Jules et Jim (François Truffaut - 1962)

[Flol]

Jules et Jim : je ne sais trop que dire.....des moments sublimissimes (le 1er baiser en ombres chinoises entre Jim et Catherine) cotoient d'autres moments "maladroits" (je trouve cette fin étrange).
Certaines petites choses m'ont gêné, comme le jeu sonnant faux de certains comédiens (notamment d'Henri Serre) ainsi que la post-synchro souvent en complet décalage (le jeu d'Oskar Werner en prend un coup ).
Mais dans l'ensemble, je me suis retrouvé littéralement transporté par la sublime mise en scène de Truffaut, portée magnifiquement par la partition doucereuse de Delerue.

Bref je ne sais trop que dire, si ce n'est qu'il faudrait que je retente l'expérience.

[Nestor Almendros]

JULES ET JIM de François Truffaut
J'ai enfin vu ce classique de Truffaut, réalisateur que je n'apprécie pas plus que ça. Ici la forme m'a un peu dérouté pendant une bonne partie du métrage. On reste collé au livre d'origine, par des dialogues très littéraires et une voix off très présente qui résume ou paraphrase l'image, en décrivant les décors par exemple. Le ryhtme est très soutenu, le débit de paroles très rapide. Beaucoup de trouvailles de mise en scène également (arrêts sur image, répliques écrites à l'écran...) qui seront reprises par d'autres plus tard. J'ai beaucoup aimé aussi le thème principal de George Delerue, très moderne, que j'avais l'impression d'avoir déjà entendu...

Pour le scénario, je pense que ça a dû pas mal jaser à l'époque, vu les moeurs décrites. A part ça je n'ai pas été touché, même si je ne me suis pas ennuyé.

[joe-ernst]

Jules et Jim (1962), de François Truffaut.

Le moins que l'on puisse dire est que je n'ai pas été emballé par la découverte de ce film.

Je reconnais que Truffaut s'est bien sorti de ce sujet qui pouvait paraître bien scabreux à l'époque. Pour le reste...

Tout d'abord des dialogues pompeux sentant bon la préciosité, dit par des comédiens peu charismatiques (à l'exception de la Moreau mais qui joue tellement mal), une mise en scène qui à force de tellement vouloir éviter les genres devient bancale, en gommant notamment toute référence à une époque précise en mêlant costumes et décors de n'importe quelle période mais en utilisant tout de même des bandes d'actualités (!), le tout dirigé par un metteur en scène devenant poseur en voulant innover à tout prix.

Dommage...

[Anorya]

Dans le Paris des années 1900, Jules l'allemand fait la connaissance de Jim, le français et très vite nouent une profonde relation d'amitié dont l'Art (littérature en particulier), les jeux et les femmes seront leurs passions communes. Un jour, ils rencontrent Catherine (Jeanne Moreau, touchante), une jeune femme singulière et éprise de liberté dont ils tombent tous les deux éperduement amoureux. C'est Jules qui se mariera avec elle et l'emmenera dans son pays avant que la guerre de 14-18 n'éclate.
Engagés chacun dans deux camps différents, les deux amis vivent avec cette crainte terrible de se tuer l'un et l'autre...

A la fin de la guerre et malgré qu'un pays en sorte victorieux tandis qu'un autre est perdant, les deux amis se retrouvent avec Catherine en Allemagne comme si de rien n'était. Pourtant le temps à passé, les choses ont changées...



C'est le troisième Truffaut que je regarde dans l'ordre chronologique et pourtant je ressens une petite baisse d'intérêt pour ce cinéaste. J'avais adoré Les 400 coups (6/6), formidable film sur l'enfance, terriblement autobiographique du père Truffaut quand on y pense et un petit peu moins aimé Tirez sur le pianiste (4,5/6) qui était pourtant bien sympathique. Et là, 3e film que je vois du cinéaste dans l'ordre et celà me paraît bien, sans plus.

Je pense que le problème du film malgré sa fraîcheur, son ingéniosité, sa vivacité des plus palpables (Truffaut semble constamment s'amuser avec la mise en scène comme ses deux précedents longs : arrêts sur image sur les mimiques de Catherine, ajouts de bruits de bottes et d'explosions sur des images d'archives de la grande guerre pour mieux nous y immerger, cadre qui s'agrandit/rétrécit...) et qu'il a peut-être un peu vieilli et aujourd'hui, cette histoire d'amour à trois peut sembler un peu froide et en retrait malgré la très belle partition de Delerue et les beaux éclats qui se produisent au tournant (la chanson que chante Catherine "Le tourbillon", l'histoire raconté par Jim de cet artilleur qui envoyait des lettres d'amour enflammées au front à une fille qu'il ne verra jamais, Catherine grimmée en gavroche...). J'y ai pour ma part trouvé quelques longueurs vers la fin étrangement, comme si Truffaut ne savait plus comment finir son film, m'enfin c'est très subjectif.



