Macadam à deux voies (Monte Hellman - 1971)

[Roy Neary]

Voici une réactualisation d'une très ancienne chronique à l'occasion de l'édition Carlotta du "film culte" de Monte Hellman.

Macadam à deux voies

[Le prisonnier]

J'aime ce film. Je le trouve "accueillant" ! Est-ce la douce musique des moteurs "surboostés" qui me berce ? J'aime ce voyage sur les petites routes de l'Amérique profonde. J'aime ces personnages si "quotidiens".

Je trouve ce film étonnamment moderne, près de 40 ans après, malgré ses références à la culture hippie, malgré la description du milieu de la course automobile amateur, qui aurait tout pour me rebuter !

On évoque Antonioni à propos du cinéma d'Hellman, mais en ce qui me concerne, je n'arrive pas du tout à rentrer dans les films d'Antonioni (pour le peu que j'ai vu). Même Zabriskie Point, qui s'inscrit dans la même époque, la même contre-culture, me rebute complètement. Malgré la musique de Pink Floyd !

[El Panda]

L'univers des bagnoles me laisse totalement indifférent...
Les road-movies m'ont toujours élégamment ennuyé dans leurs passages obligés et leur progression généralement attendue...
Les classiques absolus qu'il se faut d'absolument avoir vu ne provoquent généralement chez moi que déception polie...
Les cinéastes-culte se trouvent souvent être en fait totalement surestimés à la vue de leurs travaux...

Oui, mais voilà... MACADAM A DEUX VOIES rassemble à lui seul les exceptions à toutes les règles précitées.
Tout a déjà dit sur le film, je ne saurais en rajouter une couche. Si ce n'est que l'oeuvre reste un mystère. Un étrange no man's land où il ne se passe quasiment rien et en même temps presque tout.
Des acteurs qui deviennent leur personnage. Une bande-son (à base de moteurs en sur-régime et d'assourdissants silences) hypnotique. Une ambiance indescriptible, inexplicablement attachante et qui poursuit bien après la projection.
Et cette fin... L'une des plus inoubliables qui soient, dans sa parfaite simplicité qui touche à l'abstraction filmique...

Un poème sur pellicule, une énigme qui reste toujours aussi opaque presque quarante ans après les faits. Cet objet hante qui le voit...

[Père Jules]

Clairement une grande découverte. Pas besoin d'être un passionné de belles bagnoles, ce film se passe de toute considération mécanique au profit d'une tranche de vie, façon americana, de l'Amérique des grands espaces et des petits bleds paumés. Hellman nous met ça en boite avec maestria avec un boulot magique sur le son (ces moteurs font office de bande originale à part entière), un sens affirmé des cadrages pour nous offrir un Two-Lane Blacktop aussi libre que rigoureux. On a fait le lien avec Zabriskie Point, à titre perso je le trouve plus proche, dans sa capacité hypnotique, de Picnic à Hanging Rock. Les deux films n'ont évidemment rien à voir mais ma fascination fut au moins aussi équivalente à la vue de Macadam.... Grand film.

[AtCloseRange]

Voilà, c'est vu.

[Demi-Lune]

Voilà, c'est vu.

Quel enthousiasme.

[AtCloseRange]

ça n'a pas réussi à prendre la place de La Bête de la Caverne Hantée à la tête dans mon top Hellman

[Gounou]

Voilà, c'est vu.

[AtCloseRange]

Et encore j'attends la réaction de G.T.O...

Pour faire une critique courte, je dirais que je n'ai pas été déçu.

[G.T.O]

Et encore j'attends la réaction de G.T.O...

Pour faire une critique courte, je dirais que je n'ai pas été déçu.

Pas vraiment surpris, non, non...Ce n'est pas assez "gras".
Tu m'avais déjà prévenu que tu n'aimais pas Hellman, donc, il n y a là, rien d'étonnant à ce que tu trouves médiocre, l'un des ses films les plus emblématiques. Malgré tout, tente son Cockfighter et, Iguana, qui sait, sur un malentendu...