Louis Feuillade (1873-1925)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Vic Vega
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Message par Vic Vega »

Fantomas: Un petit bijou que ce sérial signé Feuillade transposant de façon inspirée sur grand écran un mythe de la culture populaire, en amenant le spectateur entre les banlieues résidentielles de Paris et ses quartiers les plus mal famés, entre les bals de la haute société de l'époque et un univers souterrain peuplé de gangsters et d'astuces permettant leur évasion, un monde où l'on change avec une grande aisance d'apparence, nous faisant voyager dans et hors de France de façon véritablement épique tout en n'oubliant pas de fournir son lot d'observations sur la société française de son temps (capitalisme boursier, codes de la haute société). Feuillade réussit à imposer un rythme inhabituellement lent fait de durée étirée des séquences créatrice d'attente à ce récit épique sans nuire au spectaculaire de certaines séquences (l'incident du train entre autres) et à accumuler les rebondissements les plus inattendus, les plus fous (l'attaque du boa constrictor entre autres, les évasions de Fantomas) parfois au mépris de la vraisemblance mais toujours afin de satisfaire le plaisir du spectateur. Il a bien 3 ou 4 longueurs mais cela fait peu pour une saga affichant plus de 5 heures au total. Une conception hautement plaisante du divertissement qui heureusement a toujours des héritiers (les rebondissements fous des meilleurs divertissements hk, la dimension feuilletonesque des impostures d'Abagnale dans Catch me if you Can, la dimension sérialesque assumée d'un Kill Bill dont le coup de théatre de fin du Volume 1 descend en droite ligne de l'esprit "sérial"). Au vu de ça, Feuillade mérite à mes yeux vraiment l'adoration des Franju, Truffaut, Resnais, Bunuel, Godard et des Surréalistes. 9/10
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Bartlebooth
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Message par Bartlebooth »

Fantomas : Le Mort qui tue (Feuillade, 1913)

- Plaisir toujours vif du feuilleton, avec son génie du mal, ses complots machiavéliques, ses identités doubles, ses malles sanglantes transportées par des hommes en cagoule noire, où même les trous et les invraisemblances du récit concourent à créer un climat onirique.
- Talent de Feuillade à faire surgir le fantastique au cœur du quotidien – dans un simple plan de façade, de jardin grillagé ou de rue déserte parcourue par d’inquiétantes automobiles. Paris devient un lieu fantômatique, une ville à double fond truffée de souterrains et de portes dérobées, où tout communique avec tout : la petite pègre avec la haute finance ; les toits de la Cité avec les décharges de la Seine.
- Au passage, quelques aperçus documentaires (le service anthropométrique du quai des Orfèvres : naissance de la police "scientifique").
- Enfin, doigté de la direction d’acteurs qui encourage la mesure du geste et la sobriété de l’expression. Mention, côté seconds rôles, au commissaire de quartier et au juge d’instruction, non crédités ; en outre dans les grands ensembles, le moindre figurant d’arrière-plan a quelque chose d’intéressant à faire.

P.-S. Je ne suis pas un obsédé des bonus (l’important, c’est le film), mais tout de même. Il faudra dénoncer la manie des éditeurs de débiter leurs suppléments en tranches, façon zapping : trois minutes de Hawks par ci, quatre minutes de Tourneur par là… Ici, le coffret Gaumont propose trois courts extraits d’un film de Franju sur Marcel Allain (coauteur avec Souvestre des romans de Fantômas). Extraits passionnants, qui nous laissent d’autant plus sur notre faim. Pourquoi n’avoir pas mis le film au complet, d’autant qu’il y avait la place ? Alors oui, l’objet est beau, l’interface d’une rare élégance, mais on souhaiterait un peu moins d’attention au packaging et un peu plus au contenu.
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Vic Vega
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Message par Vic Vega »

Bartlebooth a écrit :Fantomas : Le Mort qui tue (Feuillade, 1913)

