Topic Bollywood naphta

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Patapin
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Message par Patapin »

De rien everhard ! :D
J'ai racheté une version que j'espère meilleure (ENG sub uniquement), je te dirai quand elle sera arrivée ce qu'elle vaut d'après moi. Attends un peu avant de l'acquérir.

PS : j'ai vu un autre classique excellent : Guide (1965), dont je ferai une chronique plus tard. Deux ou 3 superbes danses, dont une exceptionnelle, la danse du serpent par Waheeda Rehman : à tomber ! Image

Patapin
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Message par Patapin »

Et voilà ! Reçu aujourd'hui (en moins d'une semaine) le Ram aur Shyam Edition EROS, avec de bons sous-titres anglais (ma version n'avait pas les st des chansons, et de nombreux sous-titres étaient absents).
http://www.amazon.fr/gp/product/B0046AK ... UTF8&psc=1
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a2line
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Message par a2line »

Patapin a écrit :De rien everhard ! :D
J'ai racheté une version que j'espère meilleure (ENG sub uniquement), je te dirai quand elle sera arrivée ce qu'elle vaut d'après moi. Attends un peu avant de l'acquérir.

PS : j'ai vu un autre classique excellent : Guide (1965), dont je ferai une chronique plus tard. Deux ou 3 superbes danses, dont une exceptionnelle, la danse du serpent par Waheeda Rehman : à tomber ! Image


Guide, un fantastique souvenir, vu lors de l'été indien du musée Guimet il y a quelques années. Gros coup de cœur pour Waheeda Rehman, tellement expressive, et excellente danseuse.
Et la musique... ma préférée (j'aime beaucoup la mise en images aussi) :

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bruce randylan
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Message par bruce randylan »

Mini rétro Raj Kapoor à la cinémathèque jusqu'à dimanche avec 4 films dont il est l'auteur et un autre qu'il a produit (Dans l'ombre de la nuit).

Le feu / Aag (Raj Kapoor- 1948)

Un homme défiguré raconte à sa fiancée pourquoi il a le visage brûlé. Tout provient d'un passion qu'il avait enfant pour le théâtre et de l'amour pour une amie d'école qui déménagea très jeune.

A 23 ans à peine, Raj Kapoor se lance dans la réalisation en fondant par la même occasion sa société de production grâce à ses cachets d'acteurs.
Pour un coup d'essai, c'est déjà impressionnant. Il y a bien sûr quelques maladresses comme une direction d'acteurs pas toujours subtile, quelques idées de réalisation un peu kitsch (les "portraits" sortant des yeux de Kapoor quand il croise sa future muse), une conclusion peu satifsaisante ou un budget forcément dérisoire qui passe par des décors cheap.

D'un autre côté, ces décors artificiels (murs en cartons pâtes, toiles peintes) s'accordent idéalement avec le cœur du film à savoir le théâtre qui régit tout la vie du héros ; comme si la passion des planches contaminait la vie de Kapoor. Si on peut se poser la question lors de la première moitié (l'enfant s'imaginant son prof comme troubadour), la seconde ne laisse plus planer de doute puisqu'elle se déroule à 90% dans un théâtre cristallisant autant les rapports entre les personnages, leur création et l'apparition de l'amour.
Cette seconde moitié tend ainsi presque vers une épuration stylistique vraiment réussi et passionnante. Elle commence d'ailleurs par une scène où Kapoor rentre clandestinement dans un théâtre abandonné et se met à chanter tandis que l'éclairage se fait de plus en plus stylisé.

L film se suit très bien et ne souffre d'aucune longueur. Son intensité dramatique gagne en richesse et profondeur sur la durée pour se diriger vers une dernière demi-heure excellente qui ne manque ni de force, ni d'émotion.
Excellente photographie au passage qui doit autant à l'expressionnisme qu'aux grands maîtres américains (de Welles à Bubsy Berkeley).
Les parties musicales sont excellentes et gagne là aussi en qualité plastique en se rapprochant de la conclusion avec un découpage original et une fabuleuse gestion des décors (du décor).

Autant dire que je suis impatient de découvrir la suite. :)
Demain, c'est la mousson :D
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Message par bruce randylan »

Dans l'ombre de la nuit / Jagte Raho (Amit Maitra & Sombhu Mitra - 1956)

Un paysan arrive dans une grande ville. En pleine nuit et assoiffée, il franchit une barrière pour rentrer dans la cour d'un immense HLM après avoir vu un robinet accessible. Pris pour un voleur, il est pourchassé par les résidents.

