèmera-t-elle la discorde entre son mari et son frère (qui fut autrefois amoureux d'elle) ?
Ca permet de relancer l'histoire pour ne pas faire baisser l'intérêt même si au final on pourrait se passer de certaines péripéties.
En tout cas, pour voir que le film dure 2h00, on ne s'ennuie pas trop.

Par contre, il est bien dur de juger de la mise tant la copie 16 mm était ignoble et à la limite du regardable. Aucune définition, aucun contraste, une lisibilité quasi impossible dans les scènes nocturnes. A certains moment, on doit même se contenter de deviner les contours des visages. Bach films à côté c'est du technicolor :?
Vraiment une calamité qui ne rend pas justice à la photo qui n'avait pas l'air moche.
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Message par bruce randylan »

La déesse agenouillée (Roberto Gavaldon - 1947)

Un homme marié, médecin, tombe amoureux du modèle d’un de ses ami sculpteur. Il achète la statue représentant celle-ci qu’il offre à sa femme. Cette passion est tellement forte qu’il envisage de se servir d’un poison.

Un excellent drame au scénario surprenant d’une complexité inhabituelle.
La première partie est pourtant plutôt classique dans son déroulement et sa structure avec cependant une véritable maîtrise de la mise en scène et un don certain pour filmer les sentiments les plus difficiles (fascination, doute, culpabilité, remord…). Il faut dire que la gestion de l’espace est particulièrement impressionnante avec une profondeur de champ fabuleuse. Celle-ci permet de mettre dans le même plan plusieurs personnages dans différentes strates visuelles qui mettent à jour les rapports entre les personnages.
Il en découle un lyrisme pesant, presque étouffant, où le héros est littéralement hanté par cette statue d’une femme nue.

La deuxième partie parvient à être encore plus forte par un court flash-back reprenant une scène clé mais filmé d’un autre point de vue. Cela offre une perspective radicalement différente qui vient donner aux faits qu’on connaissait un tout autre sens en proposant des relations entre les protagonistes encore plus profonds et riches.
Le film gagne encore donc en qualité et en originalité pour un scénario qui contourne beaucoup (si ce n’est tous) de clichés et stéréotypes pour une densité des sentiments qui ne doit plus grand-chose au mélodrame.
Un très grand drame teinté de film noir (ou l’inverse) qui rappelle définitivement le pessimisme et le fatalisme de Fritz Lang.

Le compère Mendoza (Fernando De Fuentes - 1931)

Un exploitant agricole vit au milieu des batailles entre le gouvernement et les révolutionnaires de Pancho Villa. Pour assurer sa survie et celle de son domaine, il est partisan de chaques armées (selon laquelle séjourne chez lui) même si on devine que sa sympathie penche du côté des révolutionnaires où un des général est son meilleur ami.


Encore un bon titre du Fernando De Fuentes :)
Le scénario est très astucieux commençant dans la comédie pour finir dans une tragédie déprimante.
La première partie est assez légère montrant comment Mendoza s’adapte à chaque occupant en changeant les tableaux, en trinquant avec les supérieurs, on ventant le courages de soldats et la couardise de leurs ennemis. Puis le film se fait plus en plus grave et mélancolique : il manque de se faire tuer lors de son mariage, les combats lui empêchent de mettre sa famille et ses récoltes à l’abri, la crise économique le frappe de plein fouet et on lui propose de trahir son ami pour s’en sortir financièrement. En plus de tout cela cet ami est amoureux de sa femme.
Contrairement à ce qu’on pourrait croire, il ne découvrira jamais ces sentiments. Le réalisateur laisse sous-entendre qu’il les devine mais rien n’est sur. De ce fait le choix de trahir ou non son ami demeure un pur dilemme moral et n’est pas dicté par la jalousie la vengeance.
De plus cet adultère ne sera jamais concrétisé, ce qui rend l’écriture encore plus juste, évitant les pièges du mélo sordide.
La fin n’en sera que plus réussie, à des kilomètres de la légèreté et l’insouciance qui ouvraient le film.