- Plaisir toujours vif du feuilleton, avec son génie du mal, ses complots machiavéliques, ses identités doubles, ses malles sanglantes transportées par des hommes en cagoule noire, où même les trous et les invraisemblances du récit concourent à créer un climat onirique.
- Talent de Feuillade à faire surgir le fantastique au coeur du quotidien; dans un simple plan de façade, de jardin grillagé ou de rue déserte parcourue par d'inquiétantes automobiles. Paris devient un lieu fantômatique, une ville à double fond truffée de souterrains et de portes dérobées, où tout communique avec tout : la petite pègre avec la haute finance ; les toits de la Cité avec les décharges de la Seine.
- Au passage, quelques aperçus documentaires (le service anthropométrique du quai des Orfèvres : naissance de la police "scientifique").
- Enfin, doigté de la direction d'acteurs qui encourage la mesure du geste et la sobriété de l'expression. Mention, côté seconds rôles, au commissaire de quartier et au juge d'instruction, non crédités ; en outre dans les grands ensembles, le moindre figurant d'arrière-plan a quelque chose d'intéressant à faire.

P.-S. Je ne suis pas un obsédé des bonus (l'important, c'est le film), mais tout de même. Il faudra dénoncer la manie des éditeurs de débiter leurs suppléments en tranches, façon zapping : trois minutes de Hawks par ci, quatre minutes de Tourneur par là; Ici, le coffret Gaumont propose trois courts extraits d'un film de Franju sur Marcel Allain (coauteur avec Souvestre des romans de Fantômas). Extraits passionnants, qui nous laissent d'autant plus sur notre faim. Pourquoi n'avoir pas mis le film au complet, d'autant qu'il y avait la place ? Alors oui, l'objet est beau, l'interface d'une rare élégance, mais on souhaiterait un peu moins d'attention au packaging et un peu plus au contenu.
Tout à fait d'accord avec ça, le coffret Fantomas étant une de mes plus grosses claques naphtalinées récentes.
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vic
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Message par vic »

Bartlebooth a écrit :Fantomas : Le Mort qui tue (Feuillade, 1913)

- Plaisir toujours vif du feuilleton, avec son génie du mal, ses complots machiavéliques, ses identités doubles, ses malles sanglantes transportées par des hommes en cagoule noire, où même les trous et les invraisemblances du récit concourent à créer un climat onirique.
- Talent de Feuillade à faire surgir le fantastique au cœur du quotidien – dans un simple plan de façade, de jardin grillagé ou de rue déserte parcourue par d’inquiétantes automobiles. Paris devient un lieu fantômatique, une ville à double fond truffée de souterrains et de portes dérobées, où tout communique avec tout : la petite pègre avec la haute finance ; les toits de la Cité avec les décharges de la Seine.
- Au passage, quelques aperçus documentaires (le service anthropométrique du quai des Orfèvres : naissance de la police "scientifique").
- Enfin, doigté de la direction d’acteurs qui encourage la mesure du geste et la sobriété de l’expression. Mention, côté seconds rôles, au commissaire de quartier et au juge d’instruction, non crédités ; en outre dans les grands ensembles, le moindre figurant d’arrière-plan a quelque chose d’intéressant à faire.

P.-S. Je ne suis pas un obsédé des bonus (l’important, c’est le film), mais tout de même. Il faudra dénoncer la manie des éditeurs de débiter leurs suppléments en tranches, façon zapping : trois minutes de Hawks par ci, quatre minutes de Tourneur par là… Ici, le coffret Gaumont propose trois courts extraits d’un film de Franju sur Marcel Allain (coauteur avec Souvestre des romans de Fantômas). Extraits passionnants, qui nous laissent d’autant plus sur notre faim. Pourquoi n’avoir pas mis le film au complet, d’autant qu’il y avait la place ? Alors oui, l’objet est beau, l’interface d’une rare élégance, mais on souhaiterait un peu moins d’attention au packaging et un peu plus au contenu.
Très grand souvenir d'une journée entière à la cinémathèque où j'ai pu tous les voir à la suite.
Je préfère nettement Fantomas aux Vampires.
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Message par héni »

-Fantômas(à l'ombre de la guillotine) de Louis Feuillade.

