Loretta Young (1913-2000)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky

francesco
Accessoiriste
Messages : 1630
Inscription : 28 juin 06, 15:39
Localisation : Paris depuis quelques temps déjà !
Contact :

Loretta Young (1913-2000)

Message par francesco »

J’ai été le premier à être réticent devant le jeu de Loretta Young. J’avais un souvenir plutôt négatif de son interprétation dans Le Criminel (Orson Welles 1945) : elle me semblait même gauche dans ses expressions, un rien amatrice en fait. Impression confirmée par la vision d’un film dans lequel elle partageait la vedette avec Mirna Loy et dans lequel elle était jolie et pâlichonne. Plus tard j’ai vu Ma femme est un grand homme (Potter, 1947) qui est devenu une de mes comédies préférées mais j’avais le sentiment (préjugé quand tu nous tiens …) que c’était plutôt malgré elle que grâce à elle.

Pourtant ce visage à la fois très beau et un peu étrange me fascine.

Suite à une discussion j’ai revu Le Criminel. Young n’est pas transcendante, parce que le rôle demande précisément ce qu’elle le plus de mal à offrir : la vulnérabilité. A la réflexion j’ai rarement vu une actrice plus assurée, moins fragile. Sans rien d’agressif ou de masculin (au contraire c’est un parangon de féminité), rien de dur en apparence (bref ce n’est ni Crawford, ni Davis) mais un côté « main de fer dans un gant de velours » qui se sent encore dans ses prestations télévisuelles, rien qu’à la manière dont elle entre dans une pièce. Pour revenir au Criminel l’interprétation, très en dessous sans doute de ce qu’on put faire Joan Fontaine ou Ingrid Bergman dans le même type de rôle, n’a rien non plus d’honteux ou de non-professionnel.

Bref je me suis replongé dans cette carrière très longue puisqu’elle commence à l’époque du muet et se termine (au cinéma) en 1953 alors que Loretta Young n’a finalement qu’une petite quarantaine d’années. Pour survoler sa biographie : elle a été enfant star, a joué auprès de ses sœurs, elles-mêmes actrices (on peut les voir réunies dans The story of Alexander Graham Bell, 1939 Cumming), s’est mariée trois fois, dont la dernière, presque octogénaire, avec Jean Louis le costumier de Lana Turner et de Kim Novak (d’ailleurs Young elle-même été passionnée par les vêtements et son élégance à la ville et à l’écran était proverbiale). Elle a eu deux liaisons célèbres, une avec Spencer Tracy sur le tournage de Ceux de la zone (Borzage 1933 sauf erreur), l’autre avec Clark Gable (sur le tournage d’une adaptation de L’Appel de la forêt en 1935), Enceinte, catholique pratiquante et non mariée à l’époque, elle est partie « faire un voyage de santé en Europe » dont elle revenue avec une petite fille qu’elle avait « adoptée » : Judy Lewis (du nom du deuxième marie de Young) qui n’apprendra la vérité qu’à l’âge adulte.

Retournons en arrière : au début des années 30 la jeune et ravissante Loretta Young semble se spécialiser dans des rôles de jeune femme carriériste issue d’une frange modeste de la population : Capra immortalise ainsi son interprétation charmante et naturelle d’une journaliste dans La Blonde platine, Borzage lui offre un de ses rôles les plus connue dans Ceux de la zone (je n’ai vu ni ce film ni l’autre grand Young de l’époque, Zoo in Budapest où elle joue une orpheline). Lowel Shermann qui avait dirigé en 33 Katherine Hepburn dans Morning Glory, battit intégralement autour d’elle Born to be bad (Gary Grant dans un rôle beaucoup moins intéressant ne parvient d’ailleurs pas à l’éclipser), film un peu confus dans sa construction mais étude intéressante et moderne de complexes rapports mère-fils. On nage en plein pré-code. Young dans un rôle de séductrice sans fois ni loi « compose » visiblement mais avec force son caractère très « crawfordien » (en fait le rôle était prévu pour Jean Harlow). Toujours à la même époque, Young interprète pour De Mille, dans Les Croisades, Bérangère de Sicile, fiancée puis épouse de Richard Cœur de Lion. Elle fait honneur à un rôle plein de panache, mais surtout cristallise une imagerie inoubliable d’un Moyen-âge « troubadour », comme Norma Shearer deviendra un mannequin pour un XVIIIème fantasmé dans Marie-Antoinette.