J’ai été également plus qu’agréablement par la réalisation. Pour voir que le film date de la même année que Santa (premier film parlant mexicain que j'évoque un peu plus haut), la mise en scène est autrement plus travaillée et sophistiquée avec des mouvements de caméra, une direction d’acteur beaucoup plus naturelle et une utilisation des sons et des dialogues assez moderne. Le film a l’air de faire beaucoup plus jeune que son âge. On lui donnerait facilement 10 ans de moins. :o
Dernière modification par bruce randylan le 13 août 13, 01:38, modifié 1 fois.
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Message par Alligator »

Hasta el viento tiene miedo (Carlos Enrique Taboada, 1968)

http://alligatographe.blogspot.com/2011 ... miedo.html

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Mon 3e Taboada, après "Mas negro que la noche" et "El libro de piedra" et j'aime déjà ce style très mexicain, empruntant largement à l'esthétique hollywoodienne, mais dont la latinité expressive peine à se dissimuler, ce mélange de puritanisme et de provocation sensuelle et surtout cette incroyable facilité à transformer un récit, plutôt naïf, en une trame maitrisée et vraiment palpitante. J'aime beaucoup cette zone floue pleine de charme dans laquelle le film se meut, entre rêves et cauchemars.

J'évoquerais volontiers le style assez rigide qui se dégage des costumes, des coiffures, des attitudes et que les personnages développent tout le long du film. Cet univers étriqué, essentiellement féminin, s'inscrit sans doute dans une tradition du cinéma de suspense. On pense évidemment à Henri-Georges Clouzot et ses "diaboliques" mais les chignons stricts, les tailleurs et les jupes plissées font plus encore référence au cinéma période américaine d'Alfred Hitchcock. Et puis ajoutons à cela une dose d'effroi venue du pays des maléfices. Taboada maitrise parfaitement son histoire, ses rythmes avec les ingrédients très classiques du genre fantastique. Difficile alors de ne pas songer à Mario Bava.

Le suspense est garanti et ce, en dépit d'éléments qui paraissent tellement banals, voire stéréotypés qu'on s'installe dans une sorte d'attente, celle de la catastrophe, de l'ennui, du sourire moqueur. Rien de tel en ce qui me concerne. Je parlais de naïveté plus haut. C'est vraiment ça. Les effets de mise en scène sont attendus, visibles et malgré cela, on frémit, on s'inquiète, on est mal à l'aise. Néanmoins, ce film-là est peut-être moins percutant et effrayant que ceux que j'ai cité au début de cette critique. Le spectateur reste sur la marge. J'ai connu le frisson de la trouille qui parcoure l'échine en voyant "Mas negro que la noche" ou '"El libro de piedra". Pas ici. Juste une latence angoissante qui persiste.

N'empêche, un charme diffus s'installe très vite pour durer. Ce charme discret de la bourgeoisie mexicaine est d'autant plus sensationnel qu'il se double d'un semblant d'érotisme puritain que d'aucuns trouveront sans doute factice, très artificiel. Je le conçois. Pourtant, cet ajout me parait au contraire une excellente idée de rupture, pour ménager un temps de respiration, d'alternance vivifiante, avant de reprendre le cours horrifique du récit. Léger, coquin plus qu'érotique, mais dans le Mexique de l'époque, cette liberté soutifaire avait l'allure d'une outrance parisienne, piment exotique, européen. Charmant usage.

Quel dommage qu'il n'y ait personne pour restaurer ce film! On hérite ici d'une copie très laide qui ressemble bien plus à un enregistrement télé sur vhs. C'est triste. Taboada mérite tellement davantage! Triste et incompréhensible, c'est du bon cinéma de genre.
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DONA BARBARA de Fernando DE FUENTES et Manuel DELGADO – Mexique - 1943
Avec Maria FELIX, Julian SOLER et Maria Elena MARQUES

Doña Bárbara, une femme violente et tyrannique, parvenue à imposer son autorité sur les plaines d’Altamira s’oppose à Santos Luzardo un jeune avocat venu de la ville, qui veut faire régner l’ordre et la justice et récupérer les terres appartenant à sa famille en s’opposant à la volonté des caciques, en refusant la soumission aux lois du milieu naturel. Il s’éprend de la belle Marisela, une jeune sauvageonne dont l’éducation a été complètement négligée par sa maman, la méchante Doña Bárbara, mais cette dernière est en fait aussi amoureuse de lui !

