Billy Wilder (1906-2002)

[Nestor Almendros]

Yep ; bon allez, on attend ton texte maintenant

J'attends d'abord le blu-ray

[El Dadal]

En tout cas Nestor, je comprend maintenant pourquoi tu te sens "vidé" après la rédaction de pareille chronique. Chapeau.

Par contre, point de détail (car je n'ai rien d'autre à redire ), je ne serai pas aussi affirmatif quand tu écris que Marylin et Wilder restent liés dans la mémoire collective. Si l'image marquante de Marylin reste effectivement celle de 7 ans de réflexion, je ne crois pas que l'inverse soit vrai. Wilder a peut-être effectivement connu son plus grand succès avec Certains l'aiment chaud, mais les mythes du cinéma que sont Boulevard du crépuscule ou Assurance sur la mort prennent une place non négligeable. Son œuvre est tellement hétéroclite que Marylin n'en est qu'une des multiples réussites. En fait, si on me dit "Billy Wilder", je l'associe illico à "Jack Lemmon".

[Rick Blaine]

Ah oui, c'est bien trop long pour que je puisse lire ça au boulot sans être dérangé! Chapeau!

Par contre, point de détail (car je n'ai rien d'autre à redire ), je ne serai pas aussi affirmatif quand tu écris que Marylin et Wilder restent liés dans la mémoire collective. Si l'image marquante de Marylin reste effectivement celle de 7 ans de réflexion, je ne crois pas que l'inverse soit vrai. Wilder a peut-être effectivement connu son plus grand succès avec Certains l'aiment chaud, mais les mythes du cinéma que sont Boulevard du crépuscule ou Assurance sur la mort prennent une place non négligeable. Son œuvre est tellement hétéroclite que Marylin n'en est qu'une des multiples réussites. En fait, si on me dit "Billy Wilder", je l'associe illico à "Jack Lemmon".

C'est tout de même assez vrai, le grand public ne connait pas nécessairement Assurance sur la Mort ou Boulevard du crépuscule, par contre il connait l'image marquante de Sept ans de réflexion et Certains l'aiment chaud, l'association Wilder/Marylin fait parti de l'inconscient collectif "global" et pas seulement de celui des cinéphiles. C'est ce qui est impressionnant, et c'est peut-être ça que voulait dire Nestor.

[Nestor Almendros]

Oui, c'est cela: je parlais du grand public et pas nécessairement des spécialistes cinéphiles.

[Federico]

Je me trompe peut-être mais si l'image de Marilyn sur la grille de métro est une des plus connues de toute l'histoire du cinéma, je ne suis pas certain que le grand public l'associe aussitôt au nom de Wilder. Je suis même prêt à parier qu'en faisant un bête sondage dans la rue et en demandant quel film se termine par la fameuse répartie "Personne n'est parfait", une majorité donnerait la bonne réponse (et encore moins le nom de Wilder).

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En forçant le mauvais esprit, je ne suis pas loin de penser qu'en posant la simple question au débotté : "Qui est Billy Wilder", on tomberait sur pas mal de réponses du style : "Un joueur de foot" ou "Un acteur de série TV".

[Rick Blaine]

Malheureusement tu ne dois pas avoir tort.
On peut dire que les images de Marylin que connait le grand public viennent de chez Wilder, sans qu'il le sache.

[Filiba]

En forçant le mauvais esprit, je ne suis pas loin de penser qu'en posant la simple question au débotté : "Qui est Billy Wilder", on tomberait sur pas mal de réponses du style : "Un joueur de foot" ou "Un acteur de série TV".

Michel Hazanavicius aux Oscars: "Billy Wilder, Billy Wilder, Billy Wilder"
What else?

[Federico]

En forçant le mauvais esprit, je ne suis pas loin de penser qu'en posant la simple question au débotté : "Qui est Billy Wilder", on tomberait sur pas mal de réponses du style : "Un joueur de foot" ou "Un acteur de série TV".

Michel Hazanavicius aux Oscars: "Billy Wilder, Billy Wilder, Billy Wilder"
What else?

Oui mais c'est le très cinéphile (cinéphage ?) Hazanavicius, face à des professionnels de la profession et dans leur temple, de surcroit.
Pas un radio-trottoir à Maubeuge ou dans l'Arkansas.

[Filiba]

Michel Hazanavicius aux Oscars: "Billy Wilder, Billy Wilder, Billy Wilder"
What else?

