Agatha Christie au cinéma

[hellrick]

Je n'ai pas beaucoup aimé la version des 10 petits negres de 1974, particulierement a cause que la fin a été changé.

Je dis peut-être une connerie mais il me semble que cette fin est celle de la pièce écrite par Christie qui avait compris que la conclusion du roman ne se prêtait pas à une adaptation théâtrale. J'ai un bon (mais lointain donc prudence) souvenir de ce film même si il ne vaut pas ceux avec Ustinov.

Et j'ai récemment redécouvert avec plaisir les romans...

[francesco]

On peut voir une photo ici : elle a tout d'une grande.

http://www.jamd.com/search?assettype=g& ... rutherford

[francesco]

Je ne sais pas pour la version de 74 mais c'est sûr pour la version de René Clair.

[Cathy]

Je ne pensais pas que ce topic allait susciter autant d'intérêt, tant mieux, étant en vacances, je n'ai pas fait attention à l'ordre des films de Pollock et je suis en train de visionner Le train de 16h50 qui est situé avant Meurtre au galop, on y fait ainsi la connaissance de l'inspecteur et du bibliothécaire. Peut-être sont-ce des comédies policières, mais elles se laissent sacrément voir.

Sinon René Clair a effectivement adapté "dix petits indiens" qui est la version théâtrale de "dix petits nègres" et la fin n'est pas la même

Spoiler (cliquez pour afficher)

il reste le couple d'amoureux vivants

[bogart]

Copier & Coller

Ecrit en 2006 lors de la sortie des quatre DVD par Warner France.

Le Train de 16 h50 (George Pollock, 1961); Meurtre au galop (idem, 1963); Passage à tabac (Idem, 1964) et Lady détective entre en scène (George Pollock, 1964)


En 1961, l'actrice anglaise Magareth Rutherford va prêter ses traits à Miss Marple, née de l'imagination de Agatha Christie. Le Train de 16h50, premier opus qui en compte 4, nous présente ce personnage de Miss Marple, vieille fille, amateur de roman policier, parfaite cuisinière et, amateur de thé comme tout anglais qui se respecte. Miss Marple lors d'un déplacement en chemin de fer est témoin d'un crime

Spoiler (cliquez pour afficher)

commis lors d'un croisement avec un autre train de son compartiment, belle entrée en matière qui met en appétit le spectateur!

Faisant preuve de détermination et, de son esprit de déduction, elle démasque notre meurtrier, comme il se doit dans un bon roman policier, à la toute dernière minute.
Elle trouve assistance dans son enquête par un ami bibliothécaire et un inspecteur de police, souvent réticent à la suivre--- mais qui éprouvera rapidement une affection envers la vieille dame.
Outre Margareth Rutherford, on retrouve au casting de ce Train, l'acteur Arthur Kennedy (Les Affameurs, L'homme de la plaine, L'Ange des maudits) ainsi que James Robertson Justice.


Ce film ayant connus le succès, Margareth Rutherford retrouva son personnage de Miss Marple ainsi que ses compagnons (joués par les mêmes comédiens) dans Meurtre au galop, Passage à tabac et Lady détective entre en scène qui clôt la série. Sur un canevas identique au premier film (meurtre), Miss Marple avec humour dénoue chaque affaire en y apportant parfois sa contribution physique : duel à l'escrime (Passage à tabac), tir au pistolet (Lady détective entre en scène)

Les amateurs de galio, passez votre chemin, ici point de crime sanglant, ces films ont l'esprit des productions anglaises qui fleurissaient dans les années 60.

L'éditeur Warner comme à son habitude nous propose une image de qualité que l'on retrouve sur les quatre films. De plus ils sont proposés en 16/9 et bénéficient de la présence de VF (pour les amateurs) Côté bonus ; c'est le désert à part la présentation en trailer des quatre films que l'on retrouve sur chaque disque.

[Lord Henry]

la version des 10 petits negres

De toute façon, Brice Hortefeux a demandé, dans le cadre de sa politique des quotas, que l'ouvrage soit rebaptisé "Les Cinq Petits Nègres".

[frédéric]

Les DIX PETITS INDIENS de René Clair adapté des DIX PETITS NEGRES, il y a eu une autre version en 74 me semble.

Celle de Peter Collinson? Elle manque singulièrement de conviction.

Il existe aussi une adaptation britannique tournée dans les années soixante, qui transporte les protagonistes dans un chalet isolé.

Oui et je suis de ton avis, par contre je connaissais pas la version anglaise des années 60.

