L'enfance nue (Maurice Pialat - 1968)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Jeremy Fox
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Message par Jeremy Fox »

Margo a écrit :Ce qui est étonnant avec Pialat, c'est qu'il a toujours trainé une réputation de cinéaste difficile. Difficile à vivre (*) et difficile à aimer. Parce que trop aride, trop dur, trop sec.

Pourtant, étrangement, et à l'exception notable de Nous ne vieillirons pas ensemble qui est peut être le film le plus "dur" que je connaisse, le cinéma de Pialat me laisse au contraire souvent dans un sentiment de plénitude loin des clichés qui lui sont souvent accolés (cinéaste bileux, films acides...). Même dans L'Enfance Nue, film pourtant difficile tant dans son approche formelle que thématique, la vie qui traverse le champ l'amène à des sommets. Je ne saurais pas trop expliquer par l'écrit plus que je ne l'ai fait dans ma chronique ce qui fait la singularité du cinéma de Pialat. Ce n'est pas l'émotion, il avait ça en horreur. C'est autre chose, qui je crois n'existe à ce point que chez ce cinéaste que je chéris par dessus tout.

J'éprouve exactement la même chose. Son cinéma a beau être sans concessions, d'une dureté incroyable, il ne me déprime jamais (même pas son impitoyable Nous ne vieillirons pas ensemble). Un vérisme qui m'émeut moi par contre mais je ne saurais non plus expliquer pourquoi.
Trelkovsky
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Message par Trelkovsky »

Jeremy Fox a écrit :
J'éprouve exactement la même chose. Son cinéma a beau être sans concessions, d'une dureté incroyable, il ne me déprime jamais (même pas son impitoyable Nous ne vieillirons pas ensemble). Un vérisme qui m'émeut moi par contre mais je ne saurais non plus expliquer pourquoi.
Perso, les chef d'oeuvres ne me dépriment jamais.
Quand je lis Voyage au bout de la Nuit, je suis heureux de voir qu'un homme élève l'Homme par une forme aussi pure que son style. Et peu importe que ce qu'il raconte soit dur, aride, dérangeant...
Même chose pour Pialat.

Ce qui me déprime : les mauvais films, les livres pourris, les chansons vilaines, les croutes...
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Jeremy Fox
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Message par Jeremy Fox »

Trelkovsky a écrit :
Jeremy Fox a écrit :
J'éprouve exactement la même chose. Son cinéma a beau être sans concessions, d'une dureté incroyable, il ne me déprime jamais (même pas son impitoyable Nous ne vieillirons pas ensemble). Un vérisme qui m'émeut moi par contre mais je ne saurais non plus expliquer pourquoi.
Perso, les chef d'oeuvres ne me dépriment jamais.
Quand je lis Voyage au bout de la Nuit, je suis heureux de voir qu'un homme élève l'Homme par une forme aussi pure que son style. Et peu importe que ce qu'il raconte soit dur, aride, dérangeant...
Même chose pour Pialat.

Ce qui me déprime : les mauvais films, les livres pourris, les chansons vilaines, les croutes...
Oui, je comprends tout à fait et je me suis peut-être mal exprimé. Car moi aussi, je ne cesserais de relire Houellbecq, Balzac ou Ellroy malgré leur noirceur. Le style (le génie ?) fait tout passer.

Disons que dans l'ensemble, je serais plus tenté de revoir à satiété une comédie musicale ou un film d'aventure coloré (voire western) même moyen qu'un film aussi génial queLittle Odessa par exemple car ils correspondent plus à mon état d'esprit. J'ai revendu Little Odessa pensant ne jamais le revoir. Avec Pialat, c'est différent, j'ai l'impression d'assister un peu malgré moi (en voyeur) à un morceau de vie brute en direct et je reste subjugué.

(Dans un style totalement opposé, il me fait le même effet que Rohmer : il ne faut pas chercher à comprendre, ça demeure obscur même pour moi)
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Message par Trelkovsky »

Jeremy Fox a écrit :
Trelkovsky a écrit :
Perso, les chef d'oeuvres ne me dépriment jamais.
Quand je lis Voyage au bout de la Nuit, je suis heureux de voir qu'un homme élève l'Homme par une forme aussi pure que son style. Et peu importe que ce qu'il raconte soit dur, aride, dérangeant...
Même chose pour Pialat.

