Alexandre Angel a écrit :Même si à 89 ans, on a tendance à commencer à partir facilement, il y a des disparitions qui foutent plus particulièrement les boules : c'est le cas ici. Plus que pour Tony Curtis, dont il partageait la vedette dans Amicalement vôtre. C'est que Tony Curtis, je l'avais peu vu en salles, il appartenait bien plus au passé, à un certain âge d'or d'Hollywood. Roger Moore qui part à 89 ans, ça me fait l'effet d'un méchant coup de vieux (comment le James Bond dont je suivais les sorties au cinéma pouvait-il avoir 89 ans, même si on le voyait vieillir dès Dangereusement vôtre, en 1985?).
Tiens, j'ai le cafard..
Tout pareil. Sauf que je suis de la génération suivante et que Roger Moore, pour moi, c'est toute mon enfance au gré des redif' télé d'
Amicalement vôtre sur M6 le samedi après-midi (rien que le générique avec les deux dossiers en parallèle et le thème de John Barry me fascinait), et des James Bond lorsque ceux-ci passaient fièrement en prime time sur TF1 ou Antenne 2 les soirs de vacances d'été. Même son téléfilm cheapos
Sherlock Holmes à New-York où Patrick McNee faisait Watson et Charlotte Rampling, Irène Adler, ça m'a marqué. Je m'en rends bizarrement compte aujourd'hui, mais Moore, c'était vraiment un pilier de mon imaginaire d'enfant : j'adorais ce mec, il avait un capital sympathie énorme, avec sa gueule narquoise et son espèce de détachement aristocratique. Il restera mon Bond de dépucelage puisque c'est
Dangereusement vôtre que j'ai découvert en premier. De par son humour, c'était mon comédien bondien favori quand j'étais gosse... j'ai souvent dit que je ne définissais pas comme un fan à proprement parler de la franchise, bien que connaissant par cœur bon nombre d'épisodes, mais je crois pouvoir dire par contre que j'ai été fan de son Bond à lui. A une époque où l'internet n'existait pas, j'attendais que soient diffusés de nouveaux épisodes de Bond que je ne connaissais pas, et quand je voyais dans le programme télé un Bond avec Moore inconnu de mes tablettes, j'étais comme un collectionneur, il me fallait le voir toutes affaires cessantes. L'affinement de mes goûts cinématographiques au fur et à mesure des années n'a pas entaché le plaisir sincère que je peux encore avoir à revoir ses épisodes objectivement les plus nanardesques, parce que toute discutable puisse avoir été sa lecture du personnage, elle reste unique et finalement aussi séminale dans la culture populaire que les Bond de Sean Connery. Un peu comme le dit Charlie Sheen à la fin de
Platoon, dans le magma de souvenirs bondiens qui ont contribué à une petite échelle à me forger, j'ai l'impression d'être un enfant né de ces deux pères.
Bref, RIP à un de mes héros d'enfance. J'ai bien les boules.