Un peu plus tard elle trouve elle passe sous contra à la Fox et trouve sa voie : la comédie légère genre auquel elle va apporter une présence pleine de séduction et un sens du rythme très particulier, beaucoup plus apaisée que la frénésie d’une Lombard, plus naturel que l’abattage d’une Russell. Moins génialement fantaisiste dans son jeu que les deux dames précités ou que Claudette Colbert, cependant elle tourne donc pas mal de petites comédies qui remportent un franc succès, entourée de Don Amèche ou de Tyrone Power. Les noms se ressemblent un peu : plusieurs vont être rééditées dans le Coffret Power qui sort cet été. Love is news (Tay Garnett) en fait par exemple une célèbre héritière (très élégante, bien sûr) qui ne supporte plus les paparazzi et se venge de l’un d’entre eux de manière très drôle. Je me répète mais elle est réellement délicieuse. Parallèlement à ces films elle joue dans un film en technicolor Ramona avec Don Ameche qu’elle retrouve aussi pour le célèbre The Story of Alexander Graham Bell. Très connu aux USA ce biopic sur l’inventeur du téléphone confirme que le couple fonctionne très bien et éveille une sympathie immédiate. Le seul regret de Young est de ne pas pouvoir jouer le rôle comme elle l’entend, en sourde-muette. Elle sera donc sourde … mais pas muette. Au demeurant le son de sa voix, au timbre moelleux dégage un charme prenant, en particulier dans ce film. Elle porte de plus très bien le costume d’époque ce que confirme à la même époque Suez où elle est joue l’impératrice Eugénie dans cet autre biopic, cette fois signée Alan Dwan.

Peu après cela elle quitte la Fox et sa carrière stagnera quelque peu au début des années 40, même si elle exploite en contrepartie particulièrement la radio (elle enregistre par exemple Jane Eyre, Victoire sur la nuit, le Grand mensonge, ….) et se bat pour obtenir le rôle de la seconde Mrs de Winter dans Rebecca. Ce fut une très grande déception pour elle mais elle a dit par la suite qu’elle n’avait pas eu l’aura de fragilité et d’émotion poignante de Joan Fontaine. C’est aussi à cette époque qu’elle tourne dans Le Criminel précité.

En 1947, à la surprise générale elle obtient un oscar pour Ma Femme est un grand homme (elle était considérée comme la gagnante la moins probable parmi les 5 nommées) : hommage à la longévité de sa carrière sans doute, mais aussi reconnaissance du succès public du film, du travail de Young pour maitriser un accent suédois crédible, de la qualité tout simplement de sa performance dans un rôle prévu pour Bergman mais qui convient très bien à Loretta Young. En effet on retrouve cette force tranquille et élégante dont j’ai parlé plus haut dans la conduite du personnage. Une comédie particulièrement sympathique et excellemment bien joué (Bickford et Ethel Barrymore sont anthologique, Cotten irresistible) à voir si vous réussissez à dégoter la VHS
Dès lors sa carrière est relancé pour quelques années : le temps de Rachel et l’étranger pour la RKO aux côtés de Mitchum et de William Holden où elle est un mélancolique et sympathique objet de marchandage ; le temps de Honni soit qui mal y pense (Koster 1947) dans lequel sa performance est absolument à la hauteur de celle de Grant et de Niven, tous deux excellents, plus en retrait elle est extrêmement à l’aise dans cette comédie fantaisiste, le temps aussi des Sœurs Casse-cou (Koster 1949 qui lui vaut une nouvelle nomination aux oscars. Dans un personnage complètement invraisemblable, elle parvient à être crédible. Qui d’autre pouvait jouer une religieuse portée par une foi qui soulève par ailleurs également des montagnes ? La détermination de Young transparait dans jusqu’à dans sa maitrise parfaite et policé de ses intonations.
Après cela elle retrouve au début des années 50 Clark Gable dans Les clés de la cité et joue dans quelques mélos (Le Secret de Paula, Because of you) sans obtenir de nouveaux grands succès, même si ces interprétations dans ces deux films ainsi que dans Cause for alarm est excellente.