Ce qui me déprime : les mauvais films, les livres pourris, les chansons vilaines, les croutes...
Oui, je comprends tout à fait et je me suis peut-être mal exprimé.
Non, non !
J'avais compris !!!
Je ne cherchais pas le débat.

Je cherchais juste à ouvrir ma gueule sur un sujet qui me tient à coeur.
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Message par Max Schreck »

Oui, très beau texte de Margo qui dit très bien tout en ne le disant pas qu'avec Pialat il est difficile de dire pourquoi ça fonctionne, (à quelques exceptions en ce qui me concerne, mais quand même).
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Message par phylute »

Une des plus belles chroniques de Classik que j'ai pu lire :shock:
Margo est complètement possédée, mais surtout n'appelons pas un exorciste, on en veut encore !
Les films sont à notre civilisation ce que les rêves sont à nos vies individuelles : ils en expriment le mystère et aident à définir la nature de ce que nous sommes et de ce que nous devenons. (Frank Pierson)
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Message par Swan »

Margo assure.
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Message par Trelkovsky »

Hé Swan, l'est marrant ton emoticon en forme de Jason !
Je veux le même en Freddy !!!! Parce que c'est le plus fort quand même...
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Margo

Message par Margo »

Je ne peux pas m'empêcher de vous livrer ce passage du bouquin de Mérigeau sur Pialat. Même quand ils s'y essaient, tous les "acteurs" de la vie de Pialat qui ont par exemple été amenés à lui rendre hommage lors de sa disparition, ne peuvent s'empêcher de placer une anecdote sur le caractère pour le moins difficile du réalisateur de Loulou. Et dans le même temps, tous l'aim(ai)ent, d'une force qui semble irrépressible.

Ca me rend le personnage terriblement fascinant. Plus j'en lis sur lui, plus je suis scotché par l'homme et l'artiste, mélange terrible de colère froide et de tendresse.

L'extrait, page 289.

Daniel Auteuil voulait travailler avec Pialat, il tenait à Van Gogh, et a beaucoup réfléchi à son rôle (...) Il s'est même fait une tête de Van Gogh, cheveux coiffés en brosse, barbe roussie, brûlée, il s'est donné des tics. Ce que tout acteur aurait essayé, et qui aurait convenu, sans doute à n'importe quel cinéaste. Mais Pialat n'est pas n'importe quel cinéaste, et le Van Gogh qu'il veut dépeindre n'est pas le Van Gogh de tout le monde. L'acteur a attendu que le cinéaste soit prêt, espéré qu'il se décide, ses agents s'impatientaient de le voir bloquer tout projet au nom de celui-là, quand personne ne pouvait afirmer qu'il se ferait. Un premier été a passé. Quand le second est venu, Maurice avait terminé le scénario, Auteuil a décidé de jouer Scapin à Avignon. Pour sa mère, actrice en saison, qui vit à Avignon, que Gérard Philipe a fascinée et pour qui il n'est de comédien que sur scène.

Pialat a voulu lui faire savoir que Scapin était "la plus mauvaise pièce de Molière", qu'elle ne faisait plus rire personne, qu'il se trompait. Au cours d'un dîner au Scampi, en présence d'Emmanuele Béart, alors la compagne d'Auteuil, il lui a reproché de n'être pas libre pour le film. L'acteur s'est défendu : Scapin à Avignon, pour sa mère, rien d'autre en un an et demi. Pialat, lui, aurait eu cette phrase : "On arrête là, tu préfères ta mère. De toutes façons, tu n'es capable que de jouer dans les films de Claude Berri". Auteuil s'est levé, et en partant : "Tu as raison, on ne le fera pas ce film. Mais moi je l'ai fait. Dans ma tête, il y a Van Gogh de Maurice Pialat. Je te remercie de ce qu'on a vécu ensemble, parfois c'est aussi bien qu'un film".

Pialat a regardé la porte qui se refermait et a lâché : "Pour une fois, il était juste".


:shock: :lol:
Charly
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Message par Charly »

Bravo pour cette magnifique chronique qui me rappelle combien j'aime Pialat et son cinéma. Merci Margo :wink: .
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Marcus
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Message par Marcus »

Un très beau texte pour un grand film et un réalisateur idoine. Rien d'autre à ajouter (tu m'étonnes, après une telle analyse).

