Topic Bollywood naphta

[Music Man]

CARAVAN de Nasir HUSSAIN - 1971
Avec Asha PARECK, JEETENDRA, Aruna IRANI et HELEN

Pour obéir aux dernières volontés de son père, une jeune fille épouse un employé de ce dernier qui n’est en fait qu’un assassin. Juste après les noces, il essaie se la tuer en trafiquant les freins de sa voiture. Mais elle parvient à sauter à temps du véhicule. Elle se cache dans la roulotte d’un jeune gitan qui tombe très vite amoureux d’elle

Avec son scénario fertile en rebondissements, sa naïveté, ses personnages à l’emporte pièce (l’odieux mari ou l’ardente et fougueuse fille du chef des gitans), Caravan ressemble à un grand livre à colorier, un thriller musical très accrocheur : une production qui exploite tous les ressorts du cinéma Bis, mais de la meilleure facture et avec un budget conséquent : j’ai passé un excellent moment en le visionnant !
Les numéros musicaux à grand spectacle, presque tous tournés dans des décors naturels de toute beauté, sont tout simplement splendides. Les chorégraphies sont rythmées, imaginatives, notamment les danses dans le camp gitan, ou pendant le passage de la roulotte ; Filmés avec une grande souplesse et de prises de vue aériennes, ces numéros comptent probablement parmi les meilleurs du cinéma de Bollywood de l’époque. Pour varier les plaisirs, on se délectera aussi du kitchissime numéro d’Helen, dans sa cage dorée, sur une musique « haletante » dans tous les sens du mot (un must du musical camp).

Les chansons sont délectables et entrainantes ; par son charme sans prétention et sa malice, Jeetendra annonce déjà SRK. Quant à la brune Asha Pareck, elle est absolument splendide et irrésistible dans son numéro comique devant un public de villageois avinés et querelleurs.
Un film qui donne la pêche, du Divertissement avec un grand D et que je recommande fortement aux mordus du genre…s’ils ne l’ont pas déjà vu !

[everhard]

pas encore vu mais tu me donne envie en tout cas

[Music Man]

Je suis certain que ce film te plairait !

[Music Man]

THE BURNING TRAIN –de Ravi CHOPRA - 1980
Avec DHARMENDRA, JEETENDRA, Hema MALINI, Vinod KHANNA, Vinod MEHRA , Parveen BABI et Simi GAREWAL

Pour se venger de l’homme qui lui a autrefois volé sa fiancée, un ingénieur déséquilibré entreprend de faire sauter le train express que vient de concevoir son concurrent, juste après son inauguration.

Vous avez rêvé d’un film catastrophe à la sauce Bollywood ? Le voici :Inspiré de la vague de films de ce genre qui faisait fureur dans les années 70 (et dont je me régalais quand j’étais petit), le train en feu, reprend tous les clichés du genre : évidemment, l’ingénieur, accaparé par ses responsabilités, et son épouse ne s’entendent plus du tout mais les évènements tragiques vont les rapprocher. Dans le train voyagent aussi une femme enceinte (qui va accoucher pendant le trajet), des voleurs de bijoux, une classe avec la maîtresse d’école…et tout ce petit monde va devoir être très courageux après l’explosion de la bombe, le décès du chauffeur et le train qui file à toute allure alors que les freins ont tous été sabotés. On peut compter sur le courage de Dharmendra et Jeetendra pour sauter à travers les flammes, escalader les wagons…Vinod Khanna fera mieux en sautant d’un express à l’autre alors que les deux trains roulent cote à cote. Finalement pour arrêter le train d’enfer, on va construire en catastrophe un plan incliné avec un tas de sable pour amortir l’arrivée. Oui, c’est n’importe quoi (pire encore que le pont de Cassandra), mais on s’amuse bien. Les effets spéciaux ne sont pas toujours réussis ; Les acteurs comiques viennent faire leur show (notamment le couple d’homo qui n’arrête pas de monopoliser les toilettes – oui, c’est très raffiné…) et sont si grotesques qu’on souhaiterait qu’ils périssent vite dans l’incendie des wagons.
Evidemment, on chante aussi pas mal mais les numéros ne sont pas marquants (hormis celui de Jeetendra dans le wagon qui est très entrainant).
Un divertissement à regarder avec tout le décalage nécessaire.

[everhard]

je vais faire un petit tour au quartier indien moi la semaine prochaine : tu me donne des pistes d'achats

[Music Man]

BOMBAY TALKIE de James IVORY - USA- 1970
Avec Shashi KAPOOR , Jennifer KENDAL, Aparna SEN et HELEN

Une romancière anglaise déseouvrée , plusieurs fois divorcée, rencontre en Inde une star du cinéma bollywoodien qui tombe rapidement sous son charme. Néanmoins, l’acteur est marié et leur idylle s’avère compliquée : après avoir vainement tenté de retrouver ses idées dans une retraite spirituelle auprès d’un gourou, elle retrouve son amant…avant que tout vire au drame.