En 53 elle entame pour la télévision la série des Letter to Loretta qui deviendra The Loretta Young show (c’est très différent je crois de nos principes de séries : chaque épisode est prétexte à une nouvelle intrigue, dans laquelle Loretta Young ne joue pas systématiquement). Elle sera couverte de récompenses et s’assurera une certaine immortalité mais ne rejouera plus de longs métrages avant les années 80, le temps de deux téléfilms, dont un, Christmas Eve, qui est un classique des films de Noël aux USA. Elle gagnera d’ailleurs un Golden Globe pour ce rôle. Une belle fin de carrière pour une actrice restée étonnamment belle.
Dernière modification par francesco le 6 janv. 13, 15:15, modifié 2 fois.
Spoiler (cliquez pour afficher)
June Allyson
Mary Astor
Carroll Baker
Leslie Caron
Joan Collins
Joan Crawford
Bette Davis
Doris Day
Irene Dunne
Edwige Feuillère
Greer Garson
Betty Grable
Gloria Grahame
Susan Hayward
Miriam Hopkins
Betty Hutton
Jennifer Jones
Zarah Leander
Gina Lollobrigida
Jeanette MacDonald
Anna Magnani
Jayne Mansfield
Sara Montiel
Maria Montez
Merle Oberon
Anna Neagle
Lilli Palmer
Eleanor Parker
Rosalind Russell
Lizabeth Scott
Norma Shearer
Lana Turner
Jane Wyman
Loretta Young
Avatar de l’utilisateur
Ann Harding
Régisseur
Messages : 3144
Inscription : 7 juin 06, 10:46
Localisation : Paname
Contact :

Re: Loretta Young

Message par Ann Harding »

Salut Francesco! Quelle bonne idée de parler un peu de Loretta!!! :D
ImageImage
Les meilleurs films de Loretta Young se situe au début des années 30s. Parmi tous ceux que j'ai vu, les meilleurs:


The Devil to Pay (1930) G. Fitzmaurice (formidable comédie du début du parlant)
Image
Man's Castle (Ceux de la Zone, 1933) F. Borzage (chef d'oeuvre!)
Image
Zoo in Budapest (1933) R.V. Lee (sublime également!)
Heroes for Sale (Héros à vendre, 1933) W.A. Wellman (formidable pre-code social)
Midnight Mary (Rose de minuit, 1933) W.A. Wellman (probablement un de ses meilleurs rôles en fille à gangster)
Bulldog Drummond Strikes Back (Le retour de Bulldog Drummond, 1934) R. Del Ruth (hilarante comédie-thriller.....jamais diffusée nulle part!)
Image
Evidemment, le gros problème, c'est que aucun de ces films n'est dispo en DVD...

Image
Une photo des trois soeurs Young: Polly Ann Young, Sally Blane et Loretta.
Avatar de l’utilisateur
Alphonse Tram
Réalisateur
Messages : 6926
Inscription : 7 juil. 03, 08:50

Re: Loretta Young

Message par Alphonse Tram »

D'autres photos pour illuster ce bien joli propos :

Image
Image
Image

Avec Edward G Robinson et Orson Welles dans The Stranger
Image

Les images proviennent du site doctormacro.info. Je les ai redimensionnées pour faciliter l'affichage.
Souhaits : Alphabétiques - Par éditeurs
- « Il y aura toujours de la souffrance humaine… mais pour moi, il est impossible de continuer avec cette richesse et cette pauvreté ». - Louis ‘Studs’ Terkel (1912-2008) -
Wall of Voodoo Fan
Machino
Messages : 1092
Inscription : 30 nov. 04, 15:00
Localisation : Tijuana ?

