AtCloseRange a écrit :Demi-Lune a écrit :En outre, je crois - cela n'engage que moi - qu'il n'y a rien qui passe plus mal l'épreuve du temps que l'humour.
Définitivement pas d'accord avec cette remarque, moi non plus, qui peux rire comme un ogre face à certaines interprétations de Molière, ou en lisant certaines histoires de cocu magnifique d'Alphonse Allais. Cinématographiquement, les Marx Brothers ou certains Chaplin restent une référence en matière de comique.
Au delà de l'age, et de l'effet VO/VF que je ne saurais minimiser (B.Wilder est un dialoguiste particulièrement doué, et j'ai du mal à imaginer que, sans même parler de la voix, les traducteurs aient su préserver le double langage si souvent présent dans ses répliques), je crois qu'il y a un fossé entre ce que tu évoques comme une comédie, et ce qu'est The Appartment. Des films comme les ZAZ ou les films de De Funes que tu évoques sont des comédies burlesques, immédiatement drôles, sans forcément chercher la subtilité (même si elle peut exister dans certains de ces films). A ce titre, on n'est pas du tout dans l'humour mis en oeuvre ici, qui n'est pas vraiment censé faire rire, mais plutôt sourire. Il s'agit d'un humour discret, dans l'approche et le traitement des situations, pas d'un humour potache.
Attendre l'un de l'autre n'appelle que le contresens. Ainsi les uns trouveront que Y a-t-il un pilote dans l'avion est un film idiot, pas subtil ni fin, et donc pas drole, d'autres constateront que l'humour de The Appartment ne les fait pas rire comme un film des Farrelly, et trouveront donc qu'il n'est pas drole.
A mon sens, la comédie joue sur différents degrés d'humour, et on est ici clairement sur un humour léger et discret, dont le but n'est pas l'hilarité, mais au contraire d'impliquer le spectateur dans la relation du couple, de lui faire apprécier l'injustice et la cruauté de la situation envers lui. Bref, je pense moins qu'il s'agisse ici d'une question d'age que d'une question de degré.