Adaptation d’un roman à succès du vénézuélien Romulo Gallegos, Dona Barbara est avant tout le portrait d’une femme exceptionnelle qui tranche totalement avec les ingénues du cinéma mexicain de l’époque. Déçue par les hommes (elle a été violée par une équipe de marins dans son adolescence), indépendante et courageuse, elle a réussi à la force du poignet et avec une volonté de fer à dominer toute une région. Se jouant des hommes qu’elle utilise avant de les rejeter avec violence et cynisme, elle a ainsi bâti son empire, sans le moindre sentiment. Incapable d’aimer, elle traite sa fille comme un chien, en lui jetant de la nourriture à terre comme elle balancerait un os à un chien. En pantalon, fouet à la main, elle fait trembler tous les hommes de la pampa.. Quel programme !
C’est la (trop) jeune et merveilleusement belle Maria Félix (à l’aube d’une belle carrière, y compris en France) qui incarne ce personnage hors du commun. Si d’un seul regard, elle parvient à exprimer autorité et haine, j’ai néanmoins trouvé qu’elle manquait un peu d’expérience, avec un jeu trop intériorisé, et que des actrices plus habitées comme Barbara Stanwyck ou Crawford auraient pu donner une dimension supplémentaire à cette femme de tête digne d’une pièce de théâtre antique. Avec les invocations de dona Barbara, qui tente de lancer des sorts et les paysans crédules qui croient aux présages et aux malédictions, il y avait vraiment des éléments pour bâtir un film plus fou et plus envoutant que cette réalisation correcte d’un vieux routier de la caméra, pas forcément captivante de bout en bout. On retrouve des thèmes qui seront souvent exploités dans les westerns américains comme la lutte entre la civilisation et la barbarie, la force d’attraction de la terre et des éléments naturels …mais vraiment un sujet pareil aurait mérité d’être mieux exploité, de façon plus spectaculaire et prenante.
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Le film a connu un tel succès au Mexique qu’il a fait une superstar de Maria Félix et figure encore classé parmi les 100 meilleurs films mexicains: le terme de Dona Barbara est rentré dans le langage courant et signifie une femme autoritaire.
Dernière modification par Music Man le 29 déc. 12, 21:13, modifié 2 fois.
bruce randylan
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Re: Cinémas d'Amérique latine

Message par bruce randylan »

bruce randylan a écrit : Quant à Rosauro Castro, c'est un film admirable qui confine au chef d'œuvre. :D
J'en parlerai plus longuement dans une critique 1kult que je suis en train de rédiger (et qui sera en ligne dans 6 mois :mrgreen: )
Et bien, voilà, 6 mois plus tard :mrgreen:

http://www.1kult.com/2011/11/18/rosauro ... -gavaldon/

Entre temps, j'ai acheté le livre sur le cinéma mexicain édité par le Centre Pompidou. Rosauro Castro y est cité comme étant l'un des 5 plus grand films du pays :D 8)
"celui qui n'est pas occupé à naître est occupé à mourir"
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LA NUIT DES 1000 CHATS / LES CHATS TUENT LA NUIT (La Noche de los Mil Gatos) de René CARDONA – MEXIQUE - 1973
Avec Anjanette COMER, Zulma FAIAD, Hugo STIGLITZ , Christa LINDER et Tere VELAZQUEZ

Un riche play-boy sillonne les Etats-Unis à bord de son hélicoptère pour agrandir sa "collection"de femmes. Mais ce n'est pas le goût des conquêtes qui le pousse à séduire ainsi. Il destine les jeunes femmes à un tout autre usage : nourrir ses chats. Des chats au nombre de 1000, élevés à la chair humaine.

Un petit film d’horreur à sauver uniquement pour deux ou trois scènes un peu gore (amusantes pour les amateurs de second degré), quand le play-boy étrangle ses jolies victimes avant de mixer leur chair et de la jeter en pâture à ses chats méchants et agressifs qui croupissent dans une fosse (il conserve les têtes des victimes dans le formol). L’idée est assez délirante et c’est sûrement ce qui a valu à ce film de série Z son statut de nanar culte ; sinon, tout le reste (soit 9/10ème du film !) n’est que remplissage interminable, avec les voyages en hélicoptère du héros, cherchant de jolies filles sexy pour les donner à manger aux chats (au passage, il en mange un peu aussi). Que de longueurs pour un film aussi court ! Interprétation nulle (à part les chats !!), mise en scène lamentable, scénario incohérent. La morale est sauve : à la fin, le vilain finira mangé par ses chats.

Attention les seuls bons passages sont compilés dans la bande- annonce : vous pouvez vous passer de regarder le reste !
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Re: Cinémas d'Amérique latine

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LA CUCARACHA de Ismael RODRIGUEZ – 1959
Avec Maria FELIX, Dolores DEL RIO, Emilio FERNANDEZ, Pedro ARMANDARIZ, Antonio AGUILAR et Flor SILVESTRE

Durant la révolution Mexicaine, le colonel Antonio Zeta, dont les troupes ont été décimées, cherche des soldats dans un village où une femme, la Cucaracha, est devenue l'égérie des militaires. Le Colonel inflexible, fait réquisitionner tous les hommes valides mais ne veut même pas discuter avec la Cucaracha qu'il traite avec mépris. Pourtant, Zeta devient son amant et une violente passion les unit tandis qu'elle suit la troupe dans tous ses déplacements...

