Bob Fosse (1927-1987)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Alexandre Angel
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Re: Bob Fosse (1927-1987)

Message par Alexandre Angel »

Une petite idée de l'excellence du montage, et du filmage, dans les films de Bob Fosse (ici, dans Star 80, donc):



Désolé pour le léger aplatissement.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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odelay
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Re: Bob Fosse (1927-1987)

Message par odelay »

Alexandre Angel a écrit :Une petite idée de l'excellence du montage, et du filmage, dans les films de Bob Fosse (ici, dans Star 80, donc):



Désolé pour le léger aplatissement.

Très très important le montage chez Fosse, il sait aller chercher les petits détails sans oublier la vu d'ensemble (on note aussi dans tous ses films beaucoup de contre plongées, surtout évidemment dans ses films où il y a une scène où il se place souvent à la place du public comme c'est aussi le cas ici). Quand j'avais vu Star 80 la première, c'est justement le montage qui m'avait frappé. J'e l'ai sur un DVDR en copie assez pourrie, mais j'ai bien envie de le revoir. Une belle édition s'impose!
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Alexandre Angel
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Re: Bob Fosse (1927-1987)

Message par Alexandre Angel »

odelay a écrit :Très très important le montage chez Fosse, il sait aller chercher les petits détails sans oublier la vu d'ensemble (on note aussi dans tous ses films beaucoup de contre plongées, surtout évidemment dans ses films où il y a une scène où il se place souvent à la place du public comme c'est aussi le cas ici).
Dans cette manière qui est la sienne, je ne lui vois qu'un "challenger" dans tout le cinéma contemporain : Milos Forman.
Mais parce qu'ils ont quelque chose en commun, dans des univers différents : il n'y a pas d'imitation.
Dernière modification par Alexandre Angel le 5 nov. 17, 20:11, modifié 1 fois.
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Thaddeus
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Re: Bob Fosse (1927-1987)

Message par Thaddeus »

Je m'apprêtais à remonter le sujet "Duels de réalisateurs" rien que pour le plaisir de faire affronter Fosse à Forman, mais je rends compte que ce dernier avait déjà un adversaire. :|
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Alexandre Angel
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Re: Bob Fosse (1927-1987)

Message par Alexandre Angel »

Thaddeus a écrit :Je m'apprêtais à remonter le sujet "Duels de réalisateurs" rien que pour le plaisir de faire affronter Fosse à Forman, mais je rends compte que ce dernier avait déjà un adversaire. :|
Il n'y a pas de duel, mais une convergence d'état d'esprit (tu vois ce que je veux dire, je suis pas sûr d'être clair? :mrgreen: )
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Thaddeus
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Re: Bob Fosse (1927-1987)

Message par Thaddeus »

Oui tu es très clair, et j'avais bien compris le sens de ton message. C'est juste que cette "convergence" était pile dans l'esprit du topic en question (où il s'agit d'opposer des réalisateurs qui se trouvent souvent associés dans l'esprit des cinéphiles), d'où mon idée.
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Alexandre Angel
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Re: Bob Fosse (1927-1987)

Message par Alexandre Angel »

Thaddeus a écrit :Oui tu es très clair, et j'avais bien compris le sens de ton message. C'est juste que cette "convergence" était pile dans l'esprit du topic en question (où il s'agit d'opposer des réalisateurs qui se trouvent souvent associés dans l'esprit des cinéphiles), d'où mon idée.
Ces effets d'échos se font sentir, assez logiquement, dès le démarrage de la période américaine. Regarde comme la très brève, mais percutante, séquence où apparaît Tina Turner dans Taking off annonce le final d' All that jazz. Ce tout court moment est formidable et en substance, il s'agit de la meilleure séquence de live (qui plus est rythm'n blues) que j'ai vue dans un film de fiction (il doit y avoir un peu d'exagération dans mes propos, ne pas m'en vouloir :mrgreen: ), aussi courte soit-elle.
D'autre part, sans qu'il soit besoin d'énumérer tout les moments musicaux des films de Forman, ne serais-ce que la rythmique des champs contre champs de Vol au dessus d'un nid de coucou aurait pu appartenir à l'univers de Fosse, et inversement.
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Re: Bob Fosse (1927-1987)

Message par Alexandre Angel »

Ce soir sur TCM à 22h35, le cinquième et ultime film de Bob Fosse.

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Star 80 (1983)
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Re: Bob Fosse (1927-1987)

Message par Alexandre Angel »