Un beau film néanmoins même si je trouve qu'il lui manque quelque chose, car il ne me touche pas autant que Les 400 coups ou Tirez sur le pianiste.

3,5/6

[Watkinssien]

C'est un des tous meilleurs films de Truffaut, poème romanesque d'une sensibilité rare, parsemé d'éclats humoristiques.

Le film me paraît toujours moderne et continue d'engendrer d'énormes bouffées de mélancolie nostalgique. L'acuité de l'observation des détails, d'une justesse folle, permet en outre au film d'être complètement aérien, libre et enthousiasmant, malgré la tristesse qui s'en dégage et son sujet périlleux !

Une oeuvre majeure !

[Alisou Two]

il est difficile malheureusement pour un cinéaste décédé , en l'occurence TRUFFAUT, de voir ses films dans l'ordre chronologique car le temps a passé et JULES ET JIM n'a rien à voir avec LES 400 COUPS ou encore moins avec TIREZ SUR LE PIANISTE.

JULES ET JIM est tiré du roman d'Henri -Pierre ROCHE dont TRUFFAUT adaptera en 1971 le merveilleux film LES 2 ANGLAISES ET LE CONTINENT;

JULES ET JIM est l'un des ses plus beaux films : on a souvent dit que ce film était comme une "illumination" grâce au talent et à la complicité des acteurs : je l'ai vu et revu, plusieurs fois , et cela depuis des annéees, il faut adhérer de suite dés le début .

Pour les 400 COUPS, il faut voir à la suite "ANTOINE ET COLETTE" " BAISERS VOLES" DOMICILE CONJUGAL et L'AMOUR EN FUITE c'est le CYCLE Antoine DOINEL;

De même, pour TIREZ SUR LE PIANISTE il préférable de voir ensuite LA MARIEE ETAIT EN NOIR LA SIRENE DU MISSISSIPI ou VIVEMENT DIMANCHE ou encore UNE BELLE FILLE COMME MOI (qui n'existe pas en dvd mais qui a été diffusé derniérement par CINECLASSICS)

[Nomorereasons]

il est difficile malheureusement pour un cinéaste décédé , en l'occurence TRUFFAUT, de voir ses films dans l'ordre chronologique car le temps a passé et JULES ET JIM n'a rien à voir avec LES 400 COUPS ou encore moins avec TIREZ SUR LE PIANISTE.

JULES ET JIM est tiré du roman d'Henri -Pierre ROCHE dont TRUFFAUT adaptera en 1971 le merveilleux film LES 2 ANGLAISES ET LE CONTINENT;

JULES ET JIM est l'un des ses plus beaux films : on a souvent dit que ce film était comme une "illumination" grâce au talent et à la complicité des acteurs : je l'ai vu et revu, plusieurs fois , et cela depuis des annéees, il faut adhérer de suite dés le début .

Pour les 400 COUPS, il faut voir à la suite "ANTOINE ET COLETTE" " BAISERS VOLES" DOMICILE CONJUGAL et L'AMOUR EN FUITE c'est le CYCLE Antoine DOINEL;

De même, pour TIREZ SUR LE PIANISTE il préférable de voir ensuite LA MARIEE ETAIT EN NOIR LA SIRENE DU MISSISSIPI ou VIVEMENT DIMANCHE ou encore UNE BELLE FILLE COMME MOI (qui n'existe pas en dvd mais qui a été diffusé derniérement par CINECLASSICS)

Pas sûr. Je ne pense pas que les films de Truffaut doivent être compartimentés de cette façon (qui est celle, en gros, des coffrets Mk2 avec la série Doinel, la série polar, la série "romantique") et quitte à les voir tous je pense que l'ordre chronologique est celui qui correspond le mieux à un auteur dont l'évolution a par ailleurs posé de sérieux problèmes à ceux qui l'aiment, tant il est vrai qu'entre le scénario d'A bout de souffle et Le dernier métro on a pu critiquer l'embourgeoisement progressif de Truffaut. Ce n'est pas la question qui me préoccupe; en revanche je reste persuadé que Baisers Volés entretient plus de rapports avec par exemple La peau douce qu'avec L'amour en fuite.
Quant à Jules et Jim, je n'ai pas accroché non plus. Effets criards (les arrêts sur image de Jeanne Moreau que j'ai trouvés aussi insupportables par exemple que les fermetures à l'iris de Victor l'enfant sauvage), thème général qui m'a ballotté entre l'ennui et l'inconfort, bref, pour moi c'est très bancal. On me dira que c'est à dessein, que Jules et Jim peut être vu comme un grand film raté tel que les affectionnent les cahiers du cinéma de l'époque, il n'empêche que cela sent un petit peu la facilité. Du meilleur Lelouch, pour moi.