Re: Loretta Young

Message par Wall of Voodoo Fan »

Il y a une anecdote à propos de 'Sainte Loretta', mais comme je ne sais pas où je l'ai lue il est possible que je la relate mal. L'actrice n'aimait pas que des gros mots soient prononcés durant les tournages; elle avait donc une boîte dans laquelle toute personne lâchant un juron devait mettre un dollar (les sommes récoltées étaient ensuite reversées aux bonnes oeuvres). Sur le tournage de The Stranger, Orson Welles s'amusait à dire des insultes pour la faire bisquer, puis un jour il en a eu assez de la petite boîte
Spoiler (cliquez pour afficher)
il a alors donné un gros billet à Loretta Young en lui disant d'aller se faire foutre
Dernière modification par Wall of Voodoo Fan le 2 juin 08, 20:28, modifié 1 fois.
I wish I was in Tijuana, eating barbequed Iguana, I'd take requests on the telephone, I'm on a wavelength far from home. I'm on a Mexican Radio, I'm on a Mexican, woaa Radio !
francesco
Accessoiriste
Messages : 1630
Inscription : 28 juin 06, 15:39
Localisation : Paris depuis quelques temps déjà !
Contact :

Re: Loretta Young

Message par francesco »

Je connais une variation très proche mais avec Mitchum et la même petite boite.
du genre "M.... c'est 1 dollar, P ... c'est 2 dollars ... et baiser Loretta ?" Oh, ça Robert c'est gratuit"
Ça m'a tout l'air d'être apocryphe avec l'habituel discours anti-puritain non ?
Spoiler (cliquez pour afficher)
June Allyson
Mary Astor
Carroll Baker
Leslie Caron
Joan Collins
Joan Crawford
Bette Davis
Doris Day
Irene Dunne
Edwige Feuillère
Greer Garson
Betty Grable
Gloria Grahame
Susan Hayward
Miriam Hopkins
Betty Hutton
Jennifer Jones
Zarah Leander
Gina Lollobrigida
Jeanette MacDonald
Anna Magnani
Jayne Mansfield
Sara Montiel
Maria Montez
Merle Oberon
Anna Neagle
Lilli Palmer
Eleanor Parker
Rosalind Russell
Lizabeth Scott
Norma Shearer
Lana Turner
Jane Wyman
Loretta Young
francesco
Accessoiriste
Messages : 1630
Inscription : 28 juin 06, 15:39
Localisation : Paris depuis quelques temps déjà !
Contact :

Re: Loretta Young

Message par francesco »

Merci beaucoup à Ann Harding et à Alphonse Tram pour leurs compléments,en particulier iconographiques.
Rose de Minuit passe je crois sur TCM ce mois-ci.
Spoiler (cliquez pour afficher)
June Allyson
Mary Astor
Carroll Baker
Leslie Caron
Joan Collins
Joan Crawford
Bette Davis
Doris Day
Irene Dunne
Edwige Feuillère
Greer Garson
Betty Grable
Gloria Grahame
Susan Hayward
Miriam Hopkins
Betty Hutton
Jennifer Jones
Zarah Leander
Gina Lollobrigida
Jeanette MacDonald
Anna Magnani
Jayne Mansfield
Sara Montiel
Maria Montez
Merle Oberon
Anna Neagle
Lilli Palmer
Eleanor Parker
Rosalind Russell
Lizabeth Scott
Norma Shearer
Lana Turner
Jane Wyman
Loretta Young
Music Man
Assistant opérateur
Messages : 2297
Inscription : 16 févr. 06, 21:23

Re: Loretta Young

Message par Music Man »