Pour qu'il soit un grand film, il manque à ce méconnu Star 80 d'être délesté de tout racolage, de tout sensationnalisme, de toute vulgarité. Non pas que le dernier Bob Fosse en soit entaché car ce talentueux artiste sait éviter ces écueils.
Mais il ne peut échapper à son sujet qui est morbide et racoleur, par nature. Et cela rejaillit, comme par repercussion formelle, sur la facture d'une œuvre brillante qui ne trouve pas à se déployer, de façon romanesque, sur la durée, comme les trois précédents (je garde toujours à part Sweet Charity) en n'atteignant pas les 1h50 et qui, comme l'écrivait Demi-Lune plus haut, passe le relais à des eighties qui viennent l'accueillir dans leur lumière un peu crade, un tantinet sordide, comme elles le feront un peu plus tard, sous l'égide de la Cannon, pour Frankenheimer ou Jerry Schatzberg, quand bien même la dite lumière serait ici dirigée par le grand Sven Nykvist (oui, oui, le Monsieur Photo d'Ingmar Bergman).
Pour autant, Star 80 reste non seulement toujours impressionnant mais le revoir nous révèle des trésors d'inventions narratives que notre mémoire avait quelque peu enfouis. Quel montage! Quel mordant, à la fois sardonique et euphorisant, dans l'enchainement des séquences! De ce strict point de vue, le film est à la hauteur des précédents et fait montre d'une maîtrise électrisante qui me donne envie de revoir tout ça comme on écouterait en boucle une musique dont on veut percer tous les secrets. Je vais radoter en m'en excusant, mais il me parait évident que cette énergie narrative est la matrice secrète de celle qui surchauffera certains Scorsese. A tout le moins, elle est de la même étoffe : celle de Bob Fosse étant encore plus élégante.
Dernière modification par Alexandre Angel le 5 août 18, 15:19, modifié 1 fois.
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Re: Bob Fosse (1927-1987)

Message par Jack Carter »

Demi-Lune a écrit :
Étonnant que Peter Bogdanovich ait vu son nom soustrait, alors que tous les autres sont précisément nommés. Ça m'a permis d'apprendre après-coup qu'il s'était ensuite marié avec la sœur de Dorothen Stratten pendant de nombreuses années. C'est fou, quand on y pense. Et qu'il avait publié en 1984 un livre sur Dorothy où il laissait entendre qu'elle avait été agressée sexuellement par Hugh Heffner.
Livre qui sera traduit en français et qui sortira cet automne à l'occasion de l'invitation à Peter Bogdanovich au Festival Lumiere (en plus d'un autre bouquin d'entretiens avec JB Thoret)
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Message par Max Schreck »

Alexandre Angel a écrit : Pour autant, Star 80 reste non seulement toujours impressionnant mais le revoir nous révèle des trésors d'inventions narratives que notre mémoire avait quelque peu enfouis. Quel montage! Quel mordant, à la fois sardonique et euphorisant, dans l'enchainement des séquences! De ce strict point de vue, le film est à la hauteur des précédents et fait montre d'une maîtrise électrisante qui me donne envie de revoir tout ça comme on écouterait en boucle une musique dont on veut percer tous les secrets. Je vais radoter en m'en excusant, mais il me parait évident que cette énergie narrative est la matrice secrète de celle qui surchauffera certains Scorsese. A tout le moins, elle est de la même étoffe : celle de Bob Fosse étant encore plus élégante.
Absolument. Je crois que c'est le premier Fosse que j'ai vu, et c'est évidemment cet aspect que je garde le plus en mémoire, qui permet justement au film d'être bien plus qu'un biopic sensationnaliste. C'est clairement la même écriture ici à l'œuvre que sur Lenny. J'avais également été impressionné par le jeu et l'implication d'Eric Roberts, que je n'ai jamais retrouvé à cette hauteur dans ses autres rôles.
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Re: Bob Fosse (1927-1987)

Message par Alexandre Angel »

Max Schreck a écrit : Absolument. Je crois que c'est le premier Fosse que j'ai vu, et c'est évidemment cet aspect que je garde le plus en mémoire, qui permet justement au film d'être bien plus qu'un biopic sensationnaliste. C'est clairement la même écriture ici à l'œuvre que sur Lenny. J'avais également été impressionné par le jeu et l'implication d'Eric Roberts, que je n'ai jamais retrouvé à cette hauteur dans ses autres rôles.
Après, je ne sais pas si tu l'as revu, mais j'émets des réserves sur la scène finale qui me semble trop "séquencée", comme par à-coups, où l'on sent trop les étapes de la mise à mort (et je me souviens que Fosse, à la sortie du film, avait révélé avoir conçu cette séquence ultime comme un ballet). Ça tombait bien pour un chorégraphe. Or, on sent un peu trop que Fosse n'est pas à proprement parler un cinéaste d'action traditionnelle (contrairement à Scorsese, pour le coup) et que la scène paraît un peu laborieuse dans son découpage. De plus, Mariel Hemingway donne l'impression d'attendre la mort de manière sans doute résignée, mais aussi un peu passive (je m'empresse de préciser qu'il n'y a pas ici de spoilers vu que tout est annoncé dès le départ) alors qu'elle devrait être transie de terreur.
Peut-être ai-je totalement tort, mais j'avais déjà ressenti ça à la sortie du film.
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Re: Bob Fosse (1927-1987)

Message par odelay »

Le mash up entre le Rich man's frug de SWEET CHARITY de Fosse et le "Nutbush City Limit" d'Ike & Tina est absolument formidable.
J'adore. :P

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Re: Bob Fosse (1927-1987)

Message par Alexandre Angel »

odelay a écrit :Le mash up entre le Rich man's frug de SWEET CHARITY de Fosse et le "Nutbush City Limit" d'Ike & Tina est absolument formidable.
J'adore. :P

Ah oui c'est pas mal :) ! (ça marche moins sur le tableau suivant)

Mais tu m'as donné envie de poster le meilleur numéro de Sweet Charity, starring Sammy Davis Junior

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Re: Bob Fosse (1927-1987)

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