Bombay talkie est une des premières œuvres du grand réalisateur James Ivory (connu surtout pour ses très beaux films des années 80 comme Chaleur et Poussière, Chambre avec vue, Retour à Howards end) et de son producteur associé Ismael Marchant.
Même s’il s’agit d’un film américain, la distribution (Shashi Kapoor en tête) comme les techniciens (un travail formidable de Subrata Mitra à la photo), musiciens sont presque tous issus du cinéma indien, que James Ivory, grand fan de Satyajit Ray, a toujours admiré. Donc, on peut l'évoquer ici !

C’est avant tout le portrait psychologique de deux personnages complètement paumés mais qui se ressemblent finalement beaucoup. La riche romancière de best sellers et la superstar de Bollywood, idolâtrée par ses fans, ont perdu depuis longtemps le sens des réalités. Ils cherchent un sens à leur existence sans savoir exactement le rôle qui leur est dévolu : Si leur passion sera fatale, le film dépeint avec beaucoup de sarcasmes la quête de spiritualité de la jeune femme (et notamment son stage auprès d’un gourou qui visionne avec satisfaction un film super 8 réunissant les célébrités anglaises qu’il a réussi à endoctriner. La scène où deux jeunes femmes fidèles du gourou s’évertuent à rattraper ses balles pendant qu’il joue au ping-pong est hilarante). L’univers bollywoodien est également dépeint avec humour et une pointe de mépris : c’est Shashi Kapoor , une vraie star de Bollywood qui tient le rôle principal. Amusant de savoir que tout en jouant dans ce film et par la suite d’autres productions Merchant/Ivory, le beau Shashi a énormément tourné dans les grands films musicaux épiques populaires que le film met gentiment en boîte.
Ici, il danse (fort mal) sur une machine à écrire géante avec Helen, mythique danseuse du cinéma indien.(dans un numéro volontairement kitsch qui semble copié sur un vieux film de 1937 avec Ruby Keeler).
Outre cet intéressant portrait psychologique de deux êtres à la dérive et ces amusants clins d’œil, on est surtout séduit par la somptueuse photographie et la saisissante beauté de certains passages nocturnes dans les rues et hôtels de luxe.
La musique est également de premier ordre (on a également droit à une belle séance d’enregistrement), interprétée par le top des chanteurs du Bollywood des années 70 (on regrettera que les passages musicaux soient si brefs).

[beb]

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[Music Man]

AAINA (LE MIROIR) – 1977 de K BALACHANDER
Avec MUMTAZ , Rajesh KHANNA et Nirupa ROY

Les malheurs de la pauvre Shalini :
Fille d’un brahmane, elle ne peut épouser l’homme qu’elle aime, qui appartient à une autre caste : l’amoureux éconduit s’engage au front, et passe pour mort.
Tout le monde meurt de faim dans la maisonnée, et la maman envisage même d’empoisonner toute la famille (11 enfants), qui n’a rien mangé la veille (la tante a pris l’argent qui restait pour aller voir un navet au cinéma). Pour aider son frère qui veut faire des études de médecine, Shalini va voir un agent du rectorat…qui la viole sur le champ. Pour subvenir aux besoins de sa famille, elle finit par se prostituer et personne ne s’en rend compte.
Un jour, elle a la surprise de reconnaitre parmi ses clients son ex fiancé toujours en vie, venu « se distraire ». Invitée au mariage de sa sœur, elle découvre que le futur mari est un de ses anciens clients…La vilaine tante apprend le poteau rose et la fait chanter en lui réclamant de fortes sommes d’argent. Finalement, quand la famille apprend la vérité, Shalini qui a tant fait pour eux, est éconduite avec une violence inouïe.

Un sujet aussi grave et malheureusement aussi courant que le sort de jeunes femmes indiennes obligées de se prostituer pour subvenir aux besoins de leur famille aurait mérité d’être traité avec tact et réalisme au lieu de donner lieu à un mélo ridicule , lacrymal et putassier, ployant sous les rebondissements les plus invraisemblables et plombé par une interprétation catastrophique des deux stars principales. Si la réalisation assez alerte et de nombreux détails de la vie quotidienne bien intégrés, ainsi que les épisodes les plus saugrenus de cette grosse machinerie arrivent à maintenir l’intérêt malgré tout, j’ai été effaré par la maladresse de l’ensemble : comment oser traiter un sujet si grave de la sorte, en voulant en faire un grand machin commercial !
Mumtaz est lamentable dans le rôle principal : son rire horrible et forcé est insupportable dans la première partie (d’ailleurs le film sonnera le glas de sa carrière); Elle est incapable d’exprimer le désarroi et le désespoir de l’héroïne dans la seconde. Rajesh Khanna, si bon dans d’autres productions, est ici parfaitement insipide.
Jamais le sort de la pauvre Shalini ne nous émeut (hormis peut être à la fin, quand elle se fait jeter avec ingratitude, et une cruauté inimaginable par tous ses frères et sœurs qu’elle a tant aimé et aidé) car on n’y croit pas. Sinon, les chansons sont très bonnes, comme souvent dans les films de cette époque, notamment celle « chantée » par Dharmendra qui apparait en guest star.
Le film en profite pour faire passer certains messages pour les spectateurs indiens et notamment « qu’il convient de limiter une famille à 2 ou 3 enfants » en reprenant une publicité pour le planning familial. Quand je consulte les avis souvent favorables de cinéphiles sur ce film, je me demande si j’ai été trop sévère, mais vraiment le traitement du sujet m’a paru pour le moins inapproprié.
Ce film est en fait la version hindi d’un film tamoul (Arangetram)du même réalisateur, tourné quelques années avant. « Moins glamour et plus réaliste », si l’on se réfère à ces mêmes avis, il collait sans doute davantage avec le propos. Un pseudo remake a été tourné en 2007 avec Rani Mukherjee