Je dois dire que c'est assez spécial comme film muet,enfin pour ma part il m'a assez surpris d'un point de vue de la narration.
Surtout au niveau des inter-titres étant habitué à Chaplin et Keaton
mais bien qu'étant nouveau pour moi cela ne pas déçu bien au contraire.
il y a aussi les changements de couleur de l'image en fonction de la scène ce qui est peu être monnaie courante dans le cinéma muet mais pour moi ce fut une découverte.
Sinon, que puis-je dire de plus? bah, que je suis préssé de regarder les épisodes suivants.

ps: ça change vraiment des fantômas avec Louis de Funès que j'apprécie beaucoup même si mon ami K-chan n'aime pas trop!!:)
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bruce randylan
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Message par bruce randylan »

héni a écrit :-Fantômas(à l'ombre de la guillotine) de Louis Feuillade.

Je dois dire que c'est assez spécial comme film muet,enfin pour ma part il m'a assez surpris d'un point de vue de la narration.
Surtout au niveau des inter-titres étant habitué à Chaplin et Keaton
mais bien qu'étant nouveau pour moi cela ne pas déçu bien au contraire.
il y a aussi les changements de couleur de l'image en fonction de la scène ce qui est peu être monnaie courante dans le cinéma muet mais pour moi ce fut une découverte.
Sinon, que puis-je dire de plus? bah, que je suis préssé de regarder les épisodes suivants.

ps: ça change vraiment des fantômas avec Louis de Funès que j'apprécie beaucoup même si mon ami K-chan n'aime pas trop!!:)
Ce fut une excellente découverte pour moi aussi, et plus plus les épisodes avancent, plus c'est bon !
Du coup, je cherche vraiment à découvrir les vampires du même Feuillade, parait-il encore mieux...
"celui qui n'est pas occupé à naître est occupé à mourir"
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Message par Stalker »

Les Vampires, Louis Feuillade, 1915

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Les 10 épisodes étaient projetés aujourd'hui de 14h30 à 23h30 à la Cinémathèque, avec présentation d'Olivier Assayas et accompagnement au piano d'Eric Le Guen.

J'y suis allé par curiosité, sans avoir l'intention de tout regarder, mais finalement je suis resté juqu'au bout. 6h30 de film muet, j'aurais pas cru ! L'ennui a juste pointé le bout de son nez sur 2-3 épisodes un peu moins originaux que les autres, mais dans l'ensemble c'est assez fascinant. Quand on pense que ça date de 1915... l'oeuvre de Feuillade a dû avoir une influence énorme sur le développement du cinéma muet. Le jeu des acteurs est malheureusement très exagéré ; c'est la seule chose qui fait qu'on ressent forcément ces films comme datés aujourd'hui. Certes, ça participe à une certaine "poésie" du muet, mais je trouve que ça va à l'encontre de la réalisation incroyablement réaliste de Feuillade (tous les plans en décors naturels, dans les rues de Paris, sur les toits... aujourd'hui ce film possède un aspect documentaire assez fascinant).

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!!! gros spoilers ci-dessous !!!
Côté scénario, on regrettera un certain manichéisme et un "happy end" un peu radical, façon justice sauvage... Parce-que finalement c'est Irma Vep (magnifique Musidora) qui est le coeur du film, qui le porte sur ses épaules. Et même si elle est présentée comme entièrement mauvaise (elle est avide de pouvoir, elle tue sans sourciller...), on se prend à espérer une éventuelle rédemption... Mais non. Et c'est de manière assez amère qu'on la voit se faire abattre au fond d'une cave pour marquer le triomphe de nos "héros", qui me sont personnellement assez antipathiques : Guérande, personnage principal assez transparent avec sa parfaite femme au foyer et Mazamette, petit employé lâche et manipulé qui devient de plus en plus agaçant au fur et à mesure de sa transformation en héros un peu bête mais droit et courageux.
Dommage aussi que les personnages des Vampires, et particulièrement Irma Vep, ne soient pas plus profonds et ambigus, car au final, ça me laisse quand même un petit goût amer.
Le programme de la rétro nous dit que Feuillade ne se caractérisait pas vraiment par ses idées progressistes... ceci explique peut-être celà.