Même si certain lui attribuent une paternité à la réalisation, Raj Kapoor produit le film et interprète le rôle principal qui se veut un hommage à Chaplin. Celà dit, le film n'a pas grand chose à voir à l'univers de Charlot même si le début peut y faire penser : il partage un maigre repas avec un chien, croise un mondain saoul et trouve diverses astuces pour échapper à la foule.
En réalité, c'est plutôt un drame assez noir qui peut faire penser à Panique avec sa foule haineuse prête à lyncher un innocent... ou alors une comédie de mœurs grinçante et très amer.

Problème : la première moitié est assez mauvaise. L'humour ne fonctionne pas, les scènes s'éternisent douloureusement, les chansons sont médiocres et surtout le personnage n'est vraiment pas attachant. J'ai vraiment du mal avec les personnages "simplet" qui sont incapables de parler pour se défendre et qui font presque tous pour se mettre encore plus de soucis sur le dos.
J'ai vraiment du lutter pour ne pas m'endormir durant cette partie. Comme je disais, les séquences durent bien plus qu'il ne faudrait sans qu'on y gagne quelque chose.

Heureusement ça s’accélère durant le dernier tiers. La noirceur (voire misanthrope) se fait plus présente, le rythme s’accélère, la mise en scène gagne en sécheresse et ampleur, c'est assez violent et dérangeant avec un certain suspens qui s'installe (le passage sur la corde en feu). Il y a presque quelque chose tenant de Kafka dans cette histoire.
Et puis il y a cette peinture d'une société indienne hypocrite qui pratique l'adultère, l'alcoolisme, la contre-bande ou les trafics tout en rabaissant la femme. A défaut d'être vraiment subtile, la démonstration est efficace malgré quelques facilités gênantes comme les faux-monnayeurs.
Le salut arrivera dans une dernière séquence magnifique et onirique qui prend des allures de fable mystique. Vraiment joli et parfaitement photographié (on reconnait en effet ici et quelques autres moment le style Kapoor)
Dans l'ensemble d'ailleurs, la mise en scène est plutôt de qualité. Le vaste décor est bien mise en valeur et le sens de l'espace est maîtrisé.

La deuxième partie compose donc cette introduction interminable qui semble constamment hésiter dans la direction à suivre.
Au final, je ne regrette pas la séance (mais c'était rude quand même durant 60-70 minutes)
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Message par bruce randylan »

La mousson / Barsaat (Raj Kapoor - 1949)

Deux amis partent en vacances dans les montagne. L'un est un séducteur invétéré et l'autre un poéte/compositeur romantique. Tous deux font une rencontre.

Second films du cinéaste, c'est le début d'une reconnaissance qui dépasse d'ailleurs les frontières de l'Inde. Les raisons viennent de l'approche de Kapoor à mélanger lyrisme, mélodrame et une sensualité charnelle inédite alors. On sent véritablement une passion s’emparant des personnages qui n'a plus rien de platonique. On parle d'ailleurs ouvertement de la prostitution et d'acte sexuel. Le jeune public lui fit donc un chaleureux accueil.
Kapoor a fait des progrès dans sa réalisation qui est bien moins approximative. Très fluide, plus dynamique, des effets de style plus harmonieusement utilisés, un langage cinématographique qui se précise - toujours sous influence d'Orson Welles - : profondeur de champ, éclairage clair-obscur, contre plongées, travail sur les perspective... De plus, cette réalisation demeure souvent assez discrète même si pour plusieurs séquences majeures, l'approche se fait plus spectaculaire tels les violents rayons lumineux sortant des fenêtres lors de la tempête au début ou l'ombre d'un immense grillage qui se grossit et se déplace pour symboliser les troubles d'un protagoniste.
Kapoor n'a pas peur de théâtraliser ses décors et son style visuel pour mieux traduire la pureté des sentiments et la magie de l'amour.