Image

Comme Ann Harding, je pense que Loretta Young a tourné ses meilleurs films au tout début des années 30. Si je la trouve infiniment ravissante (c'est un des plus beaux visages de l'histoire du cinéma) et qu'elle a participé à quelques excellents films, je ne suis pas persuadé qu'elle soit une très grande comédienne ni qu'elle ait beaucoup de présence.
sur des forums étrangers, certains cinéphiles attendent que la Fox sorte un coffret consacré à la ravissante star, mais je ne crois pas que ce soit en projet.
En tous les cas, merci Francesco pour ce portrait très détaillé!
francesco
Accessoiriste
Messages : 1630
Inscription : 28 juin 06, 15:39
Localisation : Paris depuis quelques temps déjà !
Contact :

Re: Loretta Young

Message par francesco »

Zut, moi qui en rêvais de ce coffret.
Je crois que Loretta Young était une actrice extrêmement naturelle, qui pouvait assez facilement paraitre en retrait parce que dès qu'elle avait un rôle qui lui convenait elle se glissait dedans comme dans une seconde peau, sans aucun "effet de manche".
Cela dit je ne vais te jeter la pierre pour ce sentiment, puisque c'est tout à fait l'impression que j'ai eu pendant très longtemps.
Spoiler (cliquez pour afficher)
June Allyson
Mary Astor
Carroll Baker
Leslie Caron
Joan Collins
Joan Crawford
Bette Davis
Doris Day
Irene Dunne
Edwige Feuillère
Greer Garson
Betty Grable
Gloria Grahame
Susan Hayward
Miriam Hopkins
Betty Hutton
Jennifer Jones
Zarah Leander
Gina Lollobrigida
Jeanette MacDonald
Anna Magnani
Jayne Mansfield
Sara Montiel
Maria Montez
Merle Oberon
Anna Neagle
Lilli Palmer
Eleanor Parker
Rosalind Russell
Lizabeth Scott
Norma Shearer
Lana Turner
Jane Wyman
Loretta Young
Avatar de l’utilisateur
Miss Nobody
heureuse d'être contente
Messages : 9560
Inscription : 23 oct. 05, 16:37
Localisation : Quelque part ailleurs

Re: Loretta Young

Message par Miss Nobody »

Je connais extrêmement mal Loretta Young, en particulier sa filmographie, que je qualifierais tout simplement d'invisible... mais, comme beaucoup de stars hollywoodiennes de l'époque, ce sont son visage et sa biographie qui fascine aussi. Merci donc pour ce beau topic et les petites anecdotes qu'il contient.

Je me souviens avoir porté la très prude Loretta en avatar pendant un temps, ce qui n'avait pas rendu insensible les forumeurs... alors pour le plaisir:
Image
francesco
Accessoiriste
Messages : 1630
Inscription : 28 juin 06, 15:39
Localisation : Paris depuis quelques temps déjà !
Contact :

Re: Loretta Young

Message par francesco »

Je vais chercher ce qui est visible.
Dernière modification par francesco le 3 juin 08, 08:20, modifié 1 fois.
Spoiler (cliquez pour afficher)
June Allyson
Mary Astor
Carroll Baker
Leslie Caron
Joan Collins
Joan Crawford
Bette Davis
Doris Day
Irene Dunne
Edwige Feuillère
Greer Garson
Betty Grable
Gloria Grahame
Susan Hayward
Miriam Hopkins
Betty Hutton
Jennifer Jones
Zarah Leander
Gina Lollobrigida
Jeanette MacDonald
Anna Magnani
Jayne Mansfield
Sara Montiel
Maria Montez
Merle Oberon
Anna Neagle
Lilli Palmer
Eleanor Parker
Rosalind Russell
Lizabeth Scott
Norma Shearer
Lana Turner
Jane Wyman
Loretta Young
francesco
Accessoiriste
Messages : 1630
Inscription : 28 juin 06, 15:39
Localisation : Paris depuis quelques temps déjà !
Contact :

Re: Loretta Young

Message par francesco »

Existent en DVD zone 2 :
Rachel et l'étranger
Honni soit qui mal y pense
Born to be bad
Le Criminel
Les Croisades
La Blonde platine