Mais enfin, même si j'ai l'impression d'être assez négatif dans ce que j'écris à chaud, je suis très content de ces 6h30 passées avec Les Vampires. Les yeux sombres et le fameux collant d'Irma Vep resteront gravés dans ma mémoire.
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Stagger Lee
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Louis Feuillade (1873-1925)

Message par Stagger Lee »

Né le 19 février 1873 à Lunel (Hérault), Louis Feuillade est un passionné de théâtre et de poésie. Il "monte à Paris" en 1898 avec son épouse en quête de gloire littéraire et noue des amitiés qui le ménent sur la voie du cinéma. Il propose, au début de 1905, des scénarios chez Gaumont et obtient bientôt de les mettre en scène lui-même.
En 1907, Louis Feuillade remplace Alice Guy à la direction artistique de la firme à la marguerite. Il occupera ce poste jusqu'en 1918, tout en poursuivant sa propre production.
Il meurt à cinquante-deux ans, en 1925, quatre ans avant le début du parlant. Il se passionnait alors pour la couleur, le cinéma sonore, le relief...

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On estime à 800 le nombre des films de Feuillade et on considère aussi que 70 ou 80% de l'oeuvre sont perdus.
Parmi les plus connus:
- la série des "Bébé" (1910-1913, 90 courts-métrages environ !)
- Bout-de-zan (1913-1914, 60 épisodes)
- Fantômas (1913-1914, 5 épisodes)
- Les Vampires (1915, 10 épisodes)
- Judex (1916, 12 épisodes)
- Vendémiaire (1918)
- Barrabas (1919, 12 épisodes), etc.

Bibliographie:
- Louis Feuillade, par Francis Lacassin (Seghers, 1964)
- Louis Feuillade, maître des lions et des vampires, par Francis Lacassin (Bordas, 1995)
- Louis Feuillade, sous la direction de Jacques Champreux et Alain Carou (Revue 1895, afrhc, 2000)
- Louis Feuillade, maître du cinéma populaire, par Patrice Gauthier et Francis Lacassin (Gallimard, 2006, coll. Découvertes)


Actualités:

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Chez Gaumont, un beau coffret de six DVD: "Gaumont, le cinéma premier: 1897-1913", avec des films de Feuillade, Alice Guy et Léonce Perret (on en parle ailleurs sur le forum).
Pour ce qui concerne Feuillade:

DVD 1 : 11 courts-métrages mis en musique par Patrick Laviosa. : Le Récit du colonel (1907), Une dame vraiment bien (1908), Bébé tire à la cible (1911), Bout de Zan vole un éléphant (1913), Erreur tragique (1912), Le Cœur et l'argent (1912), La Nativité (1910), L'Orgie romaine (1911), L'Agonie de Byzance (1913), Le Printemps (1909) et La Fée des grèves (1909).
Suppléments : La Veine comique, Sales gosses !, Un précurseur de Cecil B. de Mille, Une troupe et Le Miroir de l’écran. 5 modules thématiques montés à partir de films inédits.

DVD 2 : 3 films de la série « La Vie telle qu’elle est » (1909-1912) mis en musique par Patrick Laviosa : La Possession de l'enfant (1909), Le Trust (1911), La Tare (1911). 2 films mis en musique par Patrick Laviosa qui se rattachent aux thématiques du quotidien (le divorce, l’industrie, les bonnes œuvres, le théâtre, la chiromancie, le Titanic, etc.) : Le Nain (1912), La Hantise (1912).
Suppléments : Trop petit, mon ami…, Brûlante actualité et Une doctrine : La Vie telle qu’elle est, ailleurs. 4 modules thématiques montés à partir de films de la série « La Vie telle qu’elle est ».
Dernière modification par Jeremy Fox le 23 avr. 08, 14:26, modifié 1 fois.
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Re: Louis FEUILLADE

