Tendre poulet - On a volé la cuisse de Jupiter (P. De Broca)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Alligator
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Tendre poulet - On a volé la cuisse de Jupiter (P. De Broca)

Message par Alligator »

Tendre poulet (Philippe de Broca, 1978) :

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J'adore ce film. Je suis encore perplexe, coincé entre une mauvaise foi et un capital de sympathie personnels m'obstruant la vision juste et réelle d'une oeuvre de cinéma populaire médiocre ou la mésestimation injuste d'une grande comédie romantique qui ne pourra être réajustée à sa juste valeur qu'avec la douce patine du temps qui réinvestit les chefs d'oeuvre perdus (ce qui me conférerait par la même une position hautement branlatoire il faut avouer).

Pour le moment je reste étonné que personne ici ou là ne viennent vanter ce petit bijou de la comédie française à la Du Broca, cette parfaite démonstration jubilatoire qu'il n'y a pas uniquement Lubitsch, Sturges ou Hawks pour façonner de jolies petites comédies pétaradantes et dotées d'un charme certain, d'une poésie que leur confèrent les dialogues, les comédiens maîtres de leurs jeux et de leurs personnages, les situations combinant divers éléments ainsi que le savant mélange entre récit et musique.

Sans doute que ce qui écorne l'aura de ce film c'est le mélange plutôt déstabilisant, et peut-être même malhabile pour certains, entre comédie romantique et comédie policière. Il est vrai qu'à l'heure de donner une étiquette définitive au film, je serais bien en peine de choisir entre ces deux-là. Si j'avais l'intention d'être impartial. Mais comme cela n'est pas le cas, et que je préfère ô combien les regards, les mots et les gestes du couple Noiret/Girardot c'est des deux mains que je signe pour la comédie romantique. Résolumment.
Et alors de ce point de vue, l'intrigue policière ne vient qu'apporter une note de tension et de suspense pour mieux mettre en exergue l'antagonisme des deux tourtereaux. Qui mieux que la commissaire Tanquerelle pourrait-on mettre dans les pattes et le coeur de ce vieux garçon, rabelaisien, libertaire, passionné et surtout antiflicard première catégorie qu'est le professeur Lemercier?

Et n'y a-t-il pas là matière grisante de se laisser aller à suivre une idylle de quadras-quinquas plutôt sympathiques?
Si le couple prend sérieusement un coup de vieux dans l'opus suivant, il n'en demeure pas moins que l'évolution de ce couple de petits vieux qui rajeunissent en redécouvrant les battements du coeur et de la zigounette a quelque chose de merveilleux, d'attendrissant et même de réconfortant.
Une respiration profonde.
Audiard et De Broca nous offrent là un film sur la résurrection et l'importance de l'amour qui met bêtement en joie. Il n'y a qu'à regarder l'oeil pétillant et nostalgique, la malice du sourire de Noiret à l'évocation de la dernière fois où il avait sauté la barrière menant à la chambre de la jeune Girardot (chaste on évoque que pudiquement cette chambre mais on en pense, on en pince pas moins) quelques vingts ans au moins auparavant.

Cette nostalgie se retrouve dans les violons, heureux, joyeux violons, que la musique entraînante de Georges Delerue installe dès le générique pour ne plus lacher les deux personnages, comme un leitmotiv enveloppant une histoire d'amour légère mais pleine de promesses sincères et solides.

On ne retrouve pas l'Audiard grande gueule qui a coup de bons mots déréalise ses personnages. Non, ici, c'est un Audiard nostalgique, plus porté à poser un regard presque mélancolique. Les personnages sombres à l'évocation du passé ne manquent pas. Noiret lui même est friand de ces petits instants de recul. Lui, préfère en sourire, en siroter le bonheur passé encore un peu là. Hubert Deschamps a le souvenir plus tenace, de celui qui colle à la peau et à la tête et empêche de bien en vivre. Les dernière scènes entre ces deux comédiens accompagnées par quelques très jolis plans où une douce lumière éveille Paris qui baille sont d'une poésie délicate et heureuse, de celle qu'on retrouve dans quelques scènes du Magnifique ou dans L'incorrigible par le truchement de l'enthousiaste et dépressif personnage de Guiomar. Ici aussi, l'on se désespère d'un passé perdu, qui hante, avec délices ou tracas. Ici aussi le soleil n'est pas loin, le matin balfard laisse place à un autre jouir. Mon doigt a fourché juste. On retrouve cette joie de vivre propre au cinéma de De Broca. L'identification entre son cinéma et son personnage de Lemercier ne fait pas un pli.

