Mikio Naruse (1905-1969)
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Re: Mikio Naruse (1905-1969)
Oui, j'ai oublié de souligner la fabuleuse interprêtation de Hideko Takamine, ainsi que le reste du casting qui n'en font jamais trop alors qu'il aurait été facile de basculer. J'adore ainsi le face à face à la fin où la mère de Takamine désormais refuse que sa fille lui offre un nouveau kimono parce qu'il serait d'occasion. C'est tout en finesse, à peine esquisser en quelques mots et un changement d'intonation. Vraiment fort.
Je pense que j'ai eut le même ressenti que toi grâce à cette mise en scène qui fait ressentir la honte et l’écœurement d'u manière invisible. Il m'a fallut un moment pour comprendre pourquoi les scènes de famille me mettait à ce point mal à l'aise alors qu'elles sont presque anodines dans leur discours et déroulement. Du coup, il s'inscrit presque génétiquement dans ma mémoire.
Je pense que j'ai eut le même ressenti que toi grâce à cette mise en scène qui fait ressentir la honte et l’écœurement d'u manière invisible. Il m'a fallut un moment pour comprendre pourquoi les scènes de famille me mettait à ce point mal à l'aise alors qu'elles sont presque anodines dans leur discours et déroulement. Du coup, il s'inscrit presque génétiquement dans ma mémoire.
"celui qui n'est pas occupé à naître est occupé à mourir"
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Re: Mikio Naruse (1905-1969)
Dommage qu'il n'y ait pas d'édition DVD chez nous.bruce randylan a écrit :Oui, j'ai oublié de souligner la fabuleuse interprêtation de Hideko Takamine...
La vie de l'Homme oscille comme un pendule entre la douleur et l'ennui...
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Re: Mikio Naruse (1905-1969)
Il n'y a même rien aux USA ou en UK
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Re: Mikio Naruse (1905-1969)
Le grondement de la montagne (1954)
Un vieux couple vit avec son fils et leur belle-fille qui garde un sourire à toute épreuve malgré les absences de son mari. Le père de famille découvre d'ailleurs que celui-ci a une liaison et songe à divorcer
Encore une magnifique drame signé par Naruse qui fait d'autant plus d'effets que le film prend le temps de s'installer pour mieux s'imposer sur la durée. On pourrait d'ailleurs dire que le film est découpé en différents actes qui correspondraient à autant d'émotions : il y a la courtoisie un peu lisse, l'impuissance, la révolte, la douleur et l'apaisement qui s’enchaînent avec une discrète fluidité pour une écriture toujours aussi subtil où les personnages ne sont jamais manichéens ou stéréotypés.
Comme la mise en scène de Naruse, ils se livrent par touche, sans totalement s'expliquer, en gardant un peu de mystère, en restant par moment dans le non dit mais en se confiant juste ce qu'il faut pour qu'ils restent humains avant tout et que l'approche ne soit jamais distante ou froide.
Et ça marche formidablement bien ; plus l'histoire avance et plus le grondement de cette montagne se fait fort, faisant vibrant les cordes sensibles du public. Mais ça restera toujours un grondement, jamais un tremblement de terre grossier.
Beaucoup d'observations, de gestes, de regards, une intonation dans la voix, un cadrage, un mouvement de caméra etc... Une pudeur, une sobriété qui deviennent déchirantes dans la dernier tiers où les dialogues explicatifs ne sont jamais envahissant : voire à ce titre comment est traitée la nièce de Setsuko Hara : toujours silencieuse, en retrait, se cachant derrière des cloisons. Elle n’apparaît que quelques minutes (et encore) mais son rôle est vraiment bouleversant.
Plus que la progression dramatique, c'est la progression psychologique et surtout émotionnelle qui touche droit au coeur. Comment Setsuko Hara se rebelle contre la cruauté de son mari dans un geste incroyablement fort ou comment le grand-père prend soudain conscience de la situation de sa belle-fille.
Tout celà conduit à une dernière scène où la ballade dans un parc aéré permet au grand-père de faire comprendre qu'il a enfin ouvert son regard... ce qui embue immanquablement le notre.
L'insuccès des sorties DVDs de Naruse est l'une des plus grandes injustice du 7ème art (ce film existe dans un coffret anglais Eureka "Vol.1" qui n'a jamais connu de suite )
Un vieux couple vit avec son fils et leur belle-fille qui garde un sourire à toute épreuve malgré les absences de son mari. Le père de famille découvre d'ailleurs que celui-ci a une liaison et songe à divorcer
Encore une magnifique drame signé par Naruse qui fait d'autant plus d'effets que le film prend le temps de s'installer pour mieux s'imposer sur la durée. On pourrait d'ailleurs dire que le film est découpé en différents actes qui correspondraient à autant d'émotions : il y a la courtoisie un peu lisse, l'impuissance, la révolte, la douleur et l'apaisement qui s’enchaînent avec une discrète fluidité pour une écriture toujours aussi subtil où les personnages ne sont jamais manichéens ou stéréotypés.