Message par Stagger Lee »

FANTOMAS

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Cinq films écrits et réalisés par Louis Feuillade, d'après les romans de Pierre Souvestre et Marcel Allain.
Image: Georges Guérin ou Albert Sorgius
Avec:
René Navarre (Fantômas)
Edmond Bréon (inspecteur Juve)
Georges Melchior (Fandor)
Renée Carl (Lady Beltham)
Naudier (le gardien Nibet),
Jane Faber -de la Comédie Française- (la princesse Danidoff)
Luitz Morat (le sucrier Thomery)
Volbert (l'acteur Valgrand)
Maillard (l'habilleur de Valgrand)
Yvette Andreyor (Joséphine la pierreuse)
André Luguet (le céramiste Jacques Dollon)
Fabienne Fabrèges (sa soeur, Elisabeth Dollon)
Laurent Morlas (l'apache Bébé, complice de Fantômas)
Mesnery (le marquis de Tergall)
Germaine Pelisse (la marquise de Tergall)
Suzanne Le Bret (Rosa, femme de chambre des Tergall et complice de Fantômas)
J.F. Martial (Ribonard, traître à Fantômas, suspendu à la cloche de l'église)
Fernand Hermann...

Fantômas - A l'ombre de la guillotine
3 parties, 30 tableaux, 1146 m. (54')
Sortie le 9 mai 1913 au Gaumont-Palace (Paris)

Premier film de la série. Un vol est commis au Royal Palace Hotel (on notera au passage l'utilisation judicieuse de l'ascenseur d'un point de vue cinématographique), un assassinat a lieu. Malgré son don pour la transformation, Fantômas est arrêté par l'inspecteur Juve. Grâce à la complicité de Lady Beltham et du gardien de prison Nibet, on opère la substitution à Fantômas de l'acteur Valgrand qui, pour s'attirer un succés facile, s'était fait à la scène la tête du criminel. Quelques temps avant que le couperet ne tombe, Juve découvre que le condamné n'est pas Fantômas !
Dans le roman, la fin est différente, le malheureux comédien étant bel et bien décapité AVANT qu'on ne s'aperçoive que ce n'est pas Fantômas !

Juve contre Fantômas
4 parties, 46 tableaux, 1288 m. (59')
Sortie le 12 septembre 1913 au Gaumont-Palace (Paris)

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A mon avis, le meilleur épisode de la série. Action menée tambour battant: cascades, catastrophe du train Simplon Express, bataille parmi les tonneaux de vins sur le quai de Bercy, Juve manquant de se faire étouffer par un python !
Sans compter les nombreuses vues du Paris d'avant-guerre (c'est l'aspect "documentaire" du film...)

Le mort qui tue
6 parties, 58 tableaux, 1740 m. (90') 1441*
Sortie le 28 novembre 1913 au Gaumont-Palace (Paris)

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Après avoir assassiné le peintre Jacques Dollon, Fantômas arrache à son cadavre la peau des mains. Il en fait des gants qui lui permettent de laisser, aprés ses crimes, les empreintes du disparu.
J'ai trouvé à cet épisode-là des longueurs. C'est sans doute dû à la durée de ce film (inhabituelle, surtout à l'époque - 1 heure 30 !).
Pour la petite histoire, Luitz Morat, qui interpréte le rôle de Thomery, sera plus tard réalisateur lui-même d'une quinzaine de fims, parmi lesquels deux films avec Antonin Artaud: Surcouf (1925) et Le Juif Errant (1926).

(* n° de catalogue Gaumont)

Fantômas contre Fantômas
4 parties, 40 tableaux, 1120 m. (59') 4500*
d'après "Le policier Apache"
Sortie le 13 mars 1914 au Gaumont-Palace (Paris)

Soupçonné d'être lui-même Fantômas, Juve est jeté en prison ! Fandor mène seul l'enquête...
Un des temps forts du film est la fameuse séquence du "mur qui saigne" (un cadavre dissimulé dans la cloison d'un appartement).