Existe en VHS française (on peut la trouver au Videosphere à Paris)
Ma Femme est un grand homme

Existe en DVD espagnol (je crois)
Eternaly your (avec David Niven)

Existe au moins en VHS américaine (on peut le trouver également au videosphere)
The Story of Alexander Graham Bell

Bientôt en DVD au moins Love is news et Second Honeymoon (coffret Tyrone Power)
Bientôt à la télé (TCM) Rose de Minuit (de Welmann)
Spoiler (cliquez pour afficher)
June Allyson
Mary Astor
Carroll Baker
Leslie Caron
Joan Collins
Joan Crawford
Bette Davis
Doris Day
Irene Dunne
Edwige Feuillère
Greer Garson
Betty Grable
Gloria Grahame
Susan Hayward
Miriam Hopkins
Betty Hutton
Jennifer Jones
Zarah Leander
Gina Lollobrigida
Jeanette MacDonald
Anna Magnani
Jayne Mansfield
Sara Montiel
Maria Montez
Merle Oberon
Anna Neagle
Lilli Palmer
Eleanor Parker
Rosalind Russell
Lizabeth Scott
Norma Shearer
Lana Turner
Jane Wyman
Loretta Young
Wall of Voodoo Fan
Machino
Messages : 1092
Inscription : 30 nov. 04, 15:00
Localisation : Tijuana ?

Re: Loretta Young

Message par Wall of Voodoo Fan »

francesco a écrit :Existent en DVD zone 2 :
Rachel et l'étranger
Honni soit qui mal y pense
Born to be bad
Le Criminel
Les Croisades
La Blonde platine

Existe en VHS française (on peut la trouver au Videosphere à Paris)
Ma Femme est un grand homme

Existe en DVD espagnol (je crois)
Eternaly your (avec David Niven)

Existe au moins en VHS américaine (on peut le trouver également au videosphere)
The Story of Alexander Graham Bell

Bientôt en DVD au moins Love is news et Second Honeymoon (coffret Tyrone Power)
Bientôt à la télé (TCM) Rose de Minuit (de Welmann)
En DVD, on peut aussi trouver le sympathique western Along came Jones/Le grand Bill, avec Gary Cooper et Dan Duryea. Le DVD zone 1 contient des sous-titres français, mais le zone 2 anglais se contente de sous-titres anglais.
I wish I was in Tijuana, eating barbequed Iguana, I'd take requests on the telephone, I'm on a wavelength far from home. I'm on a Mexican Radio, I'm on a Mexican, woaa Radio !
francesco
Accessoiriste
Messages : 1630
Inscription : 28 juin 06, 15:39
Localisation : Paris depuis quelques temps déjà !
Contact :

Re: Loretta Young

Message par francesco »

Merci, je n'y pensais plus ... comme par hasard c'est un western :mrgreen:
Spoiler (cliquez pour afficher)
June Allyson
Mary Astor
Carroll Baker
Leslie Caron
Joan Collins
Joan Crawford
Bette Davis
Doris Day
Irene Dunne
Edwige Feuillère
Greer Garson
Betty Grable
Gloria Grahame
Susan Hayward
Miriam Hopkins
Betty Hutton
Jennifer Jones
Zarah Leander
Gina Lollobrigida
Jeanette MacDonald
Anna Magnani
Jayne Mansfield
Sara Montiel
Maria Montez
Merle Oberon
Anna Neagle
Lilli Palmer
Eleanor Parker
Rosalind Russell
Lizabeth Scott
Norma Shearer
Lana Turner
Jane Wyman
Loretta Young
Kimm
Assistant(e) machine à café
Messages : 203
Inscription : 1 janv. 08, 21:49

Re: Loretta Young

Message par Kimm »

J'ai particulièrement aimé Loretta dans BORN TO BE BAD (Lowel Sherman, 193?), en parfait contre-emploi des rôles que je lui connaissais, à savoir des beautés souveraines, délicates, subtiles, mais parfois dépourvues de relief.
Dans ce film, elle prouve sa vivacité, aspect qui montre qu'elle pouvait être à l'aise dans la screwball, et se montre très crawfordienne, machiavelique au possible, sournoise, dont les rapports avec son fils relève plus d'interactions d'adulte à adulte.