[Lord Henry]

Je ne l'aurais pas cru, mais le film en question se retrouve sur YouTube:

[someone1600]

Je n'ai pas beaucoup aimé la version des 10 petits negres de 1974, particulierement a cause que la fin a été changé.

Je dis peut-être une connerie mais il me semble que cette fin est celle de la pièce écrite par Christie qui avait compris que la conclusion du roman ne se prêtait pas à une adaptation théâtrale. J'ai un bon (mais lointain donc prudence) souvenir de ce film même si il ne vaut pas ceux avec Ustinov.

Et j'ai récemment redécouvert avec plaisir les romans...

Oui je crois aussi que c est ca, mais ca n'empeche pas que je n'aime pas la fin.

[Cathy]

Murder she said, Le train de 16h50 (1963) - Georges Pollock

Tout comme Meurtre au galop un petit film sans prétention, si ce n'est celle de divertir. On y fait connaissance des personnages qui deviendront récurrents et naturellement de Miss Marple, fouineuse professionnelle, mais aussi cuisinière émérite, le tout ponctué d'humour "british". Sans doute l'explication concernant le meurtrier est-elle un peu obscure ? mais bon on passe encore une fois un bon moment. Margaret Rutherford semble beaucoup s'amuser dans son personnage de Miss Marple, ici celle-ci a été champîonne de golf dans sa jeunesse, alors que dans Meurtre au Galop, elle a fait de l'Equitation et a remporté un Prix.

[Cathy]

Murder Ahoy - Passage à Tabac (1964) - Georges Pollock



Nouvel et dernier épisode officiel de la saga Miss Marple réalisé par Georges Pollock avec toujours l'inénarrable Margaret Rutherford. Ici nous sommes un peu plus dans la comédie policière que dans les autres épisodes. Toutes les situations sont plus typiques de la comédie et relève moins du pur Agatha Christie. Entre M. Stringer qui escalade le bateau, le duel à l'épée de Miss Marple ou le côté "comique" du capitaine de bateau (Lionel Jeffries qui en fait peut-être un peu trop), nous ne sommes pas tout à fait dans l'univers habituel d'Agatha Christie qui si elle distille de l'humour "british" ne semble pas lorgner du côté "comique" des situations.Après recherche, c'est le seul film qui est basé sur un scénario original et non sur un roman d'Agatha Christie. Ceci étant, il n'en reste pas moins un nouvel opus bien sympathique avec encore une fois une héroïne qui semble énormément s'amuser à camper cette Miss Marple casse-cou et toujours aussi fouineuse.

Je ne les regarde vraiment pas dans l'ordre vu que je suis en train de voir maintenant Murder must foul ou Lady Detective entre en scène qui semble plus au départ dans l'esprit habituel des Agatha Christie, avec un meutrier qui n'en est peut-être pas un.

[odelay]

J'ai revu il y a peu la version de 74 de Dix petits Negres sur TMC je crois. Mon Dieu que c'est mauvais!
Ca se passe dans le désert et pas sur une île (oui, bon pourquoi pas, on a toujours le sentiment d'isolation mais pour l'ambiance c'est autre chose, on n'est pas plus dans un climat venteux et humide du coup), et comme ça a été précisé plus haut, la fin a été changée (et pas qu'un peu).
On touche souvent le ridicule comme quand Charles Aznavour se met à chanter au début avant d'y passer en premier (il s'est barré vite fait, il a bien fait!), ou alors à cause d'une musique de Carlos Rustichelli (je crois que c'est lui) complètement décalée, mais pas mauvaise en soit néanmoins, notamment durant le meurtre de Stéphane Audran. En plus c'est aussi plat que le désert qui entoure la demeure, il n'y aucun suspense (un comble avec une telle histoire), et on a envie d'aller dans le film pour casser plus rapidement les statuettes restantes afin que ça finisse plus vite.

Sinon mon préféré reste quand même TEMOIN A CHARGE de Wilder.
J'aime aussi beaucoup le film de Pascal Thomas avec C. Frot, Dussolier et G. Bujold : MON PETIT DOIGT M'A DIT. Adaption réussie et au service des comédiens.

[Alligator]

Ten Little Indians (George Pollock, 1965) :


_______________

Le début fait craindre le pire. J'ai trouvé l'installation de l'énigme poussive, le jeu des comédiens et la mise en scène bien ordinaires. En plus on plonge l'intrigue au sommet d'un château montagnard improbable pour éviter de confronter le souvenir ilien du lecteur de Christie. Mouais.
Ce n'est qu'à moitié chemin que le film prend un peu plus de volume. L'étau se resserre et le suspense plus consistant.
Pour celles et ceux qui ont lu le roman, la question est que va-t-il en être du final? Jusqu'où l'adaptation sera-elle bonne élève?

