Loretta Young (1913-2000)

[Federico]

Young et Tracy sont ma-gni-fi-ques dans Ceux de la zone. Le film aussi. Même malgré les petits défauts notés juste au-dessus (les décors de taudis de studio) mais fréquents dans les films de la Dépression ou montrant des bidonvilles (cf le non moins génial My man Godfrey). C'est vrai que ça sonnait souvent plus faux qu'au temps du muet, en partie aussi à cause de la prise de son peu réaliste.

Le machisme bourru de Tracy est une façade. Il joue les durs mais pour cacher que Loretta le fait complètement fondre. Comment le croire un seul instant quand il la traite de maigrichonne et de sac d'os...

[Supfiction]

Young et Tracy sont ma-gni-fi-ques dans Ceux de la zone. Le film aussi. Même malgré les petits défauts notés juste au-dessus (les décors de taudis de studio) mais fréquents dans les films de la Dépression ou montrant des bidonvilles (cf le non moins génial My man Godfrey). C'est vrai que ça sonnait souvent plus faux qu'au temps du muet, en partie aussi à cause de la prise de son peu réaliste.

Le machisme bourru de Tracy est une façade. Il joue les durs mais pour cacher que Loretta le fait complètement fondre. Comment le croire un seul instant quand il la traite de maigrichonne et de sac d'os...

Oui je l'avais compris ainsi je te rassure. Néanmoins, la répétition de dialogues de cet acabit tout au long du film et de situations où l'homme se fait servir et rabaisse sa femme (même par pudeur) est assez inimaginable dans le cinéma (la société) d'aujourd'hui. Il se serait fait mettre dehors ni une ni deux le pauvre Spencer (il n'y a bien que Hugh Grant pour pouvoir aujourd'hui tenir de tels propos machistes)!

[francesco]

Je trouve très sain de faire un mini cycle Loretta YounG de temps à autre ...


Il me reste pas mal de films à découvrir : They call it sin (Ann Harding a réussi comme d'habitude à me donner envie de voir le film), The Squall (idem)
The accused de Dieterle, pas mal de films "en costume" du début de carrière (Clive of India, House of Rostschild, Shangaï ...)

Et je n'ai pas encore vu Révolte au Zoo qu'on dit excellent et qui m'attend encore (je me garde des poires pour la soif).

J'ai donc vu :

Ris donc paillasse (qui est réussi à tous points de vue)
The Thrust about youth (aucun souvenir à part ... que Loretta n'y est pas bonne du tout pour un de ses premiers parlants)
La Blonde Platine
The Hatchet Man (où elle joue une jeune fille d'origine chinoise confrontée à la modernité. Film très prenant où elle joue cependant encore les utilités séduisantes).
Héros à vendre (Idem. Le film est réussi mais elle n'a qu'un rôle mineur)
Rose de minuit (une de ses meilleures interprétations : pour le coup elle a appris à jouer. Elle évoque pas mal Crawford, en plus "jolie" et en plus souple dans son jeu).
She had to say yes (pas mal du tout encore, un peu dans la lignée du précédent en ce qui la concerne puisqu'elle joue encore une fille d'origine modeste dans un monde compliqué.)
Ceux de la ZoneBorn to be Bad (un film à découvrir, où elle remplace Jean Harlow. C'est un des rares rôles de méchante, ou plutôt de très mauvaise fille, après Rose de Minuit)
L'appel de la forêt
Les Croisades (grand classique où elle fait une Bérangère de Navarre de rêve)
Café Métropole
L'amour en première page (deux comédies Fox anodines et sympa)
Suez (où elle est renversante physiquement en crinolines. On la dirait vraiment sortie d'une toile d'époque).
Et la parole fut
Le docteur se marie
Une nuit inoubliable
Le bonheur est pour demain (où elle n'est pas à l'aise dans un personnage assez mal écrit)
Le criminel (un de ses films les plus célèbres mais pas sa meilleure interprétation. Elle est assez somnanbulique alors que le rôle est intéressant).
Ma femme est un grand homme (j'adore ce film et son interprétation oscarisée)
Honni soit qui mal y pense (idem, j'aime beaucoup ce film de Noël)
Rachel et l'étranger
Les Soeurs casse-cou (autre classique de Noël que j'aime énormément et dans lequel elle et ses partenaires sont excellents)
La Clé sous la porte (une très bonne surprise)
Jour de terreur
Paula (une autre excellente surprise)

[Supfiction]

Révolte au Zoo
Ris donc paillasse
The Hatchet Man

J'ai prévu de les voir dans la foulée, ceux-là. J'ai vu un extrait de Hatchet Man.. Robinson et Young en chinois.. ça fait drôle.
Il faut aussi que je vérifie si j'ai bien vu tous ceux contenus dans le Tyrone Power Matinee Idol collection.

Et celui-ci, quelqu'un l'a vu ?