Le Faux Magistrat
4 parties, un prologue, 1881 m. (70')
d'après "Le magistrat cambrioleur"
Sortie le 8 mai 1914 au Gaumont-Palace (Paris)

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Juve fait évader Fantômas, emprisonné à vie à Louvain, en Belgique, pour qu'il soit... arrêté et exécuté en France ! En fait d'arrestation, Fantômas prend la place d'un juge d'instruction à Saint-Calais (Sarthe).
Nombreuses prises de vues à l'extérieur: Place du village, forêt, gare, etc. A Marcel Allain, Louis Feuillade confia préférer le travail en plein air plutôt qu'en studio !
Magnétique, le regard perçant, avec un réel talent de travestissement, René Navarre est idéal en Fantômas. Il a incarné de nombreux rôles pour Feuillade dont le détective Jean Dervieux.
Des cinq films, c'est celui dont la copie a le plus souffert des ravages du temps, même après restauration.

Mon "quinté": 2-5-1-3-4.

Autres adaptations de "Fantômas": Paul Fejos (1932), Jean Sacha (1947), André Hunebelle (3 films, 1964-1967). Un sérial américain, par Edward Segdwick (1920, 20 épisodes) et une série télévisée française, par Claude Chabrol et Juan Luis Bunuel (4 épisodes, 1980), etc.

Le cinéaste Georges Franju voulait adapter "Fantômas" mais, n'ayant pu obtenir les droits, il fit un "Judex" (1963).
Dernière modification par Stagger Lee le 8 juil. 08, 19:50, modifié 2 fois.
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Re: Louis Feuillade

Message par majorsenta »

Le film de FEUILLADE, qui m'a le plus marqué est certainement LES VAMPIRES ..
C'est vraiment etonnant et plein de rebondissement ..
Incroyable ...des ceremonies secrêtes, des complots, des attentas, des canons géants ...
Des massacres, des meutres, des cambriolages et Musidora !
Vraiment terrible ....
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Stagger Lee
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Re: Louis Feuillade

Message par Stagger Lee »

Suite à l'achat de cet ouvrage:

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... petite mise à jour de la distribution des FANTOMAS et des numéros de catalogue Gaumont (pour deux d'entre eux seulement)...

(A suivre...)
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Re: Louis Feuillade

Message par homergana »

Petit chantier !

1Kult passe en wordpress.

Mais vous pouvez retrouver dès à présent la version beta (graphisme très light, il manque des articles...) avec une interview inédite de la responsable des fictions muettes de chez Gaumont-Pathé. Vous y trouverez des infos sur Feuillade...

http://1kult.guhmes.com/

:wink:
1Kult, le cinéma alternatif en continu

http://www.1kult.com
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Re: Louis Feuillade

Message par majorsenta »

Avec peut être une bonne nouvelle pour Tih Minh ...
Mais à mettre au conditionnel... On croise les doigts !
Merci à Homegana pour l'interview !
homergana
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Re: Louis Feuillade (1873-1925)

Message par homergana »

Il y aurait d'autres Feuillade dans le prochain coffret Gaumont-CNC...

http://1kult.guhmes.com/2009/08/17/coff ... -lhonneur/

Par contre, j'ai demandé à mon contact - la personne que j'ai interviewé il y a quelques mois - qui m'a donné ces infos, et ^pas de nouvelles d'autres coffrets DVD pour l'instant mis à part le coffret 2 du cinéma premier. Tih Min, c'est pas pour cette année donc à priori...

:?
1Kult, le cinéma alternatif en continu

http://www.1kult.com
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Re: Louis Feuillade (1873-1925)

Message par jacques 2 »

A propos de Louis Feuillade, les dvd anglais des "Vampires" et de "Fantômas" sont ils les équivalents à tous niveaux des éditions françaises bien plus coûteuses ?

Merci par avance si quelqu'un peut m'informer clairement à ce sujet ...

:wink:
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