[rosebud]

Le premier film de Truffaut que j'ai vraiment apprécié . Tout en fraîcheur et spontanéité : le talent des acteurs y est pour beaucoup et le son direct est moins "pur" mais plus vivant.

[Tancrède]

Le bonheur impressionné sur pellicule.
et accessoirement une des meilleures adaptations littéraires qui soient.

[Flol]

Et une des plus belles scènes de baiser que j'ai jamais vues, sur la superbe musique de Delerue.

[AtCloseRange]

ça fait au moins 2 ans qu'il traîne sur une cassette mais comme ça reste un des rares Truffaut qui m'ait laissé un souvenir mitigé, je recule l'échéance.

[Anorya]

Un nouveau visionnage en même temps que je lis actuellement le livre dont il est tiré par Henri-Pierre Roché me permet de mieux appréhender et apprécier ce film. Il y a des choses que j'y apprécie, d'autres moins. De nombreuses filles du livre sont passées à la trappe quand elles ne sont pas amalgamées dans le personnage de Kathe/Jeanne Moreau.

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Par exemple, dans le livre, c'est la nordique Odile qui dispose d'un flacon de vitriol "contre les hommes menteurs" dans sa valise là où dans le film, c'est Kathe. C'est un élement qui bizarrement marche bien dans sa transposition d'un personnage à un autre car il appuie encore plus la personnalité instable et entière de Kathe dans le film.

Par contre, le film reprend des phrases et passages entiers du livres et ce n'est pas négligeable, Truffaut en restant fidèle avec amour et passion au livre de Roché, permet de donner une forte consistance à son film qui devient de fait, un parallèle au livre. Lors de mon premier visionnage, je ne comprenais pas vraiment pourquoi par exemple le réalisateur n'hésitait pas à souligner à l'écran la phrase de Jules lancée à Jim : "Pas celle-là, Jules ! " car la première partie du film va à un rythme incroyablement rapide mais là, le livre permet de mieux comprendre les implications de cette phrase (Jules et Jim se partagent et conseillent sur les femmes, ce qui est trop vite éludé ou pas assez approfondi à mon sens dans la première partie du film. Le roman développe largement cet aspect, Kathe n'y apparaissant qu'au milieu. ) comme de toutes celles que Truffaut à repris carrément mot à mot.

De fait, le film en sort encore plus grandi, on mesure le travail d'adaptation respectueux, Jeanne Moreau n'en devient que plus belle et encore plus noble à mes yeux et cette fois-ci, la musique de Delerue m'a vraiment plus que touché. C'était beau, vraiment.

Bref, comparé à ma première note, cette fois c'est du 4,5/6.

[Nomorereasons]

Bon commentaire, Anorya! Je penserai à lire le livre; et tant pis si cela relègue l'oeuvre de Truffaut au rang de jeu intellectuel, du moment que ce jeu stimule et apporte un certain plaisir.

[Anorya]

Merci cher Yap ! L'oeuvre de Truffaut au rang intellectuel, je ne sais pas...Mais à un niveau "littéraire", peut-être plus. Il n'y a que chez Truffaut que je ressens une certaine sensation proche de quand je lis certains livres (qu'ils soient bons ou mauvais), alors va savoir... Mais perso, la lecture du livre m'a bien aidé pour le film, ça c'est sûr.

Par contre, je n'ai vu pour l'instant aucun Truffaut qui détrône mes chers 400 coups adorés.

[nobody smith]

Truffaut et moi, troisième. Et ben ça fonctionne toujours pas (ça a même tendance à empirer). J’ai beau trouvé de réelles qualités dans son travail comme sur les deux précédents essais, ça n’arrive toujours pas à me convaincre pleinement. Jules et Jim dispose pourtant d’une histoire assez belle, de quelques magnifiques images et de dialogues diablement savoureux malgré la récitation flasque des acteurs. Mais j’ai vraiment un problème avec l’esprit nouvelle vague de la chose. À l’instar de à bout de souffle, je trouve ça bien sympa de vouloir briser les conventions à tout prix mais si ça sert juste au bout du compte à nourrir une volonté d’aller l’encontre de la masse, c’était pas vraiment indispensable. Les choix narratifs et les tics de mise en scène m’ont très souvent assommé donc, sans parler de ce rythme hystérique épuisant. Après ça, je vais définitivement croire que Truffaut n’est pas pour moi