[francesco]

Ca fait partie du charme de la "chinoiserie". C'est curieux, mais je dois dire qu'en général ça ne me gêne pas du tout, je ne sais pas pourquoi. J'ai pu voir Le Fils du Dragon ou Visages d'Orient absolument sans problème par exemple.

Pas vu le film dont tu parles, par contre.

[Sybille]

Je trouve très sain de faire un mini cycle Loretta Yount de temps à autre ...

francesco, je ne peux pas supporter que tu laisses ça.

[Federico]

Et je n'ai pas encore vu Révolte au Zoo qu'on dit excellent et qui m'attend encore (je me garde des poires pour la soif).

Zoo in Budapest était passé au Cinéma de minuit il y a quelques années. J'avoue m'en souvenir assez peu sinon de quelques belles séquences nocturnes qui fleurtaient avec le fantastique, à la Tourneur.

[francesco]

C'est corrigé ! (la honte ... )

[Federico]

C'est entièrement pardonné. Tu ne seras pas le premier que Loretta rend disklekisque... kisledisque... lidlesique...

[Supfiction]

Ce soir :

Love is news (1937, de Tay Garnett)

Une comédie farfelue dans le genre romance/screwball journalistique, à mi-chemin entre New-York-Miami et Philadelphia Story, mais on peut penser également à His Girl Friday, Woman of the Year ou même Bringing Up Baby bien que plus éloignés).

Loretta Young fait preuve d'un énorme talent comique, surpassant même Tyrone Power à ce jeu là. Les deux acteurs s'en donnent à cœur joie, Loretta, délicieuse riche héritière taquine, passant son temps à se jouer et se moquer de Tyrone, journaliste sans scrupule et chasseur de scoops "people"). Don Ameche complète le duo en rédacteur en chef malmené mais néanmoins bon pote un peu bagarreur.

En second rôle on trouve également un jeune George Sanders en comte coureur de dote, et qui est une nouvelle fois parfait. En outre c'est l'un des seuls acteurs hollywoodiens (britannique pour être exact) que je connaisse capable de prendre l'accent français correctement comme il le fait dans ce film.

Les diverses péripéties (dont le très amusant séjour conjoint en prison) n'ont guère d'importance et l'on ne s'y intéresse pas à vrai dire.
Seuls comptent les (sales) coups que se font les stars avant de se tomber dans les bras inévitablement à la fin du film. En bref, il ne faut pas être regardant sur l'histoire simpliste et "déjà" vu (la riche héritière et le journaliste) mais juste savourer les trouvailles comiques (le jeu de dames avec shots et pintes de bière, le George Sanders photo flipbook...), et surtout le jeu et le charme des acteurs, en premier lieu une Loretta magnifique.


Les mots parlant plus les discours, voyez un peu cette scène. Tout le film est à cette image (Loretta fait semblant d'avoir eu un accident de voiture, Tyrone vient "la sauver" ) :

[The Uncool]

.

[Supfiction]

Nouvelle étape dans mon cycle Loretta Young ce soir : Ris donc, paillasse (1928)

Tito, un clown au grand coeur, adopte une petite orpheline, Simonetta. L'enfant grandit et se change en une ravissante jeune fille, courtisé opiniâtrement par un jeune noble, le comte Luigi Ravelli. Tito ne voit pas d'un bon oeil l'amour grandissant qui unit les deux tourtereaux, d'autant que ses sentiments paternels ont évolué avec le temps en une ardente passion.

Si le scénario est assez convenu et m'a fait penser à Larmes de clown "He who gets slapped", je ne peux néanmoins faire le blasé devant Loretta .. qui dans ce film a véritablement l'air d'un ange tombé du ciel. La musique amplifiant même ce sentiment d'éblouissement, on pourrait devenir aussi fou que Lon Chaney rien qu'en la regardant.

[Supfiction]

J'ai regardé récemment Loose Ankles (1930, Ted Wilde) avec Loretta et Doug Fairbanks Jr. Très décevant. Vous pouvez faire l'impasse dessus. L'intrigue est mortelle. Par contre, celui-ci est délectable:


They Call It Sin (1932, Thornton Freeland) avec Loretta Young, Una Merkel, David Manners, Louis Calhern et George Brent

Jimmy Decker (D. Manners), envoyé par son patron dans un coin perdu du Kansas, y rencontre Marion Cullen (L. Young) qui est l'organiste de l'église. Il tombe amoureux d'elle alors qu'il est déjà fiancé. Marion, rejetée ses parents, part le rejoindre à New York...