D'ailleurs les 90 premières minutes ne s'écartent pour ainsi dire jamais du cadre de la maison en bordure du fleuve. Comme dans la deuxième moitié du feu, cette épure dans la narration est particulièrement payante car, même si l'intrigue n'avance plus beaucoup, on est porté par l'émotion entre Nargis et Raj Kapoor.
Malheureusement la seconde moitié en s'écartant de ce décor perd beaucoup de sa beauté, de sa pureté.
Plus gênant, le mélodrame banal et manichéen pointe son nez pour une heure sans finesse, entre coups du destin, méchant sans nuances et seconds rôles agaçants (alors que d'autres personnages disparaissent presque du récit comme l'amoureuse du séducteur). De plus les chansons sont moins inspirés, moins en symbiose avec les personnages. Elles paraissent plus plaquer sur le récit. Il faut dire que toute cette partie stagne tristement sans jamais évoluer, tirant beaucoup sur l'allongement.

La dernière demi-heure vient sauver la mise à partir de la très jolie séquence où Kapoor est conduit chez une prostituée (magnifique geste quand il lui touche le pied en signe de respect lorsqu'il découvre qu'elle vend son corps pour nourrir son enfant). A partir de là, l'intrigue avance de nouveau et l'émotion - plus tragique - se fait de nouveau sentir.

Inégal donc mais sa première partie est un véritable régal autant pour les yeux que pour les oreilles.
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Message par bruce randylan »

Le vagabond / Awaara (Raj Kapoor - 1951)

Un criminel cherche à se venger d'un juge réactionnaire, fervent partisan des castes. Alors qu'il kidnappe son épouse, il découvre que celle-ci est enceinte et décide de la remettre en liberté sans la toucher, laissant à la rumeur le soin de supposer que son enfant est issu d'un bandit. Le juge chasse ainsi sa femme et son enfant. Démuni et vivant dans la misère, son fils ne tarde pas devenir un vagabond commettant divers délits.

Ouh ! On passe vraiment à la vitesse supérieur là ! :D
Ce film est un vraie merveille. Cette fois, le discours social passe pleinement au premier plan sans souffrir d'influence envahissante, de (grosses) concessions commerciales ou de baisse de rythme.
Pourtant Raj Kapoor réussit un grande oeuvre populaire et vivante. Sa mise en scène est dynamique avec énormément de mouvements de caméra et un éclairage toujours aussi sophistiquée même si moins sujets aux extravagances expressionnistes. Celà dit, on trouve une extraordinaire séquence de rêve de près de 7 minutes qui a couté un somme faramineuse et monopolisé beaucoup d’énergie et de temps (3 mois parait-il !). Le résultat est stupéfiant de beauté plastique avec ses décors immenses, sa virtuosité digne des tableaux démesurés de Busby Berkeley et ses nappes de brumes gothiques. Un ballet onéreux qui n'a rien d'un caprice de star car ce moment anthologique cristallise et symbolise les tourments du personnage de Raj Kapoor.

Un Raj Kapoor qui est aussi au sommet de son art en tant que comédien avec un charisme et un charme digne d'un Errol Flynn ou d'un Gary Grant. Son duo avec Nargis est tout aussi mémorable que celui de la mousson, moins lyrique peut-être dans leur relation mais encore plus charnelle. Pour ne pas dire érotique... C'est assez stupéfiant de voir jusqu'où le cinéaste peut aller face à la censure. L'escapade à la plage puis en bateau ne manque vraiment pas de sensualité autant symbolique (ils plongent tour à tour dans un "bassin" avant de tournoyer autour d'un gigantesque mat) que suggérée (les ombres derrières la voile du navire).

Mais plus que la bienséance, Raj Kapoor cherche à bousculer les mœurs et les mentalités. Le film s'avère véritablement poignant quand il pointe du doigt les injustices, les préjugés et les inégalités sociales. C'est plutôt adroit et bien vu même si les codes du mélodrames font bien-sûr que la subtilité n'est pas toujours de mises notamment quand on se rapproche du dénouement et qu'il faut régler l'intrigue du mentor du vagabond. Fort heureusement, la conclusion amer et pessimiste montre que les auteurs restent lucides autant sur les mentalités indiennes que sur la psychologie de leurs personnages.

Un classique, un vrai :)
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Message par everhard »

oui un très beau film :) Peut être aura t il droit à un blu-ray puisque certains classiques commencent très doucement à sortir sous ce format.
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bruce randylan
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Message par bruce randylan »

everhard a écrit :oui un très beau film :) Peut être aura t il droit à un blu-ray puisque certains classiques commencent très doucement à sortir sous ce format.
Ah ouais, c'est une excellent nouvelle ça. Ca fait un moment que je ne suis plus du tout l'actualité indienne niveau sortie. Y-a un endroit où trouver la liste des classiques sorties ?