Ismael Rodrigues (le réalisateur de Nous les pauvres, le plus gros succès commercial du ciné mexicain ) n’a pas lésiné sur la démesure et le spectaculaire dans cette peinture flamboyante de la révolution mexicaine, en mettant en vedette les deux plus grandes icônes du cinéma mexicain, Maria Felix et Dolores Del Rio. Il n’a pas évité le ridicule non plus ! Il ne faut pas compter sur le film pour avoir beaucoup d’éclairage sur la révolution mexicaine de 1910 et les luttes pour le pouvoir qui en résultèrent. Rien sur les raisons idéologiques de ce soulèvement, mais un film passionnel à la limite de la parodie qui s’attarde sur l’inimitié voire la rage existant entre deux femmes amoureuses du même colonel. Après s’être copieusement insultées, elles vont finir par en venir aux mains. Les outrances du film, d’un kitsch affirmé, sont assez délectables pour les amateurs de second degré !
Maria Felix, en pétroleuse en pantalon, qui jure comme un charretier et boit comme une éponge offre un savoureux contraste avec une Dolores Del Rio aux airs de madone. Les deux femmes, qui comptent parmi les plus grandes beautés de l’histoire du cinéma mondial, ne sont plus toutes jeunes ici et semblent tout droit sortir d’un salon de beauté, voire d’un lifting.
La fière et autoritaire Maria Felix semble se délecter (et en rajouter un peu) dans un rôle de femme de tête où elle excelle (et qui depuis Dona Barbara est devenue sa spécialité). Cette Barbara Stanwick à la puissance 100, encourage les soldats avec énergie et ardeur dans les situations les plus dangereuses. Quand elle rencontre Dolores Del Rio qui pleure son mari défunt, elle la somme de se reprendre en main et lui dit littéralement « qu’elle lui casse les couilles avec ses pleurnicheries ».
Les querelles des deux tigresses sont entrecoupées par quelques rares scènes de bataille et surtout de nombreuses strophes de la Cucaracha, célèbre hymne révolutionnaire bien connu et autres airs folkloriques.
En dépit de du technicolor flamboyant qui met en valeur un magnifique ciel bleu nuit, et de superbes gros plans des magnifiques visages des deux stars principales (Gabriel Figueroa assure la photographie)…la bêtise du scénario laisse pantois. On a vraiment envie d’éclater de rire quand s’affiche au bout d’une heure et demie sur l’écran "ainsi s’achève la révolution mexicaine", tant le film semble être joyeusement passé à côté ! Bon, au moins c’était divertissant, mais honnêtement ce n’est pas un bon film !!
En raison de son affiche impressionnante, le film fut pourtant envoyé au festival de Cannes en 1959 …où il fut complètement éclipsé par le Nazarin de Bunuel, ce qui semble normal.
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Re: Cinémas d'Amérique latine

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MEME LE VENT A PEUR (HASTA EL VIENTO TIENE MEDIO) de Carlos Enrique TABOADA– Mexique - 1968
Avec Marga LOPEZ et Maricruz OLIVER

Dans un pensionnat de jeunes –filles, menée par une directrice particulièrement sévère, se déroulent des évènements paranormaux. Une étudiante est perturbée par d’horribles cauchemars. Elle est persuadée qu’une tour de l’établissement est hantée par le fantôme d’une jeune fille, décédée par pendaison.

Dans les années 50 et 60, le cinéma mexicain s’était beaucoup spécialisé dans le cinéma de genre et notamment l’épouvante avec souvent des résultats d’une incroyable indigence, le manque de moyens n’excusant pas un manque cruel de talent. Mais il a parfois réussi à produire des films de qualité et celui-ci est probablement un des meilleurs du lot.
Un scénario qui tient la route, une interprétation de qualité (notamment Marga Lopez, la belle vedette des années 40 dans le rôle de la méchante directrice), du suspens, une atmosphère assez effrayante : le film tient en haleine de bout en bout. CE Teboada s’inspire visiblement aussi des Diaboliques de Clouzot, avec cette atmosphère tendue, cette sévère pension, et ce mystérieux fantôme qui regarde par la fenêtre. L’histoire est certes moins élaborée et originale mais bien ficelée.
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Alors si tout ne sonne pas juste (notamment cette élève dévergondée qui fait un strip-tease devant ses camarades avec le talent d’une pro des cabarets parisiens, mais disons que c’est pour donner un peu de piment !), C E Taboada (qui a davantage écrit de scénarii que réalisé de films) a vraiment le sens du mystère et de l’étrange. Les ingrédients sont là : un lieu sinistre et isolé, répression sexuelle, panique collective, secrets inavouables. Le prenant prélude 28 de Chopin est bien approprié comme fond musical. Un film d’épouvante gothique de très bonne facture qui est devenu culte au Mexique avec rediffusions télé pour la Toussaint (et un remake récent qui a également rempli les salles obscures) ! Ça donne envie de découvrir le livre de pierre, autre succès du cinéaste, tiré d’un roman d’Henry James.
Music Man
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LE LIVRE DE PIERRE (el libro de piedra) de Carlos Enrique TABOADA – MEXIQUE -1968
Avec Marga LOPEZ et Joachin CORDERO