Ce délicieux Pre-code offre une intrigue extrêmement riche pour ses 69 minutes. Certes, il y a de sérieuses invraisemblances, surtout vers la fin. Cependant, le film qui offre un curieux mélange de légèreté comique - avec en particulier une Una Merkel très verve - et de tragique qui fonctionne grâce à cette rapidité. Loretta Young y joue une jeune fille, Marion, issue d'une famille pieuse du Kansas qui voudrait devenir compositrice. Mais, sa destiné prend un tour tout à fait différent grâce à sa rencontre avec Jimmy (le très séduisant David Manners) qui s'ennuie mortellement dans ce trou perdu. Il n'hésite pas flirter avec la jeune fille, alors qu'il est lui-même déjà pratiquement marié. C'est alors - premier coup de théâtre - que Marion apprend qu'elle a été adoptée ! Puis, elle part pour New York persuadée d'y retrouver Jimmy qui s'est bien gardé de lui dire qu'il n'était pas libre. Elle l'apprend rapidement et décide de gagner sa vie. Grâce à la rouée Dixie Dare (quel nom formidable pour Una Merkel !), elle est embauchée comme pianiste par le producteur Ford Humphries (Louis Calhern) qui songe bien à la mettre dans son lit. Marion est dans une situation bien compliquée: elle doit résister aux avances de son patron tout en conservant son boulot, repousser Jimmy qui est marié et écouter les déclarations enflammées du Dr Travers (George Brent). Comme tout cela ne se prend pas trop au sérieux, on peut déguster l'intrigue qui est mise en valeur par des contre-plongées tout à fait inattendues et intéressantes dans un film de série. Grâce au casting grand luxe du film, on ne s'ennuit pas une minute avec en prime des seconds rôles formidables comme Elizabeth Patterson ou Bert Roach.

They Call It Sin (1932, Thornton Freeland)

Je continue sporadiquement mon parcours de la filmo Loretta Young, une actrice dont la beauté angélique me sidère, me met à genoux, je pourrais la regarder pendant des heures dans n'importe-quel film. Et ces yeux !! Rarement vu des yeux pareils, d'une telle expressivité. Que tes yeux sont grands Loretta..

Oui! comme l'avait écrit Ann, on ne s'ennuie pas une minute dans ce film en dépit des facilités (l'annonce de l'adoption, le retournement final sorti presque de nulle part) d'un scénario pourtant assez peu original.
Partie de sa campagne coincée pour New-York, rejoindre l'homme qui lui avait fait la cour, Loretta découvre que celui-ci était en fait déjà fiancé et se retrouve de fait toute seule.
Elle est aidée mais par ricochet prise entre les griffes du libidineux Louis Calhern (que je n'avais jamais vu aussi jeune jusqu'ici, au point que j'ai eu un doute l'espace de quelques instants) qui l'embauche (tiens, on retrouve le même schéma dans The immigrant avec le couple Cotillard/Phoenix).

Una Merkel en bonne copine est effectivement épatante (un peu dans le registre d'une Joan Blondell, non ?). Une actrice que j'avais déjà vu ailleurs mais dont je n'avais jamais retenu le nom, merci Ann. Idem pour Helen Vinson (la promise de Jimmy/David Manners) que j'ai déjà vu également surement dans un autre pré-code.

A propos de pré-code, je n'ai rien vu ici (avec mes yeux de 2013) quoique-ce soit pouvant choquer ou justifier de la censure. Ou alors le simple récit d'une jeune fille partant seule pour New-York rejoindre un homme déjà fiancé (qui pourtant la rejette alors) suffisait-il. En tous cas rien à voir avec ce que l'on peut voir dans un Baby face avec Barbara Stanwyck, par exemple. Votre avis ?


Quelques photos (pour ceux qui les aiment ).

[Federico]

Je continue sporadiquement mon parcours de la filmo Loretta Young, une actrice dont la beauté angélique me sidère, me met à genoux, je pourrais la regarder pendant des heures dans n'importe-quel film. Et ces yeux !! Rarement vu des yeux pareils, d'une telle expressivité. Que tes yeux sont grands Loretta.

Ah, ça... Il n'y a que chez Gail Russell que j'ai retrouvé un regard aussi profond, fragile et bouleversant.

[Supfiction]

Cagney laughs !


Vu Taxi ! réalisé par Roy Del Ruth et sorti en 1932, à peine un an après The Public Enemy qui fit de Cagney une star.

L'argument :
Des chauffeurs de taxis luttant contre une grande compagnie de taxis trouvent en la personne de Matt Nolan un potentiel leader.

Pas totalement mauvais, le film ne m'a pas emballé bien que le couple Cagney/Young soit très intéressant de par l'opposition entre la violence de l'un et la douceur extrême de l'autre.. enfin pas toujours puisque Loretta ne se prive pas de donner une paire de claque au petit dur lorsqu'il le mérite!

Ne vous fiez pas à mes captures, ce n'est pas une comédie à proprement parlé. J'ai lu que la Warner avait souhaité Carole Lombard face à Cagney et que Loretta n'était donc que le second choix. Le film aurait-il davantage tendu vers la comédie ? Pas si sûr..

Spoiler (cliquez pour afficher)

A propos de Lombard et Cagney, j'ai trouvé ce cliché, pris je ne sais pas à quelle occasion.