C'est alors particulièrement injuste de laisser cette comédie aux oubliettes, parce qu'elle a le défaut d'avoir une suite au titre imbécile et au contenu parfois identiquement creux, d'avoir joué de la plastique aux tétons qui pointent de Catherine Alric ou bien qu'elle a été multi-diffusée, bref qu'elle est une bête comédie populaire.
D'ailleurs populaire, c'est vite dit. Il n'y a qu'à voir la piètre édition dvd que nous sort TF1 video. Une lumière sombre, une absence de bonus déplorable, bref, ces deux dvds sont là pourquoi au juste? On se le demande. Mais comme cela fait très longtemps que j'attends cette édition, je ne fais pas la fine bouche : je sirote et me désespère tout seul dans un coin en attendant des jours meilleurs.

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Pour On a volé la cuisse de Jupiter... on verra plus tard.
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Kevin95
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Message par Kevin95 »

Aussi bizarre que cela puisse paraître, j'ai surtout aimé sa suite, haute combien improbable ! :oops:
Les deux fléaux qui menacent l'humanité sont le désordre et l'ordre. La corruption me dégoûte, la vertu me donne le frisson. (Michel Audiard)
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Message par Alligator »

En me relisant je m'étonne d'avoir osé un tant soit peu comparer une comédie française de Du Broca avec une comédie américaine de Sturges, Hawks ou Lubitsch. C'est particulièrement incongru. Non pas en terme de qualité mais juste que ça n'a strictement rien à voir, ni dans le contexte, ni dans les moyens, ni dans les ambitions, ni dans la culture, ni, ni et encore ni. Rien à voir.
Comme quoi il faudrait se relire avant de lacher un post comme ça devant tout le monde.
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Kevin95
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Message par Kevin95 »

La honte !
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Major Dundee
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Message par Major Dundee »

Alligator a écrit :En me relisant je m'étonne d'avoir osé un tant soit peu comparer une comédie française de Du Broca avec une comédie américaine de Sturges, Hawks ou Lubitsch. C'est particulièrement incongru. Non pas en terme de qualité mais juste que ça n'a strictement rien à voir, ni dans le contexte, ni dans les moyens, ni dans les ambitions, ni dans la culture, ni, ni et encore ni. Rien à voir.
Comme quoi il faudrait se relire avant de lacher un post comme ça devant tout le monde.
Ton post est vraiment très intéressant mais j'irais jusqu'à dire presque plus intéressant que le film que tu défends si bien.
J'en ai gardé le souvenir d'un film assez moyen, mais je crois que je mélange un peu les deux :oops:
Par contre tu m'as donné l'envie d'avoir envie :roll:
D'autant plus que depuis que Noiret est parti, il me manque et je guette la moindre de ses apparitions. :wink:
Charles Boyer (faisant la cour) à Michèle Morgan dans Maxime.

- Ah, si j'avais trente ans de moins !
- J'aurais cinq ans... Ce serait du joli !


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Commissaire Juve
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Message par Commissaire Juve »

Bon, moi, je suis client... mais je vais faire de la peine à notre ami.

En revoyant les deux titres, j'ai trouvé que de Broca jouait quand même "petit bras" et qu'on était davantage dans un format "téléfilm" ici. :?
La vie de l'Homme oscille comme un pendule entre la douleur et l'ennui...
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Cathy
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Message par Cathy »

Personnellement je suis totalement cliente de ces deux films qui sont certes en dessous des Lubitsch et autres réalisateurs américains que tu cites, mais qui sont quand même d'agréables moments. Comme le Distrait, les Malhaurs d'Alfred, et autres comédies que j'ai citées sur le topic consacré aux films de Pierre Richard, ces deux films appartiennent à un genre qui n'existe plus, la comédie familiale française sans vulgarité.
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Message par Alligator »

