L'enfance nue (Maurice Pialat - 1968)
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L'enfance nue (Maurice Pialat - 1968)
L'Enfance Nue
Premier Pialat pour ma pomme, et j'aime beaucoup. C'est une véritable plongée en enfer dans la France profonde, c'est le tableau de cette société du début 70's, post 30 glorieuses, où la morosité et la beauf-attitude se font rois. C'est très sombre, pessimiste, sans issue, mais c'est admirablement bien joué, la mise en scène s'efface au service de son sujet tout en soulignant l'ambiance du film sans tomber dans la complaisance. Ce petit François reste un mystère, avec son regard déjà si vieux, son visage dur, ses accès de violence, son coeur d'or... On se demande toujours ce qu'il cherche, incompris de ces pairs, mélancolique, voulant s'intégrer à ou détestant cette misère humaine... Pialat ne donne pas de réponse, il nous donne à voir un monde gris et terne, et offre aux femmes les rôles les plus forts. (je sais pas pourquoi je dis ça mais j'en avais envie)
5/6
Premier Pialat pour ma pomme, et j'aime beaucoup. C'est une véritable plongée en enfer dans la France profonde, c'est le tableau de cette société du début 70's, post 30 glorieuses, où la morosité et la beauf-attitude se font rois. C'est très sombre, pessimiste, sans issue, mais c'est admirablement bien joué, la mise en scène s'efface au service de son sujet tout en soulignant l'ambiance du film sans tomber dans la complaisance. Ce petit François reste un mystère, avec son regard déjà si vieux, son visage dur, ses accès de violence, son coeur d'or... On se demande toujours ce qu'il cherche, incompris de ces pairs, mélancolique, voulant s'intégrer à ou détestant cette misère humaine... Pialat ne donne pas de réponse, il nous donne à voir un monde gris et terne, et offre aux femmes les rôles les plus forts. (je sais pas pourquoi je dis ça mais j'en avais envie)
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- Jeremy Fox
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Le seul autre Pialat que j'ai en VHS est Le Garçu... Sinon, j'ai aucun accès à ses autres films, ça m'énerve!Jeremy Fox a écrit :J'adore moi aussi le premier opus de Pialat, un très beau film sur l'enfance. Si c'est ta première découverte du cinéaste, tu n'as pas fini de te régaler. Je te conseille tout de même par dessus tout le sublime Van Gogh
J'aimerais surtourt voir Van Gogh, comme tu le dis, mais aussi Nous ne vieillirons pas ensemble et Sous le soleil de Satan.
- Jeremy Fox
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Bah mince... Tant pis, je prends le risque, de toute façon c'est le seul que j'ai alors il faut bien faire avec ce qu'on a!Jeremy Fox a écrit :Le seul film de sa filmo que je n'aime pas du tout, tu devrais attendre un peu avant de le regarderVerbal a écrit :
Le seul autre Pialat que j'ai en VHS est Le Garçu... Sinon, j'ai aucun accès à ses autres films, ça m'énerve!
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Vu hier l'Enfance Nue et je trouve la critique de Verbal assez juste, c'est un beau premier long qui détonnait par rapport aux films de la Nouvelle Vague. Globalement, le cinéma de Pialat me touche énormément, je suis même un défenseur du Garçu, c'est dire... Dans sa première période enragée, j'adore le malaisant la Gueule Ouverte (quelle prestation de feu Philippe Léotard...), un Loulou que Pialat détestait parce qu'il le trouvait trop cassavettesien (lol) et surtout A Nos Amours où Bonnaire crève l'écran. Dans la suite, Sous le Soleil de Satan qui est le premier Pialat que j'ai vu, Palme d'Or archiméritée pour ce qui est à mon avis son chef d'oeuvre, et un Van Gogh très réussi pas loin derrière. Un cinéaste que je mets au niveau de Bresson, d'Eustache ou du Godard des débuts, un très grand selon moi.
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L'enfance nue
Le premier film de Maurice Pialat trace déja l'ensemble de sa future filmographie.
Il filme des gens qui n'arrivent pas à se fondre dans la société, lunatiques, différents, comme dans Loulou ou A nos amours.
Le film est produit par Truffaut ce qui n'a rien d'étonnant tant le jeune François, héros du film semble être un cousin d'Antoine Doinel.
Par contre, c'est typiquement le genre de films pas facile à revoir tant il fiche le cafard; il semble hors du temps.
7,5/10
Le premier film de Maurice Pialat trace déja l'ensemble de sa future filmographie.