Comme souvent dans ces productions à multi-personnages, le casting est savoureux autant pour son talent que pour son hétéroclisme. Fabian qui a le bon goût de mourir en premier cotoie Mario Adorf, Stan Holloway, Wilfrid Hyde-White (une tête que tout le monde connait sans la remettre tout à fait - il jouait souvent le domestique anglais, fidèle et effacé, excusez le pléonasme), la belle Shirley Eaton, qui en bonne ex-James Bond Girl se doit de se déshabiller deux fois dans le film, le bellâtre Hugh O'Brian déguisé en Ric Hochet et surtout l'excellent Dennis Price. Eaton est à croquer mais c'est Price qui en vaut le prix.
La dernière partie du film est un peu plus dynamique que le début du film comme je disais plus haut et permet de laisser un goût pas trop désagréable à la rétine. Néanmoins, Pollock sauve les meubles.

[Alligator]

Appointment with Death (Michael Winner, 1988) :

http://alligatographe.blogspot.com/2009 ... death.html


_______________

Cet "appointment" m'a désappointé. Rendez-vous raté. Oui, c'est facile, mais c'est vrai. La distribution avait pourtant de quoi faire saliver à première vue. Mais quand on gratte un peu la couenne, on se rend compte rapidement que l'os n'est pas loin, sec et sans moëlle. Peter Ustinov, pour qui j'éprouve le plus profond respect, cabotine dans le vide. Tout maître de son personnage qu'il est, il n'en demeure pas moins tributaire d'un scénario et d'une mise en scène qui se révèlent ici presqu'indignes. La réalisation de Michael Winner est une faillite complète. Sa mise en image est des plus fades. Combien de fois ai-je été consterné par le manque de finesse des échanges entre les personnages ou bien par la manière insipide de les filmer? Trop souvent, on a la détestable impression d'être en face d'un téléfilm ou une série télé très cheap, avec une frilosité de la caméra (tout juste Winner essaie-t-il quelques obliques et deux ou trois filtres). Ces impressions, tristes, mornes, sont appuyées par une photographie plus que médiocre, sans aucune espèce de début de personnalité, sans saveur, jamais et également par quelques comédiens auquels ces mêmes reproches pourraient être faits mot pour mot. Je pense ici surtout à John Terlesky dont le jeu ferait peut-être mouche pour AB productions mais ici, face à Bacall, Carrie Fisher ou Ustinov fait une tâche indélébile.

Dans les adaptations d'Hercule Poirot, il y a cette série où Ustinov incarne le détective belge, avec un "Mort sur le Nil" plutôt agréable, assez bien balancé, un "Meurtre au soleil" encore regardable et une petite floppée de téléfilms. Je n'en ai vu qu'un, "Dead Man's Folly" ("Poirot joue le jeu") qui était plus moyen qu'autre chose. Je pensais que ce "Rendez-vous avec la mort" vaudrait mieux. Manquate! Outre l'inconsistance de la mise en scène de Winner, je crois que le bât blesse surtout au niveau du montage. Le manque de rythme m'a presque donné envie de pleurer. On peut sereinement conseiller de ne pas voir ce film. Peu de chance qu'on lui trouve quoique ce soit d'excitant.

[topinrouen]

Bonjour

tout à fait d'accord avec l'opinion de Cathy sur ces quatre films.
En tête je place "Mort sur le nil" et "Meurtre au soleil", de part la qualité de la mise en scène, l'extraordinaire prestation de
Peter Ustinov en Hercule Poirot. Ce sont deux films que l'on ne se lasse pas de voir et revoir même si la fin est connue, tant
le charme agit. On est totalement transporté dans cette ambiance coloniale anglaise et la qualité des intrigues doit évidemment
tout aux romans d'agatha christie.
Ensuite, "le miroir se brisa" me semble un peu en-dessous; ceci dit je ne l'ai vu qu'une seule fois.
Enfin, "le meutre de l'Orient-express" est de loin le moins jubilatoire car il reste un peu froid dans sa mise en scène, me semble-t-il.

Toujours est-il que les romans d'Agatha Christie constituent une source d'inspiration qui me semble encore assez largement sous-exploitée par le cinéma actuel