On a volé la cuisse de Jupiter (Philippe de Broca, 1980) :

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Nos deux amoureux filent maintenant le parfait amour et ont décidé de roucouler sous les oliviers athéniens. Si dans le premier épisode, ils formaient un petit couple de quinquas pimpants, dans celui-là ils ne cachent plus leurs aspirations de pré-retraités. Monsieur descend au restaurant en charentaises, madame compte ses gouttes avant l'apéro. Les petits pépères sont gentillets et paraissent partis pour roupiller au bord de la mer Egée mais bien entendu c'est sans compter sur un scénario cette fois-ci virant volontiers à la pantalonnade sous figure de road-movie débridé, par moments cartoonesque et pourtant un peu plan-plan en fin de compte.

Le bât blesse à mon avis avec la présence vite fatigante du couple Alric/Perrin. La plastique avantageuse d'Alric livrant son lot de dénudés aquatiques ou ménagers donne dans l'érotique pépère encore (mais pas pervers). Le pire vient des grimaces et des cris hystériques de Perrin singeant un De Funès qu'il aurait voulu être et n'a jamais pu être faute de talent et de justesse. Les "ta gueule" et autres "mais tu vas la fermer?" parsèment mes pensées à chaque apparition du trublion tic-tac-toc, ciiiitizen bien sûr et ont grandement altéré mon modeste plaisir.
Le scénario moins réaliste, accumulant beaucoup trop de personnages secondaires ordinaires voire débiles (Dubillard et Perrin en tête), versant plus dans la farce, la comédie d'aventure rigolote à la crédibilité mise à mal, m'a quelque peu déçu. J'appréciais quand j'étais marmot, mais là l'excès tue un peu l'enthousiasme.

Heureusement le couple Noiret/Girardot m'émoustille toujours autant. Audiard se lache beaucoup plus au détriment d'ailleurs de ces belles teintes poétiques, méditatives et pleine de réminissence et donne dans les répliques parfois tordantes. Il faut absolument entendre Lemercier (Noiret), professeur en Sorbonne, devenu criminel en cavale (en goguette surtout) en train de s'entraîner au tir et dire : "Il faut viser les gendarmes à la tête... pour ne pas abîmer les peaux".

Voilà pour quelques lignes aussi savoureuses, pour quelques plans exotiques d'une Grèce disparue (sans touristes), pour quelques moments tendres entre ces deux géants adorables que sont Noiret et Girardot, on peut prendre quelque plaisir sur ce deuxième partie, diptyque inégal et légèrement décevant.
Burnett
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Encore !

Message par Burnett »

Cathy a écrit :Personnellement je suis totalement cliente de ces deux films qui sont certes en dessous des Lubitsch et autres réalisateurs américains que tu cites, mais qui sont quand même d'agréables moments. Comme le Distrait, les Malhaurs d'Alfred, et autres comédies que j'ai citées sur le topic consacré aux films de Pierre Richard, ces deux films appartiennent à un genre qui n'existe plus, la comédie familiale française sans vulgarité.
Encore une fois, je rejoins tout à fait Cathy dans ses propos ! :wink:
Alligator
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Re: Tendre poulet - On a volé la cuisse de Jupiter (De Broca

Message par Alligator »

Tendre poulet (Philippe de Broca, 1978) :

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http://alligatographe.blogspot.com/2010 ... oulet.html
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Nouvelle revoyure:

Oui, je relis ma critique enjouée, vieille de 2 ans et je resigne des deux mains, les mêmes mots, les mêmes sentiments. Cette dernière revoyure développe encore les mêmes plaisirs et enrichit mes réflexions sur ce film trop oublié, injustement. C'est vraiment une très bonne comédie policiaromantique française. Aujourd'hui je n'ai plus de doutes sur ses qualités. Certes, cette sacrée nostalgie m'étreint un peu à la revoyure.