Sinon, dernier film de cette mini-rétrospective

Sangam (Raj Kapoor - 1968)

Trois amis d'enfance, deux garçons (Sunder et Gopal) et une fille (Radha) ont pris chacun un chemin différent mais tous se retrouve 25-30 ans plus tard. Gopal et Radha sont très proche l'un de l'autre et leur mariage est quasi assuré. Mais Sunder, d'origine modeste et de pilote d'avion insouciant avoue à son meilleur ami qu''il est amoureux de Radha. N'osant le décevoir et n'ose lui dire la vérité d'autant que Sunder s'engage dans l'armée pour une mission dangereuse afin de prouver à Radha qu'il est un homme digne d'elle.

Projeté à la place de Shree 420 dont la cinémathèque n'a pas pu avoir la copie, Sangam fait partie de films plus commerciaux datant des années 60 et qui tournent le dos à ses œuvres plus engagées.
La dimension sociale a presque totalement disparu, la contestation laisse place à un certain militarisme, on n'échappe à une longue séquence carte postale en Europe, les intrigues sentimentales et mélodramatiques ne constituent plus que l'unique ressort dramatique... et pour la première fois dans la carrière de Kapoor, la couleur fait son apparition. Alors au début, on a un peu peur quand on voit que la durée annoncée est de 4h00 (il en fera en fait 3h30) et que Raj Kapoor a pris un méchant coup de vieux et qu'il a perdu sa grâce et sa présence.

Mais rapidement, les craintes s'estompent devant la qualité de l'entreprise. Mélo et commercial ? Absolument, mais soigné avec un respect et une qualité qui force l'admiration d'autant que les 3h30 ne s'écartent jamais des rouages de son ménage à trois. Tout tourne uniquement autour d'eux au point que durant de la seconde partie, ils ne restent pour ainsi dire plus qu'eux à l'écran. Et pourtant le propos n'est jamais redondant et le film ne tourne jamais en rond. Un véritable tour de force, j'ai trouvé.

Pour celà, Kapoor peaufine un scénario et des personnages complexes, remplis de nuances et de part d'ombres. L'écriture est vraiment admirable, parvenant à éviter les nombreux facilités tout en ayant à chaque fois la volonté de relancer l'intrigue sans rien sacrifier à la cohérence psychologique des personnages qui se créent eux-mêmes leurs propres pièges. Par exemple, on croit que la situation va finir par exploser quand Gopal veut annoncer à Sunder qu'il est l'auteur d'un lettre compromettante. Pour préparer le terrain, il va lui poser une succession de questions qui vont être interprétées exactement à l'opposée de ce qu'il avait planifié. Rien de calculé dans l'écriture de la scène, juste un logique propre à chaque personnage car l'intelligence du récit est de déplacer régulièrement et subtilement les émotions ressentis par le spectateur d'un personnages à un autre.
Ainsi, Sangam évite tout manichéisme et aucun personnage n'a raison ou tort. Il en ressort tout de même un constat assez désabusé de la condition féminine indienne où la femme est constamment reléguée au second plan ou sacrifiée pour satisfaire l'égo masculin, sans son consentement évidément. Alors que cette femme ne cherche que l'émancipation et une vraie liberté dans l'épanouissement de sa vie de couple, plutôt que subir les arrangements imposés par une société machiste. La séquence en Europe est révélatrice cette idée où Sunder prend soudainement peur face à une Radha qui assume sa féminité et sa sexualité pour une séquence délicieuse et pétillante (la censure a du avoir quelques coulées de sueur froides).

Enfin et surtout, Raj Kapoor atteint un véritable raffinement dans sa réalisation qui est virtuose sans jamais être ostentatoire. Plus que jamais l'influence de Welles est évidente. Nombreuse contre-plongée avec faux-plafond écrasant (en fausse perspective) et une gestion de l'espace brillante où le placement des personnages dans le cadre traduit les rapports de force (la séquence final fait fortement pensé à la scène de Citizen Kane chez la maîtresse de Welles). L'utilisation de la couleur est également adroitement utilisé, loin d'être un simple artifice visuel et plusieurs séquences y gagnent un vrai plus immersif (comme lors de la dance devant les invités)
Tout parvient à traduire les émotions contradictoires qui animent autant les personnages que l'intrigue et on a bien du mal à prévoir comment le film va évoluer puisque les attentes sont souvent prises à contre-pied. Le réalisateur est d'ailleurs le premier à prendre des risques puisqu'il se donne un rôle audacieux, en mari jaloux alcoolique et violent.