Elle était très émouvante dans COME TO THE STABLE (Henry Koster, 1949), sa coiffe de religieuse mettant en valeur l'incomparable sérénité de son visage, elle apportait au rôle une tendresse propre à émouvoir le plus endurci des spectateurs.
Anciennement Kim
Avatar de l’utilisateur
Ann Harding
Régisseur
Messages : 3144
Inscription : 7 juin 06, 10:46
Localisation : Paname
Contact :

Re: Loretta Young

Message par Ann Harding »

Je vais vous faire une petite bio un peu plus détaillée de la carrière de Loretta Young. J'avais ça en projet depuis un certain temps, alors, comme il y a maintenant le topic requis, allons-y!
Image
Elle est née Gretchen Young à Salt Lake City le 6 janvier 1913. Ses parents se séparent alors qu'elle n'a que 4 ans. Sa mère pour subvenir aux besoins de ses enfants ouvre une pension de famille à Los Angeles. Loretta Young commence à faire de la figuration dès l'âge de 4 ans pour arrondir les fins de mois. On peut vraiment dire dans son cas qu'il s'agit d'une enfant de la balle! Elle apparaît dans un film avec Colleen Moore, Naughty but Nice (1927) après avoir répondu au téléphone à la place de sa soeur Sally Blane. Les 4 soeurs font du cinéma (Sally Blane, Polly Ann et Giorgiana Young). Mais, c'est Loretta qui va percer quand elle est choisie (parmi 50 candidates) pour apparaître au côtés de Lon Chaney dans Laugh Clown Laugh (1928) de Herbert Brenon. ce tournage n'a rien d'une partie de plaisir pour une gamine de seulement 15 ans qui se retrouve face un metteur en scène alcoolique et violent qui manque même de la blesser grièvement en lui envoyant une chaise à la figure... :? Elle finit néanmoins le film grace à la gentillesse dont Lon Chaney fait preuve à son égard. Il y a un très joli petit extrait de ce film muet sur le site suivant: http://www.doctormacro1.info/Film%20Cli ... ugh_01.wmv
Ell signe un contrat à la Warner à l'orée du parlant. Son premier parlant est The Squall (1929) où elle est en vedette face à Myrna Loy (encore dans ses rôles de garces exotiques). Elle tourne beaucoup à la Warner qui n'est pas pour rien l'usine à films que l'on connaît! Elle apparaît souvent avec Douglas Fairbanks Jr. dans The Careless Age, The Fast Life (1929), the Forward Pass et Loose Ankles (1930). Samuel Goldwyn l'emprunte à la Warner pour interpréter une riche héritière face à Ronald Colman dans The Devil to Pay (1930), une excellent comédie. En 1930, elle épouse l'acteur Grant Withers contre l'avis de sa mère. Elle divorcera peu de temps après.
Image
En 1932, elle tourne Platinum Blonde de Frank Capra avec l'excellent Robert Williams. Cet acteur avait un comic timing et un naturel étonnant. Il disparut brusquement des suites d'une péritonite après le tournage. Il avait certainement tous les atouts pour devenir une star. Elle est aussi la partenaire de James Cagney dans Taxi (1932) de Roy del Ruth. La Warner l'utilise de plus en plus pour des rôles plus 'durs', après tout, elle n'a pas 20 ans et elle est déjà divorcée! Elle apparaît dans Life Begins (1932) un precode assez étonnant où elle est une meurtrière condamnée à vie qui arrive dans un hôpital pour donner naissance à l'enfant qu'elle attend. Il y a un mélange de comique et de tragique dans ce film qui le rend bien plus intéressant que la platitude de la mise en scène ne laisse supposer. La période precode est vraiment riche pour elle, après Employee's Entrance (1933), elle tourne successivement trois de ses meilleurs films. Elle est prêtée à la Fox pour Zoo in Budapest (1933) où elle est réellement sublimée par la photo de Lee Garmes. Elle est ensuite Midnight Mary (1933) où née dans la caniveau, elle devient