Le Guépard (Luchino Visconti - 1963)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Jeremy Fox
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Message par Jeremy Fox »

Sergius Karamzin a écrit :J'avoue n'avoir jamais vu "Sandra", ni "Nuits blanches", ni "les sorcières", ni "l'innocent" (en plus de l'étranger et violence et passion, pas vus non plus).

Si vous les avez vus, vos avis, SVP.
Nuits blanches est tout simplement MA-GNI-FI-QUES : les décors sont parmi les plus beaux que j'ai vu le film ayant été tourné entièrement en studio et en noir et blanc exceptionnel. Superbet et émouvante histoire d'amour dramatique avec Mastroianni, Maria Schell et Jean Marais. Le plus beau pour moi avec "le guépard".

J'ai bien aimé Sandra et L'innocent sans plus de souvenirs que ça :oops:

Les sorcières doit être un sketch non ?
O'Malley
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Message par O'Malley »

en effet, les sorcières est un film à sketches que je n'ai pas vus, dont un est réalisé par De Sica avec Silvana Mangano et Clint Eastwood en mari impuissant (ça doit être quelque chose)...
David Locke
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Message par David Locke »

Sandra (Vaghe Stelle dell'Orsa en italien) est un film absolument extraordinaire, peut-être le meilleur de son auteur.

Le film, d'un romantisme noir et vénéneux (splendide photographie noir et blanc très contrastée, musique de César Franck...), transpose dans l'Italie de l'époque (1963) une histoire au fort parfum mythologique (d'ailleurs, Cardinale est maquillée à l'antique, bien que mariée à un américain dans le film).

Il y est question de l'attachement coupable (?) d'un frère pour sa soeur qui se retrouvent dans leur ville natale Volterra au moment du décès de leur père.

Le film distille une ambiance mystérieuse où le passé et le présent s'affrontent dans cette ville construite au temps des étrusques et qui s'enfonce lentement dans le sol...
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Jipi
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Le Guepard (Luchino Visconti 1963)

Message par Jipi »

Désolé ne m'être peut-être encore trompé mais quand je tape le Guépard dans la zone de recherches, il ne m'affiche aucun topics

Je ne sais plus comment faire
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-Kaonashi-
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Message par -Kaonashi- »

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Message par AlexRow »

-Kaonashi Yupa- a écrit :Sinon tu avais aussi ce topic : http://www.dvdclassik.com/forum/viewtop ... t=visconti 8)
Non mais là, TU chipotes :mrgreen:
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-Kaonashi-
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Message par -Kaonashi- »

AlexRow a écrit :
-Kaonashi Yupa- a écrit :Sinon tu avais aussi ce topic : http://www.dvdclassik.com/forum/viewtop ... t=visconti 8)
Non mais là, TU chipotes :mrgreen:
Moi ? :o Pas du tout voyons ! C'est pas comme si c'était moi l'instigateur du topic dont je parle ! :mrgreen:
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cinephage
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Message par cinephage »

Le film mérite bien un topic à lui tout seul, quand même...

Je n'ai jamais retrouvé le jeu de Burt Lancaster pour le Guépard dans aucun autre film dans lequel il aie joué. Comme si, pour ce coup-là, il avait tout donné, ou si Visconti avait su deviner que Salina dormait en lui (pourtant, on est très très loin du Corsaire rouge, en termes de jeu d'acteur).
I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell
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-Kaonashi-
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Message par -Kaonashi- »

cinephage a écrit :Le film mérite bien un topic à lui tout seul, quand même...
Comme tous les films de Visconti, d'ailleurs !
Là c'était juste pour chipoter, hein... :mrgreen:


Concernant le choix de l'acteur pour interpéter le Guépard, même si j'adore Marlon Brando, je suis bien content que finalement Visconti n'ait pas pu l'avoir et se soit rabattu sur l'excellent Burt Lancaster, qui d'après pas mal de témoignages est ressorti vraiment transformé par son expérience sur ce film.
Il faut le voir aussi dans Violence et passion, majestueux mais cette fois-ci anachronique et surtout dépassé par les nouveaux venus dans son entourage.
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Strum
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Message par Strum »

Un des plus beaux films du monde avec une des plus belles musiques jamais composées pour le cinéma. Un film monde où le personnage principal est le reflet de son époque.

Concernant Burt Lancaster, absolument prodigieux en Prince Salina, je crois me souvenir que Visconti a eu cette phrase: "je ne connais pas d'homme plus étrange que Burt Lancaster", ou quelque chose d'approchant.

Visconti a pensé jouer lui-même Salina, en qui il apercevait certains de ses traits de caractères et une communauté de destin (la mélancolie, la lucidité dans la perception des bouleversements du monde, un certain mépris de la bourgeoisie, la perception aigue de l'existence de différentes classes sociales, le sentiment de ne plus appartenir à son époque). Alors, par cette phrase sur l'étrangeté de Lancaster, Visconti se demande peut-être comment cet acteur américain avait réussi à "devenir" à ce point Salina dans le film. Ou pour le dire autrement, comment Lancaster était devenu à ce point Visconti lui-même.