Très gros coup de coeur donc avec son pari culotté de construire un mélodrame sur la seule idée d'une relation triangulaire. Tenir 3h30 sur ce simple postulat est admirable.
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Aar-paar (Guru Dutt - 1954)

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Kalu sort de prison après 3 mois passé en cellule pour avoir eu un accident au volant de son taxi. Rejeté par la société, il parvient tout de même par trouver un emploi dans un garage. Il tombe rapidement sous le charme de la fille du propriétaire.

Situé durant la première partie de son œuvre, ce film manque un peu de caractère et ne sort qu'assez peu d'un carcan commercial. La dimension sociale du début du film (avec l'idée de la difficulté de réinsertion des repris de justice) est délaissée au bout d'une trentaine de minutes, et demeurait assez survolé de manière générale. Mais on sent quoiqu'il en soit une certaine tendresse pour les laissés-pour-compte (comme que Kalu forme avec un petit vagabond).
Pour autant le film est loin d'être désagréable grâce au charme de ses comédiens, aux chansons souvent plaisantes et à ue réalisation qui ne manque pas d'idée comme les nombreux barreaux, barrières et autres montant qu'on trouvent au premier plan durant le premier tiers et qui perpétuent la notion d'enfermement et de société sclérosée.

La structure du film est assez atypique par ailleurs avec un dernier acte qui vire dans le film noir où Kalu est contraint de s'associer malgré lui à une bande de malfaiteurs : kidnapping, poursuite en voitures, plan pour braquer une banque, fusillades, femme fatale... Plutôt étonnant et correctement exécuté (pour du cinéma indien pour qui ce genre de codes n'allait pas de soi). Ca permet aussi de relancer une intrigue qui commençait à s'essouffler dans des sous-intrigues dispensables tel l'escapade au zoo (maladroitement inséré au scénario pour justifier un changement dans le comportement de Johnny Walker).
Il n'y a dès lors plus beaucoup de prises de risques si ce n'est cette hybridation des genres. Il semble tout de même que ce soit Guru Dutt qui dès son premier film a intégré cette influence du cinéma policier américain.

Au final, ça reste un honnête divertissement, plutôt frais et léger, mais je m'attendais à un peu plus de personnalité (pour comparer avec l'assoiffé seul autre film que je connais de Guru Dutt). Il faudrait sans doute connaître ses premiers films et pour un premier film conçu par sa société de production, il a peut-être joué la sécurité pour pouvoir développer des projets plus intimes par la suite.
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Fleurs de papier (Guru Dutt - 1959)

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Un vieux mendiant s'introduit dans un studio de cinéma lors d'une pause du tournage. Il vient se souvenir que plusieurs dizaines d'années, il était l'un des grands réalisateurs du pays et qu'il venait de découvrir une jeune femme qui n'avait pas la moindre connaissance du milieu et du métier d'actrice.

Célèbre film pour avoir été le dernier réalisé par Guru Dutt et dont la mise en scène abîme trouvait une résonnance funeste puisque ce que son personnage traverse, il le traversera lui-même après la sortie du film qui fut un cuisant échec. Ainsi Guru Dutt lui-même (qui avait eu aussi une liaison avec sa comédienne) trouva sa carrière brisée et sombra dans l'alcoolisme et la dépression et connut ainsi une fin prématurée.
Quand on sait ça en rentrant dans la salle, la vision du film n'en devient que plus troublante par sa dimension prophétique.

J'ai presque envie de dire que ça permet de donner plus de profondeur à un film ambitieux et passionnant sur le papier mais inégal et frustrant lors de sa découverte. Est-ce que Dutt a eu trop peur par la noirceur du scénario ou est-ce qu'il rajouté plusieurs séquences après des premières projections tests houleuses mais toujours est-il que le film est souvent brisé par son élan par des intermèdes humoristiques et/ou musicaux complétement hors sujets (une nouvelle fois reposant sur Johnny Walker). Si ces séquences auraient été situées au début du film, cela n'aurait eu que peu d'impact mais placer dans le dernier tiers du film, ça m'a fait complétement sortir de la dramaturgie et de la déchirure injuste subie duo principal alors qu'il aurait (idéalement) fallut s'attarder sur eux et leur frustration (ou sur la culpabilité de la fille du cinéaste). Dans le même ordre des idées, le rejet méprisant de la belle-famille pour le monde du spectacle est balancé bien trop brutalement et sans explication pour que les "méchants" soient crédibles. Tous ses moments n'échappent ainsi donc pas à de pure formules mélodramatiques manichéennes et sans relief.