meurtrière. le film a un rythme trépidant. Elle y fait preuve d'un bel eclectisme passant sans ciller du vocabulaire argotique de la poule au langage châtié d'une jeune fille de bonne famille. Suit Heroes for Sale, un autre Wellman de très belle facture où elel est face à Richard Barthelmess. Borzage l'ayant vue et appréciée dans ce dernier film et Zoo in Budapest, il la choisit pour être la partenaire de Spencer Tracy dans Man's Castle (1933). Elle y fait preuve d'une sensibilité peu commune sous la direction de ce grand metteur en scène. On peut citer ici les mots de David Shipman: "Her early acting can stand with the best: a radiant young woman doing with sensitivity a series of working-class and put-upon heroines".
En 1933, Zanuck quitte la Warner pour une nouvelle compagnie qui vient de se former au sein de United Artist, XXth Century Pictures. Loretta le suit dans cette nouvelle compagnie. Elle y tourne The House of Rotschild (1934) et le délicieux Bulldog Drummond Strikes Back (1934) (dont Coursodon et Tavernier parlent très éloquemment dans leur livre, à just titre!). En 1935, la Fox, en banqueroute, est rachetée par XXth Century Pictures pour former la XXth Century Fox que nous connaissons. On la promène dans des films en costume: de l'épouse de Clive of India (1935) (un terrible navet) à l'épouse de Richard Coeur de Lion dans The Crusades (1935). Ca en est bien fini des heureuses années du precode: la morale est de retour et Loretta ne joue plus que dans des films bien-pensants.... Après une série de comédies avec Tyrone Power, Love is News (1937) ou Robert Taylor dans Private Number (1936) (pas un grand film mais la présence de Basil Rathbone et la lumière de Peverell Marley le rende inoubliable), elle est l'épouse Alexander Graham Bell (1939). Elle est fatiguée par ces rôles insipides (elle déteste encore plus son rôle d'impératrice dans Suez) et décide de quitter le studio.
Elle reste plusieurs mois sans recevoir aucune offre car elle serait apparement 'black-listed' par les studios à la suite de son conflit avec Zanuck (une pratique courante à l'époque)...Finalement, elle signe un deal de 3 films à la Columbia avec un salaire réduit de moitié! Sa carrière par la suite ne sera jamais aussi brillante que celle de ses débuts dans les années 30. Elle décroche néanmoins l'oscar en 1948 pour son rôle de servante suèdoise face à Joseph Cotten dans The Farmer's Daughter (1947). Elle est la première étonnée d'avoir été choisie car elle ne se considérait pas aussi bonne que ses concurentes (Joan Crawford, Susan Hayward, Dorothy McGuire et Rosalind Russell) ce qui montre qu'elle n'a pas la grosse tête pour autant. Elle se retrouve sur le podium des oscars avec son partenaire de ses débuts, Ronald Colman récompensé aussi cette année-là pour A Double Life (Othello) de G. Cukor.
Image
Elle est une femme d'affaire avisée et se lance dans la télévision dès 1953 ce qui va lui rapporter une fortune.
On peut regretter que son livre de mémoire soit plus un manuel de savoir-vivre qu'un récit de sa vie (il m'est tombé des mains après 10 pages!), mais, il ne faut pas néanmoins sous-estimer le talent de cette actrice qui a fait un parcours remarquable dans l'Hollywood des années d'or. Il fallait avoir le cuir très épais pour survivre dans le système des studios. Si on la nomme assez méchamment 'Attila The Nun' or 'the Steel Butterfly', il ne faut pas oublier que elle n'avait peut être pas d'autre choix face à des moguls tout puissant.
On peut lire avec intérêt son interview par John Kobal dans People Will Talk.
Dernière modification par Ann Harding le 4 juin 08, 15:09, modifié 1 fois.
Répondre