J'ai donc profité de la nouvelle édition de paris cinéma et d'un mini-cycle sur Jospeph Kuo ( en sa présence ) pour m'en faire 3 sur les 4 projetés.
Swordsman of all swordmen ( 1968 )"Scénariste depuis l'âge de 18 ans, Joseph Kuo est rapidement hissé, après quelques réalisations seulement, au rang des plus brillants metteurs en scène de sa génération tels que King Hu. Dans les années 1970, il excelle dans les “Wu Xia Pian” (films de sabre). The Swordsman of all Swordsmen en est l'exemple le plus éclatant : il fait tomber tous les records au box-office d'un film taiwanais à Hong Kong et offre à son auteur le surnom de “Million Dollar Director” !
Suivra notamment Sorrowful to a Ghost qui marque des générations de réalisateurs : Tsai Ming-liang ou Stanley Kwan le citent en référence encore aujourd'hui. Et bien sûr The 18 bronzemen en 1975, qui remporte un succès international et fait accéder Joseph Kuo au statut de star du genre. Dès 1978, il collabore ainsi avec l'incontournable chorégraphe de combats Yuen Woo-ping, bien avant Matrix ou Tigre et Dragon...
Ses cinquante ans d'intense activité pour le cinéma et la télévision, en tant que réalisateur, scénariste et producteur, sont résolument placés sous le signe de la créativité. Méticuleux dans ses choix de sujets, inventif dans son style, il cherche constamment à se renouveler. À la fois populaire et innovant, il a su capter et adapter toutes les tendances pour les faire siennes."
Jusqu'alors Jospeh Kuo était plutôt spécialiste de drame mais la découverte de L'hirondelle d'or de King Hu va le pousser ( comme beaucoup ) à se tourner vers le wu-xia-pian.
Ce Swordsman of all swordsmen sera donc sa 1ere réalisation dans le domaine des arts-martiaux et ça ne sera certainement pas un coup d'épée dans l'eau. Recette explosée au box-office et le début d'une longue carrière comme l'un des meilleurs réalisateurs du genre.
L'influence de King Hu est ici très marquée avec un mise en scène d'une très grande qualité qui se fait un devoir à travailler le cadre, la lumière et surtout l'espace avec inspiration.
Qu'ils soient filmés dans de longs et magnifiques travellings ou découpés avec talents, les combats sont tellement bien mis en valeurs que les chorégraphies limités de l'époque sont loin de faire leur âge.
L'histoire a eut moins d'égards en traitement avec la sempiternelle histoire de vengeance où un sabreur veut venger ses parents assassinés par un groupe de traitres, ici au nombre de 5... Ce qui laisse le champ à de fréquents combats.
Heureusement, l'histoire prend de l'épaisseur dans le dernier tiers où le héros apprendra le pardon et le prix d'une vie humaine... On y gagne un petit coté humaniste qui fait son effet et permet à Kuo de magnificier ses plans pour évoquer l'éveil spirituel de son héros ( un peu constipé quand même, bien que le rôle veule ça ). Les 2 derniers affrontements au pied d'un majestueu arbre puis au bord de la plage sont de véritable tableaux vivants.
Un excellent Wu-Xia-Pian au rythme impeccable qui mérite de faire parti des plus grands fleuron du genre, tout simplement !!!
Ps : le film avait eut droit à une sortie en France sous le titre la vengeance du dragon noir
Sorrowful to a ghost ( 1969 )
Légère déception ici. Kuo n'arrive pas à choisir entre le wu-xia-pian noble à la King Hu ou les délires Bis d'un Wang Yu façon le Boxeur manchot.
Assis entre 2 chaises le film alterne donc avec une réalisation solide ( la photo soignée, montage nerveux, cadre maitrisé ) et du gros port-nawak avec un scénario sans aucune ampleur. On voit donc une épée du diable, des mains tellement puissante qu'on coup au torse laisse un bleu dans le dos et autre arrêt de flêches avec les dents.
Ce coté d'en faire toujours plus dans l'action se retourne un peu contre lui dans les combats accélérées qui ne passe pas du tout tandis que ceux à vitesse réelle se révèle plus prenant. Dans les 2 cas, les chorégraphies sont plutôt moyennes.
Le rythme étant plus soutenu ( à part sur une histoire d'amour aussi hors-sujet que mal exploitée ), on ne s'ennuie pas et quelques affrontement sont vraiment bien fichus ( L'ouverture dans la rivière ; la mort du gentil maître ; le final très fun ).
Voilà donc un honnête divertissement qui laisse bien regarder mais qui parait pourtant plus daté que Swordsman of all swordsmen tourné plutôt 2 ans plus tôt. Beaucoup plus creux aussi.
Vous pouvez quand même vous faire une idée sur un dvd Hk 4/3 mais j'arrive pas à savoir s'il est letterbox ou recadré.
Born invincible ( 1978 )
C'te folie de psychopathe !!
On commence avec un générique bien kitsch qui explique le principe du Tai-Chi et de l'invincibilité qu'il procure une fois bien maitrisé. Le film commence et voilà qu'au bout de 2 minutes des apprentis d'une école d'arts-martiaux vont porter secours à d'innocents agressés par une autre école. Il tarde pas à se friter dans des combats sans grande originalité et on espère que le film proposera mieux. Aussitôt dit, aussitôt fait, le maitre des gentils arrive pour un gros fight de malade 1 contre 2 ( sabre contre lances ). C'est d'une vitesse folle, les chorégraphies virtuoses de Yuen Woo-ping sont d'une précision exemplaire, les acteurs se donnent à fond et la réalisation est limpide et claire. Un grand moment de bonheur qui se permet en plus quelques débilités limite bis pour mettre la cerise sur le gâteau
Ensuite, c'est clair : passé une scène d'exposition qui explique que les méchants sont vraiment les méchants, c'est tout simplement parti pour du non-stop action jusqu'à la fin !!!
Quand ils ne se battent pas, ils s'entrainent et quand ils ne s'entraînent pas ils se battent. Et à l'image du début, c'est toujours d'un niveau exceptionnel avec au casting Lo Lieh et Carter Wong dans des méchants mémorables. Les combats s'enchainent à un rythme hallucinant et Yuen Wo-ping parvient suffisamment à se renouveler pour empêcher de trop se répéter... ce que fait l'histoire au passage.
Mais on s'en fiche tant on s'éclate devant ce sommet du Kung-fu old school ( comprendre de vrais performances martiales sans câbles ni trucages ) qui fait aussi marrer plus d'un fois ( le running gag sur le bruitage accompagnant la concentration de Carter Wong, l'entrainement au tronc d'arbre ou le symbole tracé dans le sol pendant le combat ).
Clairement le genre de truc à découvrir sur grand écran et qui fait regretter la disparition des salles de quartier.
Pour le fun, le combat d'ouverture 2 contre un ( certes pan & scanné, mais ça reste énorme )
En france, il y a ça qui est sorti
Il est dans le genre de Born Invincible, un cran en dessous certes, mais ca reste une grosse tuerie