Je n'ai pu être embarqué dans le film qu'épisodiquement, principalement lors du début et de la fin. C'est d'autant plus frustrant que dans ses moments le film est formidable avec une réalisation ample, une belle appréhension de l'espace, de la lumière, de l'architecture... : le studio vide, le couple séparée par une foule en liesse en haut d'un escalier, une ruelle reconstituée en studio, le chantage des producteurs pour ramener le cinéaste déchu sur les plateaux, les retrouvailles dans une sordide mansarde. On trouve dans ces moments la beauté de l'assoiffée (sans pour autant égaler son lyrisme).


Je ne sais pas si c'était un choix éditorial ou non mais le Forum des Images a diffusé le lendemain Le rôle (Shyam Benegal - 1977) qui possède de nombreuses similitudes thématiques avec Fleurs de papier (qui gagna tout de même un statut culte avec les années).

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On y suit la carrière d'une petite fille contraint de faire carrière dans la cinéma, pratiquement vendue par sa mère à un studio lors du décès de son père et qui malgré ses succès continuera d'être vue comme une femme dépravée à cause de la réputation du monde cinématographique.

La aussi, on trouve une construction en flash-back, bien que constituée de plusieurs blocs (dans un très beau noir et blanc sépia) qui est mieux gérée que le classique de Dutt. Dénuée de pauses humoristiques, le rôle m'a plus satisfait d'un strict point de vue de l'implication émotionnelle. Le scénario prend plus son temps pour décrire et définir la méfiance d'une certaine aristocratie intellectuelle envers le 7ème art et surtout l'histoire est doublée d'un très beau portrait de femme, perpétuellement exploitée par une société phallocrate encore forte aujourd'hui, surtout dans le nord du pays. Pour ça le Rôle parvient bien à traduire l'hypocrisie des indiens envers ses actrices (et la sexualité de manière générale), pur objet de fantasme désirable qu'on condamne en même temps pour immoralité. La pauvre héroïne passera ainsi son temps à être manipulée par les différents hommes (et parfois femmes) de sa vie : sa mère qui la force à devenir musicienne/chanteuse puis comédienne tout en la fiançant très tôt, son mari qui la force à rester contre sa volonté dans ce milieu pour profiter de son argent, un partenaire à l'écran, un auteur athée et cynique, un deuxième mari faussement ouvert qui révèlera rapidement un visage autoritaire et conservateur au plus haut point.

Le film est un peu déstabilisant au début car l'héroïne est dès le début du film brisée par la vie et ses rencontres. De plus la société indienne étant ce qu'elle est, ses possibilités de révoltes ou d'échappatoires sont quasi inexistantes. L'ambiance du film est donc résignée et passive, comme un cri de rage contenu trop longtemps au fond de la gorge qui aurait rendu aphone. L'impression de froideur n'est donc qu'apparente et plus le film progresse plus sa force sous-terraine se fait violente. Et de nombreuses scènes en deviennent remarquables (l'écoute du disque chez le voisin condescendant, la tentative de suicide à deux, les retrouvailles avec sa fille fiancée, la prison dorée de la fin, ...)

Ce très beau drame est de plus une courageuse tentative de démystification de l'univers même du cinéma indien (fabrique à fantasmes absolues où les actrices sont souvent réduites à un simple prénom d'ailleurs) avec quelques moments sur les plateaux de cinéma qui montrent des tournages loin d'être aussi glamour que sur l'écran avec des danseuses qui se blessent, sont exténués et dont les chorégraphies sont avant tout établies par un homme.

Le genre de film qui vieillit très, très bien. :)
(il repasse le 9 février)
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Message par bruce randylan »

La Fondation Pathé a diffusé une sacrée rareté particulièrement improbable le film muet bengali : Bilwamangal (Rustomji Dotiwala - 1919).