Petit aparté: cette histoire sur Auteuil ne fait que confirmer ce que je pense de cet acteur: il est de la race des grands.
Elle était belle comme le jour, mais j'aimais les femmes belles comme la nuit.
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Margo

Message par Margo »

Ne sachant pas trop où coller cette alléchante news (pas de topic spécialement dédié à Pialat...), je viens la coller ici. Article chopé dans Libé
Samuel Douhaire a écrit : «Les Meurtrières» de Pialat ressuscitées

Pour son sixième film, Patrick Grandperret reprend un projet inachevé du cinéaste, inspiré d'un fait divers des années 70.

Sur scène, la chanteuse du groupe Silth hurle son hard-rock teigneux devant une cinquantaine de spectateurs déchaînés. Lourde caméra à l'épaule, suivi à la trace par sa pointeuse et son fidèle chef-machiniste, Patrick Grandperret tourne autour des figurants pogoteurs. L'étrange ballet dure depuis deux minutes quand, soudain, panique. Une assistante empoigne son talkie-walkie, un autre court dans tous les sens. Grandperret, blême, lâche la caméra, les musiciens s'arrêtent de jouer. Et l'engueulade commence : «On est chez les dingues, j'ai tous envie de vous taper sur la gueule ! Vous devez tous être à côté de moi, vous suivez pas ce que je tourne !» La maquilleuse tente timidement de se justifier : elle a cru bien faire, Hande Kodja, l'une des deux jeunes interprètes principales, avait besoin d'un raccord. Grandperret crie de plus belle : «Personne n'emmène les comédiens sauf si je le demande ! Un jour, je vais m'énerver !» Silence de mort sur le plateau. Puis, au bout d'un silence pesant, le réalisateur se retourne, sourire aux lèvres : «Vous n'êtes pas obligé de rigoler derrière !»

Plusieurs tentatives.

Bienvenue sur le tournage du sixième long métrage de Patrick Grandperret, l'auteur du film rock culte Mona et moi, de retour aux affaires cinématographiques neuf ans après l'échec des Victimes et quelques téléfilms pour Yves Rénier (Commissaire Moulin) et Bernard Tapie (Commissaire Valence). Le clap indique Intouchables, mais le titre définitif pourrait bien être les Meurtrières. Comme le film que Maurice Pialat tenta de tourner à plusieurs reprises. C'est Sylvie Pialat, sa veuve aujourd'hui productrice, qui a convaincu Patrick Grandperret, assistant de son mari sur Passe ton bac d'abord (1979) et Loulou (1980), de donner vie à ce projet vieux de trente ans. Pialat s'était passionné pour un fait divers sordide des années 70. Deux adolescentes avaient tué l'homme qui les avait prises en stop près de Chalon-sur-Saône. La cour d'assises de Saône-et-Loire les avaient condamnées à vingt ans de réclusion, sans circonstance atténuante, alors que la victime aurait tenté d'abuser d'elles. L'une est aujourd'hui paralysée après s'être jetée du toit de la prison ; l'autre, sa peine purgée, est devenue coiffeuse.

Pialat a commencé le tournage des Meurtrières en 1976, avant de tout arrêter au bout de trois jours. Problème de budget, problème de casting aussi : l'actrice principale ne lui convenait plus. Vingt ans plus tard, il a tenté de remonter le film après le demi-échec du Garçu. «Maurice s'était lancé un défi, raconte Sylvie Pialat : tourner vingt-cinq minutes dans le seul décor de la voiture, juste avant le coup de couteau fatal.» Grandperret, lui, explique être parti d'un image forte : «une fille en sang». Le scénario qu'il a écrit avec Frédéric Moreau raconte les quarante-huit heures qui ont précédé le meurtre, entrecoupées de quelque flash-backs. Avec quelques modifications par rapport au projet Pialat. L'une des deux meurtrières n'est plus d'origine maghrébine, mais rom. «Cela nous a permis de tourner une scène magique avec le groupe tzigane Bratsch, dans les marais salants de l'île de Ré», raconte Sylvie Pialat. Mais l'essentiel du tournage s'est déroulé de l'autre côté du pont, à La Rochelle. La région Poitou-Charentes cofinance en effet le film, sous deux conditions : dépenser une partie du budget sur place et faire travailler des techniciens et comédiens locaux.

Après une journée de prises de vue épique dans un hôpital psychiatrique avec une troupe de théâtre, la production a investi pour un soir une zone désaffectée du port des Minimes. C'est dans ce décor «no future», rendez-vous des graffeurs rochelais, que Grandperret a choisi de filmer le concert de rock où les deux héroïnes se rendent, une fois échappées de l'hôpital. Il s'agit d'aller vite. Le budget, très serré (1,5 million d'euros) n'autorise guère de fioritures, et, au bout de trois heures de travail, les figurants bénévoles deviennent difficilement contrôlables : il faut dire que, entre deux prises, le bar ne désemplit pas et que la bière y est gratuite, et à volonté.