Oui mais c'est le très cinéphile (cinéphage ?) Hazanavicius, face à des professionnels de la profession et dans leur temple, de surcroit.
Pas un radio-trottoir à Maubeuge ou dans l'Arkansas.

Je suis d'accord. Hélas.
(et d'ailleurs, les professionnels de la profession doivent compter dans leurs rangs de sacrés ignares aussi).

[AtCloseRange]

5 Graves to Cairo (1943)
Après un Uniformes et Jupon Court assez raté et juste avant la consécration d'Assurance sur la Mort, Billy Wilder s'attaque à un film d'espionnage entre Hitchcock (même la musique de Miklos Rosza y renvoie) et Tintin (Cameron Crowe parle d'un ancêtre d'Indiana Jones - il y a un peu de ça). Wilder démontre déjà pour son 2ème film une belle maîtrise de la mise en scène.
C'est un film de propagande quasiment réalisé en temps réel (les événements de la guerre en Afrique du Nord évoqués sont très récents) mais Wilder (et son fidèle co-scénariste Charles Brackett) n'ont jamais la main lourde et n'oublient pas d"en faire un divertissement enlevé et finement caractérisé.
Von Stroheim est onctueux à souhait dans le rôle de Rommel.

[Wicker]

Après un Uniformes et Jupon Court assez raté

Argh ! Je m'insurge ! Il s'agit certes d'une comédie sans prétention, mais une franche réussite pour ma part !

[Père Jules]

Pareil. Il est tout à fait charmant ce film.

[AtCloseRange]

Voici ce que j'en disais.

Uniformes et Jupons Courts
Drôle de film que ce premier Wilder.
Au début, j'ai été charmé par l'insolence du sujet en me disant que Wilder était déjà Wilder dès son premier film. Malheureusement ce qui passera bien quelques années plus tard dans Certains L'aiment Chaud laisse ici un arrière goût étrange. On peut considérer audacieux d'arriver à "faire passer" une histoire d'amour entre une ado (même fausse) et un adulte à cette époque (étonnant de voir que le public de l'époque en ait fait un grand succès) mais si Wilder maîtrise sa mécanique comique, il a du mal à gérér les implications douteuses du reste du film. Il suffit de voir comment il s'en sort au final par une pirouette beaucoup moins convaicante que le fameux "Nobody's Perfect" (ce film est vraiment la matrice de son futur chef d'oeuvre).
En fait, l'audace du film se retourne un peu contre lui puisque Wilder est obligé par le contexte de l'époque d'être constamment entre 2 eaux et son idée de départ reste avant tout un gimmick comique qu'il ne peut exploiter que partiellement.

[Cathy]

Le Gouffre aux chimères, Ace in the hole aka the big Carnival (1951)



Un journaliste cherche un scoop qui va le faire sortir de l'anonymat. Il entreprend un grand cirque médiatique autour du sauvetage d'un homme coincé au fond d'une galerie.

Billy Wilder réalise un film qui résonne encore d'une manière totalement moderne aujourd'hui, avec cette critique de la presse qui recherche le sensationnalisme à tout va. Il dessine le portrait sans concession d'un journaliste en mal de notoriété, d'une épouse délaissée qui elle aussi va profiter du grand cirque médiatique. Le problème du film réside sans doute dans le manque d'empathie que suscite ce héros, certes il est difficile avec un tel sujet d'éprouver de la compassion pour ce journaliste sans scrupule, mais le personnage est détestable aussi bien professionnellement qu'humainement. Ses relations avec la femme de la victime en témoignent ! La critique est féroce, d'une noirceur évidente. Elle montre bien l'engouement du peuple pour ces faits de société glauques et tout ce "carnaval" qui en résulte. Evidemment le journaliste se rendra compte du mal qu'il a faire à la toute fin et cherchera à interrompre ce grand cirque ... Kirk Douglas est impressionnant dans son rôle, même si on pourra lui reprocher d'être un peu trop "en bonne santé" à la fin du film. Il y a aussi cette importance de la réligion avec cette mère qui prie, l'arrivée ultime du prêtre... La charge est évidente contre les journalistes, la médiatisation et aussi le simple badaud, mais sans doute manque-t'il ce qui fait souvent la marque de Wilder, l'humour car ici tout est totalement noir, cynique, dur... Il en résulte donc un film à la fois intelligent et très dérangeant, avec cet anti-héros évident...

[someone1600]

un grand wilder celui la !