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Il est difficile de se faire une idée du le film car il n'existe que sous une forme largement incomplète. Il ne reste en effet que deux bobines existantes sur la dizaine initiale... et encore ces deux bobines sont en réalité des copies de travail qui s'attardent principalement sur 2 scènes avec une succession de plusieurs prises plutôt qu'un travail de montage fluide et définitif. Histoire de rajouter dans la bizarrerie, les intertitres ont été supprimés pour être remplacés par des plans subliminaux issus d'autres films occidentaux.
La copie, qui n'avait aucune référence ni intitulée, a été retrouvé par le plus grand des hasards à la Cinémathèque en 2016 dans une boîte mal identifiée : celle d'un film muet de Victor Tourjansky, lui aussi perdu.
L'historienne qui présentait la séance n'a pas réussi à trouver une explication satisfaisante pour comprendre comment une copie de travail de ce film (que la cinémathèque bengalie a pu identifié) s'est retrouvé en France. Elle suppute que la Société Pathé qui était implantée à Calcutta a récupéré ces éléments pour l'envoyer à ses studios français afin que les équipes techniques s'en servent comme sources d'inspiration pour les décors, costumes, végétation...

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Pour ce qui nous reste du film, on peut tout de même avancer qu'il devait s'agir d'une grosse production pour l'époque, ne serait-ce que pour sa durée importante (environ 2 heures donc) et pour la présence de plusieurs noms prestigieux. C'est d'ailleurs l'un des premiers films où les personnages féminins sont jouées par des vraies comédiennes (et non plus par de jeunes hommes androgynes). De plus les décors sont très beaux avec un palais (sans doute authentique) d'une grande finesse et délicatesse dans son architecture et ses ornements. Pour en avoir visiter quelques il y a 3 ans sur place, aucun ne peut rivaliser avec son élégance.
Enfin, et surtout, la qualité de la photographie est admirable. Comme la copie a peu tourné, la qualité des images est pratiquement immaculée avec une définition sublime. Le chef opérateur était réputé à l'époque et on voit qu'il soigne les sources de lumière avec des contre-jours d'une réelle délicatesse.

Quant à l'histoire, c'est un conte mythologique très connu en Bengale avec une histoire d'amour impossible entre deux jeunes gens habitant chacun sur la rive opposée d'un vaste fleuve. Le destin les sépare et le jeune homme se crèvera les yeux pour se mieux se dévouer à la religion. Dommage que l'intégralité du film n'existe plus car il devait y avoir pas mal de trucages avec divinité, magie et créature mystique. Ici on ne voit qu'un seul effet spécial très rudimentaire, plus un gag qu'autre chose, avec un mannequin en mousse se substituant au héros que ses amis jettent d'un balcon.

Les images ayant survécu sont situées au début du film à priori et on l'air se centrer sur les conflits du jeune homme avec ses parents qui refusent son union avec sa voisine. On notera que beaucoup de composantes du cinéma indien sont déjà présents à l'époque du cinéma muet : la dévotion envers les aïeux, les sentiments exacerbés, la croyance et la présence primordiale de la musique puisqu'on trouve une longue séquence avec des musiciens.

C'est désormais avant tout une curiosité mais je ne regrette pas la découverte même si c'est avant tout le destin rocambolesque du film qui est le plus stupéfiant.
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Re: Topic Bollywood naphta' (index page 1)

Message par hansolo »

Christopher Nolan s'est pris de passion pour
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Re: Topic Bollywood naphta

Message par bruce randylan »

Plein de muets indiens à la Fondation Pathé durant une vingtaine de jours. :)


Muraliwala(Baburao Painter - 1927)

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Le jeune Krishna est un enfant espiègle et turbulent qui adore jouer des tours à sa famille et ses servantes, tout en préférant la compagnie de ses amis gopis

Comme Almas de la costa, la quarantaine de minutes existantes est très parcellaire et il est bien difficile de s'y retrouver dans cette adaptation de la jeunesse de la divinité hindoue Krishna, surtout quand on a pas les références historiques et culturelles pour combler les trous. On ne sait ainsi pas pourquoi Krishna devient tout à coup invisible, pourquoi il se mue en divinité soudainement ou encore d'où sort le serpent géant du dernier tiers.
Pour autant, ça se laisse regarder pour son "héros" atypique, un enfant d'une dizaine d'année qui est déjà un Don Juan, ne respecte pas les traditions religieuses de sa famille, fait les 400 coups mais devient quand même une entité spirituelle censée apporter l’Éveil à sa sœur. De ce quoi demander quelle est la morale de l'histoire :mrgreen: Et encore, le film occulte un épisode célèbre de son enfance quant il vola les vêtements de plusieurs femmes se baignant. :P
Les quelques trucages sont rudimentaires et bricolés mais ne manquent pas de charme comme l'ambiance du film entre comédie, aventures et une touche de mysticisme (qui a presque disparu du récit).
Un peu frustrant d'autant que les rapports avec sa famille (comme son père) sont vraiment très floues.
"celui qui n'est pas occupé à naître est occupé à mourir"
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Re: Topic Bollywood naphta