Il filme des gens qui n'arrivent pas à se fondre dans la société, lunatiques, différents, comme dans Loulou ou A nos amours.
Le film est produit par Truffaut ce qui n'a rien d'étonnant tant le jeune François, héros du film semble être un cousin d'Antoine Doinel.
Par contre, c'est typiquement le genre de films pas facile à revoir tant il fiche le cafard; il semble hors du temps.
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L'Enfance nue - Maurice Pialat
Margo s'attaque à l'Everest de cette année DVD, le monumental et magnifique coffret Maurice Pialat (tome 2). Entame du périple avec les débuts du réalisateur : l'Enfance nue, réalisé en 1968.
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Très très bon boulot, Margo. Tu m'as donné envie de voir ce Pialat, alors que chez Pialat, on n'y va pas à l'envie, on y va parce qu'on veut se faire mal.
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Ce qui est étonnant avec Pialat, c'est qu'il a toujours trainé une réputation de cinéaste difficile. Difficile à vivre (*) et difficile à aimer. Parce que trop aride, trop dur, trop sec.
Pourtant, étrangement, et à l'exception notable de Nous ne vieillirons pas ensemble qui est peut être le film le plus "dur" que je connaisse, le cinéma de Pialat me laisse au contraire souvent dans un sentiment de plénitude et d'effervescence loin des clichés qui lui sont souvent accolés (cinéaste bileux, films acides...). Même dans L'Enfance Nue, film pourtant difficile tant dans son approche formelle que thématique, la vie qui traverse le champ l'amène à des sommets. Je ne saurais pas trop expliquer par l'écrit plus que je ne l'ai fait dans ma chronique ce qui fait la singularité du cinéma de Pialat. Ce n'est pas l'émotion, il avait ça en horreur. C'est autre chose, qui je crois n'existe à ce point que chez ce cinéaste que je chéris par dessus tout.
C'est bizzarre ce sentiment face à ses films, et celui-ci en particulier : se dire que le film n'est pas joué, mais presque vécu - et c'est difficilement retranscriptible : comme je l'écris, le mieux est encore de voir L'Enfance Nue pour comprendre ce qui chez Pialat, dans la lumière, le cadre, le soin porté aux dialogues et aux acteurs, fait qu'un film vous prend par la main dès le premier plan pour ne plus vous lâcher ensuite. Et ça pendant des années.
Peut être mon cinéaste français préféré, et un personage passionnant jusque dans ses défauts.
A noter que le court-métrage en bonus du film est plutôt différent de ce que fera Pialat par la suite, mais qu'il est aussi en tous points admirable.
(*) Je reviens ce soir avec une anecdote d'une cruauté incroyable, chopée dans le bouquin de Mérigeau
Merci pour vos premiers commentaires en tous cas !
Pourtant, étrangement, et à l'exception notable de Nous ne vieillirons pas ensemble qui est peut être le film le plus "dur" que je connaisse, le cinéma de Pialat me laisse au contraire souvent dans un sentiment de plénitude et d'effervescence loin des clichés qui lui sont souvent accolés (cinéaste bileux, films acides...). Même dans L'Enfance Nue, film pourtant difficile tant dans son approche formelle que thématique, la vie qui traverse le champ l'amène à des sommets. Je ne saurais pas trop expliquer par l'écrit plus que je ne l'ai fait dans ma chronique ce qui fait la singularité du cinéma de Pialat. Ce n'est pas l'émotion, il avait ça en horreur. C'est autre chose, qui je crois n'existe à ce point que chez ce cinéaste que je chéris par dessus tout.
C'est bizzarre ce sentiment face à ses films, et celui-ci en particulier : se dire que le film n'est pas joué, mais presque vécu - et c'est difficilement retranscriptible : comme je l'écris, le mieux est encore de voir L'Enfance Nue pour comprendre ce qui chez Pialat, dans la lumière, le cadre, le soin porté aux dialogues et aux acteurs, fait qu'un film vous prend par la main dès le premier plan pour ne plus vous lâcher ensuite. Et ça pendant des années.
Peut être mon cinéaste français préféré, et un personage passionnant jusque dans ses défauts.
A noter que le court-métrage en bonus du film est plutôt différent de ce que fera Pialat par la suite, mais qu'il est aussi en tous points admirable.
(*) Je reviens ce soir avec une anecdote d'une cruauté incroyable, chopée dans le bouquin de Mérigeau
Merci pour vos premiers commentaires en tous cas !