Au sujet de la transformation de Lancaster en Salina, on peut tenter l'expérience suivante: lire le livre original de Lampedusa (très grand livre) et imaginer quelqu'un d'autre que Lancaster jouant Salina. C'est impossible. Dans la gestuelle, dans le physique, jusqu'au plus petit froncement de sourcil, tout ce que Lampedusa décrit de son héros parait appartenir au Lancaster du Guépard. Chapeau l'artiste.
Jipi
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Message par Jipi »

Bourgeoisie bouillonnante et aristocratie conservatrice s’affrontent dans une fresque chatoyante dans les palais, sanguinaire sur le pré. Le prince Salina fatigué par la piété d’une femme se signant avant chaque étreinte toise un avenir naissant plus convivial représenté par un rire féminin extrait naturellement libérant une dentition privée d’éventails protecteurs.

L’aristocrate menacé doit s’intégrer dans un temps fabricant de nouveaux bourgeois avides de propriétés terriennes. Les dernières fresques d’un monde sur le déclin se meurent en contemplant la disparition de l’habit de salon au profit d’un costume citoyen.

Le Maire est l'égal du Prêtre. La terre se rachète, se partage. L’ecclésiastique n’est plus sécurisé par le support de ses pauvres. La continuité apaisante des êtres dans un monde au repos se doit à l’union alchimique d’idées naguère en luttes.

Angelica et Tancrède unis afin de faire cesser les combats sont les uniques garants d’une cohabitation durable entre le rituel et la transaction.

« Le guépard » est une fresque somptueuse, une peinture sociale convulsée remarquablement mise en images par un cinéaste offrant une âme à des théories combatives éternelles entre nantis et défavorisés. Un esthétisme coloré en intérieurs, aride en plaines faisant tournoyer les corps par les valses ou les balles.

Luchino Visconti cadre merveilleusement la différence entre la magnificence d'un salon et l'austérité d'un repas champêtre dans un contexte ou un principe existentiel quitte irrémédiablement un prince sur le retour servant de corridor entre la fusion nécessaire d’une noblesse assiégée par les besoins d’une classe moyenne en plein essor.

Une mésalliance devient l’alliance d’une continuité établie sur les ruines d’un monde englouti. Nobles et Bourgeois sont sur une fréquence identique en continuant de faire respirer la terre. Un mariage de raison indispensable à la naissance d'un esprit communautaire.

Par l’intermédiaire d’une étoile, un vieux prince regarde s’éteindre un pouvoir éphémère confié à de nouvelles énergies elles-mêmes menacées par des idées nouvelles encore en sommeil.
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Watkinssien
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Message par Watkinssien »

Un pur chef-d'oeuvre, dont il faut voir la version longue italienne.

L'histoire de l'Italie est évoquée tout le long (le Prince est une figure du passé qui tente de comprendre la politique du présent, par le biais de la jeunesse et la beauté même de son neveu et de sa femme, qui représentent un futur incertain).
La somptuosité d'un monde se contraste avec la conscience du Prince Salina (gigantesque Burt Lancaster) !

Et Claudia Cardinale est ... elle est ... SUBLIME
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homerwell
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Message par homerwell »

Strum a écrit :Un des plus beaux films du monde avec une des plus belles musiques jamais composées pour le cinéma. Un film monde où le personnage principal est le reflet de son époque.
A force de lire ce genre de commentaire (Strum n'est jamais avare concernant "Le Guépard"), je me suis payé le dvd collector que l'on trouve pour pas trop cher avec la version longue italienne. C'est un choc visuel, la première partie dans la grande maison familiale avec les voiles aux fenêtres, la scène de bataille avec les chemises rouges, les scènes dans la campagne sicilienne et évidemment le bal merveilleux. Lancaster est hypnotique, on ne voit que lui sur l'écran tellement il en impose. Et enfin il ne faut pas oublier Nino Rota dont la musique met la touche finale au gravage des images du film dont notre mémoire. Tout est parfait.


le dvd :

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le cd :

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Le seul truc qui m'a embêter, c'est de ne pas bien connaître l'histoire de l’Italie, ni la géographie d’ailleurs, donc je suis allé piocher dans des livres mais c'était après la première vision du film...
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Boubakar
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Message par Boubakar »

La première fois que je l'ai vu, j'ai eu un peu de mal, j'avais ça longuet...mais à la deuxième, j'ai totalement adoré.
Et c'est en plus l'un des plus beaux films jamais vus.
Strum
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Message par Strum »

homerwell a écrit :C'est un choc visuel, la première partie dans la grande maison familiale avec les voiles aux fenêtres, la scène de bataille avec les chemises rouges, les scènes dans la campagne sicilienne et évidemment le bal merveilleux. Lancaster est hypnotique, on ne voit que lui sur l'écran tellement il en impose. Et enfin il ne faut pas oublier Nino Rota dont la musique met la touche finale au gravage des images du film dont notre mémoire. Tout est parfait.
:D
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