Comme la mise en scène de Naruse, ils se livrent par touche, sans totalement s'expliquer, en gardant un peu de mystère, en restant par moment dans le non dit mais en se confiant juste ce qu'il faut pour qu'ils restent humains avant tout et que l'approche ne soit jamais distante ou froide.
Et ça marche formidablement bien ; plus l'histoire avance et plus le grondement de cette montagne se fait fort, faisant vibrant les cordes sensibles du public. Mais ça restera toujours un grondement, jamais un tremblement de terre grossier.
Beaucoup d'observations, de gestes, de regards, une intonation dans la voix, un cadrage, un mouvement de caméra etc... Une pudeur, une sobriété qui deviennent déchirantes dans la dernier tiers où les dialogues explicatifs ne sont jamais envahissant : voire à ce titre comment est traitée la nièce de Setsuko Hara : toujours silencieuse, en retrait, se cachant derrière des cloisons. Elle n’apparaît que quelques minutes (et encore) mais son rôle est vraiment bouleversant.
Plus que la progression dramatique, c'est la progression psychologique et surtout émotionnelle qui touche droit au coeur. Comment Setsuko Hara se rebelle contre la cruauté de son mari dans un geste incroyablement fort ou comment le grand-père prend soudain conscience de la situation de sa belle-fille.
Tout celà conduit à une dernière scène où la ballade dans un parc aéré permet au grand-père de faire comprendre qu'il a enfin ouvert son regard... ce qui embue immanquablement le notre.
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Re: Mikio Naruse (1905-1969)
Très triste en effet d'autant que Nuages d'été était rentré directement dans mon top 3 cinéma asiatique. Rien découvert du cinéaste depuis ce superbe coffret.bruce randylan a écrit :
L'insuccès des sorties DVDs de Naruse
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Re: Mikio Naruse (1905-1969)
Cela dit, avec le temps, le coffret 4 DVD de Wild Side, il n'a pas fini par se vendre complètement ? Là, je viens d'aller jeter un coup d'œil sur Amazon, on ne le trouve plus en "neuf".
La vie de l'Homme oscille comme un pendule entre la douleur et l'ennui...
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Re: Mikio Naruse (1905-1969)
Pour un coffret La Mère plus Le Grondement de la Montagne, j'achète tout de suite, c'est incompréhensible que ces films ne soient pas disponibles en France. Et en effet, je n'ai jamais regretté le premier coffret Naruse sorti chez Wild Side.
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Re: Mikio Naruse (1905-1969)
Quand j'avais cherché La Mère en DVD, je ne l'avais trouvé qu'en édition espagnole.
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Re: Mikio Naruse (1905-1969)
Ouais, ça aussi, l'absence de la Mère en DVD est assez incompréhensible. C'est pourtant l'un de ces plus connus (et ses meilleurs)Tutut a écrit :Quand j'avais cherché La Mère en DVD, je ne l'avais trouvé qu'en édition espagnole.
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Re: Mikio Naruse (1905-1969)
On le trouvait en non officiel/non commercial (pas en vente) avec des sous-titres anglais et français.
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Re: Mikio Naruse (1905-1969)
Les détails de la rétrospective qui se déroulera à la MCJP en avril comprenant 30 films
http://www.mcjp.fr/francais/cinema/retr ... kio-naruse
http://www.mcjp.fr/francais/cinema/retr ... kio-naruse
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Re: Mikio Naruse (1905-1969)
Pour l'instant, j'ai vu (et adoré) les Naruse suivants :
Le repas (1951)
Frère aîné, sœur cadette (1953)
Le grondement de la montagne (1954)
Nuages flottants (1955)
Nuages d'été (1958)
Quand une femme monte l'escalier (1960)
Courant du soir (1960)
Comme épouse et comme femme (1961)
Histoire de la femme (1963)
Tourments (1964)
Nuages épars (1967)
HELP : Que me conseillez-vous comme incontournable dans la programmation de la MCJP à venir ?
Le repas (1951)
Frère aîné, sœur cadette (1953)
Le grondement de la montagne (1954)
Nuages flottants (1955)
Nuages d'été (1958)
Quand une femme monte l'escalier (1960)
Courant du soir (1960)
Comme épouse et comme femme (1961)
Histoire de la femme (1963)
Tourments (1964)
Nuages épars (1967)
HELP : Que me conseillez-vous comme incontournable dans la programmation de la MCJP à venir ?
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Re: Mikio Naruse (1905-1969)
J'aime beaucoup L'éclair, Filles, épouses et mère que tu n'as pas vu
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- Machino
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Re: Mikio Naruse (1905-1969)
En incontournable, La Mère (Okasan).
Hideko, receveuse d’autobus, n'a-t-il jamais été édité en DVD ?
J'aime bien ce côté tranche de vie, documentaire, dans la même veine que le Mr Thank You de Shimizu.
Hideko, receveuse d’autobus, n'a-t-il jamais été édité en DVD ?
J'aime bien ce côté tranche de vie, documentaire, dans la même veine que le Mr Thank You de Shimizu.
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Re: Mikio Naruse (1905-1969)
Pas sûr, je crois que je l'ai vu sur un dvd tiré d'une diffusion à la tv japonaise et dont les sous-titres anglais faits maison n'étaient pas des plus jojo.