Une dame d'une quarentaine d'années est envoyée comme gouvernante dans une riche propriété : elle soit s’occuper d’une fillette qui souffre de graves problèmes mentaux. La gamine joue et discute avec Hugo, une statue de pierre qui trône au milieu du jardin. Des évènements paranormaux, de plus en plus graves, vont se succéder dans la maison : de la poupée pendue au plafond au décès accidentel du parrain…

Adaptation d’un roman britannique de Harry James (le tour d’écrou), le livre de pierre est un classique du film d’épouvante mexicain (archi rediffusé sur les télé mexicaines), et l’autre grande réussite de l’œuvre de Taboada avec même le vent a peur.
Le principal atout de ce film fantastique gothique est son pouvoir de suggestion : le cinéaste arrive à faire ressentir l’inconfort et l’angoisse, sans jamais montrer quoique ce soit de monstrueux. Il se joue des ombres, silence et des effets sonores pour rendre un climat malsain et étrange. Rites sataniques, sorcières et magie noire troublent l’atmosphère et l’esprit de cette gamine qui semble pourtant si innocente mais qui est complètement envoutée.
Le roman de James a déjà fait l’objet d’une adaptation filmée de très bonne qualité en Grande Bretagne (les innocents de Jacques Clayton avec Deborah Kerr dans le rôle de la gouvernante.). Dans un genre moins psychologique, sans doute moins réussi sur un plan artistique mais peut être plus effrayant, ce livre de pierre laisse libre cours à l’imagination des spectateurs (d’autant que l’esprit du mal revêt ici l’apparence d’un enfant rieur). A voir.
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Dernière modification par Music Man le 21 juil. 12, 18:32, modifié 1 fois.
Music Man
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LA MUJER DEL PUERTO de Arcady BOYTLER – 1933
Avec Andrea PALMA et Domingo SOLER

Rosario, la fille d’un charpentier veille au chevet de son père, très malade. Il meurt en tombant dans les escaliers alors qu’il voulait fermement disputer le petit ami de sa fille qui la trompe sans trop de remord. Bouleversée et désargentée, Rosario devient prostituée sur le port.

Adaptation d’une nouvelle de Guy de Maupassant, La mujer del puerto est un mélodrame très noir dont l’atmosphère et la thématique s’apparentent aux chansons réalistes tragiques d’avant-guerre qui ont fait la gloire de Damia ou de Lys Gauty.
Un des tout premiers parlant de l’histoire du cinéma mexicain, le film ne pêche pourtant pas trop par immobilisme, la caméra scrutant le regard des marins ou des filles perdues. Arcady Boytler, cinéaste russe et collaborateur de Sergueï Eisenstein utilise un style expressionniste que l’on pourrait rapprocher d’ouvres russes ou allemandes. Parmi les passages les plus notables on retiendra celui où Rosario la prostituée monte nonchalamment les marches de l’escalier en faisant très discrètement de l’œil à son client, qui joue fort bien des clairs obscurs. Le film effectue à la fin un tournant inattendu dans le drame le plus noir et l’horreur : le nouveau client pas comme les autres dont Rosario vient de tomber amoureuse et avec lequel elle vient de passer la nuit n’est autre que ….son frère qu’elle n’avait pas revu depuis petite et donc par reconnu : Rosario n’a plus aucun espoir : toute de noir vêtue elle va se noyer dans l’eau noire de la mer. En dépit de quelques longueurs, de scènes un peu théâtrales, c’est un bon film d’atmosphère, triste et lancinant. Andréa Palma est remarquable et charismatique dans le rôle principal (les connaisseurs l’ont peut-être vue dans Aventurera avec Ninon Sevilla : c’est elle qui campe la belle-mère maquerelle).
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