[riqueuniee]

BANDINI - la prisonnière - 1963 – De Bimal ROY
Avec Ashok KUMAR, NUTAN, DHARMENDRA

Dans une prison pour femme, un médecin s’éprend d’une jeune femme, dont la conduite est irréprochable et le dévouement pour ses compagnes d'infortune remarquable. Comment celle-ci a-t-elle pu commettre un crime ?
On se penche alors sur le passé de la malheureuse et les circonstances qui l’ont amené à commettre un assassinat.

Voici un excellent film que je recommande aux amoureux du film indien et surtout à ceux qui voudraient le découvrir et ont du mal à distinguer le bon grain de l’ivraie.
Ici pas d’esbroufe ni de toc, mais l’émotion la plus pure. Le talentueux réalisateur plante toute de suite le décor. Les chansons, toutes superbes et fort bien interprétées s’intègrent parfaitement au récit dramatique qu’elles accompagnent et soulignent. Les prisonnières chantent en travaillant au rythme de leur ouvrage. Un des passages les plus marquants est celui de l’exécution des anarchistes à l’aube. Le passage est chanté et transpire la plus vive émotion, tandis que les condamnés se dirigent vers la potence.
Cela faisait quelques temps que je n’avais pas vu un aussi bon film indien, aussi bien mis en scène. Et quelle classe et dignité dans le jeu de Nutan (à la ville, c’était la tante de la star des années 90 Kajol, à laquelle elle ressemble un peu par moment). Son interprétation est parfaite. Il faut dire qu’on a rarement vu un rôle féminin aussi fort dans le cinéma hindi. Evidemment quelques longueurs sont à déplorer dans le flashback qui raconte les malheurs de la pauvre Kalyani, mais certaines scènes sont stupéfiantes et viennent apporter une dimension extraordinaire à cette œuvre. Je pense notamment au passage où Kalyani folle de douleur empoisonne la femme de l’homme qu’elle aimait. L’utilisation des ombres, d’un vacarme assourdissant font songer à l’expressionnisme allemand : c’est très réussi.
Le film a lancé la carrière de Dharmendra. Je vous le conseille vivement.

Très belle suprise que ce film. Ceux qui pensent que le cinéma bollywoodien se résume à des kistscheries sucrées interminables peuvent tenter ce film. L'histoire (un mélo très touchant, avec un petit rappel historique -ça se passe dans une Inde pas encore indépendante, probablement dans les années 20 ou 30) est simple, les chansons s'intègrent très bien à celle-ci (notamment lors de la remarquable scène de la pendaison). De plus, c'est filmé de façon très réaliste, avec une image que j'ai trouvée assez proche de celle de certains films de Satyajit Ray (j'ai pensé à l'expédition, film à peu près contemporain) . La photo -en noir et blanc- est belle, et certains plans sont magnifiques. (la scène de l'empoisonnement a en effet un côté expressionniste très prononcé)
L'interprète principale joue vraiment bien (les autres aussi,mais elle domine le casting).
Bref, belle découverte. Dommage que la copie soit si mauvaise (le film est très abîmé, il n'est pourtant pas si ancien que ça).

[Music Man]

Content que le film t'ait plu, Riqueuniee.
il est en effet dommage de constater que des films indiens parfois récents (meme des années 80) sont édités en DVD dans un état douteux, sans la moindre restauration.

[riqueuniee]

Par moments, on avait l'impression de se retrouver devant un film de "cinéma premier" sauvé des oubliettes. Il semble qu'il y ait aussi de la négligence en ce qui concerne la conservation des films.J'ai du mal à imaginer des films français de la même période dans un tel état (la pellicule semblait commencer à se décomposer). Rien à voir avec les copies pas terribles qu'on peut parfois trouver en DVD.
En tout cas, belle découverte que ce film, qui ressemble à un chaînon manquant entre le cinéma bollywoodien et les films réalistes du type de ceux de Satyajit Ray.

[Patapin]

Chanson Dekho Ab To Kisiko, du film Janwar (1965)
A s'écrouler de rire :



Très sympa !

[beb]

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[Music Man]

Les Beatles n'ont qu'à bien se tenir

[beb]

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