Maintenir la tension.

Une demi-heure après les avoir copieusement engueulés, Grandperret réconforte ses assistants. Comme un remake du conflit qui l'a opposé un peu plus tôt à Céline Sallette. La jeune actrice (vue récemment dans les Amants réguliers de Philippe Garrel) ne comprenait pas pourquoi son personnage devait enlever son pantalon pour séduire son petit ami. Après dix minutes de discussions houleuses, puis de larmes, elle a fini par faire la bise à son réalisateur... et le travail a repris, comme si rien ne s'était passé. La scène litigieuse ne sera tournée que le lendemain. Grandperret préfère terminer la soirée sur une dispute entre l'adolescente et son petit copain. C'est un peu la méthode Pialat : laisser ses jeunes interprètes prendre des libertés avec le texte, enchaîner les prises sans forcément couper la caméra, afin de maintenir la tension, le flux nerveux. Au vu des quelques scènes saisies sur le combo, le résultat a de l'allure. Verdict au printemps 2006.
J'avais assez aimé Mona et moi et Le maître des éléphants, alors pourquoi pas ?
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Boubakar
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Message par Boubakar »

L'enfance nue (Maurice Pialat, 1968) ; François, cet enfant mené de famille d'accueil en famille d'accueil, à l'époque de Mai 68, est symptomatique d'une époque ; celle des repères perdues, et de la révolte, via cet enfant rebelle et insoumis à ses tuteurs, reflets d'une jeunesse en opposition avec leur époque...
On retrouve dans ce film de Maurice Pialat la même symbiose que celle vue après ce métrage-là ; les "comédiens" semblent déjà improviser, nous faisant croire d'assister à des scènes de la vie de tous les jours, ce qui donne un indéniable cachet authentique aux situations. On n'aime ou pas ce procédé, mais il a le mérite d'être très agréable et de voir le film sans trop de longueurs.

Une belle réussite que ce film-là :D
Johnny Doe
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Re: L'enfance nue (Maurice Pialat, 1968)

Message par Johnny Doe »

J'aime beaucoup ce terme "aride" qu'à utilisé Margo pour évoquer ce film de Pialat, ça lui convient bien.
Mais j'ai du mal à y voir un film vraiment difficile, peut-être est-il exigeant, mais je ne l'ai jamais ressentit comme tel. Il s'agit d'une tranche de vie dans laquelle Pialat semble toucher par moment au documentaire, dans le jeu de ses acteurs amateurs, que les approximations, les erreurs, ne font que rendre plus naturel. Il y a bien une scène ou l'autre où l'en sent vraiment que c'est joué, parfois un peu mal, mais dans l'ensemble ce parti pris hyper réaliste fonctionne merveilleusement. Surtout, comme souvent chez Pialat, derrière la violence, la hargne, la sécheresse du film, de sa mise en scène et de son personnage principal, se cache une tendresse infinie, une superbe humanité.

En fait le film dans ses partis pris représente parfaitement le personnage de François. Il y a autant cette dureté, cette violence parfois difficile (les scènes avec le chat), cette absence apparente de compassion et puis, là dedans, des trésors de gentillesses et de douceurs (les formidables séquences avec la grand-mère). Pialat, au détour d'une scène, parvient à capter une intimité et une complicité entre ses acteurs comme on en voit très rarement, de celles qui file des larmes de joies par leur simplicité, par l'empathie qu'on a pour ces personnages.

Surtout, le film parvient miraculeusement à ne jamais tomber dans le misérabilisme. Je n'ai jamais ressentit de jugement, de distance cynique, dans la représentation de ces familles moyennes, dans leur bicoques couvertes de papier peint déprimant, écrasé par une grisaille constante. C'est volontiers très austère, mais même dans sa volonté de ne jamais chercher l'émotion, le cinéma de Pialat parvient toujours à en trouver.

Peut-être pas mon préféré du monsieur, comme un sentiment de pas assez à la fin de la vision, comme si on s'arrêtait alors qu'il y aurait encore eu beaucoup de chose à montrer, mais un très beau film malgré tout.
- Errm. Do you want to put another meeting in?
- Any point?
- May as well. Errm. And then when nothing comes in, just phone you up and cancel it.
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