Message par bruce randylan »

L'un des cinéastes logiquement mis en avant dans ce cycle est Dhundiraj Govind Phalke, le premier cinéaste indien, qui tourna une centaine de films dont seule une petite trentaine a survécu, souvent de manière fragmentaire.
C'est le cas de 4 films présentés dans un programme de courts-métrages qui sont surtout des curiosités historiques :

Shinshasta Parvani (1920 – 4 minutes) est un documentaire sur une fête religion où les fidèles se purifient dans un fleuve. Beaucoup de plans larges qui permettent de bien profiter de la foule, des ghats et de l'architecture. J'aurais bien voulu en voir davantage.

Tukaram (1921 – environ 10 minutes) est une biographie d'un célèbre poète du 17ème siècle qui eu une illumination durant un rêve et se mit à apprendre des psaumes sacrés à son réveil, devenant ainsi une icône dans la région.
Les minutes restantes semblent être davantage vers la fin du récit quand le poète reçoit la visite de la population avant de s’élever au ciel pour devenir une divinité lui-même.

Shri Krishna Jamma (1918 – 5-6 minutes) est à l'instar de Muraliwala un film consacré à différents événements de la jeunesse de Krishna. L'on retrouve à ce titre le serpent sorti des eaux ou différentes facéties magiques (ici il se démultiplie pour menacer un être maléfique).
Ce qu'il en reste présente peu de continuité par contre.
Mine de rien il y a beaucoup de trucages qui rappellent l'ambiance des fééries de Méliès/De Chomon entre une tête qui se détache de son corps, des split-screen et une demi-douzaine surimpressions dans le même plan. Et la mise en scène intègre des plans moyens ou rapprochés au bon moment, démontrant que Phalke essayait de sortir du théâtre filmé.

Bharkta Prahlad (1926 – 5-6 minutes) fonctionne presque en temps que tel : un père ne supporte plus les prières de son fils, pris dans une sorte de transe, et refuse d'y voir une manifestation divine. Il cherche ainsi à ébranler sa foie au travers d'épreuves sadiques : le faire écraser par un éléphant, le plonger dans un bouillon d'huile bouillante ou l'empoisonner. Mais le garçon en sort indemne à chaque fois.
Plutôt sympa puisqu'il y a presque une unité narrative dans l'enchaînement des petites scénettes. Après ce n'est pas très inspiré formellement et il n'y a pas grande évolution dans le découpages par rapport à Shri Krishna Jamma.


Deuxième séance du jour, le long-métrage Marthanda Varma (P. V. Rao – 1931) qui relate la lutte du fondateur de la province de Travancore au 18ème siècle contre des ennemis qui le traquent.

J'aurais bien du mal à développer l'histoire : je n'ai pas compris grand chose et je ne dois pas être le seul. J'ai l'impression qu'il manque des segments (malgré une durée de presque 90 minutes ; wikipedia indique une durée de 2h), à moins que le film était accompagné de bonimenteur à l'époque. En tout cas, en l'état, on a du mal à différencier les opposants et adversaires, à lier les sous-intrigues, pourquoi le méchant est libéré ou à comprendre qu'il y a un long flash-back.
Heureusement il se passe beaucoup de chose et au final on ne s'ennuie pas vraiment entre traque, poursuite, évasion, bataille rangée, femme kidnappée et fiancée contre son gré...
Sans être d'un dynamisme incroyable, la mise en scène ne s'attarde pas trop et la narration privilégie avant tout les péripéties et rebondissements, au point d'oublier l'histoire.
Rao a plus de mal à gérer la continuité pour des raccords ou une gestion de l'espace souvent brouillons, sans oublier des solutions bricolées peu discrètes (une maison incendiée).

Pour les curieux, on trouve souvent ses films sur youtube ou sur le site https://indiancine.ma/home. La qualité est souvent aléatoire, pour Marthanda Varma la copie de la Fondation Pathé est beaucoup plus belle par exemple.
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