C'est l'une des rares productions françaises en matière de fantastiques à cette époque (même si c'est une co-production avec la RFA et tourné en anglais)
Ce sera mon film du mois. Peut-être le film le plus extrème de Louis Malle qui choisit ici de filmer une Alice de 15 ans (l'intriguante Catherine Harrisson) comme s'il agissait en tant que documentariste témoin des déambulations d'un rêve; avec assez de recul pour que le spectateur se doive d' y inclure ses propres interprétations et articulations. Allégorie d'une transformation du corps adolescent qui se croise avec les fondements de la violence et de l'affrontement, Malle peut ici brasser large allant de ses intuitions aux divers inconscients collectifs qu'il cadre au passage. D'autant que son film est très fluide et se suit avec aisance : pourvu qu'on laisse de coté une certaine rationalité, on vie alors un dialogue entre soi et le surgissement de ces images et situations.
On est presque dans du cinéma intéractif sur ce coup là qui va plus loin que l'ambiguïté et le refus de juger vis à vis d'un sujet de société qui avient choqués profondemment avec "Lacombe Lucien", sa brillante fiction précédente. Mais j'aime cette perspective toujours très ouverte que Malle donne à son oeuvre et à ses films:ce ne sont pas des objets et des univers clos, c'est une démarche de recherche très singulière. Elle n'a une fois de plus pas peur de la transgression et des tabous. Il y de nombreuses images très fortes voir assez violentes dans leur caractère décalée, le tout enregistré via le prisme du brillant chef opérateur Sven Nykvist.
.