Les notes de Georges Delerue agissent instantanément dès la générique comme un baume apaisant, évoquent un temps de ma cinéphilie où ce genre de films passait sans arrêt à la télévision et ancrait des personnages ou des comédiens dans les plis de ma passion. Ces notes caressent mon âme. Ça parait pompeux, mais vraiment, je vous jure qu'elles m'émeuvent à ce point. Elles sont importantes ces notes, tout comme ce rythme de la comédie de Philippe de Broca. Ses films ont un tempo et une musique particuliers : les dialogues et le jeu des comédiens, dictés par un scénario souvent brillant produisent des films qui peuvent s'écouter, tels des berceuses.

Ce tendre poulet porte bien son qualificatif. Comme faites-vous pour ne pas tomber amoureux du commissaire Tanquerelle? Cette Annie Girardot n'est pas particulièrement jolie, ce n'est pas mon type de femme du moins, et pourtant il se dégage de cette boule d'énergie, de ce lapin bondissant qui court sans cesse une légèreté, une élégance qui séduisent. Quant elle parvient à se poser quelques secondes, c'est sur une fleur et son appétit à vouloir lutiner le rond et caverneux Lemercier (Noiret) est une très bonne raison de se prendre d'affection pour un tel personnage.

Car ces deux là font la paire. Le regard d'enfant de Noiret émerveillé par la lumière qui a coloré la frange de Girardot, pendant une fraction de seconde, au passage d'un autobus reflété dans la vitrine d'une pharmacie, ce visage illuminé, touché par la grâce et sans doute, on le comprend, qui réveille un amour de jeunesse, cette bouille réjouie, ne peut laisser indifférent. Impossible. De même quand il essaie de fuir en train, projetant l'image d'un vieil et indécrottable célibataire dont les lubies n'ont plus d'âge, l'image d'une carpe qui s'effraie à l'idée de suivre le véloce lapin, son visage coincé et maladroit offre sans aucun doute une des plus belles scènes de ce comédien.

Quand on aime les comédiens en général, ce film est un ravissement. Avec ces deux là, on atteint vite les sommets de l'art. Mais certains seconds rôles viennent apporter quelques savoureuses touches. Concernant Catherine Alric, j'avoue que je ne sais pas très bien au juste si ce sont mes hormones qui manipulent mon attachement. La très jolie comédienne ne semble pas hériter d'un rôle bien compliqué et ne fait pas montre d'un talent particulier si ce n'est celui de jouer les écervelées facilement dénudées, avec une certaine liesse communicative, touches érotiques que le film délivre avec parcimonie tout de même mais qui donnent un caractère aussi rose que sucré à l'histoire criminelle. Un rôle sur mesure qu'Alric va porter en bandoulière une grande partie de sa carrière.

De même Guy Marchand, un acteur de talent, sous-estimé à force de jouer les imbéciles, les ringards machos. Je le préfère dans des films comme "L'hôtel de la plage" de Michel Lang (tiens qu'il me faudrait revoir, Lang... tout un cinéma!), dans un rôle qu'il étoffe un peu de caractère, plus complexe, fragile et sympathique. Ici, ce n'est pas le cas, il s'en tient au ridicule comme le prouve son écusson de la police de Dallas qu'il arbore avec la fierté des cons. Sa participation est cela dit très courte. Mais elle permet surtout au scénario d'approfondir le thème à l'époque de plus en plus à la mode de la féminisation des pouvoirs dans notre société. En inepte macho, Marchand représente l'imbécile réac, incarne la France arriérée, inondé de sa propre arrogance à l'égard des femmes objets. Aveuglé par son connerie, il joue l'adversaire de madame le commissaire, le rival interne sauce "Quai des Orfèvres".

Car le film joue évidemment de cette lente et difficile acceptation par les hommes de l'introduction de la femme dans les postes clefs. Noiret lui même digère mal la nouvelle. Elle met bien du temps à lui faire ce qu'elle entend comme un "aveu" et par conséquent comme une faute originelle encore une autre à assumer. Les hommes de son équipe la chouchoutent. Elle est l'objet d'égards qui n'ont plus lieu d'être aujourd'hui. Égards de galanterie ou écarts de sexisme frappent une femme qui veut seulement arrêter les malfaiteurs.

Pour en revenir aux comédiens, je terminerais bien entendu sur Hubert Deschamps, un acteur mystérieux. Dans son jeu très particulier, tout à l'économie, avec un certain regard, presque toujours en fuite, avec sa voix trainante et lassée, il distille des sentiments très diffus. On ne sait pas trop s'il joue en fait. C'est en cela qu'il fascine sans doute. Ici son personnage offre plusieurs facettes très touchantes.
Il faudrait évoquer Roger Dumas, encore svelte à l'époque, l'œil figé, comme toujours surpris, Paulette Dubost, dans la lune, etc.

Il faudrait citer Paris, la bouffe, la culture, les tirades phallocrates d'Eschylle, la douceur des flâneries, la brocante, les concierges, les concerts sous la pluie, les manifs et les bombes lacrymo, l'usine désaffectée avec son vieux tacot à l'entrée, le temps qui passe, inexorable, les ruines du passé qui en témoignent et ce film qui lui même est devenu le vestige de mon passé, etc.
A se demander combien d'autres sensations, sentiments, pensées et mots il pourrait aller me faire chercher... J'adore ce film, d'un amour presque filial, consanguin, vous l'aurez compris. Aussi je crois bien que je pourrais le revoir et le rerevoir, jusqu'à plus soif, sans qu'il ne se gâte.
Burnett
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Re: Tendre poulet - On a volé la cuisse de Jupiter (De Broca

Message par Burnett »

Très joli texte pour un film qui figure parmi mes films de chevet ! :wink:
Nestor Almendros
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Re: Tendre poulet - On a volé la cuisse de Jupiter (De Broca

Message par Nestor Almendros »

Je n'avais pas voulu acheter le Blu-ray de Tendre Poulet l'an passé, échaudé par un mauvais souvenir (j'avais sûrement commencé le film sans le terminer, il y a des années). Enregistré sur la TNT la semaine dernière, et découvert ce soir. Si l'ensemble peut apparaître un peu déséquilibré (surtout dans la dernière partie, peut-être), il y a effectivement un gros capital sympathie pour ce film. Il y a les situations, les personnages, le mélange de comédie et de polar, les dialogues d'Audiard mais aussi l'effervescence de De Broca. Quand le commissaire pointe du doigt l'aspect téléfilm, je comprends éventuellement pour certains passages qui peuvent paraître cheap (certains passages façon thriller à l'américaine mais tout en restant bien français). Par contre on ne peut nier le talent de mise en scène, le dynamisme de la narration et du montage. Ca m'a sauté aux yeux avec les quelques plans enchaînés qui montrent Girardot débouler dans l'hôtel et se glisser dans le lit de Noiret : c'est vif, presque instinctif, limpide et efficace. Beaucoup de choses sont comme ça dans le film.

Belle découverte (qui me fait amèrement regretter de ne pas l'avoir vu d'abord en BR - transfert visiblement superbe en tout cas, comme pour l'excellent Cavaleur). J'essaierai de tomber sur la rediffusion de la suite mais je ne m'attends pas à de tels sommets :fiou:
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Watkinssien
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Re: Tendre poulet - On a volé la cuisse de Jupiter (P. De Br

Message par Watkinssien »

Un dyptique constamment sympathique, même si on a connu De Broca largement plus inspiré et virevoltant.

Tendre Poulet est surtout savoureux dans la romance truculente entre les personnages des excellents Girardot et Noiret et On a volé la Cuisse de Jupiter est plaisant, quoique tirant sur la mollesse de l'intrigue.
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Bogus
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Re: Tendre poulet - On a volé la cuisse de Jupiter (P. De Broca)

Message par Bogus »

Belle découverte que ce Tendre Poulet.
Comédie romantico-policière pétillante, très douce où tout coule de source et avance de manière tranquille et limpide comme l'a souligné Nestor plus haut. Les dialogues d'Audiard sont savoureux et pleins de tendresse, le couple formé par Annie Giradot et Philippe Noiret enchante, Catherine Alric émoustille, Guy Marchand (même brièvement) amuse, Hubert Deschamps émeut, la musique de Georges Delerue orchestre le tout avec joie et délicatesse et puis il y a Paris et ce sentiment aujourd'hui que la France des années 70 ben c'était chouette.
Un petit bonheur paisible. :)
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